LA THEOLOGIE DU CORPS

Jésus et ton corps de gloire : notre corps a,

pour le Seigneur une éminente dignité et une vocation de splendeur.

« Revêtez le Seigneur Jésus-Christ

et ne vous abandonnez pas aux préoccupations de la chair

pour en satisfaire les convoitises. » (Rm 13, 14)

Plan

Introduction : 2

I - JÉSUS ET TON CORPS DE GLOIRE. 3

I.1. Grandeur et misère du corps. 3

I.2 Le christianisme: une religion du corps. 6

II. JÉSUS ET L'AMOUR HUMAIN.. 7

II.1 Le Christ a aimé l'Église)) (Ep 5, 25) 8

II.2 Comment Jésus aime-t-il son Épouse?. 10

III. JÉSUS ET LES PROBLÈMES DE LA VIE SEXUELLE. 12

III. 1. Le respect de l’alliance.. 12

III. 1. 1. La masturbation. 12

III. 1. 2. L'homosexualité.. 13

III. 1. 3. Les relations extraconjugales. 14

III. 1. 4. Les relations préconjugales entre fiancés. 15

III. 2. L'alliance du spirituel et du charnel 15

III. 3. L'indissolubilité de l'alliance.. 16

III. 4. La fécondité de l’alliance.. 16

III. 4. 1. La contraception. 16

III. 4. 2. L'avortement 17

IV. JÉSUS ET LA SANCTIFICATION DE TON CORPS : Le «non» au péché et le «oui» à l'amour! 18

CONCLUSION : appel à glorifier Dieu en notre corps. 19

 

Introduction :

         Je remercie les organisateurs de ce temps de réflexion et de partage qui peut nous aider à renforcer les capacités d’intervention de 217 cadres éducateurs à la vie à travers les différents diocèses et provinces de la RDC.

Quant à l’arrière plan de ma communication, j’estime qu’il est important de vous dire à partir d’où je parle.  Quand mon Evêque, Mgr Laurent MONSENGWO m’a demandé si j’accepte d’être Aumônier du Service Central Education à la Vie, sans une moindre hésitation j’ai répondu positivement. Car j’étais déjà en contact avec ce Service au début de mon ministère de formateur au séminaire Jean XXIII. Pendant ce temps j’ai assuré entre autres cours, celui de morale matrimoniale, familiale et sexuelle. Dans ce cours j’avais un chapitre intitulé Jésus et ton corps. La morale sexuelle expliquée aux jeunes. Dans cette étude et dans cette communication je me suis inspiré largement de Mgr André Léonard, Evêque de Namur et d’autres auteurs qui ont traité de cette question.[1] Par ailleurs, ma recherche doctorale sur la splendeur du bien m’a rendu sensible à la problématique du rayonnement de la beauté des hommes qui portent en eux la bonté. On peut même parle dans ce sens de l’évangile de la rédemption du corps.

 

Le but que je poursuis est de vous partager une conviction. Quand je parle ici de «conviction», il faut comprendre que ce que j'expose ici, ce ne sont pas mes idées sur la conception du corps et de la vie sexuelle, c'est tout simplement l'enseignement du Christ et de l'Église. De tout mon cœur je ratifie cet enseignement dans la ferme «conviction» qu'il est de nature - et lui seul- à nous éclairer et à nous fortifier. Mon but serait atteint si je parvenais à vous partager, de l'intérieur, cette conviction.

Pour la conception de l'exposé, j'ai cherché à utiliser la seule pédagogie qui me paraisse efficace, celle de la vérité et de la clarté. Ma réflexion est en quatre étapes.

Je commence par montrer comment, malgré sa fragilité, notre corps a, pour le Seigneur, une éminente dignité et une vocation de splendeur. Ce sera notre première étape: Jésus et ton corps de gloire.

 Ensuite, nous verrons comment Jésus éclaire tout le sens de l'amour humain et de la sexualité par sa propre alliance conjugale avec l'humanité, par son propre mariage d'amour avec son Église. Ce sera notre deuxième étape: Jésus et l'amour humain.

Comme troisième étape, je propose, à cette lumière un parcours de quelques questions qui se posent dans le domaine sexuel, depuis la masturbation, l'homosexualité jusqu'à la fécondation artificielle et l'avortement en passant par les relations préconjugales, le divorce et la contraception. Nous examinerons comment un chrétien est appelé par le Seigneur à se situer par rapport à toutes ces réalités d'une manière digne de Dieu et de sa propre humanité: Jésus et les problèmes de la vie sexuelle.

Dans la vie morale, qui est une affaire de volonté et de pratique, il ne suffit pas de savoir où est la vérité pour en vivre automatiquement. Il faut encore, chacun selon son état de vie s'engager dans la bonne direction et employer les moyens concrets pour se relever de ses chutes, grandir dans le bien et y persévérer généreusement avec la grâce de Dieu. Nous consacrerons à cet effort quotidien en vue d'une plus grande pureté ou chasteté de vie la quatrième et dernière étape de notre réflexion: Jésus et la sanctification du corps.

I - JÉSUS ET TON CORPS DE GLOIRE

I.1. Grandeur et misère du corps

 

Si l’on s’arrête aux considérations purement humaines, certains tempéraments sont surtout sensibles à la beauté du corps humain. D'autres à sa fragilité. Quand on est jeune, il est plus normal d'être d'abord impressionné par la grandeur du corps. Prodigieuse complexité de notre corps, de ses organes et de son fonctionnement. Miracle permanent d'un esprit incarné! Car je suis dans mes yeux, dans ma voix, dans mes mains.

Sans me réduire à lui, je suis en quelque sorte mon corps. Nous ne disons pas: «Mon corps a chaud», mais: «J'ai chaud». Par mon corps, dans mon corps, ce qu'il y a de plus spirituel en moi, s'est comme introduit au cœur de la matière et agit de l'intérieur sur le monde.

Instrument d'action sur le monde, mon corps est surtout lieu de communication avec autrui. Hochement significatif de la tête ou froncement des sourcils, sourire encourageant ou clin d'œil complice, solide poignée de main ou caresse prolongée: le corps parle. Par la voix, bien sûr, dans le langage articulé. Mais aussi par tout lui-même. Il y a un langage du corps comme tel.

Dans ce langage du corps, le sexe a sa place, relative certes, mais parfois décisive. En eux-mêmes, de par leur structure et leur fonctionnement, les organes sexuels masculins et féminins sont une promesse de communication et un gage de fécondité. Ils permettent d'entrevoir l'étreinte possible des corps et des cœurs. Ils contiennent en germe la vie qui peut en naître. Les deux aspects sont d'ailleurs étroitement imbriqués l'un dans l'autre. Je veux dire: la sexualité comme lieu de communication physique et spirituelle des personnes et la sexualité comme puissance génitale de reproduction. Les organes sexuels humains sont ainsi disposés qu'ils appellent l'union charnelle face à face, visage contre visage (cas unique dans la sexualité animale). Ils se prêtent d'eux-mêmes au langage subjectif ou plutôt intersubjectif des personnes. Ce langage objectif des corps et de leur rencontre fait indiscutablement partie, lui aussi, de la sexualité humaine. La capacité d'engendrer comme celle de donner de la tendresse et du plaisir expriment la grandeur et la dignité du corps en tant que puissance de communication.

