Compte rendu de la semaine d'été des Cigognes de Juillet 2010

 

Cette rencontre s'est déroulée à St Leger les Paray, du 11 juillet au soir au 16 juillet au matin.

Etaient présents :

Père Bruno Bouvier, Xavier Causse, René et Isabelle Ecochard, Richard et Anne Noël, Philippe et Véronique Verkimpe, ainsi que Soizic.

 

Le cadre était celui d'un gite rural au bord de l'eau…

 

La proximité du site de Paray le Monial a permis une aventure pédagogique originale dans l'histoire des cigognes : sous la responsabilité de Richard et Anne, nous avons animé une Journée sur la sexualité humaine dans le parcours de préparation au mariage des fiancés (40 couples environs). C'était l'occasion d'une réflexion pédagogique importante. De plus au cours de cette rencontre nous avons approfondi plusieurs thèmes nouveaux, dont celui que nous avait proposé Henryk, "Demeurer".

 

 

PLAN

 

Sujets abordés au cours de cette rencontre. 5

Projet Saint Benoit. 5

La fédération des organismes travaillant à la diffusion de la théologie du corps. 5

Master "fertilité et sexualité conjugales". 6

Projet Jean Marie Vianney. 6

Note technique de Mgr Jacques Suaudeau sur la contraception. 7

Journée sur la sexualité humaine du parcours pour les fiancés. 7

1) Présentation générale (Anne et Richard). 8

2) L’amitié conjugale comme source de compréhension de la sexualité conjugale. 8

3 ) Des aspects techniques de la planification des naissances à une compréhension des critères de choix. 9

4)  La place de la sexualité dans l' "écologie humaine" : Lien entre alliance et filiation. 10

Comment parler de l’amour aux jeunes de troisième et au-delà. 11

1) Ce qu'évoque le mot "amitié". 12

2) Il y a une part d'amitié dans l'amour. 12

3) Il y a des éléments spécifiques de l'amour. 12

4) La durée. 12

5) Une fleur à un seul pétale. 12

6) Les quatre marches de l’amour. 12

................................................................................................................... 13

Demeurer. 13

a) Présentation générale. 13

Définition du mot demeurer. 13

Dans l'ancien testament. 14

Le terme demeurer, dans St Jean. 14

b) Quelles applications sont possibles pour les couples sur la notion de demeurer. 14

Sources. 14

Définition du terme « demeurer ». 15

Quatre raisons de demeurer (St Thomas). 15

Discussion sur les relations sexuelles avant le mariage. 16

a ) Se donner. 16

b) Liberté. 16

c) Don du corps, don de soi 16

d) L'union charnelle trouve sa place adéquate dans le mariage, car c'est le leiu adéquat pour le don de soi et pour la transmission de la vie. 16

e) Le sacrement de mariage et le don de soi dans l'union charnelle. 16

f) En conclusion: 17

La Divine Miséricorde. 17

a ) Sources. 17

b) Une meilleur compréhension de l'amour. 17

Désir et Don. 17

Particularités de la Miséricorde. 17

Dieu EST miséricorde. 17

c) Miséricorde et Dignité. 18

La Miséricorde restaure la dignité de chacun. 18

L’amour se réalise sous forme de miséricorde dans ce temps ici-bas, car notre humanité est blessée. 18

Nous exerçons la miséricorde en couple. 18

d) Miséricorde et Justice. 18

e) Miséricorde, Justice et Pardon. 19

f) Pour nous éducateurs, sans l'enseignement sur la miséricorde, "que resterait-il de n'importe programme «humaniste» de vie et d'éducation?" !. 19

g) L’Eucharistie et le Sacrement de pénitence. La conversion constante. 19

La Loi de gradualité = conversion constante. 19

Accueillir la miséricorde divine. 19

h) La Vierge Marie. 19

i) L’Eglise et la Miséricorde. 19

i) Conclusion : il est nécessaire de donner à la miséricorde une place, centrale et juste, dans nos enseignements d'éducation familiale. 20

Obéissance. 20

ANNEXES. 20

Lettre aux responsables d’associations  présentes lors du colloque Saint Benoit les 30 et 31 janvier 2010 à Paris  20

Contenu de la lettre qui informera de la création du Master. 21

Actions conjointes de l'Institut Européen d'Education Familiale (IEEF) et de l'Institut Pontifical Jean-Paul II de Rome au service de la famille en Europe. 22

Lettre aux responsables du CLER, de Billings France, de WOOMB France, et d'Amour et Vérité, concernant le document de Mgr Suaudeau sur la Contraception. 23

Directives pour la formation des séminaristes sur les problèmes relatifs au mariage et à la famille. 23

Le sens théologique du verbe « demeurer » tel que la Révélation chrétienne nous le présente. 34

 

 

Sujets abordés au cours de cette rencontre

Projet Saint Benoit

 

Le projet Saint-Benoît se poursuit et des rencontres vont avoir lieu à Barcelone, Londres et Moscou. Pour la Russie, c'est l'occasion d'un travail en commun avec les orthodoxes, grâce à l'implication de l'AED. Il est  probable que des réunions auront aussi lieu à Vienne et peut-être à Kiev et Saint-Petersbourg.

Un des fruits de ce projet est la création à Rome, d'un master "fertilité et sexualité conjugales" à l'institut Jean-Paul II en collaboration avec l'Universita Cattolica del Sacro Cuore (voir ci-dessous).

 

Le CCEE

 

A la fin du printemps, une lettre de présentation des projets Saint Benoit et Saint Jean-Marie Vianney a été adressé au bureau du  Consilium Conferentiarum Episcoporum Europae[1] (CCEE).

Nous avons reçu en retour un fort encouragement et soutien pour ces projets. Nous allons y donner suite.

 

La fédération des organismes travaillant à la diffusion de la théologie du corps

 

La création de cette fédération a été demandée par les participants au WE du projet Saint-Benoît à Paris en janvier 2010.

Cette fédération regrouperait les organismes désireux de collaborer à la diffusion d'un mode de vie prenant en compte l'enseignement de la théologie du corps.

Les Cigognes vont faciliter la création de cette fédération en organisant une rencontre entre les responsables des associations qui ont exprimé le souhait de participer à cette création.  Une réunion est donc envisagée les 11-12 décembre 2010 à Paris.

Au cours de cette réunion :

On demandera le concours du professeur Jose Noriega pour cette réunion.

 

Action à entreprendre pour la préparation de cette rencontre :

 

Master "fertilité et sexualité conjugales"

 

Le master prévu a été officiellement mis en place.

Il est mis en place à l'institut Jean-Paul II en collaboration avec l'Universita Cattolica del Sacro Cuore. Il offrira un diplôme reconnu du point de vue canonique et civil. Le démarrage en 2010 va se faire avec des étudiants italiens. Pour l'automne 2011 une  promotion de 45 francophones est prévue. Le but est de donner aux diplômés une vision anthropologique et éthique de la fertilité et de la sexualité conjugales conformes à l'enseignement de l'Eglise et une formation solide dans le domaine de l'application (aide à la conception, méthodes naturelles de régulation des naissances).

 

Les personnes auxquelles cette formation est proposée : laïcs, prêtres, moniteurs

 

La formation comporte 2 aspects :

 

Les organismes acceptant de participer à l'organisation des stages doivent demander leur accréditation auprès de l'Institut Européen d'Education Familiale (IEEF). Isabelle fera le point avec Lucia Rovelli.

 

La question de la validation des acquis reste à préciser :

Nous aurons bientôt des informations complémentaires à ce sujet.

 

Cette formation sera présentée aux évêques des pays francophones, si possible, dès la rentrée de septembre. Les diplômés pourraient être des référents diocésains pour la pastorale conjugale.

 

Une lettre est préparée, destinée à informer :               

- les participants du colloque

- les responsables d’associations

- les pastorales familiales

- les évêques

- le Père Dominique Marie David responsable des  prêtres de la communauté Emmanuel, auquel le projet a été présenté oralement au cours de notre rencontre.

 

 

Projet Jean Marie Vianney

 

L'Institut Européen d'Education Familiale (IEEF) avec la collaboration académique de l'Institut Pontifical Jean-Paul II pour études sur le mariage et la famille de Rome, et le support de l'Aide à l'Eglise en détresse souhaitent mettre en place ce projet.

Contexte

Les couples et les familles expriment avec force leur besoin d'être conseillés par leurs prêtres sur leur vie chrétienne dans le domaine de leur intimité. Mais ceux-ci expriment parfois le besoin d'une formation renouvelée dans ce domaine.

 

Le document « Directives pour la formation des séminaristes sur les problèmes relatifs au mariage et à la famille» (voir annexe), de la Congrégation pour l’Education Catholique, donne des directives claires pour la formation des prêtres dans le domaine de la Pastorale familiale. Un des aspects importants de ce texte est d’éviter les interventions ponctuelles et de privilégier les actions globales; c'est là le point fort du projet Jean-Marie Vianney : participer à la mise en actes des recommandations de la Congrégation pour l’Education Catholique.

 

Parmi les méthodes d'action envisagées dans le cadre de ce projet, citons :

 

1 – la mise en place dans quelques pays européens de groupes de réflexion entre prêtres et laïcs sur la complémentarité entre les vocations conjugale et sacerdotale et l'entraide dans ce domaine.

2 – la mise en place dans quelques pays de groupes de réflexion entre enseignants des séminaires, professeurs et anciens étudiants de l'Institut Jean-Paul II et de membres des associations d'Action Familiale, pour un renouvellement de la formation des séminaristes dans la ligne du document  de la Congrégation pour l’Education Catholique.

 

Les Cigognes n'abordent pas cette question de façon plus détaillée cette année.

 

Note technique de Mgr Jacques Suaudeau sur la contraception

 

Monseigneur Jacques Suaudeau a rédigé une note technique sur la contraception diffusée cette année, en particulier par l'organisme Dialogue Dynamics (Margaret Peeters).

Cette note propose fait en particulier le point sur la probabilité de fausse couche provoquée par les contraceptifs oraux : la prise de certains contraceptif oraux serait à l'origine d'un ou plusieurs avortements par an.

 

Cette note remet en cause la façon de considérer ces contraceptifs oraux. Les organismes soucieux d'informer avec exactitude sur ce domaine sont désireux de clarifier ce point. Un débat d'idées ne serait pas adapté étant donné le sérieux scientifique nécessaire pour clarifier cette question. Il est donc nécessaire de faire appel à des scientifiques reconnus qui pourront prendre connaissance de l'analyse qui est à l'origine de ce texte.

 

Il est décidé de proposer une démarche commune aux organismes concernés en contact desquels nous sommes. Un petit groupe de 2 à 5 scientifiques seraient délégués par les organismes pour faire le point avec Mgr Suaudeau. Une lettre a été préparée à cet effet (voir en annexe).

 

Les organismes à contacter sont : Billings France et WOOMB France, ADV, fondation Jérôme Lejeune, CLER, Amour et Vérité :

-Xavier demandera au comité bioéthique amour et vérité

-René contactera la Fondation Jérôme Lejeune et Mgr Suaudeau

 

Concernant la date éventuelle à proposer pour une rencontre, le 27 -28 novembre 2010 semble judicieuse car une rencontre aura lieu à Rome, mise en place par le Conseil pontifical pour la famille.

 

 

Journée sur la sexualité humaine du parcours pour les fiancés

 

Cette journée fait partie d’un parcours de préparation au mariage, conçu par Amour et Vérité, donné soit lors d’une session estivale à Paray-le-Monial, soit dans une paroisse communautaire. Cette journée a été organisée par Anne et Richard Noël. Ils ont travaillé avec Isabelle et René Ecochard à renouveler ce parcours.

 

Cette journée concerne le dialogue d’amour et de fécondité.

Elle s'est déroulée ainsi :

 

1) Présentation générale (Anne et Richard)

Cette présentation donne une vue générale de la journée et introduit l'auditoire dans la compréhension du lien entre foi et compréhension de la vrai nature de la sexualité humaine.

Autour des 3 thèmes : 

-                     la sexualité, dimension fondamentale de l’homme, liée à la dignité humaine,

-                     la chasteté, respect de l'autre comme personne; les effets positifs d'une attitude chaste pendant les fiançailles et pendant toute la vie.

-                     l’intégralité du don de soit dans le mariage et la transmission de la vie.

 

 

 

Lors de la préparation de cette partie, nous avons échangé sur divers aspects :

-                     le mot chasteté vient de castigere qui signifie garder,

-                     la personne est corps et esprit,

-                     la sexualité est à la fois charnelle et spirituelle,

-                     l’Eglise a un trésor qu’elle ne peut pas dissimuler, elle est tenue par les dispositions de la divine sagesse à communiquer son trésor qui est contemplation théologique, émerveillement devant l’œuvre que Dieu a faite et transmission d’une vérité qui la dépasse.

 

2) L’amitié conjugale comme source de compréhension de la sexualité conjugale

 

Ce deuxième point a été présenté en 2 temps :

 

a) Une animation de groupe autour du lien entre amitié et amour utilisant la fleur

Sur une méthode pédagogique proposée par Hélène (voir ci-dessous)

- L'animateur dessine une marguerite dont le cœur est l’amitié et leur demande ce qu’évoque l’amitié pour eux. Elle inscrit dans des pétales leurs réponses : partage, respect, joie, confiance, fidélité, écoute, petits cadeaux, aventure, sympathie, dispute/réconciliation, attention à l’autre…

- Il remplace amitié par amour et tous voient que ce qui a qualifié l’amitié peut qualifier l’amour, qu’il y a une part d’amitié dans l’amour. Il leur demande de compléter par ce qui est spécifique à l’amour (pétales d’une autre couleur) : exclusivité, pour toujours, apprendre à se connaître, relations sexuelles, bébés, tendresse, attirance, volonté (sur la tige, car elle structure toute la fleur).

Cette fleur prend sa nourriture (pot sous la tige) dans la durée.

 

b) Un diaporama : L’intimité conjugale est ici comprise comme une forme toute spéciale de l’amitié conjugale (Humanae Vitae 9)

-         l'amitié véritable

-         la place de l'amitié dans l'amour conjugale

-         l'intimité charnelle et l'union charnelle mieux compris si elles sont considérées comme le développement charnel de l'amitié conjugale

-         4 secrets pour progresser dans la compréhension de l'union conjugale

o       ne pas utiliser l’autre, ne pas se plaindre de la tendresse ou du plaisir qu’il ne nous donne pas, ne pas croire que le but à atteindre est le plaisir ;

o       développer notre amour conjugal dans ses trois dimensions (amitié, désir, don) et ses deux facettes (pensée et corps) ;

o       appliquer à notre dialogue charnel les facteurs qui développent l’amitié (stabilité, activité, joie, bienveillance, délicatesse);

o       confier à Dieu notre dialogue charnel.

