Compte rendu de Cigognes 2 -Pontoise Juillet 2003-

Chapitre 1. Quel projet Dieu a sur nous ?

 

  1. Dieu a un projet pour l’homme, pour le couple et pour la famille.

Dans les trois cas il se situe dans les relations interpersonnelles et en particulier pour le couple dans sa sexualité.

 

  1. Comment caractériser ce Projet ?

Il nous faut prendre un point d'ancrage qui soit universel (Ge 127 ou Ge 218 ou Ge 51).

 

Genèse 1,27 :             27 Dieu créa l'homme à son image,

                  il le créa à l'image de Dieu,

                    il créa l'homme et la femme.

 

  28 Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.

  29 Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture.  30 Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi.

  31 Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le sixième jour.

Ou

 

Genèse 2,18 :   18 Yahvé Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui.  19 Yahvé Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l'homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l'homme.  20 Et l'homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs; mais, pour l'homme, il ne trouva point d'aide semblable à lui.  21 Alors Yahvé Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place.  22 Yahvé Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme.  23 Et l'homme s'écria:

  "Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair!

  on l'appellera femme,  parce qu'elle a été prise de l'homme.  24 C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.

  25 Or, l'homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n'en avaient point honte.

Ou

 

Genèse 5,1 :   1 Voici le livre de la postérité d'Adam. Lorsque Dieu créa l'homme, il le fit à la ressemblance de Dieu.  2 Il créa l'homme et la femme, il les bénit, et il les appela du nom d'homme, lorsqu'ils furent créés.

 

 

De ce point d’ancrage on peut tirer les points suivants :

L'Homme est image de Dieu (l’Homme étant entendu comme l’homme et la femme).

La sexualité est intégrée dans le plan de Dieu.

            L'Homme est co-créateur. Il a une co-responsabilité face à la nature, aux autres , lui-même.

 

  1. Dieu a créé un homme capable de maîtriser ses actes et de leur donner un sens (pulsion, sentiment, parole...).

 

  1. Dieu ne s'est pas trompé.

Nous devons rester dans une attitude d’Humilité face à Dieu.

Car l'Homme est ministre et non Maître absolu, il est gérant et non propriétaire

On reconnaît le « copyright » = « et cela était bon... ».

 

  1. Dieu veut notre bonheur.

 

  1. Le corps a un sens.

 Il y a une hiérarchisation des fonctions dont celle de reproduction.

 

Chapitre 2. Objectivité de l'Acte (L'Intention).

 

C’est un point difficile où il y a pu  y avoir désaccord notamment sur l’intention qu’un acte peut être neutre ou au contraire qu’il a une portée morale ? Le paragraphe qui suit opte pour la seconde option.

 

  1. L'Agir Humain

 

Un acte  ne peut pas être neutre, il est porté par une Intention, il  existe dans sa Matérialité et sa valeur ne dépend pas de celui qui le réalise ni de son intention.

 

Un acte est objectif.  Il porte une connotation éthique ou morale car nous sommes Sujet de nos actes et  non pas Objet. Nous provoquons les choses parce que nous pensons en prenant une décision et agissons librement en conséquence . Nous sommes Quelqu’un, et pas seulement quelque chose.

 

La Fin ne justifie donc pas les moyens et nos actes ont un sens par l’intention que nous y mettons.

 

En choisissant un acte[1] (par exemple payer une dette que nous devons à un  tiers, contractée librement) plutôt qu’un autre (me défiler), nous ne réagissons pas seulement à des conditions extérieures (la peur de la prison) ou à des pressions intérieures (la culpabilité).

Nous optons librement pour le bien.

 

En faisant ce choix, nous nous engageons aussi vis-à-vis de ce que nous savons être bien et vrai.

 

En adoptant délibérément cette solution-là, nous sommes à même de discerner la transcendance de la personne humaine. Nous nous dépassons, nous grandissons en tant que personne en « vivant » notre liberté en conformité avec le bien et le vrai.

 

Par le biais de notre liberté, nous réduisons le fossé entre la personne que je suis et celle que je devrais être.

 

Dans la conception contemporaine, la liberté, est l’autonomie radicale : nous sommes des êtres parce que notre volonté est le point de référence essentiel de mon choix.

 

Dans une vision personnaliste, c’est la maîtrise de soi, et non l’affirmation de soi, qui est l’indice d’une véritable liberté humaine.

 

Et nous parvenons à cette maîtrise non pas en réprimant ou en éliminant ce qui est naturel en nous, mais en canalisant sciemment et librement ces instincts naturels de l’esprit et du corps dans des actions qui approfondissent notre humanité parce qu’elles sont conformes aux choses telles qu’elles sont.