Mais le corps a aussi ses pesanteurs et ses misères. Il ne faut pas les méconnaître malgles efforts d'une publicité idiote pour nous les faire oublier. Pouvoir de communication, lieu d'échange, le corps est aussi facteur d'isolement et source d'opacité. Chacun est en un sens enfermé par son corps en lui-même. Je suis moi. Et tu es toi. A la distance infranchissable de notre corps à chacun. Qu'est-ce qui se cache derrière ce visage? Quel mensonge, peut-être, dans cette parole ou dans ce geste. Même dans l'union sexuelle, les partenaires peuvent demeurer profondément étrangers l'un à l'autre.

Ton corps te permet d'agir et de transformer le monde. Mais il t'expose aussi à la souffrance et à la maladie et t'entraîne inexorablement vers l'épreuve de la mort. Un jour viendra où tes forces déclineront et où ton corps te trahira. Le corps est action, mais il est aussi passivité et passion.

Le Mercredi des Cendres souvent me pousse à méditer sur notre état de poussière. Cendres (poussière – corps – feu) : incinération (corps – feu) : entre le corps et les cendres il y a le feu : quel feu ? Des passions, du temps (usure), de l’Esprit Saint… feu de la résurrection de Pâque, Pentecôte. Textes : Daniel 3, 14-28 Shadrak, Méshak et Abed-Négo et l’être divin se promènent librement au milieu du feu, ils sont parfaitement indemnes. Jn 8, 31-42 : Donc si c’est le fils qui vous rend libres, vous serez vraiment libres. La liberté pour répondre à l’appel de Dieu. Liberté du cœur au milieu des fournaises du monde d’aujourd’hui pour choisir le Christ. Indiquer des chemins de liberté aux jeunes dont nous avons la charge. Découvrir le Christ qui libère et rend libre dans la vie.

Et puis, comment ne pas être bouleversé par les échecs du corps humain: les maladies incurables, les monstruosités biologiques, les handicaps physiques ou mentaux graves, etc. Pauvres corps de misère (grand corps malade c’est le titre d’un film). Même dans cette puissance d'amour, de plaisir et de vie qu'est la sexualité, il y a des aspects ténébreux qui évoquent la mort qu'elle contribue par ailleurs à conjurer par la reproduction. Dans la pulsion sexuelle, s'exprime une force qui, heureusement, dépasse la claire lucidité de la conscience. C'est ce qui permet à l'amour sexuel d'être étreinte vitale, extase des cœurs et des corps. Mais la poussée de l'instinct recèle aussi une violence aveugle, une impétuosité anarchique qui rappellent la sauvagerie animale et dissimulent une menace de mort.

Un chrétien, plus que tout autre, ne saurait demeurer indifférent à cette ambiguïté du corps. Il sait en effet que le corps, tel qu'il l'expérimente présentement, n'est pas dans sa vérité définitive. Nous ne sommes que l'ombre de ce .que nous serons lors de la résurrection. Et, par ailleurs, nous appartenons, en tout ce que nous sommes, y compris notre corps, à un univers cassé, à une création «assujettie à la vanité», comme dit saint Paul (Rm 8, 20). Nous ne connaissons plus l'intégrité et l'harmonie originelles d'Adam et Ève avant la chute et nous ne connaissons pas encore la splendeur du monde nouveau. Le corps et la différence sexuelle de l'homme et de la femme font certes partie du projet créateur initial de Dieu et sont appes à demeurer pour toujours.

Nous sommes des êtres de chair, des hommes et des femmes pour lternité. Mais, dans la condition présente de notre corps et dans l'exercice présent de la sexualité, il se trouve des composantes qui sont liées au monde déchu où nous sommes pris. Elles disparaîtront au jour de la résurrection et peut-être étaient-elles absentes de l'existence humaine avant le péché. Parlant du monde nouveau de la résurrection, Jésus lui-même ne dit-il pas: «Ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection des morts ne prennent ni femme ni mari; c'est qu'ils ne peuvent plus mourir, car ils sont pareils aux anges» (Le 20, 35-36)?

Ce qui ne signifie pas que, dans la vie éternelle, nous n'aurons plus de corps et ne serons plus des hommes et des femmes, mais veut simplement dire que, n'étant plus menacés par la mort, nous ne devrons plus conjurer celle-ci par la reproduction sexuelle.

Bref, un disciple de Jésus sera particulièrement sensible au fait que, dans le monde présent, le corps et le sexe, tout en étant foncièrement bons, sont marqués par une certaine ambiguïté. C'est pourquoi j'ai intitulé ce premier alinéa: Grandeur et mire du corps.

Et pourtant, selon la foi chrétienne, c'est bien ce corps-là que Dieu destine à la gloire et auquel il donne, dès à présent, une incomparable dignité, jusque dans sa dimension sexuelle. C'est ce que nous allons voir ensemble maintenant.

 

I.2 Le christianisme: une religion du corps

 

On accuse parfois l'Église de déprécier le corps et de mépriser la sexualité. Bien sûr, des dérapages sont toujours possibles et il arrive que des esprits pessimistes ne retiennent de l'ambiguïté présente du corps et de la sexualité que ses traits négatifs. Mais, pour l'essentiel, l'Église de Jésus véhicule la conception la plus extraordinairement positive, dans toute l'histoire humaine, de la condition charnelle de l'homme. Pour le prouver voyons cinq audaces de la religion chrétienne en rapport avec le corps

Première audace. Comme chrétiens, nous affirmons que, en Jésus, Dieu lui-même a un corps, pour l'éternité. Car Jésus est le Fils de Dieu fait chair, l'Enfant éternel du Père devenu homme dans notre histoire. Le corps de Jésus est donc le corps de Dieu. Quelle audace explosive dans cette religion de l'incarnation qu'est la foi chrétienne: il y a un corps humain, le corps de Jésus, qui est le corps de chair d'une personne divine.

Deuxième audace. Marie, mère du Verbe incarné. Comme tout corps humain, le corps de Jésus est né d'une femme, Marie de Nazareth, la fiancée de Joseph. Seconde audace de cette religion du corps qu'est le christianisme: il y a une femme de notre race qui, dans son corps réellement vierge et réellement maternel, a porté le corps humain de Dieu et a ainsi véritablement enfanté le Verbe incarné, le Fils de Dieu fait chair.

Parce que le corps de Jésus est le corps humain de Dieu, il est source de guérison et de gloire pour toute l'humanité. Les foules ne s'y trompaient pas, elles qui, durant sa vie terrestre, se précipitaient sur lui et cherchaient à le toucher parce qu'une force sortait de lui qui les guérissait tous (cf. Le 6, 19).