 

Quelques réflexions échangées lors de la préparation :

Ce qui rend cette amitié conjugale si particulière, c’est l’engagement définitif et le don du corps.

Quand on apprend à nos enfants à avoir de bons amis, à être fidèles en amitié, à mener à fond les activités dans lesquelles se développe cette amitié, on participe à leur éducation affective.

La crise actuelle du « pour toujours » est souvent liée au fait que le don du corps a eu lieu avant toute élection possible.

Exemples montrant comme la diversité des situations est compatible avec le développement de l'amitié conjugale:

-         "la qualité d’amitié entre mes enfants (trois se sont mariés) et la personne qu’ils nous présentaient comme l’élu de leur cœur m’a permis de leur dire en vérité que j’étais contente de leur choix."

-         "nous nous sommes rencontré et choisit en un coup de foudre et notre amitié s'est développée ensuite"

-         nous avons tout d'abord été amis; ce n'est qu'ensuite que notre relation amoureuse est née"

 

3 ) Des aspects techniques de la planification des naissances à une compréhension des critères de choix

 

Cette troisième partie s'est déroulée en 2 temps :

 

a ) Une animation au cours de laquelle chaque couple était invité à recomposer un puzzle dont la construction repose sur la connaissance des modes de fonctionnement des méthodes de régulation des naissances.

 

b) un diaporama sur le thème " L’accueil de l’enfant, la fécondité du couple"

Ce diaporama était présenté par Isabelle

Il comportait trois parties:

         La fertilité du couple

         Les différents moyens de régulation des naissances

         Réflexion sur les critères de choix

o   ce qui différentie le choix entre interrompre la fertilité et adapter notre sexualité à notre fertilité

o   ce que permet la planification familiale naturelle : " Permet au couple de ne pas rompre de son initiative ce lien que Dieu a voulu  entre union et procréation" (voir HV §12)

o   ce que nous exprimons à Dieu lorsque nous faisons le choix d'adapter notre sexualité à notre fertilité :

         reconnaissance de la bonté de la création

         confiance en Sa force et en Son pardon

         accueil de Sa volonté

Remarque : "Le lien entre union et procréation ne signifie pas recherche de procréation à chaque union, mais acceptation filiale de la création telle que Dieu l’a voulue."

 

 

 

4)  La place de la sexualité dans l' "écologie humaine" : Lien entre alliance et filiation.

 

Ecologie humaine

Ce vocable a été utilisé par Benoît XVI dans Caritas in Veritatae (51) : " quand l’« écologie humaine » est respectée dans la société, l’écologie proprement dite en tire aussi avantage. De même que les vertus humaines sont connexes, si bien que l’affaiblissement de l’une met en danger les autres, ainsi le système écologique s’appuie sur le respect d’un projet qui concerne aussi bien la saine coexistence dans la société que le bon rapport avec la nature."

 

Diaporama présentant le sens du lien entre union et procréation dans le cadre du lien entre alliance et filiation

·         Expression charnel du lien qui dans toute la création unit amour et vie

·         Cœur de l'écologie humaine : l'union charnelle est le lieu de rencontre entre l'alliance qui relie l'homme et la femme mariés et par là les familles humaines la filiation, passage entre les générations : la vie est transmise dans un contexte favorable, celui de l'alliance.

·         Cette alliance d'où jaillit la vie est reflet de la nature de Dieu : alliance trinitaire d'où jaillit la création.

 

5) Table ronde avec réponse aux questions

 

Au cours d'une table ronde, les intervenants et les animateurs de la session répondent aux questions écrites posées par les fiancés tout au cours de la journée.

 

 

Comment parler de l’amour aux jeunes de troisième et au-delà

 

Hélène Perez nous a présenté sa méthode pédagogique que nous avons dès le lendemain adopté pour la formation des fiancés (voir ci-dessus).

 

1) Ce qu'évoque le mot "amitié"

L'animateur dessine une marguerite dont le cœur est l’amitié et leur demande ce qu’évoque l’amitié pour eux. Elle inscrit dans des pétales leurs réponses : partage, respect, joie, confiance, fidélité, écoute, petits cadeaux, aventure, sympathie, dispute/réconciliation, attention à l’autre…

2) Il y a une part d'amitié dans l'amour

Il remplace amitié par amour et tous voient que ce qui a qualifié l’amitié peut qualifier l’amour, qu’il y a une part d’amitié dans l’amour.

3) Il y a des éléments spécifiques de l'amour

Elle leur demande de compléter par ce qui est spécifique à l’amour (pétales d’une autre couleur) : exclusivité, pour toujours, apprendre à se connaître, relations sexuelles, bébés, tendresse, attirance, volonté (sur la tige, car elle structure toute la fleur).

4) La durée

Cette fleur prend sa nourriture (pot sous la tige) dans la durée.

5) Une fleur à un seul pétale

Si on dessine une autre fleur « amour » avec un seul pétale, les relations sexuelles, non enracinée, on comprend qu’elle va faner rapidement.

6) Les quatre marches de l’amour 

Amour de soi, amour de l’autre pour soi, amour de l’autre pour lui, fécondité  de l’amour.

Demeurer

Le père Bouvier nous a communiqué son texte : voir en annexe

 

a) Présentation générale

L'enseignement du Père Bruno Bouvier, parcours biblique et théologique, s’arrêter sur l’idée de demeurer.

« Demeurer avec Jésus » à partir  de l’évangile de Jean 15

Témoignage de l’Amour de Dieu en demeurant avec Dieu

Définition du mot demeurer

-être stable, fixe, en repos

-rester de pied ferme, tenir bon

-rester en arrière (à distance  de l’action)

-rester, habiter

 

Dans l'ancien testament

Dans l’ancien testament, le peuple d'Israël est toujours en mouvement et en même temps il y a une aspiration à demeurer. Il n’y a pas de mot en hébreu pour signifier ceci.

Demeurer pour eux se fait par la tente qui s’installe (dresser la tente) ou par le fait de s’asseoir à un endroit. Le peuple désire s’installer

Action des prophètes qui rappellent qu’il y a un lieu d’où le cœur de Dieu ne sera jamais arraché, c’est le cœur de l’homme

Lieu du désert, lieu du temps passé avec Dieu (Exode… )

Rappel avec le psaume 22 et Ez 34 que s’il y a itinérance il y a aussi toujours quelqu’un qui guide (un berger, un pasteur), mais la demeure idéale n’est jamais atteinte

Germe l’idée que la véritable demeure est en Dieu

Le peuple ici bas invité à comprendre que la vie sur terre ne dure pas, en opposition la stabilité, la fermeté de Dieu (le rocher). Dieu est la fidélité immuable

L’homme passe, Dieu demeure. Homme fragile et Dieu stabilité et force

« ciel et terre passeront, mes paroles ne passeront pas »

Hébreu 8-9,13 r                appelle que ce monde n’est qu’une tente passagère ( ?)

Psaume 1 (à lire par rapport à notre chemin sur terre)

Croire et persévérer dans la foi nous entraine vers la stabilité, Dieu ne change pas, l’homme change

C’est  la nouveauté du christianisme : Dieu va habiter parmi les hommes (et le verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous) Il ne fait que passer

Isaïe : Emmanuel Dieu avec nous, chaque homme va être invité à être la demeure de Dieu

Le terme demeurer, dans St Jean

Dieu demeure pour toujours  (Jean 12-34)

Jean 14-23  « nous ferons en lui notre demeure », croire, aimer et accueillir Dieu en nous

 « Maître où demeure tu ? », « venez et voyez » question et réponse

Dieu passe mais il y a possibilité de rester avec lui, et pour cela il faut le manger (Jean 6-5,6)

Qualité du vrai disciple c’est demeurer dans sa parole (Jean 8-31,32)

Jésus lumière qui empêche l’homme qui demeure en lui de demeurer dans les ténèbres

Demeurer en Jésus = grâce opérante qui nous permet de poser des actes bons et agréables à Dieu

Demeurer en lui par la charité et par les sacrements

Demeurer en couple (en s’appuyant sur les écrits de St thomas commentant jean 15 )

Celui qui demeure s’abstient du pêché, consacre aux…. ?, édification des autres

« Hors de moi vous ne pouvez rien faire »

Je demeure avec celui que j’aime :

- en l’aimant, en croyant, en m éditant, en accomplissant le bien

Demeurer avec Jésus rend gloire au Père

Aimer quelqu’un c’est lui vouloir du bien

« L’amour est source de joie, car l’Amour trouve sa joie, dans la réalité aimée »

Relation d’amitié avec Jésus, « je ne vous appelle plus serviteurs, mais mes amis »

Jésus donne son corps, parallèle dans le mariage

 

b) Quelles applications sont possibles pour les couples sur la notion de demeurer.

 

Sources

Nous avons pris comme supports pour démarrer cette réflexion et ces échanges:

- Chant: Plus près de toi mon Dieu

- le texte de la Parole de Dieu: Ecclésiastique, ch. 51

- St Thomas d'Aquin, Le commentaire sur l'Evangile de St Jean, chap. 15, (Cerf p. 211 et ss)

Jn 15, 1-13 : allégorie de la Vigne

Jésus nous dit:" Si vous demeurez en moi, vous porterez du fruit"

"demeurez en moi et moi je demeure en vous"

"vous êtes mes amis si vous observez mes commandements"

 

Définition du terme « demeurer » 

1.                   Etre fixe, stable, sédentaire en repos

2.                   rester de pied ferme, tenir bon

3.                   rester en arrière

4.                   rester, habiter

 

Quatre raisons de demeurer (St Thomas)

Dans son commentaire de Jn 15, St Thomas énonce 4 raisons de demeurer en lui (par analogie, on peut appliquer cela pour le couple) :

·         la sanctification

·         la "punition" de ceux qui ne demeurent pas (le mal fait mal)

·         les fruits qu'ils portent

·         ils glorifient Dieu en se sanctifiant par Jésus

 

Sanctification

Le fait de demeurer en Christ est efficace et porte un triple fruit :

·         s'abstenir du péché

·         se consacrer aux œuvres de sainteté

·         se donner pour l'édification des autres,

et comme 4° fruit : la vie éternelle.

 

En appliquant cela à vie du couple on peut dire :

·         le mariage peut être vu comme « un remède à la concupiscence » (S. Augustin), le désir charnel se porte et trouve son « aboutissement » en la personne choisie et aimée.

·         l’un par l’autre les membres du couple s’aident à devenir saints, par exemple prière conjugale, Messe ensemble, charité concrète de couple…

·         l’homme se donne à son épouse pour l’aimer et lui donner d’accomplir sa vocation (et inversement), le service des enfants et le couple manifeste autour de lui la grandeur de l’amour humain.

·         l’état du sarment sec : sans pratique des sacrements, de la prière, et de l’amitié conjugale le couple se dessèche et va vers l’émondage du Père…

Fructifier

"Mes paroles demeurent en vous", 4 manières:

 

Pour le couple, importance de la parole proférée qui demande à être accueillie dans l’amour (1), crue dans et par la fidélité (2), méditée et comprise (3) pour une action vraie et porteuse de vie (4).

 

Nécessaire capacité de travailler concrètement à demeurer en couple, d’où l’importance de verbaliser les situations vécues, dans la joie comme dans la peine (« mettre des mots sur les maux »), jusque dans l’intimité conjugale : permet une « mise à distance », c'est déjà un début de chemin de correction, voire de guérison.

 

Fonction de la dispute conjugale, désaccord et conflit

L’absence de parole au sein du couple ou alors des disputes stériles révèlent parfois un commencement de renoncement à l’amitié conjugale.

 

Discussion sur les relations sexuelles avant le mariage

 

a ) Se donner

L’acte de se donner charnellement engage totalement le corps, sacrement de la personne, et ne peut donc avoir lieu sans qu’une alliance (fruit d’un choix électif en vue d’une amitié définitive) ait été scellée. Le poids de l’acte sexuel est tel qu’il empêche la maturation personnelle qui amène normalement à une amitié véritable.

b) Liberté

Afin de ne pas court-circuiter la liberté de l’homme et de la femme, la continence est requise pour vivre pleinement l’engagement (ce qu’on retrouve dans le sens de la continence périodique) et la relation charnelle est aussi le lieu de la transmission de la vie, celle-ci n’étant pas souhaitable en dehors d’un pacte d’alliance. "Le don des cœurs doit précéder le don des corps." (Jean-Paul II)

c) Don du corps, don de soi

L’utilisation du corps touche à un problème d’humanité. Aller trop vite dans la relation sexuelle, c’est stopper les notions de tendresse, de confiance, de dialogue. Nous observons qu’entre les fiancés  continents et les autres il existe une différence : comme une  tension intérieure qui se trouve altérée, parce que le corps donné trop tôt ou abandonné occulte le reste.

d) L'union charnelle trouve sa place adéquate dans le mariage, car c'est le leiu adéquat pour le don de soi et pour la transmission de la vie

L’union charnelle ne peut se vivre qu’à partir du moment où les deux noms peuvent être inscrits dans l’arbre généalogique, la filiation. C’est un trait majeur de l’écologie humaine (voir Caritas in Veritatae, 51). 

 

e) Le sacrement de mariage et le don de soi dans l'union charnelle

Le sacrement du mariage renouvelle l’être du chrétien et lui donne la grâce nécessaire pour vivre et l’engagement de l’amitié conjugale et aussi la chasteté concrète au long de la vie de couple. Le baptisé est sous le régime de la grâce (et non de la nature) et donc son engagement de couple doit bénéficier du sacrement de mariage qui lui donne de participer à l’Amour de Dieu. Le baptisé est alors renouvelé.

 

Question : le mariage civil est-il ordonné pour un baptisé à la relation sexuelle ?

Distinction entre amitié et amitié véritable (selon Aristote) : l’amitié simple (temps passé avec quelqu'un) et l’amitié véritable où je me tourne vers l’autre de manière active, stable, bienveillante, délicate et joyeuse. La joie étant le critère ultime, la vérification, de la bonté de l’acte. Exemple d’un homme qui a honte de présenter à certains de ses « amis » son « amie ». 

