Le changement de comportement entre les jeunes qu’au sein des couples

Michele Barbato Paris 05/10/2013

 

 

Chers amis c’est avec grande joie que j’ouvre ce Congres dont le thème est le Changement du comportement sexuel aussi bien entre les jeunes qu’au sein des couples.

Ceux qui parmi nous s’occupe depuis longtemps de planification familiale naturelle savent combien, aujourd’hui, il est difficile de pénétrer la culture actuelle.

Mais, avant même de s’adresser à d’autres, il est nécessaire de s’assoir autour d’une table pour comprendre comment faire la proposition aux jeunes, et aux couples de tous âges que nous rencontrons.

Plus encore, avant de s’adresser aux autres, cette action doit intéresser chacun d’entre nous.

Avant tout, ce travail d’éducation nous a aidés à saisir le lien entre la réalité personnelle, sa propre existence, et le rapport avec le mystère de la personne.

D’où partir pour vivre une nouvelle conscience.

Mons. Giussani disait tout recommence du JE (MOI). Le problème est toujours le JE, la personne.

La force d’une association, la force de l’Eglise, la force d’une cohabitation civile. Cette force est la personne et la force de la personne est la conscience d’exister et l’idéal pour lequel elle doit utiliser ce qu’elle est, tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle rencontre.

En effet le JE existe seulement s’il agit, s’il est impliqué dans la réalité. S’il juge la réalité.

 

Aujourd’hui derrière le mot JE il y a une très grande confusion. Ou bien la conscience de ce qui constitue mon JE est à la racine de chaque action. Si on néglige le JE il est impossible d’avoir des véritables rapports avec la vie.

Que la vie même, que le ciel, la femme, l’ami, la sexualité, la musique puisse être à moi.

Rien n’est si fascinant que la découverte des dimensions réelles de son propre JE (MOI).

On dit parfois « si quelqu’un nous écrase un doigt nous sommes prêts à réagir ». Tandis que s’il arrive, comme il arrive tous les jours, qu’on écrase notre personnalité, notre JE et bien, on le subit sans réagir.

 

La conséquence inévitable de la dissolution du JE est la dissolution du terme TU.

Petit à petit, nous nous sommes demandé comment faire pour être moteur de transmission, pour traduire en culture, la grande richesse qui nous venait du magistère de Jean Paul II et de l’Eglise sur la procréation responsable. Il s’agit surtout de la grande nouveauté de l’enseignement de Jean Paul II qui a construit une théologie du corps et une anthropologie complète de la sexualité humaine. Notre objectif est d’offrir aux jeunes, aux fiancés, aux couples, un instrument pour vivre la paternité et la maternité en respectant la personne et le dessein de Dieu.

Pour que chaque personne, à partir de l’enfance, soit respectée en soi et pour soi et que chaque choix soit dictée par le critère du don sincère de soi.

Vivre de façon responsable en tant que réponse à la vocation conjugale, la grâce de la maternité et de la paternité.

 

Mais alors qui s’adresse à nous? Qui est en face de nous? Ceux qui arrivent, quelles sont leurs motivations? Ceux qui s’adressent à nous viennent d’expériences très diverses. Il y en a qui viennent d’expériences contraceptives, d’autres veulent commencer un travail sur eux-mêmes pour se préparer au mariage, d’autres pour un refus sur une base écologique de la contraception, d’autres à cause d’expériences négatives de la contraception. Mais, de toute façon, le moteur qui pousse tout le monde, c’est le fait de ne pas avoir d’enfants ou d’avoir moins d’enfants, ou d’attendre pour avoir un enfant, ou d’essayer d’avoir un enfant et l’enfant est la réalisation de leurs instinct de possession.

Ils ont tous une mentalité contraceptive. Et souvent la procréation est considérée comme un obstacle à la réalisation de leur propre personnalité.

Dans ce contexte, l’aspect le plus dangereux de notre travail est que, si on ne prend pas conscience de cette situation de façon critique, nos actions seront corrompues elles-mêmes.

Nos actions, même si elles sont poussées par des bonnes intentions, n’arrivent pas au résultat désiré. Si dans notre action il n’y a pas ce type de conscience et on se limite aux aspects techniques, et je ne parle pas seulement d’anatomie, de physiologie, de règles, mais je parle aussi de psychologie, de relation, on peut tout ajouter.

En réalité, nous pouvons faire un service qui renforce le mensonge et, de cette façon, on sert le mensonge même si nous sommes poussés par de bonnes intentions.

Un très cher ami aimait me répéter que la route qui mène à l’enfer est pavée de bonnes intentions. Demandons nous combien de soi-disant « formations » vont en fait dans cette mauvaise direction : Des cours pour fiancés, des cours d’éducation sexuelle, des cours de méthodes naturelles. Est-ce qu’on a eu le courage de vérifier quel changement de mentalité est causé par notre travail de « formation » ?

Notre première responsabilité, la première charité qu’on nous demande, est la vérité.

Nous sommes dans un monde qui est plein d’ignorance, ignorance de la raison fondamentale de la vie.

Quel est le sens de naitre, quel est le sens de la procréation ?

Donc la première charité est la vérité.

Le moniteur communique une position ultime face à la vie et devient donc un témoin, un témoin important, un homme ou une femme qui vit la même vie avec une conscience, avec une capacité d’expression que tu n’a pas. Et quand tu le rencontre tu comprends qu’on dit ce que toi aussi tu voulais dire.

 

Dans l’éducation il y a un risque: le risque de se fier à la liberté.

Quand je parle de régulation naturelle de la fertilité je fais une hypothèse d’éducation parce que je communique une proposition de vie à la liberté de l’autre. Claudel disait «une bougie ne peut pas donner de la lumière sans consommer l’infini qu’elle a en elle-même». Alors vous comprenez que la régulation naturelle de la fertilité implique un parcours que de la connaissance doit arriver à l’auto conscience.

 

Dans un parcours d’éducation nous partons de la donnée biologique pour arriver à faire découvrir à la personne sa vérité. Heureusement l’éducation ne se fait jamais dans une seule direction. Ainsi que les enfants font de leurs parents des pères et des mères, donc font d’eux des véritables parents, de la même façon les hommes et le femmes que nous rencontrons font de nous des véritables éducateurs jour après jour.

Et c’est une grâce.

Nous sommes structurés dans la relation, quand nous faisons une rencontre importante pour la vie, cela nous change. L’expérience nous change.

Et nous rappelons le jour, moi je me rappelle le jour et l’heure où pour la première fois, j’ai senti parler à mon cœur avec un accent nouveau qui était une réponse, non pas générale, mais qui était une réponse personnelle pour moi. Je me rappelle de ce moment précis, je me rappelle les pas que j’ai faits.

Si cela se passe c’est la grâce, c’est un don. Mais ce n’est pas nous qui le déterminons.

 

Pour terminer je voudrais vous dire quelques mots sur un ami qui s’appelle Giancarlo Bertolotti. L’année passée, il a été déclaré serviteur de Dieu et la cause de béatification va commencer le 9 novembre prochain. Il était passionné par la régulation naturelle de la fertilité.  Sûrement nous avons un saint en Paradis et c’est quelque chose de fascinant et de très beau. C’était quelqu’un de spécial : il était très silencieux, tu pouvais lui marcher sur les pieds et il ne disait rien. C’était vraiment un homme de paix. Il est l’un des nôtre, et il vit encore avec nous et il a déployé beaucoup de son énergie de ses ressources économiques et financières pour soutenir le travail sur l’amour, sur le « Bell’amour » comme il l’appelle.

 

Michele Barbato