N'est-ce pas non plus en son corps de chair outragé, flagellé, crucifié, transpercé, qu'il a, comme dit saint Pierre, porté nos péchés sur la croix, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la sainteté, lui dont les meurtrissures nous ont guéris (cf. 1 P 2, 24)? Et n'est-ce pas ce corps de Jésus, né de la Vierge Marie, torturé sur la croix, que le Père a ressuscité le troisième jour, révélant en lui la condition finale de l'homme, sa condition de gloire?

Troisième audace de la religion chrétienne de l'Incarnation: dans son corps crucifié, Jésus, Fils de Dieu fait homme, a porté tout le poids de nos péchés et de notre mort, et, dans son corps glorifié, il en a triomphé et a inauguré la vie impérissable du monde nouveau. Et maintenant, ne crois surtout pas que, depuis la Résurrection et l'Ascension, le corps de Jésus plane dans les cieux, devenu étranger à notre condition humaine présente. Non! Tout en appartenant à l'univers nouveau de la résurrection, le corps de Jésus nous demeure accessible dans l'Eucharistie que t'offre l'Église.

Quand tu consommes l'hostie consacrée, tu manges le corps de Dieu, tu communies au corps de Celui qui a porté tes péchés sur la croix. Quand tu bois le vin consacré, tu bois le sang de Jésus qui a coulé de ses mains, de ses pieds et de son côté transpercé. Quand tu reçois l'Eucharistie, tu reçois le corps de gloire de ton Seigneur ressusci. Et quand tu adores le Saint-Sacrement exposé, tu adores le corps très saint du Premier-Né d'entre les morts, de Celui qui t'accueillera un jour dans ces cieux nouveaux et cette terre nouvelle qui ont commencé en lui le jour de Pâques. Il faut avoir l'audace de croire cela! C'est la quatrième audace chrétienne.

Il en est une cinquième, et ce n'est pas la moindre. Depuis notre baptême, nous sommes nous-mêmes  incorporés à la vie de Jésus et promis, si tu le veux bien, à la même transfiguration. Dès maintenant, notre corps de chair est un temple où habitent les trois personnes divines. Quelle n'est donc pas la dignité de notre corps, même dans l'humilité et l'ambiguïde sa condition actuelle! Notre corps dont l'Esprit du Père et de Jésus fait sa demeure, ton corps nourri du Corps ressuscité du Seigneur, notre corps créé pour la gloire ... Car nous sommes promis à la résurrection, à la suite de Jésus ressuscité. Dieu n'a pas fait ton corps pour la pourriture du tombeau, pour la poussière de la mort. Il ne l'a pas destiné non plus à l'anonymat désolant de réincarnations successives. Non, il a fait notre corps à toi, ton corps unique, pour la vie qui ne finit pas. Qui, en dehors de l'Église, tient un langage aussi audacieux sur l'infinie dignité et la destinée éternelle du corps humain? Dans cette éminente dignité chrétienne du corps, le sexe tient une place importante. C'est ce que nous allons vérifier en passant à la deuxième étape de notre réflexion: Jésus et l'amour humain.

 

 II. JÉSUS ET L'AMOUR HUMAIN

 

Dans la première étape de notre réflexion, nous avons vu quelle dignité Jésus reconnaît et confère à notre corps de chair. En ira-t-il de même pour la dimension sexuelle de notre personne et pour toutes les réalités qui concernent l'amour humain?

II.1 Le Christ a aimé l'Église (Ep 5, 25)

 

Toute la Bible manifeste la bénédiction divine qui repose sur l'amour humain et donc sur le corps et la sexualité. Dès le premier chapitre de la Genèse, n'est-il pas écrit: «Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa» (Gn l, 27)? Comme on le voit, la différence sexuelle entre l'homme et la femme est ici rapportée à la création même de l'être humain à l'image de Dieu! Cela suggère qu'à travers l'amour sexuel et sa fécondité dans l'enfant qui en est le fruit, l'homme et la femme vivent une communion qui ressemble à celle que Dieu vit à l'intérieur de lui-même comme Trini. Tout un livre de l'Ancien Testament est consacré à la célébration de l'amour, plein de désir et de complaisance mutuelle, qui unit l'homme et la femme. Ce poème d'amour, où une large place est même accordée à un érotisme de bon aloi, fait partie de la révélation biblique, c'est-à-dire de la Parole de Dieu à l'humanité: c'est le Cantique des cantiques. Parmi ses versets les plus célèbres, on peut lire: « Je suis à mon bien-ai, et vers moi se porte son désir. Viens, mon bien-aimé, allons aux champs! Nous passerons la nuit dans les villages, dès le matin nous irons aux vignobles, Nous verrons si la vigne bourgeonne, si ses pampres fleurissent, si les grenadiers sont en fleurs. Alors je te ferai le don de mes amours ». (Ct 7, 11-13)

N'est-ce pas là le commentaire poétique de ce que la Genèse exprimait déjà en disant: «C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair) (Gn 2, 24)?

sus lui-même a béni l'amour conjugal. Non seulement par sa présence aux noces de Cana (cf. Jn 2, 1-12) et par son opposition formelle au divorce et au remariage (cf. Mc 10, 1-12), mais en vivant lui-même le plus grand mariage d'amour de toute l'histoire humaine. Il faut éviter de nous de travers ici. Nous savons tous bien que Jésus est demeuré vierge, qu'il ne s'est pas marié. Le contraire eût d'ailleurs été impensable. Comment le Fils de Dieu fait homme, venu ici-bas pour le salut de tous, aurait-il pu se lier de manière exclusive à une personne déterminée? Mais, justement, l'amour par lequel Jésus se donne, se livre à l'humanité, est compris par le Nouveau Testament comme une véritable alliance conjugale.

Déjà l'Ancien Testament avait exprimé l'amour de Yahvé pour son peuple dans les termes de l'union conjugale entre l'époux et l'épouse: «Je te fiancerai à moi pour toujours, je te fiancerai dans la justice et dans le droit, dans la tendresse et la miséricorde; je te fiancerai à moi dans la fidélité, et tu connaîtras Yahvé» (Os 2,21-22). Dans le sillage de cette tradition, saint Paul a compris de la même manière l'amour du Christ pour son Église. Voici ce qu'il écrit: «Maris, aimez os femmes comme le Christ a aimé l'Église: il s'est livré pour elle, afin de la sanctifier en la purifiant par le bain d'eau qu'une parole accompagne; car il voulait se la présenter à lui-même toute resplendissante, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée» (Ep 5,25-27).

Pour bien saisir le sens de ce texte - qu'on lit souvent aux messes de mariage -, il nous faut clairement comprendre que, pour Jésus, l'Église n'est pas ce que les gens imaginent parfois, à savoir une organisation, une institution anonyme, un «machin» comme aurait dit le général de Gaulle. Pour Jésus, l'Église c'est Quelqu'un, c'est nous tous, c'est la portion de l'humanité qui accueille son amour et y répond, c'est la partenaire bien-aimée de sa tendresse pour toute créature. Voilà pourquoi, dans sa réalité la plus profonde, l'Église est symbolisée dans une personne vivante, une femme, la Vierge Marie. Dans cette perspective, le texte de Paul est tout à fait parlant. Le Christ a aimé et aime l'Église comme une personne peut aimer une autre personne, comme un homme peut aimer une femme. Il s'est livré pour elle sur la croix et, à travers l'histoire, il la purifie et la sanctifie par l'eau du baptême. Chaque fois que sont prononcées sur un nouvel enfant de Dieu les paroles rituelles: «Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit», Jésus arrache une créature de plus au pouvoir du mal et l'incorpore à cette Épouse qu'il veut sainte et immaculée, à savoir l'Église, véritable fiancée de son amour.