 

f) En conclusion:

·         Le fait de recevoir l'Amour du Père ordonne les choses.

·         L'homme a la capacité de faire le bien.

·         Il nous faut creuser toujours plus la place de la relation charnelle dans le mariage et dans le Pacte d'Alliance.

o        la relation sexuelle n'a pas tout son sens symbolique uniquement par elle-même; l'union charnelle a tout son développement lorsqu'elle est vécue dans l'alliance : élection de l'autre comme conjoint et engagement.

o        l'engagement dans cette relation sexuelle est total. Il prend tout l'être: corps, affectivité, intelligence, âme et esprit (voir le schéma ci-dessus).

 

La Divine Miséricorde

 

a ) Sources

Benoît XVI, Dieu est Amour, 2005

Jean Paul II, La Miséricorde Divine, 1980

 

b) Une meilleur compréhension de l'amour

Chap3-6 de Dieu est Amour de Benoît XVI

Désir et Don

Pour qu’il soit bon le désir doit être un désir de la personne. Il nous est donné comme ouverture au divin.

L’Eros doit être purifié préalablement

·                     en étant soin de l’autre et pour l’autre

·                     en étant désir de la personne, non seulement de son esprit ou de son corps.

L’Amour est « extase » (sortie de soi) comme chemin, exode permanent du JE vers le don de SOI (c'est-à-dire TOUT et pour TOUJOURS) et non pas comme un moment d’ivresse.

" Parce que le péché existe dans ce monde que «Dieu a tant aimé qu'il a donné son Fils unique » , Dieu qui «est amour»  ne peut se révéler autrement que comme miséricorde. " (La miséricorde divine, 13)

Particularités de la Miséricorde

·                     c’est l’Amour bienveillant

·                     la Miséricorde est appelée dans le Nouveau Testament AGAPE.

 

Dieu EST miséricorde.

C’est l’amour qui crie le bien et qui fait participer à la vie même de Dieu. En recevant la Miséricorde, on voit le bien et on est désireux de tendre vers lui.

 

c) Miséricorde et Dignité

La Miséricorde restaure la dignité de chacun

·         de celui qui la reçoit. En effet, recevant la miséricorde, notre dignité d'homme est reconnue, dignité qui dépasse notre faute, car elle trouve son fondement dans l'amour que Dieu a pour nous. Cela s'exprime lorsque les conjoints expriment leur pardon. Le  pardon restaure l’humanité du conjoint.

·         de celui qui exerce la miséricorde (rapport de réciprocité, au cœur de la miséricorde), car en recevant cette miséricorde l'autre nous  honore : en effet, avoir le droit d'exercer la miséricorde malgré nos propres insuffisances, nous rehausse, restaure à nous aussi notre pleine dignité.

Cette réciprocité est la seconde condition d'une miséricorde vécue pleinement !

En effet, celui qui exerce sa miséricorde est appelé a avoir pleine conscience de

·         la grandeur de celui que celui qui reçoit celle-ci, nous pardonnons… au Christ qui est en l'autre!

·         et du fait que en recevant cette miséricorde l'autre nous  honore : en effet, avoir le droit d'exercer la miséricorde malgré nos propres insuffisances, nous rehausse, restaure à nous aussi notre pleine dignité.

 

Cette réciprocité est centrale dans la miséricorde divine: Dieu fait miséricorde à l’homme. Il demande en retour que nous fassions miséricorde au Christ (!), qui sur la croix porte le péché de chaque homme: le Christ « est » chacun de nos frères humains. La réciprocité envers le Christ s'exerce lorsque nous exerçons la miséricorde envers nos frères.

 

L’amour se réalise sous forme de miséricorde dans ce temps ici-bas, car notre humanité est blessée

L'amour ici bas ne peut pas être l'extase face à l'autre, car il est blessé. Lorsque nous serons auprès du Père, l’amour se réalisera totalement sous forme d’extase.

 

Nous exerçons la miséricorde en couple

·         en la recevant

·         en la donnant

 

Dans le couple, lorsque "je te pardonne", j’exerce la miséricorde de façon adéquate si j'ai conscience de la réciprocité. Celui qui accepte mon pardon exerce à mon encontre lui aussi la miséricorde, comme nous l'avons vu plus haut. Un pardon qui n’est pas pétri d’humilité, n’est pas Miséricorde.

 

d) Miséricorde et Justice

" Il n'est pas possible d'obtenir l'établissement de ce lien entre les hommes si l'on veut régler leurs rapports mutuels uniquement en fonction de la justice. Celle-ci, dans toute la sphère des rapports entre hommes, doit subir pour ainsi dire une «refonte» importante de la part de l'amour qui est - comme le proclame saint Paul - «patient» et «bienveillant», ou, en d'autres termes, qui porte en soi les caractéristiques de l'amour miséricordieux, si essentielles pour l'Evangile et pour le christianisme." (La miséricorde divine, 14)

"Baiser donné par la Miséricorde à la Justice." : La justice doit être transfigurée par la Miséricorde.

La miséricorde n'annule ni la faute ni la justice.

 

La miséricorde se trouve être la vrai justice, car elle restaure l'autre, moi-même et notre relation.

La Miséricorde authentique est pour ainsi dire la source authentique de la Justice.

" La justice bien comprise constitue pour ainsi dire le but du pardon. Dans aucun passage du message évangélique, le pardon, ni même la miséricorde qui en est la source, ne signifient indulgence envers le mal, envers le scandale, envers le tort causé ou les offenses. En chaque cas, la réparation du mal et du scandale, le dédommagement du tort causé, la satisfaction de l'offense sont conditions du pardon." (La miséricorde divine, 14)

 

e) Miséricorde, Justice et Pardon

Le pardon trouve sa source dans la Miséricorde. C’est la mise en œuvre de la Miséricorde. Pardonner, c’est faire Miséricorde.

La conscience d’être débiteur les uns des autres va de pair avec l’appel avec la solidarité fraternelle. En nous invitant à nous supporter les uns les autres avec charité.

 

f) Pour nous éducateurs, sans l'enseignement sur la miséricorde, "que resterait-il de n'importe programme «humaniste» de vie et d'éducation?" !

" La conscience d'être débiteurs les uns envers les autres va de pair avec l'appel à la solidarité fraternelle que saint Paul a exprimé avec concision en nous invitant à nous supporter «les uns les autres avec charité» 130. Quelle leçon d'humilité est ici renfermée à l'égard de l'homme, du prochain en même temps que de nous-mêmes! Quelle école de bonne volonté pour la vie en commun de chaque jour, dans les diverses conditions de notre existence! Si nous nous désintéressions d'une telle leçon, que resterait-il de n'importe programme «humaniste» de vie et d'éducation?" (La miséricorde divine, 14 ).

Dans nos programmes d'éducation familiale nous devons introduire la miséricorde de façon réfléchie et systématique.

g) L’Eucharistie et le Sacrement de pénitence. La conversion constante.

La Loi de gradualité = conversion constante.

La loi de gradualité : être prompt à se convertir et faire pénitence, regarder ce qui est vrai, bon juste. Ce ne peut être qu’un chemin.

La sainteté n’est pas un terminus mais un chemin.

Accueillir la miséricorde divine

Aucun péché ne peut limiter la grâce de Dieu.

Du côté de l’homme seul peut limiter son manque de bonne volonté et de promptitude dans la conversion et la pénitence c'est-à-dire l’obstination continuelle qui s’oppose à la grâce et à la vérité.

« La puissance de Dieu peut être arrêtée par l’homme »

 

La connaissance du Dieu de miséricorde est une force de conversion constante. C'est-à-dire de vivre avec cette bonne volonté et cette promptitude à se convertir et faire pénitence. D'où la place des sacrements de pénitence et Eucharistie dans nos vies.

h) La Vierge Marie

La miséricorde nous est faite de génération en génération (Magnificat).

·         Marie expérimente la miséricorde. Et elle en a bénéficiée (immaculée conception). Marie mérite miséricorde.

·         Par son sacrifice du cœur, elle participe à la révélation de la miséricorde divine c'est-à-dire de la fidélité absolue de Dieu.

·         Elle est Mère de Miséricorde car cela exprime une capacité de son âme à révéler la miséricorde.

·         De ce fait elle mesure parfaitement la miséricorde de Dieu. C’est pour cela qu’elle est Mère de Miséricorde.

i) L’Eglise et la Miséricorde

L’appel de Dieu à la Miséricorde doit caractériser l’Eglise de notre temps.

L’Eglise professant la miséricorde et en lui restant toujours fidèle a le droit et le devoir d’en appeler à la miséricorde, de l’implorer devant toutes les menaces qui touche à la vie.

i) Conclusion : il est nécessaire de donner à la miséricorde une place, centrale et juste, dans nos enseignements d'éducation familiale

Toutes pédagogies doit  intégrer, pour ce temps d’aujourd’hui et "de génération en génération", la Miséricorde.

Obéissance

 

Nous envisageons de poursuivre la réflexion l'an prochain. Le thème de l'obéissance semble à aborder : en quoi et comment celle-ci a sa place dans un parcours éducatif pour les jeunes en matière d'éducation affective et sexuelle.

 

ANNEXES

Lettre aux responsables d’associations  présentes lors du colloque Saint Benoit les 30 et 31 janvier 2010 à Paris

Cher amis,

Vous avez participé au Colloque français du projet Saint Benoit organisé par les Cigognes en janvier 2010.

Après celui de Varsovie en septembre 2009, Milan et Paris en janvier 2010, sont en projet des rencontres à Barcelone, Londres, Vienne et Moscou.

Au cours de notre rencontre, vous avez exprimé le souhait de former une fédération d’associations intéressées par l’approfondissement de la théologie du corps.  En effet elle est un apport essentiel et novateur dans nos actions auprès des couples, des jeunes et des familles.

Garder des liens entre nous  permettra de faire profiter chacun des  différentes  avancées dans ces sujets qui nous tiennent à cœur au service du couple et de la famille. A plusieurs nous serons plus forts.

Nous vous proposons une réunion

Le 11 décembre 2010

Entre 10 heures et 17 heures

A Paris

Nous vous remercions de déléguer un représentant de votre association si vous ne pouvez pas participer à cette première rencontre qui posera les bases d’un travail commun.

 

Contenu de la lettre qui informera de la création du Master

Nous rappellerons dans la lettre qu'il s'agit du MASTER annoncé par le professeur Livio Melina lors que WE Saint-Benoît à Paris en 2010.

Titre : Master en Fertilité et sexualité conjugale

Diplôme : Niveau Master universitaire niveau 1, avec une double valence, canonique d'une part et universitaire publique d'autre part.

Prérequis : BAC+3 (à préciser)

Formation à temps partiel réparti sur 3 années :

·         partie théorique : chaque année 3 WE (en France ou autre pays francophone si besoin), les 2 premières années, une semaine temps plein, l'été (à Rome),

·         stages pratiques : dans le pays en France ou autre pays francophone si besoin), donné par les organismes de planification familiale naturelle(PFN) : il s'agit principalement d'une formation d'éducateur en PFN.

Validation des acquis : point à préciser,

·         concernant les acquis théoriques, nous devrons demander à l'Institut Jean-Paul II, quelle part est acquise pour des personnes ayant des diplômes dans le même domaine (en particulier la formation A&V validée par l'IET)

·         concernant les stages pratiques, nous devrons préciser si les éducateurs (ou : moniteurs) en PFN ont tout ou seulement une partie des stages validés.

Coût : à préciser, serait semble-t-il

·         partie théorique : de l'ordre de € 2.000 (pour la totalité du cours) à payer à l'inscription en première année.

·         stages pratiques : à préciser avec les organismes de PFN

 

Actions conjointes de l'Institut Européen d'Education Familiale (IEEF) et de l'Institut Pontifical Jean-Paul II de Rome au service de la famille en Europe

L'Institut Européen d'Education Familiale[2] (IEEF) avec la collaboration académique de l'Institut Pontifical Jean-Paul II pour études sur le mariage et la famille, de Rome[3], ont mis en place trois actions au service de la famille, de la vocation au mariage et de la vocation au sacerdoce. L'Aide à l'Eglise en Détresse apporte son concours à ces actions.

Nous présentons ici brièvement nos actions aux Pères évêques, membres du Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe. Leurs conseils nous seront particulièrement précieux.

Trois actions sont entreprises :

1 – « Projet Saint-Benoit » : Série de rencontres régionales européennes : Varsovie – Milan – Paris – Barcelone – Londres  – Moscou

Sous le titre de « Projet Saint-Benoit » une série de rencontres internationales a été lancée entre 2009 et 2011 pour rassembler les organismes œuvrant dans  le domaine de la Théologie du Corps, au niveau théorique ou pratique (méthodes naturelles de régulation des naissances).

Ces rencontres concernent le vécu d'une sexualité conjugale chrétienne au cœur de la vie des couples, avec un approfondissement de la place de la planification familiale naturelle dans ce contexte. Les personnes qui travaillent sur le terrain et les personnes formées à la théologie élaborent au cours de ces rencontres des stratégies pour offrir un enseignement adéquat dans le domaine de la sexualité conjugale chrétienne. Elles ont pour objectif le développement de synergies pour un meilleur service des couples et la diffusion de l'intégralité du message chrétien concernant la sexualité.

2 – un MASTER intitulé Fertilité et Sexualité Conjugales est créé officiellement en 2010, à l’Institut Pontifical Jean-Paul II en collaboration avec l'Università Cattolica del Sacro Cuore, de Rome. Il s’agit du premier Master universitaire qui offre à la fois un diplôme reconnu du point de vue canonique et civil. Il propose une formation dans le domaine de la fertilité et de la sexualité conjugale, afin de répondre aux demandes au sein des diocèses pour la pastorale conjugale et aussi au sein de la société en général. Les diplômés seront capables d'apporter leur contribution créative grâce au support d’une vision anthropologique et éthique adéquate et d’une formation solide dans le domaine de l’application (aide à la conception, méthodes naturelles de régulation des naissances).

3 – « Projet Jean-Marie Vianney »

Les couples et les familles expriment avec force leur besoin d'être conseillés par leurs prêtres sur leur vie chrétienne dans le domaine de leur intimité. Mais ceux-ci expriment parfois le besoin d'une formation renouvelée dans ce domaine.