 

Les empiristes tentent de trouver le « centre » humain dans le corps et ses fonctionnements, les idéalistes kantiens, dans la psyché, les structures de la conscience.

Karol Wojtyla dépasse l’argument entre les deux camps en essayant de démontrer que l’action morale, et non pas la psyché et/ou le corps, est le centre de la personne humaine, le noyau de notre humanité.

 

Car c’est dans l’action morale que la pensée, l’esprit et le corps forment l’unité de la personne.

 

  1. L’Agir moral

De l’encart qui précède nous pressentons bien que si nos actes ont un sens alors  il nous faut les découvrir sous la lumière du projet de Dieu….et se poser alors la question suivante :

·         par les actes que nous posons, rentre-t-on dans le projet de Dieu, le Plan de Dieu ?

 

  1. Du Je au Nous

Il nous faut également regarder les actes posés par une personne, mais également par le couple.

 

Exemples :

·         Un couple souhaite prendre le préservatif. Son intention est pour le bien de leur couple. L’intention est bonne.

o        Mais l’acte qu’ils poseront (mettre le préservatif) est il bon à court terme (plaisir, épanouissement réciproque,..) ?,

o        est il bon à long terme (épanouissement, respect réciproque des rythmes, sentiment d’être en phase avec sa conscience,….) ?

 

Chapitre 3.Une théologie du corps.

Nous sommes partis de la réflexion philosophique et théologique de Jean-Paul II au travers de ses catéchèses du Mercredi entre … et…

 

Cette réflexion théologique fait partie de l’anthropologie globale. Son but est de dévoiler le sens du corps, de se diriger vers une pédagogie du corps.

 

La aussi, c’est en allant aux origines que cette réflexion prend forme.

 

Nous voudrions, en outre, expliquer pourquoi le Christ a employé le mot « origine », précisément dans cette circonstance et, pour cela, nous nous proposons d’analyser de manière plus précise le texte[2] en question de la Sainte Écriture….

….« Origine » signifie donc ce dont parle le livre de la Genèse. C’est par conséquent le texte de la Genèse, 127, que le Christ cite sous une forme résumée : « Dès l’origine, le Créateur les fit homme et femme », alors que le texte original complet dit textuellement : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu, il le créa, homme et femme il les créa. » Ensuite, le Maître cite Genèse, 2, 24 : « C’est pourquoi l’homme abandonnera son père et sa mère et il s’unira à sa femme et les deux seront une seule chair. » En citant ces paroles presque « in extenso », le Christ leur donne un sens normatif encore plus explicite (étant donné qu’il était possible que dans le livre de la Genèse elles apparaissent comme des affirmations de fait : « Abandonnera…, s’unira…, seront une seule chair., ).

 

Le corps révèle l'invisible dans ce qu'il a de spirituel et de divin.

 

Déjà à la lumière des premières phrases de la Bible, l’homme ne peut ni se comprendre ni s’expliquer pleinement avec les catégories du « monde », c’est-à-dire de l’ensemble visible des corps. Cependant, l’homme lui aussi est corps. Genèse 127 constate que cette vérité essentielle sur l’homme se réfère tant à l’homme qu’à la femme : « Dieu créa l’homme à son image… Homme et femme il les créa (2). » Il faut reconnaître que le premier récit est concis, sans la moindre trace de subjectivisme : il contient seulement le fait objectif et il définit la réalité objective, aussi bien lorsqu’il parle de la création de l’homme — homme et femme — à l’image de Dieu, que lorsque, peu après, il ajoute les paroles de la première bénédiction : « Dieu les bénit et Dieu leur dit : Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. » (Gn 1, 28.)

 

La vocation de L'Homme est dans le don de lui-même, dans le couple et par le couple.

 

Ce don consiste à accepter de dialoguer avec l'autre jusque dans l'intimité du couple (corps, affectivité, vie familiale...) Au long des jours jusqu'à une communion ?

Ce don est comme une Affirmation et une Confirmation de l'Autre. Ceci est vrai pour le couple mais aussi pour la famille, le groupe, la communauté, etc.. Cette théologie du corps définit la vision du mariage (couple) et de la famille.

Il est important de passer du Je au Nous. De la Personne au Couple à la Famille jusqu'au Groupe Social. Et pour quelle anthropologie ?

 

Nous célébrons avec des Signes (et la continence par exemple en est un) « Dieu vit que cela était bon... Très bon... ».

L’intimité du couple est le lieu de l'image de Dieu. Le don dans le couple est lieu eucharistique.

 

Le langage des corps a vocation à révéler l'échange Trinitaire.

 

Théologie du corps théologie du couple ? = du corps conjugal ?