C'est à l'intérieur de cet amour du Christ pour son Épouse, c'est dans le cadre de cette alliance conjugale entre Jésus et nous tous qui formons l'Église, que les chrétiens sont invités à situer la portée ultime de l'amour entre l'homme et la femme et, finalement, à saisir le sens profond de la sexualité. Aussi, faisant allusion un peu plus loin à la grandeur mystérieuse de l'amour humain, saint Paul spécifie-t-il: «Ce mystère est de grande portée; je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Église» (Ep 5, 32).

Non, ce n'est pas par hasard que Jésus, Fils de Dieu venu en ce monde, est un homme, tandis que l'Église est essentiellement féminine (la fiancée, lpouse, la mère) et est tout entière résumée en une femme, Marie! Ce n'est pas en vain qu'à l'origine Dieu les créa homme et femme. Tout cela signifie que l'amour humain est inscrit au cœur même de la pensée du Créateur et que l'union conjugale de l'homme et de la femme est indissociable du plus grand acte d'amour de l'histoire, l'amour de Jésus versant son sang sur la croix pour le salut de l'humanité.

Il nous reste maintenant à mettre en évidence les traits principaux de cette alliance d'amour entre celui que les théologiens appellent parfois le nouvel Adam, c'est-à-dire Jésus, et celle qu'ils désignent comme la nouvelle Ève, à savoir l'Église, représentée par Marie. Nous comprenons combien ces traits éclairent la conception chrétienne de l’amour humain, et spécialement du mariage.

 

II.2 Comment Jésus aime-t-il son Épouse?

 

Il y a quatre traits qui caractérisent l'alliance d'amour entre Jésus et nous son Église. Si on les saisis bien, on aura compris l'essentiel de la conception chrétienne de la sexualité.

*L'amour qui habite Jésus prend tout d'abord la forme d'une ritable alliance. Or qui dit alliance dit don de soi à un autre. L'amour de Jésus n'est pas tourné vers lui-me, de manière narcissique. A l'image de l'éternelle vie de Dieu qui est une relation d'amour entre les personnes divines, Jésus aime dans l'oubli de soi, en se livrant lui-même. «Le Christ a aimé l'Église et s'est livré pour elle.» (Ep 5, 25) Et saint Paul dit encore: «Je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est livré pour moi» (Ga 2, 20).

*Cette alliance est ensuite à la fois spirituelle et charnelle. Le premier point est assez évident: Jésus t'aime avec toute son intelligence, toute sa volonté et tout son cœur, donc d'une manière authentiquement spirituelle. Il est plus important de souligner qu'il t'aime d'une manière que, sans forcer les mots, nous pouvons appeler «charnell. En effet, pour te sauver tout entier, pour sauver le Corps de son Église, il a consenti pour toi, il a consenti pour elle à l'écartèlement de son corps de chair.

N'est-ce pas là un amour authentiquement charnel? Mais il nous faut aller plus loin encore dans l'audace chrétienne. Si l'on y réfléchit bien, il y a une ressemblance profonde entre l'amour dont le Christ a aimé l'Église - et qui nous est offert désormais dans l'Eucharistie - et l'amour charnel entre l'homme et la femme. Dans la rencontre sexuelle, après un temps de dialogue et de jeu amoureux, vient le moment où l'homme dépose dans le sein de la femme la semence tirée du plus secret de son corps: moment de communion silencieuse, de complaisance mutuelle, que suit normalement un temps de repos, de simple présence réciproque dans un commun merci pour le plaisir et la joie donnés et reçus.

Il en va de même, moyennant les transpositions cessaires, dans la rencontre eucharistique, proprement nuptiale, entre le Christpoux et son Église-Épouse. Après ce temps d'écoute qu'est la liturgie de la parole, après ce temps de mise en présence mutuelle qu'est la liturgie eucharistique, vient le moment de la communion. Là, dans un grand élan d'amour, notre Seigneur tire du plus profond de son humanité cette semence de vie qu'est son Corps eucharistique: «Ceci est mon corps livré pour vous». Et cette semence de vie, il la dépose en notre propre chair, il la confie au sein de son Église: moment de communion silencieuse, de complaisance mutuelle où l'Église - c'est-à-dire chacun de nous - peut murmurer comme l'épouse du Cantique des cantiques: «Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi» (Ct 6, 3). Après quoi vient le temps de l'action de grâce, du repos mutuel de Jésus en nous et de nous en Jésus, durant lequel nous le remercions de sa présence et tâchons de lui rendre amour pour amour.

Tout ceci peut paraître bien nouveau, un peu osé même, voire excessif. Mais si on n'entre pas progressivement dans cette perspective - bouleversante, je te le concède -, on ne comprendra jamais toute la beauté de l'eucharistie ni la splendeur de la conception chrétienne de l'amour et de la sexualité.

Avant de poursuivre, je me résume. L'amour qui habite Jésus a la forme d'une ritable alliance, et cette alliance est à la fois spirituelle et charnelle. Il nous reste à examiner deux autres traits encore de cette alliance conjugale entre le Christ et l'Église.

*Il s'agit en effet d'une alliance indissoluble et féconde. Indissoluble, car, quelles que soient nos infidélités, nos trahisons même, le Seigneur nous demeure à jamais fidèle. Une fois conclue, l'alliance, de son té du moins, ne peut être rompue. «Car les montagnes peuvent s'écarter et les collines chanceler, mon amour ne s'écartera pas de toi, mon alliance de paix ne chancellera pas», dit le Seigneur (Is 54, 10). Qu'est-ce donc que Jésus a voulu nous dire à travers les souffrances de sa passion, son corps torturé, son sang répandu, son cœur transpercé, sinon: «D'un amour éternel je t'ai aimé» (Is 54, 8); «jusqu'au bout je t'ai aimé» (cf. Jn 13, 1).

*Indissolublement fidèle, l'alliance du Christ et de l'Église est enfin féconde, elle est source de vie. C'est de cet amour que, comme chrétiens, nous sommes tous nés à la vie nouvelle du Royaume. Aussi appelons-nous souvent l'Église «notre mère la sainte Église», signifiant par là que tous les baptisés sont les enfants, innombrables, de cet amour, le fruit généreux des noces, célébrées sur la Croix, consommées dans l'Eucharistie, entre sus et son Église.