Le document « Directives pour la formation des séminaristes sur les problèmes relatifs au mariage et à la famille », de la Congrégation pour l’Education Catholique[4], donne des directives claires pour la formation des prêtres dans le domaine de la Pastorale familiale. Un des aspects importants de ce texte est d’éviter les interventions ponctuelles et de privilégier les actions globales; c'est là le point fort du projet Jean-Marie Vianney : participer à la mise en actes des recommandations de la Congrégation pour l’Education Catholique.

Parmi les méthodes d'action envisagées dans le cadre de ce projet, citons :

1 – la mise en place dans quelques pays européens de groupes de réflexion entre prêtres et laïcs sur la complémentarité entre les vocations conjugale et sacerdotale et l'entraide dans ce domaine.

2 – la mise en place dans quelques pays de groupes de réflexion entre enseignants des séminaires, professeurs et anciens étudiants de l'Institut Jean-Paul II et de membres des associations d'Action Familiale, pour un renouvellement de la formation des séminaristes dans la ligne du document  de la Congrégation pour l’Education Catholique.

 

Lettre aux responsables du CLER, de Billings France, de WOOMB France, et d'Amour et Vérité, concernant le document de Mgr Suaudeau sur la Contraception

Chers amis,

La communication récente de Monseigneur Suaudeau sur le lien entre contraception et avortement a suscité les réactions de plusieurs d’entre nous.

Ces données sont susceptibles de nous amener à modifier notre pédagogie et à nourrir notre réflexion sur l’information à donner à un couple qui envisagerait d’utiliser un contraceptif hormonal : l’utilisation d’un contraceptif hormonal a-t-elle comme conséquence directe la survenue de fausses-couches provoquées ?

Il nous paraît important de bien comprendre les arguments scientifiques qui fondent les affirmations de Monseigneur Suaudeau. Aussi, il nous semblerait opportun que nos mouvements délèguent deux ou trois personnalités scientifiques pour s’en entretenir avec lui de la part de nos mouvements.

Nous nous permettons de vous solliciter pour savoir quelle personnalité scientifique vous aimeriez déléguer et si vous agréez cette démarche.

                          Les Cigognes

 

Directives pour la formation des séminaristes sur les problèmes relatifs au mariage et à la famille

Congrégation pour l’Éducation catholique (*)

(*) Texte français de la Libreria Editrice Vaticana, rendu public à Rome le 6 juin 1995. DC 2120 du 16 juillet 1995.

Introduction *

I. L’état actuel de la formation *

II. Quelles sont les voies susceptibles de rendre cette formation plus complète et plus efficace ? *

a) Formation intellectuelle *

b) Formation spirituelle *

c) Formation pastorale *

III. Recommandations pratiques *

Conclusion *

 

Introduction

1. La célébration de l’Année de la Famille dans l’Église, qui vient de s’achever, a offert à cette Congrégation une bonne occasion d’attirer l’attention des Conférences épiscopales sur l’importance particulière qu’il faut attribuer, dans la formation sacerdotale, aux problèmes concernant le mariage et la vie familiale. Bien que ce thème soit présent dans les programmes de formation et ne soit laissé de côté ni par l’éducation pratique, ni par les études, il requiert cependant de nouveaux développements doctrinaux, moraux, spirituels, pastoraux, et de nouveaux accents qui répondent à son actualité et à son urgence.

En effet, selon le Souverain Pontife Jean-Paul II, il faut aujourd’hui que la famille et la vie soient situées " au centre de la nouvelle évangélisation " et deviennent " l’objet d’une étude sérieuse et systématique et d’une réflexion dans les séminaires, dans les maisons de formation et dans les instituts " (Discours aux évêques présidents des Commissions épiscopales de l’Amérique latine, 18 mars 1993).

2. Ainsi qu’il ressort de nombreux documents officiels de l’Église, de divers Congrès et débats qui ont eu lieu ces derniers temps à ce sujet, les tâches qui attendent les futurs prêtres en cette partie du ministère, sont, par rapport au passé, beaucoup plus délicates, plus exigeantes et surtout plus complexes. Il s’agit d’une part d’annoncer la nouveauté et la beauté de la " vérité divine sur la famille " (cf. Jean-Paul II, Lettre aux Familles, Gratissimam sane, n. 18, 23), d’accompagner la famille chrétienne vers la perfection de la charité et, d’autre part, d’affronter des situations de crise, l’envahissement de doctrines, de conceptions de vie et de moeurs contraires à l’Évangile et au vrai bien de la personne humaine. En un mot, les nécessités spirituelles et matérielles des familles chrétiennes sont aujourd’hui en train d’augmenter considérablement et requièrent en conséquence le service de pasteurs non seulement sensibles à ces problématiques, mais aussi experts des réalités de la vie et doctrinalement sûrs.

C’est en référence à cette situation, que nous posons immédiatement deux questions : les prêtres qui sortent aujourd’hui des séminaires sont-ils suffisamment préparés à satisfaire à ces exigences pastorales ? Et si la réponse n’est pas positive, que faut-il faire pour qu’une telle préparation puisse s’améliorer et devenir plus efficiente et plus complète ?

 

I. L’état actuel de la formation

3. Étant donné la grande diversité des situations au plan mondial, la réponse à la première question ne peut être que très différenciée. Pour formuler à ce sujet son propre jugement, cette Congrégation se base sur les résultats d’une enquête spéciale déjà faite auprès des Conférences épiscopales, sur les informations fournies par les Visites apostoliques des séminaires et par les Visites ad Limina des évêques, sur des contacts directs avec les réalités locales, sur les consultations faites auprès de quelques experts, comme aussi sur l’opinion des communautés diocésaines et paroissiales : excellent indice, que ce dernier, de la qualité de la formation dispensée dans les séminaires et des désirs et souhaits correspondants des époux chrétiens.

On peut dire que la multiplicité des données, considérée dans son ensemble et dans sa globalité, permet de formuler quelques conclusions de caractère général, qui révèlent diverses nécessités et tendances communes de la formation.

4. 1. À première vue, le thème du mariage et de la famille n’est pas négligé dans les études ecclésiastiques.

Il est habituellement intégré dans l’enseignement de la théologie dogmatique (traité sur la création), sacramentaire (sacrement du mariage), morale (problèmes de vie matrimoniale : rapports entre époux, entre parents et enfants, éducation), pastorale (chapitre sur la pastorale familiale), dans le droit canon (conditions pour la célébration valide du sacrement de mariage) et de la liturgie (le rite du sacrement de mariage). Il s’agit des disciplines et des thématiques fondamentales et, en un certain sens " traditionnelles ", plus ou moins présentes dans tous les séminaires, même si la manière de les traiter diffère d’un endroit à l’autre selon la solidité de structure et d’organisation de chaque Institut.

5. Cependant, ce qui aujourd’hui importe le plus à ce sujet, ce n’est pas tellement l’organisation matérielle de l’enseignement mais bien plutôt sa qualité et son efficacité. À en juger par les expériences recueillies, mais aussi par diverses critiques et par l’insatisfaction qui se manifeste ici ou là au point de vue didactique, doctrinal et pratico-pastoral, il faut conclure que cette matière n’est pas traitée avec le soin et l’ampleur requis pour donner à l’Église des pasteurs bien préparés à ce champ d’apostolat ; des pasteurs capables " d’exposer sans ambiguïté l’enseignement de l’Église sur le mariage " (Paul VI, Enc. Humanae vitae, 28), d’éclairer et de former les consciences, de promouvoir une collaboration compétente et stimulante avec des familles actives au plan apostolique et de conférer un nouvel élan au renouvellement en profondeur de toute la pastorale familiale.

6. 2. Pour tout ce qui regarde l’aspect plus proprement doctrinal, dogmatico-moral et spirituel-liturgique, il existe une impression diffuse que, d’une part, l’enseignement n’est pas suffisamment équilibré, surtout en théologie morale, et d’autre part, qu’il manque la claire perception de ses objectifs et des principes d’une authentique recherche théologique. Sur le thème de la famille et de la vie matrimoniale, il n’est pas rare de trouver, en effet, des contestations du magistère ecclésiastique, des tendances à un psychologisme et à un sociologisme exagérés et à un certain rétrécissement, qui limite le développement de l’ensemble de la matière à quelques-uns de ses aspects partiels, en la privant de son intégrité complète. En même temps, on relève assez fréquemment la négligence de certaines tâches importantes proposées par le Concile Vatican II et par les documents officiels successifs de l’Église, comme par exemple un fondement philosophique et biblique plus soigné de l’anthropologie qui sous-tend le mariage, une étude plus approfondie des méthodes naturelles de la régulation des naissances et, par dessus tout, un exposé théologique plus complet et plus profond de la vérité sur la famille et de la spiritualité du mariage ; un ensemble d’efforts scientifiques indispensable pour que les familles progressent dans l’esprit apostolique et deviennent elles-mêmes un élément apte à susciter un réveil spirituel des communautés chrétiennes et de la société civile.

7. 3. La gravité et la complexité des problèmes éthiques, médicaux, juridiques et économiques qui marquent aujourd’hui la situation de la famille, mettent toujours plus en évidence que la préparation des futurs prêtres pour l’apostolat en ce secteur dépend en grande partie de la qualité de la formation intellectuelle reçue dans les séminaires. Cependant les études ecclésiastiques n’ont pas partout le niveau requis. L’étude de la philosophie soulève actuellement de sérieux problèmes alors que c’est précisément aujourd’hui que celle-ci est appelée le plus souvent à apporter sa contribution à la solution de problèmes anthropologiques fondamentaux, comme aussi à l’interprétation et à l’application des données de la science. Ce qui fait comprendre qu’une solide préparation à la pastorale familiale ne peut se passer d’une formation intellectuelle – philosophique et théologique – très soignée et complète, qui ne peut être garantie que par des séminaires bien organisés et efficients dans le domaine des études.

8. 4. Il y a des problèmes tout à fait particuliers dans la préparation des futurs prêtres au ministère de la Réconciliation, à la direction spirituelle et à la formation des consciences des fidèles. À ce sujet, on sent assez souvent des attentes et des requêtes de la part des conjoints chrétiens qui, en beaucoup de cas, ne reçoivent pas de réponse adéquate. Ceux-ci cherchent des confesseurs et des directeurs spirituels qui aient des critères moraux sûrs et qui soient experts dans les voies de la perfection évangélique, mais ils déclarent éprouver quelques difficultés à les trouver.

D’après leur dire, ils rencontrent parfois des prêtres qui semblent manifester bien peu d’intérêt à ce ministère ou qui y sont insuffisamment préparés. Selon l’Exhortation apostolique Reconciliatio et paenitentia, " pour le ministère de la pénitence sacramentelle, tout prêtre doit être préparé dès ses années de séminaire, non seulement par l’étude de la théologie dogmatique, morale, spirituelle et pastorale (ce qui ne forme qu’une seule théologie), mais aussi par les sciences de l’homme, la méthodologie du dialogue, et spécialement de l’entretien pastoral " (n. 29). Ce rappel solennel a été suivi ces derniers temps de beaucoup d’autres. Cependant, comme on peut le saisir à de nombreux indices, la crise générale de la confession sacramentelle et de la direction spirituelle n’a pas été jusqu’à présent surmontée, bien qu’ici ou là on en ressente à nouveau un plus grand besoin. Cette constatation fait surgir la question de savoir si la responsabilité de cet état de choses ne retombe pas, au moins en partie, sur les carences de la formation et sur le style même de vie suivi dans les séminaires.

9. 5. La formation proprement pastorale – théorique et pratique – à l’apostolat auprès des familles a pu bénéficier en ces derniers temps d’avantages considérables : avant tout des orientations données par le Magistère pontifical, par l’Exhortation apostolique Familiaris consortio, par le Conseil pontifical pour la Famille et par les plans pastoraux nationaux et diocésains, comme aussi du fait que dans la pastorale d’ensemble la famille a acquis, à côté des diverses composantes de la communauté et des autres états de vie (hommes, femmes, jeunes, personnes âgées, etc.), son profil spécifique qui permet de repérer et d’affronter ses vrais problèmes. Il s’en suit que la préparation des futurs prêtres aux tâches pastorales en ce domaine est devenue plus riche et plus réaliste que dans le passé.

10. Mais d’autre part, de tels développements prometteurs rencontrent de nombreux obstacles : les enseignants spécialisés en la matière font défaut, tous les professeurs ne disposent pas d’expériences pastorales suffisantes, les programmes d’études se trouvent déjà surchargés et ne permettent pas le développement des problèmes concernant le mariage et la famille avec toute l’amplitude et la profondeur nécessaires. On doit également ajouter que le résultat pratique de l’activité didactique est parfois diminué à cause des incertitudes et des fluctuations doctrinales et d’une insuffisante coordination entre les diverses disciplines.

11. Les expériences pastorales pratiques des séminaristes, dont la nécessité est ressentie de plus en plus, réussissent davantage dans les diocèses riches d’initiatives en faveur des familles (centres de consultation, groupes et mouvements familiaux), qui permettent une vision plus exacte de la réalité et donnent, par dessus tout, la possibilité d’expérimenter et d’affiner les capacités de communication et d’authentiques contacts humains. Mais de tels exercices pastoraux n’ont obtenu jusqu’à présent que peu de succès, soit parce qu’en de nombreux séminaires manquent à ce sujet l’accompagnement, la supervision, l’évaluation de la part des formateurs, soit parce qu’on estime les jeunes insuffisamment mûrs pour ce genre d’apostolat vers lequel souvent ils ne se sentent pas particulièrement attirés. De plus, les sorties du soir ou de nuit des jeunes pour participer aux réunions avec des groupes de familles troublent assez fréquemment l’ordre disciplinaire des séminaires.

12. 6. Mais à côté des omissions et des difficultés mentionnées, il faut aussi se rappeler qu’en ce secteur de formation se dessinent de nouvelles possibilités et de nouvelles perspectives. De nouvelles impulsions en effet sont données non seulement d’en haut, mais aussi, si l’on peut dire, d’en bas : par les paroisses et les associations qui mettent les séminaires en contact avec les familles et leurs problèmes. C’est ainsi que sont en train de se multiplier des cours de remise à jour et d’information pour les formateurs et pour les séminaristes, organisés le plus souvent avec l’aide de représentants de la pastorale familiale et de divers groupes d’apostolat, qui attirent l’attention sur les secours que l’on attend à ce sujet du ministère sacerdotal. De telles interventions, plutôt sporadiques et occasionnelles pour le moment, devront passer à la réalisation de programmes plus systématiques et plus exigeants, conçus avec toute la compétence requise et la largeur de vue nécessaire à la prise en compte des problématiques doctrinales, spirituelles et pastorales qui sont aujourd’hui le plus débattues. La préparation à la pastorale familiale n’atteindra donc dans les séminaires ses vraies finalités que lorsque tous, les formateurs aussi bien que les sujets de la formation, seront convaincus de son importance essentielle et feront effectivement de la famille " la première et la plus importante " route de leur ministère (cf. Jean-Paul II, Lettre aux familles Gratissimam sane, n. 2).