 

De nombreux autres points ont été juste listés comme la pudeur[3] la honte, la solitude, la nudité et l’unité. Ces points sont longuement discutés, analysés par Jean-Paul II et mériteraient d’être repris.

 

Chapitre 4. l'Intention

Cette réflexion a porté sur l’intention portée par les personnes et le couple, ce qu’ils veulent et ce qu’ils peuvent faire. En particulier dans les entretiens avec les monitrices MAO.

 

Que voulez-vous ? Quelle vie sexuelle voulez-vous ?

Quel moyen vous vous donnez pour réaliser ce projet de Dieu ?

Quelle vie réussie voulez-vous ? Quel vie de couple réussie voulez vous ?

Quel projet Dieu a sur vous ? sur votre couple ?

 

Il est important de passer du Je au nous, du nous à Dieu et de Dieu à Je , de Dieu à nous.

 

Chapitre 5. Paray le Monial.

 

Cette partie a pour objectif de préparer la session de Paray. L’idée est de partir des questions que l’on se pose au quotidien[4] en séparant ce qui touche plus à la spiritualité et L’Eglise de ce qui touche directement le couple.

Chacun se trouve avec une ou des questions à traiter.

 

Légende : @ : Dieu. (CX) : Le Couple.

@

- L’Eglise à t’elle quelque chose à dire sur ce qui se passe dans la chambre à coucher ?

Henri

(CX)

- Pourquoi les utilisatrices de MAO ont elles plus d'enfants ? Quelle efficacité ?

Véro

@

- Pourquoi L’Eglise dit non à la contraception ?.

Hélène

(CX)

- Pourquoi les méthodes naturelles sont elles appelées « naturelles » ?.

Philippe

(CX)

- Que veut dire « ouvert à la vie ». Avoir le plus d'enfants possibles ?. En période de ménopause ou avec une stérilité, qu’est que cette notion signifie encore ? Peut on refuser d’avoir des enfants et être ouvert à la vie ?

Isabelle

(CX)

-Puisqu'on peut utiliser les jours infertiles du cycle pourquoi ne pas profiter d’une contraception orale ?.

Hélène

(CX)

-On a cinq enfants. Peut on encore rester ouvert à la vie ? Pourquoi ne pas utiliser une contraception orale ? Maintenant ?

Isabelle

@

- Mon mari est marin. Mettre un préservatif est il un péché, même occasionnellement ?

Henri

(CX)

- les MAO ne sont pas pour tout le monde mais pour une élite aux cycles réguliers.

Véro

(CX)

- Et la spontanéité dans tout cela ?

Isabelle

(CX)

- C'est lorsqu'on a le plus de désir qu'on ne peut pas ?

Isabelle

(CX)

- Continence implique frustration et implique donc fragiliser son couple.

Hélène

@

- Qu'est-ce que la paternité responsable ?

Henri

@

- Puisqu'on s'aime on est dans le projet de Dieu ?. Et cela suffit ?

Henri

(CX)

- Et si c'était par amour que j'ai accepté le stérilet ?

Françoise

(CX)

- Désaccord dans le couple.

René

(CX)

- La Contraception orale ne modifie pas plus que les antibiotiques : pourquoi n’est ce pas moins naturelle ?

Hélène

(CX)

- Une bonne méthode pour être ouverte à la vie se doit de n’être pas trop efficace.

Isabelle

(CX)

- A vouloir viser trop haut on provoque des IVG ?

Françoise

(CX)

- Si les MAO étaient garanties, tout le monde les utiliserait.

Véronique

@

- Il est choquant que H. V. soit écrit par des personnes célibataires !

Henri

@

- Dans les MAO l’Eglise nie les acquis scientifiques parce qu’ils sont naturels ?

Henri

@

- l'attitude de L’Eglise est dure et blessante.

Henri

(CX)

- les moyens son neutres, c'est l'intention qui compte.

Philippe

(CX)

- avoir entre la vie de couple et la régulation de naissance.

René

 

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[1] Extrait de « A l’image de Dieu homme et femme » de Jean-Paul 2

[2] Mt 193. ; cf. aussi Mc 102

[3] Voir Cigogne 1 sur l’intimité et la pudeur : "L’intimité est un espace et un temps au cœur de la vie privée, fait de tendresse, partage corporel, dialogue, confiance mutuelle, respect, etc.…elle est humanisante et offre un espace de liberté.

La Pudeur est une expérience complexe car elle éloigne un être humain de l’autre mais cherche simultanément son rapprochement, en leur créant une base et un niveau approprié.

 

[4] Nous nous sommes inspirés pour de nombreuses questions du livret des END sur « évangéliser sa sexualité ».