Nous sommes désormais à pied d'œuvre pour répondre auquestions très concrètes que nous nous posons concernant la vie sexuelle. Nous avons vu quel prix Jésus accorde à notre corps de chair. C'était notre première étape: Jésus et ton corps de gloire. Nous avons ensuite recueilli la lumière que Jésus projette sur la sexualité humaine à partir de sa propre alliance d'amour avec lglise. C'était notre deuxième étape: Jésus et l'amour humain. Dans ce cadre, il nous sera maintenant possible d'aborder l'un après l'autre, et selon un ordre logique, les problèmes moraux particuliers liés à la sexualité. Nous pourrons constater chaque fois combien les exigences spécifiquement chrétiennes en la matière rejoignent et assument les appels qui découlent déjà de notre simple dignité humaine. Nous abordons ainsi notre troisième étape: Jésus et les problèmes de la vie sexuelle.

 

III. JÉSUS ET LES PROBLÈMES DE LA VIE SEXUELLE

 

En guise de plan, revisitons la deuxième partie. Dans l'étape précédente, nous avons vu comment l'amour humain vécu par Jésus revêt les caractéristiques suivantes: 1) une véritable alliance; 2) une alliance à la fois spirituelle et charnelle; 3) une alliance indissoluble; 4) une alliance féconde.

1) En référence au premier trait (une véritable alliance), nous traiterons de la masturbation, de l’homosexualité et des relations extraconjugales et préconjugales.

2) En correspondance avec le second trait (une alliance à la fois spirituelle et charnelle), nous parlerons d'une part de la pornographie et de la prostitution et, d'autre part, de l'insémination artificielle et de la fécondation in vitro.

3) En liaison avec le troisième trait (une alliance indissoluble), nous examinerons les questions tournant autour du divorce et du remariage des divorcés.

4) En rapport avec le quatrième trait (une alliance féconde), nous discuterons le problème de la contraception et de l’avortement.

 

III. 1. Le respect de l’alliance

III. 1. 1. La masturbation

 

La masturbation consiste à se donner à soi-même, solitairement, le plaisir sexuel par l'excitation volontaire des parties génitales. Par sa nature même, la masturbation contredit le sens chrétien de la sexualité vécue comme alliance d'amour. On n'y retrouve plus rien de la donation réciproque et féconde du Christ et de l'Église. L'exercice de la faculté sexuelle y est privé de tout rapport effectif à un partenaire, si bien que l'individu s'y replie sur lui-même dans la jouissance de soi.

Sur un plan simplement humain et psychologique, il est d'ailleurs bien connu que la masturbation se produit surtout dans la phase narcissique de l'adolescence ou bien lorsque des échecs, des souffrances mal digérées, poussent l'individu à se retourner sur soi. Comportement privé de la vérité de l'amour, la masturbation laisse d'ailleurs le plus souvent insatisfait celui qui s'y livre. Elle aboutit au vide, sinon au dégoût.

Ne pas appeler bien ce qui est mal. Dans ce sens on doit démonter les sophismes. En effet, on doit avoir le courage de penser et même de dire que la masturbation est un mal. Tu entendras souvent des arguments tendant à montrer qu'il s'agit là d'un comportement inoffensif, aussi anodin que de boire, de manger ou de transpirer. Il faut savoir démonter ces fausses raisons.

En soi, objectivement, la masturbation est donc un désordre sérieux, qui contredit gravement le sens humain et chrétien de la sexualité et de l'amour. Au niveau de l'expérience vécue, c'est-à-dire du point de vue subjectif, il est vrai que la gravité de ce comportement est parfois atténuée par les circonstances, surtout à l'adolescence ou bien en phase dépressive. L'immaturité psychologique, le désarroi intérieur, le poids des habitudes peuvent alors diminuer la responsabilité personnelle. Il faut donc à l'occasion, je ne dis pas déculpabiliser, mais dédramatiser. Mais autant la tentation était grande jadis de culpabiliser excessivement en ce domaine, autant elle est forte aujourd'hui de banaliser le problème, comme si se masturber était aussi innocent que se moucher. Jésus dit de Satan qu'il est «menteur et père du mensonge» (Jn 8, 44). Eh bien, le Tentateur trompe et séduit beaucoup de jeunes - même chrétiens - quand il leur suggère que la masturbation n'est pas un péché. Elle n'est certes pas le péché le plus grave que tu puisses commettre. Il n'empêche qu'elle te rend esclave, t'habitue à une sexualité égoïste et immédiate et étouffe en toi la vie spirituelle.

 

III. 1. 2. L'homosexualité

 

L'homosexualité consiste dans la conduite sexuelle résultant d'une attirance érotique préférentielle, et parfois même exclusive, à l'égard des personnes du même sexe. Il faut distinguer les vrais homosexuels des faux. L'homosexuel vrai éprouve un attrait sexuel durable et le plus souvent irréversible envers des personnes de même sexe, attrait s'accompagnant d'une certaine indifférence érotique relativement aux personnes du sexe opposé. Le faux homosexuel n'adopte une conduite homosexuelle qu'à titre transitoire, par exemple durant une phase de l'adolescence ou bien à l'occasion d'une vie d'internat prolongée et très fermée avec des individus du même sexe.

Un amour sans altérité ni fécondité. Sur le plan objectif du comportement, le jugement chrétien résolument négatif sur l'homosexualité se comprend aisément. En effet, du point de vue chrétien, l'amour charnel authentique est à l'image du rapport conjugal par lequel le Christ-Homme, représentant de la puissance paternelle de Dieu, se donne à l'Église-Femme afin d'y engendrer la vie nouvelle des enfants de Dieu.

L'homosexuel aime bien une autre personne, mais cette personne n'est pas résolument autre .puisqu'elle est du même sexe et la relation engagée ne peut aboutir à ce troisième «autre» qu'est l'enfant. La pensée chrétienne est spécialement sévère sur ce que nous pourrions appeler la «culture homosexuelle», à savoir la volonlibérée de justifier et même de glorifier l'homosexualité.

 

III. 1. 3. Les relations extraconjugales

 

La masturbation contredit le sens chrétien de l'amour comme alliance en étant un exercice solitaire et égoïste de la sexualité; et l'homosexualité le contredit d'une autre manière en se tournant vers un partenaire du même sexe. Mais il est une troisième manre de blesser le sens même de l'amour comme alliance, c'est d'avoir des relations sexuelles en dehors de l'alliance et surtout sans perspective d’alliance conjugale. C'est ce qu'on appelle techniquement la fornication.

Le jugement de l'Écriture Sainte - c'est-à-dire de la Parole de Dieu - sur l'union sexuelle hors mariage est d'une incontestable sévérité: «car, sachez le bien, ni le fornicateur, ni l'impudique, ni le cupide - qui est un idolâtre - n'ont droit à l'héritage dans le Royaume du Christ et de Dieu» (Ep 5, 5)

Cette sévérité se comprend ts bien. Car, dans la fornication, l’union sexuelle, au lieu d être l'expression du don irréversible des personnes l’une à l’autre, devient simplement exutoire du sentiment amoureux ou de la quête érotique du plaisir.

La fornication sous toutes ses formes est évidemment contraire à la conception chrétienne de l’alliance conjugale, mais, déjà sur un plan simplement humain, elle méconnaît la dignité de la personne. C’est spécialement le cas dans les relations occasionnelles sans lendemain, mais ce l’est aussi dans la cohabitation sans intention de mariage ou encore dans ce qu’on appelle abusivement le mariage à l’essai.