Dans ce contexte apparaît d’autant plus l’opportunité de notre seconde question sur l’amélioration de la situation.

 

II. Quelles sont les voies susceptibles de rendre cette formation plus complète et plus efficace ?

13. Les nombreuses et délicates problématiques relatives au mariage et à la famille, pour pouvoir être affrontées d’une manière adéquate selon les nécessités d’aujourd’hui, requièrent un authentique esprit pastoral et une vraie compétence de la part des prêtres. Il s’en suit que le système de formation en ce secteur a besoin d’une révision soignée et, en l’occurrence, d’une véritable amélioration.

14. 1. Toute avancée entreprise en ce sens doit être guidée par la claire vision de l’ampleur et des finalités de ce secteur du ministère sacré : l’apostolat familial est une tâche qui n’appartient pas seulement au petit nombre de prêtres qui sont ou seront chargés de la pastorale familiale ; elle est au contraire une dimension aujourd’hui essentielle et, si l’on peut dire, omniprésente de l’apostolat chrétien, que tous les prêtres sont appelés à accomplir selon des modalités et des degrés d’engagement divers. Il s’agit donc de fournir à ceux qui se préparent au sacerdoce les instruments de formation qui les rendront capables de réaliser efficacement cet important et difficile apostolat.

15. 2. La multiplicité des matières et des tâches de formation en ce domaine requiert une coordination soignée entre la formation initiale du séminaire et la formation permanente. Il faut établir en toute clarté ce que l’on doit traiter dans les cours du séminaire et ce qui doit être renvoyé après l’ordination sacerdotale. Dans le choix des thèmes, il est nécessaire de tenir compte, entre autres, du degré de maturité des étudiants.

En effet divers sujets concernant la vie matrimoniale ne peuvent être traités selon l’amplitude requise et de manière concrète qu’au contact de la pratique pastorale. Mais également durant les premières années du ministère sacré, il faudra procéder selon une gradualité adéquate dans les engagements, en veillant à ce que les jeunes prêtres soient assistés par des pasteurs plus mûrs et plus experts.

16. 3. Tout en donnant au thème de la famille un développement et approfondissement plus importants, il faudra éviter, autant que possible, de multiplier les cours et les disciplines spéciales. On recommande plutôt à ce sujet la coopération interdisciplinaire entre les matières déjà existantes et l’organisation d’ensemble de l’enseignement, de manière que le thème de la famille puisse devenir une dimension interne de la formation intellectuelle et pastorale. Mais une telle coordination didactique qui est prévue, du reste, par le Décret Optatam totius (n. 17) et par la Ratio fundamentalis (n. 80, 90), ne réussira qu’avec l’assistance et le contrôle d’un vrai spécialiste des problèmes familiaux et matrimoniaux. De cette manière, le thème de la famille et du mariage sera mis en relief de façon juste et rendra moins souhaitables les tentatives de créer un cours spécifique qui l’envisage sous tous ses aspects, comme on en discute ici ou là.

17. 4. Des problèmes particuliers d’organisation s’imposent aux Facultés théologiques, auprès desquelles un bon nombre de séminaristes accomplissent leurs études. Les cours académiques du premier cycle sont habituellement surchargés et s’occupent surtout de l’étude scientifique des matières théologiques principales. Leur tâche primaire sera donc de présenter aux étudiants un exposé approfondi tant du point de vue spéculatif que positif des principes doctrinaux et moraux concernant le mariage et la famille, afin qu’ils deviennent capables d’en soutenir et d’en défendre la validité et de les appliquer au concret de la vie. En même temps, il faudra faire l’effort d’insérer dans les programmes certaines disciplines pastorales auxiliaires indispensables et des séminaires, en dépit des manques connus d’espace et de temps. Au cas où, malgré la bonne volonté, se vérifieraient des lacunes à ce sujet, il faudrait les colmater en second cycle (éventuellement au cours de l’" Année pastorale " prévue par l’art. 74, 2 de la Constitution apostolique Sapientia christiana), ou par des leçons internes supplémentaires organisées dans les Séminaires ou Collèges.

18. On devra en outre veiller à ce que des sujets sur le mariage et la famille soient choisis par les étudiants avec une certaine fréquence comme objet de spécialisation et de travaux écrits en vue de la licence en second cycle et de thèses de doctorat en troisième cycle.

19. 5. Le choix des thématiques et des sujets à insérer, à renouveler ou à développer le plus dans les programmes, dépendra des conditions locales concrètes, culturelles et pastorales. D’utiles indications à ce sujet pourront être fournies par les Conférences épiscopales et, de manière concrète, par les plans de la pastorale familiale, nationale et diocésaine.

Après ces problèmes de caractère général, passons maintenant à quelques tâches particulières de la formation intellectuelle, spirituelle et pastorale.

 

a) Formation intellectuelle

20. 1. Il faut avant tout souligner la responsabilité qui revient aux enseignants pour la présentation de la pleine et authentique vérité sur l’homme, de manière particulière sur les deux vocations fondamentales de la vie chrétienne, la vocation à la virginité et la vocation au mariage et sur leur rapport réciproque, et sur les " deux dimensions de l’union conjugale, unitive et procréative, qui ne peuvent être séparées artificiellement sans porter atteinte à la vérité intime de l’acte conjugal lui-même " (Jean-Paul II, Lettre aux familles Gratissimam sane, 12). Comme l’affirme explicitement le même Souverain Pontife en référence à l’Encyclique Veritatis splendor, " c’est à la condition seulement que la vérité sur la liberté et sur la communion des personnes dans le mariage et la famille acquiert à nouveau sa splendeur que l’on s’acheminera vraiment vers l’édification de la civilisation de l’amour et qu’il deviendra possible de parler, comme le fait le Concile, de " valorisation de la dignité du mariage et de la famille " " (ibid., 13). D’un enseignement doctrinalement sûr, fidèle au magistère ecclésiastique et présenté sous son aspect spéculatif et positif, dépend donc aussi la qualité de la spiritualité matrimoniale et de l’action pastorale du prêtre.

21. 2. La connaissance méditée et approfondie de la vérité sur le mariage et la famille suppose une réflexion philosophique solide inspirée par des principes sains. Celle-ci doit mettre en lumière les concepts de base de l’anthropologie, comme par exemple la personne, sa réalisation dans l’intersubjectivité, son destin, ses droits inaliénables, le " caractère sponsal " comme un des éléments primaires d’expression de la nature humaine et constitutifs de la société. Il est recommandé que soit donnée à ces thèmes dans les cours de philosophie toute l’attention requise, en offrant à tout l’enseignement sur la famille et sur la sexualité une base métaphysique sûre.

22. 3. Dans l’enseignement de la philosophie, complété par les données de l’histoire, de la sociologie et de l’ethnographie, on cherchera à expliquer comment la crise actuelle du mariage et de l’institution familiale plonge ses racines dans les courants de pensée du passé et n’est pas que la pure manifestation de la crise profonde des valeurs spirituelles, ethniques et culturelles, qui envahit aujourd’hui l’humanité entière.

Envisagées dans ce contexte, les tâches pastorales auxquelles se préparent les jeunes dans les séminaires acquerront leur vraie dimension, en apparaissant ainsi, entre autres, comme un service sérieux et intelligent vis-à-vis de la vérité et de la construction d’une civilisation nouvelle plus digne de l’homme.

23. 4. Le choix des thèmes de bioéthique de caractère scientifique et philosophique se fera en référence aux exigences de la théologie morale, laquelle a besoin des données de la science soigneusement évaluées pour traiter avec compétence des problèmes les plus cruciaux de la vie matrimoniale et de la famille. Plusieurs sujets de ce genre peuvent être éventuellement réservés à la médecine pastorale, pour pouvoir bénéficier des contributions de la science médicale.

24. Pour la théologie morale en effet, " plus encore que pour les autres disciplines théologiques, il faut tenir compte des résultats des sciences de la nature et de l’homme, et de l’expérience humaine. Certes ceux-ci ne peuvent fonder et encore moins créer les normes de la moralité. Ils peuvent cependant projeter beaucoup de lumière sur les conditions réelles et sur le comportement de l’homme " (Congrégation pour l’Éducation catholique : document sur " la formation théologique des futurs prêtres ", 22 février 1976, n. 99 ; cf. n. 54-58).

25. 5. De nombreux éléments pour un renouvellement thématique adéquat des diverses disciplines concernant ce domaine (théologie dogmatique, sacramentaire, morale, pastorale, droit canon) se trouvent contenus en grande partie dans les documents du Magistère pontifical : Encycliques Humanae vitae et Veritatis splendor, Exhortations apostoliques Familiaris consortio et Christifideles laici, Lettre apostolique Mulieris dignitatem, Lettre aux familles Gratissimam sane, et dans de nombreuses autres déclarations du Souverain Pontife et des Dicastères du Saint Siège (cf. en particulier la Déclaration Persona humana, l’Instruction Donum vitae, et la Lettre aux évêques de l’Église catholique sur la charge pastorale des personnes homosexuelles, de la Congrégation pour la Doctrine de la foi). Il s’agit d’un imposant " corpus " doctrinal et pastoral qui, considéré dans son unité organique, doit être intégré – selon la nature de chacun des sujets – dans les diverses disciplines, pour clarifier et développer divers concepts théologiques ; pour éclairer la nature propre et l’identité de la famille, pour enrichir la théologie de la " famille Église domestique ", comme aussi pour offrir des réponses pertinentes et bien réfléchies aux différents problèmes qui sont aujourd’hui débattus : vocation à la perfection évangélique, inviolabilité du lien matrimonial, défense de la vie.

26. 6. L’enseignement de la théologie dogmatique et sacramentaire, en vue de rendre la préparation des futurs prêtres à la pastorale familiale plus organique et plus incisive, doit projeter la lumière de la foi sur son objet et sur ses finalités. Ceux-ci doivent être amenés à connaître toujours mieux la vraie dignité chrétienne et surnaturelle du mariage et de la famille, en l’insérant dans le contexte de l’oeuvre de la création, de la Rédemption et du mystère de l’Église. De cette manière, en effet, resplendira le rôle essentiel des époux chrétiens dans l’ensemble de l’économie du salut, avec toutes les implications d’une intense vie sacramentelle et de la vocation à la sainteté. C’est la nouveauté de la vie en Christ surgie du mystère pascal comme participation à l’amour de la vie trinitaire, qui révèle aux époux eux-mêmes, mais aussi aux futurs pasteurs d’âmes, le grand enrichissement et perfectionnement qui en dérive pour l’amour humain naturel, en indiquant en même temps les vraies et ultimes finalités, vers lesquelles doit tendre tout apostolat en ce secteur.

27. 7. L’enseignement de la théologie morale, qui est étroitement lié à l’enseignement de la dogmatique, a les plus grandes responsabilités pour la formation chez les futurs prêtres de convictions et d’attitudes fondamentales en ce qui concerne l’apostolat de la famille. Il doit être scientifiquement sérieux et doctrinalement sûr, de telle sorte qu’il puisse affiner en eux les attitudes pastorales et nourrir leur élan apostolique. Tout en cherchant à éclairer les normes objectives de la morale matrimoniale, il se préoccupera aussi des " circonstances particulières " (cf. Exhortation apostolique Familiaris consortio, n. 77 et s.) et des cas difficiles, en offrant aux futurs pasteurs d’âmes des orientations et des réponses pastorales, en même temps que des indications pour un usage prudent des sciences humaines. La fidélité au Magistère leur permettra " de veiller avec beaucoup de zèle à l’unité dans leurs jugements, pour éviter aux fidèles toute anxiété de conscience " (ibid., 73).

28. 8. Le droit canonique, qui applique les principes de la foi et de la morale au concret de la vie, constitue une composante importante de la pastorale familiale, avec son ensemble de normes relatives aux conditions pour la validité de la célébration du sacrement de mariage et la sauvegarde du lien matrimonial. Une étude assidue, dûment ouverte aux problématiques posées par la vie moderne et par le progrès des sciences humaines, biologiques et médicales, devra offrir aux futurs prêtres les aides nécessaires afin de pouvoir accompagner et assister soit les mariages naissants, soit ceux qui sont déjà conclus et ceux qui se trouvent en crise. Il faut donc aussi leur donner une certaine connaissance des procès de nullité de mariage et de la pratique des tribunaux ecclésiastiques, comme aussi des lois civiles qui, directement ou indirectement, intéressent la famille. On recommande donc également une étude attentive de la " Charte des Droits de la famille ", du Saint Siège.

29. 9. La dimension sociale des problèmes matrimoniaux et familiaux, en particulier de ceux qui dénotent des situations de crise, est l’objet propre de la doctrine sociale de l’Église. Aux questions traitées en théologie morale du point de vue de l’éthique personnelle, comme par exemple le divorce, la contraception, l’avortement, la fécondation artificielle, etc., s’en ajoutent ici de nombreuses autres de caractère économique et socio-culturel (chômage, salaire familial, droits de la famille, travail de la femme et des enfants, nouveaux modèles de la vie matrimoniale, changement des rôles dans la famille, position de la femme dans la société, instruction et école, logement familial, drogue, handicap, migration, temps libre, etc.), pour être étudiées à la lumière des principes et des valeurs permanentes, des critères de jugements et des directives d’action. Cette discipline a de nombreux points de contact avec la théologie pastorale (en particulier avec " la pastorale sociale ") et requiert par conséquent une bonne coordination interdisciplinaire.

30. Pour ses recherches, elle utilise les contributions des sciences humaines et positives (biologie, médecine, psychologie, économie, ethnologie), comme aussi les résultats de diverses analyses et enquêtes sociologiques et démographiques. Dans l’utilisation de ces données, on devra éviter " le danger de tomber dans les pièges des idéologies qui manipulent l’interprétation des données, ou dans le positivisme qui surévalue les données empiriques au détriment de la compréhension globale de l’homme et du monde " (Congrégation pour l’Éducation Catholique : Orientations pour l’étude et l’enseignement de la Doctrine sociale de l’Église, 68 ; cf. n. 10).