 

III. 1. 4. Les relations préconjugales entre fiancés

 

         En attendant le mariage, « jusqu’où peut-on aller ? » demandent souvent des fiancés. Chaque étape de la maturation humaine, spirituelle et chrétienne de l’amour doit avoir ses expressions affectives et physiques appropriées. Il est normal que des fiancés se manifestent sensiblement leur amour, mais avec la réserve qu'appelle le refus de glisser vers la relation sexuelle. En effet, si les intimités normales du temps des fiançailles, telles que simples baisers ou caresses amicales, provoquent accidentellement, chez le garçon surtout, un trouble sexuel, il n'y a pas lieu de dramatiser. Par contre, il conviendra d'éviter généreusement les situations risquées (intimités prolongées, nudité, etc.) qui, par nature, conduisent à l'orgasme solitaire, à la masturbation réciproque ou à la relation sexuelle partielle ou complète.

 

         III. 2. L'alliance du spirituel et du charnel

 

Tous les problèmes de vie sexuelle traités jusqu'ici (masturbation, homosexualité, relations extraconjugales et préconjugales) concernaient le sens même de l'amour comme alliance. Ceux que nous allons aborder maintenant touchent plus précisément l'unité du spirituel et du charnel dans l'exercice de la sexualité humaine. Il y a deux manières d'attenter à cette alliance du spirituel

et du charnel. C'est soit d'isoler le spirituel du charnel, soit de séparer le charnel du spirituel. La première tentation est la plus rare et la plus aristocratique, mais elle n'est pas moins lourde de conséquences que la seconde, plus commune et plus vulgaire. Nous commencerons par celle-ci, car c'est la plus facile à dépister.

C’est le cas de la pornographie et la prostitution qui font du corps un objet de convoitise et de transaction. Quant à la prostitution, elle transforme le corps même de la femme - ou de l'homme - et non seulement son image en un objet de transaction financière et de jouissance charnelle. Elle implique une négation pratique de la dignité spirituelle de la personne.

C'est si évident qu'il ne vaut guère la peine d'y insister. Par contre, les déviations consistant à isoler le spirituel du charnel sont beaucoup plus subtiles à démêler. Je pense essentiellement aux problèmes posés par l'insémination artificielle et la fécondation in vitro. Dans le cadre limité de cette session, je ne peux tout traiter. Ainsi, je laisse cette question aux scientifiques et au comité éthique.

Le premier groupe de problèmes sexuels examinés concernait la alité même de l'alliance conjugale en général. Le second groupe - celui que nous venons de conclure- se référait au caractère à la fois spirituel et charnel de l'amour authentique. Le troisième groupe - celui que nous abordons maintenant - a trait à l'indissolubilité de l'alliance conjugale.

 

III. 3. L'indissolubilité de l'alliance

 

Le troisme trait de l'amour humain vécu par Jésus va nous conduire à examiner les questions tournant autour du divorce et du remariage des divorcés. Quant au cas difficile du remariage des divorcés, il faut dire que quelles que soient les raisons, parfois si compréhensibles, qui les ont amenés à contracter civilement une nouvelle union, il reste que leur situation contredit objectivement l'indissolubilité de l'alliance voulue par le Christ.

Dans le sillage de la miséricorde évangélique, lglise invite cependant ses membres à aider les divorcés remariés, à les entourer de beaucoup de charité afin qu'ils ne se sentent pas séparés de l'Église. Dans le même texte que ci-dessus, Jean-Paul II insiste beaucoup sur ce point: «que l'Église prie pour eux, qu'elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu'ainsi elle les maintienne dans la foi et l'espérance» (Familiaris consortio § 84, 3).

Avec ces réflexions, nous avons terminé l'examen des questions tournant autour de l'indissolubilité de l'alliance. Il nous reste à considérer les problèmes gravitant autour de sa fécondité.

 

III. 4. La fécondité de l’alliance

 

Ce quatrième et dernier trait de l'amour humain tel qu'il est vécu par Jésus dans son alliance conjugale avec l'Église va nous amener à traiter de deux questions fort controversées, celle de la contraception et celle de l'avortement.

 

III. 4. 1. La contraception

 

L'alliance du Christ et de l'Église est source de vie. Dans leur mutuelle union, le Seigneur et son Épouse nous engendrent tous et chacun à la vie nous elle du Royaume. C'est pourquoi nous parlons de l'Église comme de «notre Mère». Un amour conjugal chrétien ne sera donc authentique que s'il fait écho, jusque dans l'union sexuelle des conjoints, à cette fécondité des noces, scellées sur la Croix, entre Jésus et son Église. Ce lien profond entre l'union conjugale et la fécondité n'apparaît d'ailleurs pas seulement à un regard chrétien porté sur la signification ultime de la sexualihumaine. Une simple approche philosophique ou psychologique suffit à le mettre en évidence. En effet, on peut s’interroger sur le sens de ce fait que l'amour de l'homme et de la femme trouve son couronnement dans un geste - l'union sexuelle - qui, par sa logique propre, est ouvert à la génération d'une nouvelle vie et est même structurellement orienté vers elle.

C’est le signe ts concret, inscrit jusque dans ton corps, d'un lien essentiel entre l'amour et la fécondité? Et on se demande pourquoi un plaisir si vif, une volupté si profonde sont attachés à l'acte sexuel. C’est parce qu’en lui se joue le destin même de la vie.

Evidemment, cette vision chrétienne ne laisse pas à l’ombre toutes les questions d’une procréation responsable, celle des moyens de régulation des naissances (méthodes naturelles et artificielles) et celle de faux idéaux de la société de consommation.

 

III. 4. 2. L'avortement

 

Dans la contraception, le refus de la fécondité de l'amour se limite, en principe, à l'emploi de moyens empêchant l'éclosion d'une nouvelle vie humaine. Dans le cas, beaucoup plus grave, de l'avortement, le refus de la condité de l'alliance aboutit à l'élimination d'une vie humaine déjà éclose".

Malgré l'enjeu énorme du problème de l'avortement, je serai assez bref sur le sujet, car, en fait, il ne s agit plus tellement d'une question de morale sexuelle, mais plutôt d'une question ressortissant au respect des droits de l’homme.[2]

Toute la problématique de l'avortement s'éclaire assez facilement si l'on veut bien ne pas perdre de vue son enjeu premier, à savoir le statut de l'embryon et du fœtus humains. s que l'on reconnaît - ainsi que l'impose la biologie contemporaine – que l'embryon humain est un individu strictement déterminé, avec un potentiel gétique propre, dès l'instant de la conception, le problème est solu en son cœur même: puisque, de la fécondation à la mort, il n'y a pas de rupture dans le développement de l'être humain, mais seulement des seuils difrentiels, le respect absolu dû à la personne humaine innocente commence dès le premier début du veloppement embryonnaire. Tous les arguments développés pour rendre plausible et acceptable l'avortement se fondent sur la mise entre parenthèses de cette vérité première. Ainsi, par exemple, quand on propose de laisser la question de l'avortement à la liberté de conscience de chacun et donc de ne pas le réprimer par la loi, on ne raisonne ainsi que parce qu'on fait abstraction du statut humain du fœtus, car quand il s'agit du respect des personnes adultes, personne ne propose de l'abandonner à la liberté de conscience individuelle.

Avec ce rapide examen de la question cruciale de l'avortement je clôture la troisième étape de notre réflexion, que j'avais intitulée: Jésus et les problèmes de la vie sexuelle.

Je ne suis allé dans les détails de ces questions, il y a encore beaucoup à dire, je me suis cependant jusqu'ici tenu en gros sur le plan des principes. Or les difficultés que nous rencontrons dans le domaine de la chasteté ne sont pas seulement d'ordre théorique (« où est la vérité » ; «que faut-il penser de ce problème?», etc.); elles sont aussi d'ordre pratique: «comment vivre de manière plus pure?»; «comment me libérer de l'esclavage du sexe?»; «où trouver la force nécessaire pour tenir bon?», etc. C'est à ces questions très concrètes, touchant la pratique quotidienne de la chasteté, que nous consacrerons la quatrième et dernière partie de notre réflexion, sous le titre: Jésus et la sanctification

 

 IV. JÉSUS ET LA SANCTIFICATION DE TON CORPS : Le «non» au péché et le «oui» à l'amour!

 

En revisitant la partie précédente de notre réflexion sur les différents problèmes de la vie sexuelle, on risque de croire que, par la voix de son Église comme à travers son Évangile, Jésus nous invite à une attitude uniquement négative en matière sexuelle: «non» à la masturbation, «non» à l'homosexualité, «non» aux relations préconjugales, etc. Mais, en fait, chacun de ces «non» aux formations égoïstes de la sexualité est un «oui» à l'amour et un hommage rendu à l'authentique dignité du sexe et du corps.

En effet, du point de vue chrétien - comme d'ailleurs aussi dans une saine philosophie morale - les interdits ne sont jamais premiers; ils ne sont que la face négative d'un consentement aux vraies valeurs de la vie. Le véritable enjeu de la chasteté, c'est-à-dire de l'effort pour canaliser et intégrer l'instinct sexuel, est d'abord positif. Saint Paul l'a résumé dans cette formule frappante: «Glorifiez Dieu dans votre corps» (1 Co 6, 20).

Loin que la chasteté soit une vertu étriquée, tout juste bonne pour des refoulés, elle consiste, à travers la manière dont nous respectons la grandeur de notre corps, à rendre gloire à ce Dieu qui est le créateur du corps et qui, lui même, depuis l'Incarnation, a, en Jésus, un corps de chair.

Saint Paul a dit l'essentiel sur le sens chrétien de la chasteté dans ce passage de la première épître aux Corinthiens «Tout m'est permis»; mais tout n'est pas profitable. «Tout m'est permis»; mais je ne me laisserai, moi, dominer par rien. Les aliments sont pour le ventre et le ventre pour les aliments, et Dieu détruira ceux-ci comme celui-là. Mais le corps n'est pas pour la débauche; il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera, nous aussi, par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ? Et j'irais prendre les membres du Christ pour en faire des membres de prostituée! Jamais de la vie! Ou bien ne savez-vous pas que celui qui s'unit à la prostituée n'est avec elle qu'un seul corps? Car il est dit: «Les deux ne seront qu'une seule chair». Celui qui s'unit au Seigneur, au contraire, n'est avec lui qu'un seul esprit. Fuyez la débauche! Tout péché que l'homme peut commettre est extérieur à son corps, mais celui qui se livre à la débauche pèche contre son propre corps. Ou bien ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint-Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu? Et que vous ne vous appartenez pas? Vous avez été bel et bien achetés! Glorifiez donc Dieu dans votre corps. (1 Co 6, 12-20)

Ce texte splendide est riche de nombreux enseignements parmi lesquels je voudrais retenir les plus importants pour bien comprendre l'esprit dans lequel nous sommes invités par Jésus à vivre dans la chasteté : tu ne t’appartiens pas (le corps est pour le Seigneur), être chaste par amour (être chaste pour l’amour de quelqu’un), tout attendre de l’Eucharistie (quel trésor que le corps de Jésus ! Etre chaste par en haut et de cœur), compter sur la miséricorde (le pardon qui guérit, car l’amour de Dieu est plus grand que notre péché et pour cela il ne faut pas prétendre à l’innocence).

En somme, dans le combat que nous devons mener pour vivre dans la chasteté, c'est-à-dire pour glorifier Dieu en notre corps et contribuer ainsi à libérer le monde de l'esclavage de l'impureté, que telle soit la source de notre courage, de notre confiance et de notre paix. En effet, Dieu ne nous a pas appelés pour que nous soyons impurs, mais pour que nous vivions dans la sainteté. (I Th 4, 7)

 

 

CONCLUSION : appel à glorifier Dieu en notre corps

 

Il a toujours été difficile de parler du corps en tenant ensemble ses aspects les plus charnels, opaques, indomptés et son versant personnel, expressif, signifiant. Aussi la tentation de parer la chair et l'esprit st-elle toujours renaissante. La forme la plus tentante du dualisme serait aujourd'hui celle qui opposerait non plus l'âme et la chair, mais le sujet et son corps, ce qui se traduit notamment par une instrumentalisation de celui-ci, que ce soit en vue du travail ou de la jouissance. Mais toujours se rappellent à l'existence ces grandes vérités premières que le corps respire, que la parole est aussi la voix, que le moindre de nos gestes est chargé de sens. Et l'apparition du visage, la profondeur d'un regard, l'émotion liée au rapprochement des corps viennent nous souffler que c'est bien le même sujet qui parle et qui désire, qui danse et qui pense.

Sans laisser à l’ombre les diverses appréhensions philosophiques du corps, quant à la vision spécifiquement chrétienne du concept du corps et de la sexualité, on croit souvent mieux respecter les jeunes - ou mieux les racoler en douceur - en partant uniquement de leur vécu, de leurs convictions spontanées, pour les acheminer insensiblement vers l'optique chrétienne en la matière. Il me semble que ce n'est ni efficace ni tout à fait honnête. Je préfère, la pédagogie du Nouveau Testament - de saint Paul en particulier - qui commence toujours par rappeler le don de Dieu, son action en nous, pour en tirer ensuite les conclusions pratiques sur le plan moral : « Vous êtes ressuscités avec le Christ? Recherchez donc ce qui est en haut, là où se trouve le Christ» (Col 3, 1); «Votre vie est cachée avec le Christ en Dieu (...). Faites donc mourir ce qui en vous appartient à la terre: débauche, impureté, passion, désir mauvais et cette cupidité qui est une idolâtrie » (Col 3, 3.5); «Le Seigneur vous a pardonné. Pardonnez vous donc mutuellement, vous aussi» (Col 3, 13); «Vos corps sont les membres du Christ (...). N'en faites donc pas des membres de prostituée» (1 Co 6, 15); «Le Christ a aimé l'Église et s'est livré pour elle. Maris, aimez donc vos femmes ... » (Ep 5, 25), etc.