 

b) Formation spirituelle

31. 1. Le premier et nécessaire présupposé pour l’assistance spirituelle des conjoints chrétiens et de leurs familles est la maturité humaine et chrétienne des pasteurs. Aussi est-il requis que l’un et l’autre de ces deux aspects de la personnalité des futurs prêtres soient attentivement suivis et soignés dès les premières années de la vie de séminaire. Il faut avant tout que resplendisse à leurs yeux dans toute sa nouveauté et dans toute sa beauté le rapport entre l’appel à la virginité et l’appel au mariage comme deux dimensions de l’unique vocation à la sainteté considérées toujours à la lumière de la Tradition et du Magistère constant de l’Église (cf. Pie XII, Enc. Sacra Virginitas, 25 mars 1954).

32. 2. Comme futurs confesseurs et directeurs spirituels, les étudiants doivent être formés de telle manière qu’ils découvrent toujours plus la beauté et l’importance du sacrement de pénitence et de la direction spirituelle, afin qu’ils soient eux-mêmes les premiers à en faire usage avec assiduité et régularité. En effet, selon l’Exhortation apostolique Reconciliato et paenitentia, les prêtres ne peuvent pas exercer de manière digne et fructueuse ce ministère sans en être d’abord les bénéficiaires : " Chez un prêtre qui ne se confesserait plus ou qui se confesserait mal, son être sacerdotal et son action sacerdotale s’en ressentiraient vite, et la communauté elle-même dont il est le pasteur ne manquerait pas de s’en rendre compte " (n. 31, VI).

33. 3. L’expérience concrète montre que les attitudes humaines des futurs prêtres vis-à-vis de l’apostolat familial sont souvent perturbées par la situation irrégulière de leurs familles d’origine. En de tels cas, divers facteurs psychologiques rendent difficile aux séminaristes l’engagement en ce champ d’activités. Pour surmonter de telles difficultés, il est nécessaire de leur offrir des aides opportunes par le moyen de prudentes interventions éducatives. Le remède efficace pour eux sera, plus tard, l’expérience communautaire au sein du presbyterium diocésain, où ils pourront trouver une nouvelle famille spirituelle et donc aussi la possibilité de perfectionner leurs capacités de relation et de contact avec les familles chrétiennes qui leur seront confiées. Bien plus, leurs expériences personnelles passées pourront les rendre plus aptes à répondre avec une véritable sensibilité humaine aux diverses situations pastorales difficiles.

34. 4. La préparation à l’assistance spirituelle des familles ne se réduit pas et ne doit pas se réduire unilatéralement aux problématiques de caractère sexuel.

Cependant, celles-ci, en raison de leur importance et de leur complexité, requièrent du futur prêtre, outre une science solide, certaines qualités humaines indispensables : " Il faut que ceux qui doivent s’occuper d’éducation sexuelle… soient des personnes ayant atteint la maturité sexuelle, dotées d’un authentique équilibre sexuel. Plus encore que la connaissance de la méthode et du contenu, ce qui compte c’est le type de personnalité que l’éducateur représente, la perspective selon laquelle l’éducation sexuelle est vécue avant même d’être donnée, le style de vie incarné par l’éducateur. Les connaissances, les conseils et la sollicitude de l’éducateur sont importants, mais son comportement compte plus encore " (Congrégation pour l’Éducation Catholique : Orientations pour la formation au célibat sacerdotal, 39).

35. 5. Le but premier de l’assistance spirituelle du prêtre est d’aider les conjoints à faire en sorte que leur famille devienne toujours plus " une Église domestique ", " la première communauté évangélisatrice " (cf. Document de Saint-Domingue, 64), " le premier espace pour l’engagement social ", " le lieu premier d’humanisation de la personne et de la société " (cf. Exhortation apostolique Christifideles laici, 40). Aussi le futur prêtre doit-il être formé à accompagner et à stimuler les familles dans leurs engagements apostoliques, surtout dans le soutien mutuel qu’elles peuvent s’apporter sur le chemin de la perfection évangélique et de la sanctification. La consolidation interne de tant de familles requiert que le futur prêtre apprenne à être avant tout un maître de prière, soucieux de demander que l’on prie en famille, que l’on apprenne à prier et à pratiquer les oeuvres de charité ; que l’on participe au Sacrifice eucharistique par la communion ; que l’on s’approche du sacrement de pénitence ; que l’on prenne des initiatives pour enseigner le catéchisme aux enfants et les préparer à s’approcher pour la première fois des sacrements de pénitence et d’Eucharistie. Il faut, en outre, créer et promouvoir la sensibilisation des familles à la vocation religieuse, missionnaire et sacerdotale des enfants.

36. Dans la formation spirituelle des familles, la nécessité de les considérer non seulement comme objet, mais aussi comme sujet actif d’initiatives apostoliques est en train de prendre aujourd’hui une importance toujours plus grande : " L’engagement apostolique des laïcs envers la famille est avant tout de rendre celle-ci consciente de son identité, qui est d’être le premier noyau social de base, est aussi de son rôle original dans la société, afin qu’elle devienne elle-même toujours davantage la protagoniste active et responsable de sa propre croissance et de sa propre participation à la vie sociale " (Exhortation apostolique Christifideles laici, 40). Les contacts avec divers groupes et mouvements familiaux et les informations sur leur vie et activités fourniront aux séminaristes d’utiles indications sur la poursuite de ces objectifs spirituels, lesquelles pourront servir de base à leur futur ministère sacerdotal.

37. 7. Une aide spirituelle valable aux familles suppose une bonne connaissance de leur situation et des problèmes correspondants. À ce sujet les futurs prêtres doivent être tout particulièrement instruits des difficultés et de l’urgence des tâches éducatives : comment surmonter les tensions entre l’autorité, entre les exigences de l’obéissance et une juste liberté ; comment arriver à des rapports de confiance réciproque et de don entre parents et enfants ; les exigences d’une éducation sexuelle prudente et graduelle, d’un usage responsable de la télévision et des autres " médias " (cinéma, périodiques, etc.) ; le problème d’un choix convenable et libre d’état de vie. Selon le Souverain Pontife, il faut prier et s’employer " à ce que les familles persévèrent dans leur engagement éducatif avec courage, confiance et espérance " (Lettre aux familles Gratissimam sane, 16), en les aidant à se former des " convictions fortes ", qui constituent souvent l’unique défense que l’on a contre les inévitables difficultés de la vie.

 

c) Formation pastorale

38. De tout ce qui a été dit ci-dessus, il résulte que le thème du mariage et de la famille doit occuper dans la formation pastorale théorique et pratique une place primaire et vraiment centrale :

39. 1. La théologie pastorale, profondément enracinée dans le dogme et dans de sains principes moraux, étudiera les applications des solutions théologiques, en tenant compte des situations concrètes. Sa tâche sera de poser les bases d’une action bien équilibrée, qui évite d’une part les timidités et de l’autre les initiatives inopportunes ou les erreurs. En traçant une ligne sûre pour l’apostolat des familles, la théologie pastorale cherchera aussi en même temps à corriger diverses attitudes pastorales non conformes au Magistère, qui sont répandues ici ou là.

40. 2. Dans la rédaction du programme d’enseignement, on tiendra compte de l’objet matériel et formel de cette discipline, pour en délimiter le champ par rapport aux autres disciplines théologiques concernant le mariage et la famille sous divers aspects.

41. 3. Pour l’utilité et l’efficacité pratique de l’enseignement il est d’une grande importance d’avoir une " vision pastorale " très réaliste de la crise actuelle des familles, qui tienne compte de certains de ses traits les plus typiques comme par exemple : l’ignorance religieuse, le manque d’éducation, la désagrégation du système éducatif d’État, l’absence de repères moraux qui conduit à avancer dans la vie par " essais et erreurs ", l’influence prédominante des mass médias, l’augmentation progressive des mariages à " l’essai ", des unions libres, difficultés relationnelles dans le mariage, détachement des formes traditionnelles et invention spontanée de nouveaux modèles de vie, conditionnements qui découlent, en certaines zones culturelles, de vieilles coutumes tribales et ancestrales, situations de misère matérielle extrêmes, etc.

42. Les futurs prêtres doivent connaître ces réalités dans leurs implications pastorales, afin qu’ils puissent aider les fidèles à se former et à faire leurs choix à l’intérieur d’un contexte normatif fort et capable d’influer sur leur vie.

43. 4. Pour ce qui est des sujets concrets à traiter, on choisira de préférence dans l’enseignement ceux qui aujourd’hui préoccupent en général davantage les familles et requièrent par conséquent une attention spéciale de la part du pasteur d’âme. Par exemple :

44. – la pratique religieuse des enfants : comment faire pour que ceux-ci parviennent à prier avec leurs parents, librement, selon un plan graduel, de manière à éviter tout " rejet " quand ils deviendront plus grands et autonomes. Le même problème se pose au sujet de la fréquence de la sainte Messe et des sacrements ;

45. – la situation de l’école catholique et l’engagement pour sa défense et sa promotion ;

46. – l’usage critique et responsable des moyens de communication sociale. Thème très important pour la santé morale des familles, d’autant qu’aujourd’hui une part importante de la formation qu’ont en fait les parents et les enfants, et aussi les prêtres, est fortement conditionnée par les modèles culturels et les comportements proposés par les médias (Congrégation pour l’Éducation catholique : Orientations pour la formation des futurs prêtres concernant les instruments de communication sociale, 19 mars 1986) ;

47. – la gravité de certaines situations économiques et sociales et les efforts pour les dépasser ;

48. – la concertation prudente en faveur des familles entre personnes dont l’activité professionnelle, politique, économique, etc., a quelque rapport avec la famille et ses conditions de vie et de développement (cf. Constitution pastorale Gaudium et spes, 52, b). Ce ministère important requiert beaucoup de temps, de générosité et une préparation spécifique du prêtre afin qu’il puisse l’accomplir efficacement. Ici l’enseignement de la théologie pastorale rencontrera celui de la Doctrine sociale de l’Église ;

49. – le traitement pastoral du problème de la paternité et de la maternité responsables et de la régulation des naissances : comment éviter le recours à la contraception, aux pratiques abortives, comment apprécier l’activité des Centres de consultation familiale (la nécessité d’informations précises et d’un sain discernement) ; informations sur les Centres de diffusion des méthodes naturelles, sur leur activité et les résultats correspondants ; la confiance dans la possibilité de solutions positives du problème.

50. 5. Les futurs prêtres doivent être instruits avec un soin tout particulier de la préparation et de la célébration du sacrement de mariage : la catéchèse avant le mariage sur les présupposés, sur les exigences humaines, spirituelles et sur la nature du mariage chrétien ; instruction des fiancés sur les devoirs et les droits des conjoints ; la catéchèse après le mariage ; le rite liturgique de la célébration du mariage ; l’importance parfois décisive de ces interventions pastorales pour la vie religieuse ultérieure des conjoints et de leur famille.

51. 6. Aspects pastoraux et canoniques des mariages mixtes : la forme de leur célébration ; droits et devoirs de la partie catholique, surtout en ce qui concerne le baptême et l’éducation religieuse des enfants ; le problème de l’assistance pastorale (cf. Exhortation apostolique Familiaris consortio, 78).

52. 7. La pastorale des divorcés, spécialement de ceux qui sont remariés civilement ; leur position dans la communauté paroissiale. " Il est nécessaire d’éclairer les divorcés remariés qui ne peuvent participer à la communion eucharistique, afin qu’ils ne considèrent pas que leur participation à la vie de l’Église se réduit exclusivement à la question de la réception de l’Eucharistie. Il faut aider les fidèles à approfondir leur compréhension de la valeur de leur participation au sacrifice du Christ dans la messe, de la communion spirituelle, de la prière, de la méditation de la parole de Dieu, des oeuvres de charité et en faveur de la justice " (Congrégation pour la Doctrine de la foi : Lettre aux Évêques de l’Église catholique sur la réception de la communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés, 14 septembre 1994, n. 6 ; cf. Exhortation apostolique Familiaris consortio, 84).

53. 8. La pastorale des familles en situations difficiles : drogue, handicap, sida, autres maladies terminales incurables ; difficultés économiques ; conjoints âgés seuls, sans enfants ou abandonnés de leurs enfants, etc. (cf. Exhortation apostolique Familiaris consortio, 71). Il s’agit de sujets qui requièrent, entre autres, la connaissance de quelques éléments fondamentaux de médecine et de psychologie pastorale.

54. 9. En dépit des différentes difficultés, la formation pastorale pratique des futurs pasteurs d’âme en cet important secteur doit être convenablement renforcée et enrichie d’aides et d’impulsions nouvelles.

Celui qui est spécialement chargé des activités pastorales du séminaire choisira, en collaboration avec l’enseignement de théologie pastorale, des expériences et des champs d’apostolat proportionnés à la maturité des élèves, en les orientant de préférence vers les secteurs qui peuvent davantage contribuer au perfectionnement de leurs aptitudes pastorales : contacts guidés avec les mouvements et les associations familiales ; visites aux tribunaux diocésains, aux Centres de consultation et aux autres Centres de la pastorale familiale ; invitations au séminaire de représentants de l’apostolat familial, de couples engagés dans l’apostolat, afin de connaître leurs expériences ; réflexions communes sur divers cas pastoralement significatifs et leur analyse à la lumière des documents du Saint-Siège et des Églises locales. Beaucoup d’attention doit être portée aussi au problème d’un langage approprié et de la communication.

 

III. Recommandations pratiques

Afin que les séminaires et les autres instituts de formation sacerdotale puissent donner au renouvellement spirituel des familles la contribution que requièrent les circonstances actuelles éclairées avec une telle abondance de détails par le Saint Père, on estime nécessaire :

55. 1. De réserver à ce sujet une place d’importance dans les " Rationes institutionis sacerdotalis " et dans les programmes d’études correspondants et de rédiger, le cas échéant, des lignes éducatives particulières pour les divers aspects de la formation, adaptées à la situation de chaque diocèse ou région.

56. 2. Pour rendre le thème du mariage et de la famille plus présent dans les diverses disciplines et assurer une coopération interdisciplinaire, il faut dans chaque séminaire un vrai spécialiste en la matière formé dans un institut d’études spéciales, comme par exemple l’Institut pour les études sur le mariage et la famille, de l’Université pontificale du Latran, à Rome.

57. Là où les candidats au sacerdoce fréquentent les Facultés théologiques, il est nécessaire de prévoir une coordination convenable de la formation pastorale entre ces dernières et les séminaires.

58. 3. Il faudra rendre plus efficace l’ensemble des efforts de formation des séminaires et, en particulier, l’organisation des études. Les professeurs des disciplines philosophiques et théologiques doivent se distinguer non seulement par la compétence scientifique, mais aussi par l’attachement au Magistère ecclésiastique, par un grand sens de l’Église. Que l’on organise pour eux des cours de remise à jour didactique et scientifique sous la direction des Commissions épiscopales pour les Séminaires et pour la Doctrine de la foi.

59. 4. Les Conférences épiscopales et les évêques diocésains doivent rappeler aux enseignants le devoir de fidélité au Magistère ecclésiastique solennel et ordinaire (LG, 25), en leur faisant remarquer que les manquements éventuels à ce sujet sont incompatibles avec le " munus docendi " dans les instituts de formation sacerdotale. Les professeurs doivent devenir aussi toujours plus conscients que l’unité des jugements et des critères en morale matrimoniale est la condition sine qua non d’une formation pastoralement valable des futurs prêtres et de la paix de la conscience des conjoints chrétiens.

60. 5. La formation permanente est une composante essentielle et irremplaçable de la formation à l’apostolat familial et doit être systématique, vraiment efficiente et coordonnée au programme des études du séminaire.

61. 6. Les bibliothèques des séminaires et des Facultés théologiques doivent être fournies en livres, en revues et diverses publications scientifiques concernant ce sujet, afin que les enseignants et les séminaristes soient tenus au courant des développements dans le domaine scientifique et pastoral.

Doivent être mis aussi à leur disposition du matériel didactique et des livres de textes.

62. 7. Il faut promouvoir en chaque séminaire l’étude systématique des documents officiels de l’Église, en accordant aussi une attention particulière aux indications du Conseil pontifical pour la Famille et des Commissions nationales et diocésaines pour la Famille.

63. 8. Les Ordinaires des lieux voudront bien faire connaître à la Congrégation pour l’Éducation catholique, dans les limites d’un laps de temps convenable, les mesures qu’ils ont prises ou entendent prendre pour mettre en oeuvre les présentes orientations de formation.

 

Conclusion

64. En formulant les présentes requêtes pour un renouvellement radical de la préparation des futurs prêtres à l’apostolat familial, cette Congrégation est bien consciente de se faire l’écho des désirs du Souverain Pontife et des évêques, mais aussi de nombreuses familles qui, pour faire face aux énormes difficultés qu’elles rencontrent aujourd’hui, ont besoin de guides spirituels expérimentés et d’une doctrine sûre. Il n’y a aucun doute que l’instauration souhaitée d’un ordre moral plus conforme aux exigences chrétiennes, ne pourra se réaliser qu’avec la coopération d’authentiques pasteurs d’âmes, sensibles aux faiblesses humaines, mais aussi sérieusement préoccupés du respect des lois divines inviolables. La gravité de la situation actuelle, rappelée en tant d’occasions par le Saint-Père, nous interpelle tous et, de façon particulière, les responsables de la formation sacerdotale. Elle invite à revoir non seulement quelques secteurs de la vie du séminaire, mais plutôt la totalité de la formation dans ses aspects intellectuel, spirituel et pastoral.

65. Dans le présent document, on a cherché à mettre seulement en évidence quelques-unes des plus urgentes nécessités éducatives, en renvoyant à la sollicitude pastorale des évêques le soin d’approfondir et d’adapter ces indications en référence aux circonstances locales spécifiques. Il s’agit, en substance, de donner au problème de la pastorale familiale une place centrale à l’intérieur du système éducatif, de manière que l’on puisse mettre en mouvement le renouvellement souhaité de l’Église au plan spirituel et moral, et celui de la famille humaine toute entière. Devoir qui s’impose non seulement dans l’intérêt de sauvegarder le bien spirituel des fidèles, mais aussi dans l’intérêt de poser la base indispensable d’un progrès social sûr et d’un avenir meilleur de l’humanité.

 

À Rome, du Palais des Congrégations,

le 19 mars 1995, en la Solennité de saint Joseph,

Pio cardinal LAGHI,

Préfet

José SARAIVA MARTINS,

Secrétaire

 

Le sens théologique du verbe « demeurer » tel que la Révélation chrétienne nous le présente

Introduction :

En notre monde, la première mission des couples est de demeurer ensemble dans l’engagement pris lors de leur mariage. Nous mesurons bien que ce qui est demandé à l’homme et à la femme, dans la vie de couple, ne peut porter du fruit que si la volonté de demeurer ensemble toute la vie dans ce choix exclusif est comprise en plénitude.

Il parait donc important de s’arrêter sur le sens théologique du verbe « demeurer » tel que la Révélation chrétienne nous le présente. En cela la Révélation vient nous permettre d’avancer dans nos réflexions. L’homme par l’usage de ses facultés peut atteindre à une certaine connaissance de la vérité, mais par et dans la révélation Dieu lui donne d’atteindre ce qui est vrai et la force de le mettre en œuvre.

Le Pape dernièrement disait : « […] En outre, je vous invite tous à redécouvrir la fécondité de l'adoration eucharistique: devant le Très Saint Sacrement, nous faisons l'expérience de façon toute particulière du fait de «demeurer» avec Jésus, que Lui-même, dans l'Évangile de Jean, place comme condition nécessaire pour porter beaucoup de fruit (cf. Jn 15, 5) et éviter que notre action apostolique ne se réduise à un activisme stérile, mais soit au contraire le témoignage de l'amour de Dieu. »[1] Mutatis mutandis nous pouvons appliquer ces paroles pontificales de la vie entre l’homme et la femme.

Dans l’étude du développement de la notion de demeurer, il s’agit tout autant d’entendre l’appel de Dieu à demeurer en sa présence, lui qui est l’Amour, que de demeurer dans l’amour humain qui a sa source en Dieu. Ce deuxième versant de la réflexion est encore à mener. Les pages qui suivent ne se veulent qu’une propédeutique théologique permettant d’entreprendre une anthropologie renouvelée par la révélation chrétienne, anthropologie de la permanence du couple, de ses exigences et de ses fruits. 

Le mot utilisé dans le Nouveau Testament que le français traduit par « demeurer » est menein (menein) qui est d'une très grande richesse de sens. D’après le Dictionnaire Bailly menein exprime le fait de : demeurer, rester, c’est-à-dire : 1) être fixe, stable, sédentaire, en repos ; 2) rester de pied ferme, tenir bon (sens militaire) ; 3) rester en arrière ; 4) demeurer, habiter, rester. Cette polysémie nous permet de découvrir déjà l’importance de ce mot humain dans son utilisation biblique.

Dans l’Évangile selon St Jean, qui est le lieu de la plus grande utilisation de menein, on retrouve ces sens multiples mais convergents. On le traduit par : au sens premier, tenir bon, rester, ne pas changer ; au sens physique, demeurer quelque part (d’où la notion de demeure pour désigner l’endroit où l’on habite) ; au sens spirituel, l’Esprit demeure en une personne, pour un partage d’amour. Il y a donc une gradation (nous y reviendrons dans notre deuxième partie) qui prend racine dans le sens premier et qui mène à la communion.

 

Petite bibliographie :

Vocabulaire de Théologie Biblique, V° « Demeurer », col. 254-257

St Thomas d’Aquin, Commentaire sur l’Évangile de saint Jean : II. La Passion, La Mort et la Résurrection du Christ, Cerf, Paris, 2006, p. 211-230 (sur Jn 15, 1-15).

 

Le développement biblique de la notion de « demeurer »

 

Israël est un peuple qui est toujours en mouvement, peuple de nomades, puis d’exilés. Il n’existe d’ailleurs pas de mot en hébreux pour exprimer l’idée de demeurer. Pour exprimer cette réalité l’hébreu utilise une image. Il s’agit de décrire ce qui est vu : « un homme assis » (Gn 25, 27) exprime l’idée de stabilité, ou alors « les tentes dressées » dans les pâtures, marque l’installation.

La traduction grecque des Septante introduira dans le texte l’idée de maison, de stabilité, de permanence.

Le Peuple de Dieu est toujours en marche, mais il rêve de s’installer, de se reposer. Au soir de chaque grande étape de son histoire, il rêve de dresser ses tentes pour être dans une « sûre demeure » (Dt 12, 8 ss).

Les prophètes, eux, annoncent un lieu d’où le peuple ne sera pas déraciné (cf. Am 9, 15), une tente qui ne sera pas arrachée (Is 33, 20), une maison stable et une cité bien fondée (2 S 7, 9 ss, cf. Is 54, 2).

Pour cela, Dieu annonce qu’il détruira les demeures trop installées (cf. Am 5, 15 ; Jr 12, 14) pour châtier son peuple et le ramener au désert ou l’entraîner vers de meilleurs pâturages (Ez 34, 23-31 ; Ps 23 ; Jr 50, 19).

Ainsi le « demeurer » idéal n’est jamais atteint, il ne trouvera son accomplissement qu’en Dieu.

De fait, la Révélation est traversée par la dialectique entre « ce qui passe » et « ce qui demeure ». Ici-bas, rien ne dure, la vie est courte, elle se fane et meurt (Is 40, 6 ss ; Jb 14, 1s). La stabilité apparente du monde, sa solidité, sa fermeté est proclamé et loué (Ps 104, 5), mais il est aussi annoncé que les cieux seront ébranlés, « roulés » (He 12, 6s), que « le ciel et la terre passeront… » (Mt 24, 35).

L’Alliance accomplie sur la montagne du Sinaï, symbole de la durée, de la puissance et de la fermeté s’est révélée caduque en Jésus Christ. Les hébreux infidèles ne peuvent demeurer sur la Terre promise (Dt 8, 19s ; 28, 30-36), ils ne « resteront pas dans l’Alliance » (He 8, 9-13), cette Alliance sinaïtique est alors relue comme une figure passagère de la Nouvelle Alliance promise et accomplie en Jésus Christ (cf. Jr 31, 31 ; Mt 26, 28 ; Ga 4, 21-31).

Ce monde est donc révélé comme n’étant pas une « cité permanente », il faut en sortir (cf. He 13, 13), il n’est qu’une tente que l’on roule pour partir vers la Cité Sainte.

Dieu seul demeure, Il est Celui qui est, qui était et qui vient (Ap 4, 8 ; 11, 17), « Il est le Dieu Vivant qui perdure à jamais » (Dn 6, 27 ; Ps 102, 27s). Il est le Rocher fort et stable, sa parole, son Dessein, sa promesse, sa royauté, sa justice, son amour demeurent à jamais. Dieu est Celui qui donne stabilité à tout ce qui sur la terre est stable, dans l’ordre physique comme dans l’ordre moral (Ps 119, 89 et ss ; 112, 3. 6).

Lors, on saisit mieux pourquoi il est dit du juste qu’il est comme un arbre planté qui demeure au jour du jugement (Ps 1, 3), pourquoi aussi il est demandé de construire sa maison sur le Roc (cf. Mt 7, 4ss). Dieu donne en partage sa stabilité et permet à l’homme qui l’écoute de vivre dans cette fermeté et solidité divines. Les attributs divins sont offerts en partage à l’homme fidèle à Dieu.

Le Christ est la seule « Pierre inébranlable » (Is 28, 16 ; 1 Co 3, 10-14 ; Eph 2, 20s). Pour subsister l’homme doit s’appuyer sur la solidité de Dieu, c’est-à-dire croire et persévérer dans la foi (Jn 8, 31 ; 15, 15 ss), en Celui qui est « le même, hier, aujourd’hui et demain » (He 13, 8).

Par sa présence au milieu des hommes « Dieu avec nous », l’Emmanuel, permet aux hommes de demeurer en Sion, où se trouve le Temple dans lequel réside son Nom, qu’il remplit de sa gloire. Mais cette demeure n’est que provisoire car Dieu ne se laisse pas contenir par un ouvrage de mains d’hommes.

« Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1, 16) écrit St Jean dans la Prologue de son Évangile. Il énonce là le grand changement qui inaugure le régime de l’Incarnation et qui a fait changer le mode des relations entre Dieu et les hommes et les hommes et Dieu.

Le Fils fait homme est Celui qui doit « demeurer pour toujours » (Jn 12, 34). Il est celui qui demeure, parce que le Père demeure en Lui et qu’Il est dans le Père. Et pour que l’Esprit soit donné et demeure en l’homme (cf. Jn 14, 17), le chrétien a reçu l’onction du Chris (1 Jn 2, 27).

Le chrétien demeure en Lui « s’il mange sa chair » (Jn 6, 27-56), s’il vit comme Lui a vécu (1 Jn 2, 6), s’il demeure dans son amour (Jn 15, 9), sans pécher (1 Jn 3, 6) et en gardant sa Parole (Jn 14, 15-23 ; 1 Jn 3, 24).

Le Père comme le Fils et l’Esprit demeurent en celui qui aime Dieu (Jn 14, 23). Cette union intime est féconde, comme l’allégorie de la Vigne l’exprime parfaitement (Jn 15, 4-7), en demeurant en Dieu l’homme porte du fruit (Jn 15, 16) qui est de vivre éternellement (Jn 6, 56 ss).

Le Christ « en qui habite la plénitude de la divinité » (Col 1, 19 ; 2, 9) inaugure le Royaume qui subsiste à jamais (He 12, 27s) et construit la cité solide (He 11, 10) dont il est Lui-même le seul fondement (Is 28, 16 ; 1 Co 3, 11 ; 1 P 2, 4).

 

Demeurer chez St Jean

Dans le texte même de St Jean

Comme nous l’avons déjà évoqué, il faut s’arrêter aux paroles de Jésus que l’Évangéliste Jean nous transmet. Jean utilise abondamment ce verbe menein : on dénombre 32 occurrences[2], avec des différences d’emploi mais qui nous donne un grand sens théologique. Ce verbe balise tout le développement du Quatrième Évangile.

Le sens premier, comme nous l’avons déjà vu, est d’habiter, de demeurer auprès de Jésus, de rester avec Lui. C’est le sens de la première question posée à Jésus par André et Jean : « Maître, où demeures-tu ? » (Jn 1, 38). Cette question  forme d’ailleurs une inclusion avec Jn 21, 22 : « si je veux que celui-ci demeure jusqu’à ce que je vienne que t’importe ? ». Et on peut penser qu’outre la réponse apportée par Jésus dans sa demande de le suivre pour voir où il demeurait, la réponse avec l’approfondissement du sens de « demeurer » se trouve en Jn 15.