Je commence par exposer la manière dont, en Jésus, Dieu regarde le corps humain et l'amour humain. J’expose le plus clairement possible, quitte à se demander ce qu'est la sexualité et sa vocation pour Jésus. Et ensuite seulement je traite méthodiquement, selon un ordre logique, tous les problèmes précis de la vie sexuelle. J'ai encore consacré la dernière partie de l'exposé à la pratique quotidienne de la chasteté chrétienne.

Toutes les questions qu’on se pose concernant le corps et la sexualité proviennent de ce que nous avons un corps. Si nous étions des esprits, comme les anges, nous n’aurions pas ce genre de préoccupations.

Par ailleurs, nous sommes chrétiens. Peut-être même voudrions-nous l'être davantage. Et, dans cette mesure, nous cherchons à vivre de Jésus, avec lui et pour lui. Dès lors, il nous faut bien, comme chrétiens, rapporter à Jésus les problèmes que nous impose la dimension sexuelle de notre corps et, par là, de notre être tout entier.

Que représente ton corps pour Jésus? Et qu'est-ce que le Seigneur pour ton corps? Qu'a-t-il à te dire à propos des divers aspects de ta vie sexuelle? Certes, ce que Dieu nous dit en Jésus, il l'a en quelque manière déjà inscrit dans notre être profond, dans notre nature humaine, telle qu'il l'a créée en sa sagesse. C'est pourquoi à toutes les réponses spécifiquement chrétiennes concernant les problèmes sexuels correspondent aussi des motivations simplement humaines, des arguments purement rationnels, allant dans le même sens, quoique peut-être pas toujours aussi loin. Seule la morale chrétienne, seule l'exigence de vie épanouie que Jésus a confiée à son Église, va jusqu'au bout de nos questions. Cependant, les commandements de Jésus ne s'adressent pas pour autant aux seuls chrétiens. Ils interpellent aussi tout homme et toute femme qui veut se montrer pleinement digne de son humanité.

Compter sur la miséricorde

Faut-il te décourager si, malgré tout, tu fais l'expérience répétée de ta faiblesse? Non! Il faut compter d'autant plus sur la miséricorde de Dieu, sur son cœur accueillant à notre misère. Que de courage, que de persévérance tu puiserais auprès du Seigneur si tu lui permettais plus souvent de te rejoindre, exactement là où tu es, dans le sacrement de son pardon! Te confesser régulièrement, ce n'est pas seulement faire le point et t'empêcher de t'installer dans la médiocrité, c'est bien plus encore donner à ton Dieu la chance de t'aimer tel que tu es, de te pardonner tes fautes et de guérir les blessures de ton cœur et de ton corps. Par cette grâce merveilleuse de la miséricorde, même le péché, une fois pardonné, devient source de reconnaissance et d'amour.

Et les tentations deviennent occasion de revenir au Seigneur et de lui exprimer sa préférence: «finalement, je t'aime mieux, toi Seigneur, que toutes mes misères ... ». N'aie donc pas peur de te reconnaître pécheur devant ton Seigneur. Il sait de quoi nous sommes faits. Il connaît notre fragilité, mais il ne se laisse pas décourager par elle, car son amour est plus grand que notre péché. Pourquoi donc a-t-il permis que, sur la croix, Jésus, l'Innocent, soit comme identifié au péché, pourquoi a-t-il fait de lui «l'Agneau de Dieu qui porte les péchés du monde», sinon pour que tu te sentes rejoint, compris, embrassé par l'amour de Dieu, quel que soit ton péché?

L'essentiel est de ne jamais appeler bien ce qui est mal. Nous constatons sur la conception du corps et de la sexualité un phénomène étonnant. Dans tous les autres domaines de la vie morale, la plupart des chrétiens acceptent sans trop de peine qu'ils sont pécheurs et parfois ne s'en tracassent pas outre mesure. Ils savent qu'ils manquent quotidiennement à l'idéal de la charité ou de la justice et ne demandent pas qu'on remette celui-ci en cause du simple fait qu'il contrecarre leurs tendances spontanées. Par contre, en matière sexuelle, nombre de catholiques voudraient être blanchis a priori. Ils souhaiteraient que l'Église leur déclare que la masturbation n'est pas un péché, que les relations préconjugales sont permises, que la contraception est un bien, etc. Pourquoi ce tabou sur le plan sexuel? Pourquoi vouloir être, par principe, irréprochable en ce domaine?

Le Seigneur te demande plutôt de reconnaître, simplement, tes faiblesses et tes fautes, en cette matière comme en toute autre, et de les confier à sa fidélité plus grande que toutes nos infidélités. Cette double reconnaissance de la vérité de ton péché et du pardon de Dieu te rendra libre.

Et si, malgré tout, malgré ta bonne volonté et malgré le recours à ces sacrements de la guérison intérieure que sont le Pardon et l'Eucharistie, tu devais rester marqué, en raison du poids des habitudes, par une blessure apparemment incurable, alors cette épreuve se transformerait en une croix que tu pourrais unir à la croix victorieuse de Jésus. De la sorte, je le répète, qui que tu sois et quelle que soit ta situation personnelle, il y a toujours un salut possible pour toi. Sinon Dieu ne serait pas Dieu et notre pécserait plus fort que son amour. Le seul malheur irréparable serait de désespérer volontairement et définitivement de la miséricorde.

Que dire après cela? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui qui n'a pas épargné son propre Fils mais l'a livré pour nous tous, comment, avec son Fils, ne nous donnerait-il pas tout? (...) Qui nous séparera de l'amour du Christ? (...) Oui, j'en ai l'assurance: ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l'avenir, ni les puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune autre créature", rien ne pourra nous parer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur. (Rm 8, 31-32.35.38-39)

 

Abbé Timothée BODIKA MANSIYAI

Recteur du Séminaire St. KAGGWA

Aumônier du SCEV



[1] On lira avec profit J.P. II, Résurrection, mariage et célibat. L’évangile de la rédemption du corps, Paris, Cerf, 1985, Xavier LACROIX, Le corps et l’esprit, dans Supplément à Vie chrétienne, n° 398, Le corps de chair. Les dimensions éthiques, esthétiques et spirituelles de l’amour, Paris, Cerf, 1992, Homme et femme, l’insaisissable différence, Cerf, Paris, 1993, Le mariage, tout simplement, L’Atelier, 1994, L’Amour du semblable. Questions sur l’homosexualité, Cerf, Paris, 1995, Xavier THEVENOT, Repères éthiques pour un monde nouveau, Salvator, 1983, Jean VANIER, Homme et femme il les fit, Fleurus, Paris, 1984,. - P. De Locht, Morale sexuelle et magistère. - Jacques LACOURT, Au risque d’aimer, - Droguet et Ardant, 1982; DANIEL ANGE, Ton corps fait pour l’amour, Paris, "Le Sarment", Fayard, 1988. - du Livre de la foi des évêques de Belgique.

 

[2] SCHOOYANS, L'avortement: enjeux politiques, Québec, Éditions du Préambule, 1990, pp. 117-198.