La Parole est dite « demeurer » (Jn 5, 38), la réception du Pain de vie fait « demeurer en Lui » et cette nourriture demeure en vie éternelle (Jn 6, 27). Manger le Christ fait demeurer en Lui et Lui en celui qui Le mange (Jn 6, 56).

La qualité du vrai disciple est donc de demeurer dans la Parole de Jésus (Jn 8, 31 et aussi 1 Jn 2, 10), cette parole qui est vérité et rend libre (Jn 8, 32), car l’esclave lui ne demeure pas dans la maison du Maître, seul le fils y demeure (Jn 8, 35). Demeurer rend fils du Père, la qualité d’un fils est de demeurer dans la Maison du Père.

Le paradoxe est : le Christ doit demeurer à jamais, et pourtant il va être élevé de terre (Jn 12, 34).

La Lumière qu’est Jésus empêche de demeurer dans les ténèbres (Jn 12, 46).

Les nombreuses demeures du Père permettent d’espérer être avec Lui (Jn 14, 2 : la demeure du Père, cf. Ap 3, 20 et Jn 14, 23)

Le Père demeure dans le Fils et le Fils dans le Père, dans une inhabitation réciproque (Jn 14, 10-11).

L’Esprit de vérité demeure sur les disciples (Jn 14, 17).

Le Père et le Fils viennent demeurer dans celui qui garde la Parole et aime le Fils (Jn 14, 23).

Et l’allégorie de la Vigne vient condenser et résumer tout cet enseignement de Jésus (Jn 15, 1-17) : demeurez en moi (15, 4-7) avec sa reprise en 1 Jn 3, 6. 24 ; demeurer dans l’amour (15, 9-10).

Tout disciple est donc invité à demeurer en Dieu et Dieu demeure dans le disciple et crée ainsi une communion de vie. Dans l’amour il y a création d’une unité dans la communication de son être même à l’autre. Là est l’amour source de vie et de tout don.

Demeurer exprime donc cette intimité d’amour entre le Maître et ses disciples et avec le Paraclet (Jn 14, 25), Dieu ne demeure pas seulement auprès des hommes, mais en eux (Jn 14, 17). Demeurer avec Jésus permet d’entrer dans un cœur à cœur avec lui, cela donne d’enter dans son intimité.

Dom Augustin Guillerand (1877-1945), moine chartreux, exprime cela magnifiquement dans une de ses méditations sur l’Évangile selon St Jean[3]. Nous l’écoutons :

« […] L’expression « demeurer » est un mot caractéristique de l’enseignement de Jésus conservé par saint Jean. Il avait produit en l’âme aimante du disciple aimé une impression profonde ; il lui avait trouvé immédiatement une résonance, une vibration qui avait ému tout son être. Entre ce mot et lui il y avait un accord de fond. Saint Jean – plus on l’étudie, plus on comprend cela – était essentiellement un contemplatif. C’était sa marque ; il aimait « demeurer », rester longtemps en face de ce qu’il regardait… parce qu’il aimait. Il se donnait tout de suite, c’était le propre de son âme, et c’est ce que Jésus a aimé en lui, comme en Marie-Madeleine ; car Jésus est cela : quelqu’un qui aime, qui demeure et qui veut qu’on demeure avec lui. Ses délices c’est d’être avec quelqu’un qui trouve ses délices en lui. De là ses appels : « Demeurez en moi, demeurez dans mon cœur ». De là la promesse eucharistique avec la même note : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, celui-là demeure en moi et moi en lui » (Jn 6, 56).

[…] Jean découvrit ce jour-là – et pour toujours – la véritable demeure de Jésus, celle qu’il révèlerait lui-même aux siens au moment de leur retirer sa présence corporelle, quand il disait : « Demeurez en moi, demeurez dans mon amour ». Jean est entré dans le cœur de Jésus ; il y a pris cette place à part qu’il a ajoutée à son nom pour le compléter et qui est devenu presque un nom propre : « le disciple que Jésus aimait ». C’est là qu’il était quand le Maître invitait tout le groupe à résider « in dilectione mea »[4]. Il reposait la tête sur son cœur ; il reposait tout son être dans son amour. Il était là depuis le premier soir où il avait demandé à Notre seigneur encore inconnu : « où habitez-vous ? » Jésus l’avait conduit certainement dans cette résidence. »[5]

La philosophie nous dit que l’amour fait posséder la réalité aimée, fait entrer dans une relation vraie. Il y a une présence de l’être aimée en celui qui aime, tant par la connaissance, présence notionnelle, que par l’amour, présence spirituelle.

Avec le Christ, il y a une nouveauté : Jésus se donne réellement, en sa personne glorieuse il vient habiter réellement celui qui l’aime. L’amour implique le don de soi. Aussi, Celui qui aime ses disciples se donne à eux afin qu’eux se donnent à Lui. Il y a donc une possession partagée qui engendre la communion et qui fonde la communication par Dieu de ses dons.

 

Avec St Thomas d’Aquin, dans son Commentaire de l’Évangile selon St Jean, au chapitre 15 :

St Thomas commente verset après verset l’allégorie de la Vigne (Jn 15, 1-15). Son commentaire est une explication théologique de ce magnifique texte.[6]

15, 1 : La Vigne exprime l’union au Christ dans sa nature humaine. Cette unité donne de porter du fruit par la grâce divine. Cette grâce est double :

la grâce opérante : Dieu infuse la grâce par laquelle nos œuvres sont rendues agréables et méritoires.

la grâce coopérante : Dieu meut aussi à bien user de la grâce infuse (cf. Somme de Théologie, Ia IIae, q 111, a 2).

15, 2-4 : l’énoncé du bienfait reçu. La Parole du Christ purifie des réalités terrestres et enflamme d’amour des réalités célestes. Si grand est le bienfait reçu que le devoir d’y persévérer est clair. « Demeurez en moi » par la charité (cf.1 Jn 4, 16) et par la participation aux sacrements (cf. Jn 6, 57).

« Demeurez en moi », en recevant la grâce, « et moi en vous », en vous aidant

4 raisons de demeurer en lui :

-         La sanctification de ceux qui demeurent

-         La punition de ceux qui ne demeurent pas

-         L’accomplissement de leur volonté pour ceux qui demeurent Lui

-         La glorification de Dieu

 

15, 5 : Demeurer dans le Christ est la raison de la fructification, le fait de demeurer en Lui est efficace.

Un triple fruit en cette vie :

-         s’abstenir des péchés

-         se consacrer aux œuvres de la sainteté

-         se donner pour l’édification des autres

et le 4° fruit est la vie éternelle elle-même.

15, 6 : la deuxième raison de demeurer en Lui est donc liée à la menace de la peine.

« Une de ces deux choses convient au sarment : la vigne ou le feu ; s’il n’est pas sur la vigne, il sera dans le feu. », S. Augustin, Commentaire de l’Évangile de St Jean, 81, 3.

15, 7 : la troisième raison se prend de l’efficacité de leur demande

« Mes paroles demeurent en vous », cela se fait de 4 manières :

-                                     en aimant

-                                     en croyant

-                                     en méditant

-                                     en accomplissant

 

Les paroles du Christ sont en nous lorsque nous faisons ce qu’il a commandé, et que nous aimons ce qu’il a promis. Et de là suit également que nous sommes instruits de ce que nous pouvons demander.

15, 8 : la quatrième raison est tirée de la gloire du Père

 

La manière de demeurer en Lui se résume en trois points :

-                                     demeurer en lui = demeurer dans son amour

-                                     garder ses commandements

-                                     observer la charité

15, 9 : le fait de demeurer en Lui est le fruit de sa grâce. « … comme … » implique une similitude de grâce et d’amour.

Aimer quelqu’un c’est lui vouloir du bien.

C’est pour une similitude de tout cela qu’Il les a aimés, ses disciples, c’est-à-dire pour qu’ils soient dieux par participation à la grâce. Cf. Somme de Théologie, Ia IIae, q 110, a 3 : « la grâce est une participation à la nature de Dieu. »

« Demeurer dans mon amour », c’est-à-dire demeurer dans la grâce, afin de ne pas être dépossédé des biens qui ont été préparés par le Fils.

15, 10 : l’observation des commandements est l’effet de l’amour divin ; non seulement de l’amour dont nous aimons Dieu, mais de l’amour dont Dieu lui-même nous aime.

Du fait qu’Il nous aime, Il nous meut et nous aide à accomplir son commandement que nous ne pouvons accomplir que par la grâce.

15, 11 : l’amour en effet est cause de joie, car on trouve sa joie dans la réalité aimée.

Il y a deux joies : celles qui relèvent des biens matériels et celles qui relèvent des biens intérieurs.[7]

Celui qui se réjouit des biens extérieurs n’enter pas dans la joie mais la joie entre en lui. Mais celui qui se réjouit des biens spirituels entre dans la joie.

Cf. St Thomas d’Aquin, Commentaire de l’Évangile selon St Matthieu

15, 13 : le Christ a livré son âme pour nous comme pour des ennemis, c’est-à-dire non pour que nous demeurions ses ennemis, mais pour faire de nous ses amis.

Puisque la vie corporelle est ce que nous possédons de plus important après notre âme, l’exposer pour le prochain est ce qu’il y a d’essentiel et le signe du plus grand amour.

15, 14-15 : l’observation des commandements n’est pas la cause de l’amitié divine, mais son signe, le signe à la fois que Dieu nous aime et que nous l’aimons.

Ce qui est contraire à l’amitié est la servitude.

Il existe deux craintes : une, servile, que bannit la charité, l’autre filiale, engendrée par la charité, la crainte de perdre ce qu’on aime.

 

Le Commentaire de St Thomas devrait nous permettre, en nous en inspirant, de découvrir et d’approfondir l’importance de « demeurer » avec la personne choisie dans l’engagement du mariage. Ce que Jésus demande dans la relation avec lui est la source de ce que l’homme et la femme sont appelés à vivre dans leur relation conjugale.

 

Conclusion brève :

Au terme de ce rapide parcours, nous découvrons les lignes de force de l’exigence de « demeurer » dans l’amour. Mais ce travail reste encore à élaborer !

 

Père Bruno bouvier

Juillet 2010



[1] Benoît XVI, Discours lors de l’ouverture du Congrès ecclésial du diocèse de Rome, Mardi 15 juin 2010.

[2] Cf. A. Schmoller, Handkonkordanz zum griechischen Neuen Testament, Stuttgart, 2008, p. 330-331.

[3] Dom Augustin Guillerand, Maître où demeurez-vous ? Lecture de l’Évangile selon St Jean par un contemplatif, Correrie  de la Grande Chartreuse, 1997, p. 52-59.

[4] « en mon amour » (Jn 15, 9)

[5] Ibid., p. 54. 58-59

[6] Il ne s’agit ici que de notes de lecture, il faut avoir, au minimum, ouvert à côté de soi l’Évangile, Jn 15, 1-15, pour suivre le commentaire en lisant chaque verset avant de lire ces notes.

[7] On se souvient de ce qu’écrivait St Augustin : « Toute la perversité humaine consiste à se servir de ce dont on devrait jouir, et de jouir de ce dont on devrait se servir (omnis humana perversitas est uti fruendis et frui utendis). », S. Augustin, Le livre des 83 questions, qu. 30 ; cf. ST Ia IIae, q 71, a 6, obj. 3. « […] la distinction que saint Augustin a établie entre uti et frui. Il distingue deux attitudes, l’une consiste à tendre au seul plaisir, sans tenir compte de l’objet c’est uti ; l’autre est frui, qui trouve la joie dans la manière indéfectible de traiter l’objet selon les exigences de sa nature. Le commandement de l’amour montre la voie vers ce frui  dans les rapports de sexe opposée. », K. Wojtyla, Amour et responsabilité, Stock, 1985, p. 38 (on lira avec profit les pages qui précèdent, p. 17-38 : « Analyse du mot « jouir ».)

 

 

 



[1] Du Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe (CCEE) font partie, comme membres, les 33 Conférences épiscopales présentes en Europe, représentées de droit par leurs Présidents, les Archevêques de Luxembourg et de la Principauté de Monaco et l’Évêque de Chişinău (Moldavie).

[2] Institut Européen d'Education Familiale (IEEF)

L'IEEF / EIFLE est une organisation non gouvernementale fondée en 1992 à Grenoble/France. L'objectif de l'association est la promotion des valeurs de la vie familiale et l'éducation à la vie familiale, incluant en particulier l'étude de la fertilité et la régulation des naissances par méthodes naturelles. Les associations membres sont situées dans toute l'Europe. Elles proposent aux couples et aux familles une variété de services de cours. L'IEEF / EIFLE invite régulièrement ses associations membres pour des rencontre, congrès, formations permanentes et à la participation de travaux de recherche.

L'IEEF / EIFLE a des associations membres en Autriche, Belgique, République Tchèque, France, Allemagne, Hongrie, Italie, Lituanie, Malte, Pologne, Portugal, Espagne, Suède, Suisse, et Angleterre. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site www.eifle.org.

[3] Institut Pontifical Jean-Paul II pour études sur le mariane et la famille, Rome  (Pontificio Istituto per Studi su Matrimonio e Famiglia)

L'Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille a été fondée en 1981 par le pape Jean Paul II pour le développement d'une réflexion philosophique, théologique et pastorale sur la vérité sur la personne, le mariage et la famille, avec l'aide des différentes sciences humaines.

L'Institut prépare les prêtres, les religieux et les laïcs à exercer des emplois dans le domaine civil et ecclésial.

Actuellement les formations proposées sont les suivants:

     * Licence en théologie du mariage et de la famille

     * Doctorat en théologie avec spécialisation en théologie du mariage et de la famille

     * Master de Science dans le mariage et la famille: cycle normal et cycle spécial

     * Master en Bioéthique

     * Diplôme en pastorale de la famille

L'Institut a son siège à Rome, à l'Université Pontificale du Latran et est aujourd'hui présent sur tous les continents avec les autres sections qui ont été ouvertes aux États-Unis (Washington DC), en Espagne (Valencia), au Mexique (Mexico et Guadalajara), au Brésil (Salvador de Bahia), au Bénin / Afrique (Cotonou) et en Inde (Changanacherry). L'Institut est de plus associé à un centre en Australie (Melbourne) et la Corée (Incheon).

[4] Directives pour la formation des séminaristes sur les problèmes relatifs au mariage et à la famille, 19 mars 1995, pp. 24, (cod. 2101-4)