Compte rendu de la rencontre des Cigognes à Varsovie en 2009

 

 

Programme

 

Vendredi 21 Août

Samedi

Dimanche

Lundi

Mardi

Mercredi 26 Août

Historique Cigogne

Morale du bonheur

Nouvelle éthique mondiale

Liberté, moindre mal, acte bon.

Préparation Rencontre saint Benoît Paris

Livret et projet Saint Benoît

Loi de Gradualité; Marelle

Conscience

Amour dans la vérité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Youth Alive

Livret Cigogne

 

Livret

Préparation Rencontre saint Benoît Paris

Livret et projet Saint Benoît

Arbre à Cigogne

Durer dans l'Amour

(Mgr H Hoser)

 

 

 

 

Plan

Youth Alife. 4

Les 4 temps d'une session Jeunesse Vivante. 4

Comparaison du processus de changement de comportement avec l'attitude de Jésus avec la Samaritaine. 4

Comparaison du processus de changement de comportement avec la loi de Gradualité  4

L’image de l’arbre. 5

Représentation visant à introduire la réflexion sur l'utilisation de la pédagogie "de l'arbre" auprès des jeunes. 5

Le pédagogue est parfois tenté de diminuer son projet pédagogique pour adapter sa présentation aux "possibilités" de son auditoire. 6

Le goût du bonheur 6

Morale du désir 6

La morale d'Aristote intègre désir et plaisir 6

La vérité et les vertus. 6

Les lacunes de la philosophie d'Aristote. 6

La structure de l'acte volontaire. 6

La conscience. 7

1 - La proposition inadéquate d’une « gradualité de la loi ». 7

2 - L’authentique gradualité pédagogique. 8

3 - Principes essentiels pour la solution des « cas difficiles ». 9

Demeurer 9

Loi de Gradualité. 9

Une pédagogie visuelle de la loi de gradualité. 10

Ce qui est juste et ce qui ne l'est pas peuvent se confondrent à premières vue, comme deux champignons. 10

Illustration de la loi de gradualité par le jeu de la marelle. 10

Ce chemin implique la personne corporellement 11

« Chacun fait ce qui lui plait ». 11

L'autonomie. 12

Une première limite à l'autonomie est fixée par les conséquences de l'acte. 12

Conditionnement 12

Conformisme. 12

Une bonne connaissance et l'exercice des vertus sont nécessaires pour que la personne devienne libre  12

La liberté est la capacité d’exercer un choix. 12

Une des grilles d'analyse de l'agir 12

Comment fonder la compréhension de celui qui nous dit : je fais ce que je veux. 12

Nouvelle éthique mondiale et enseignement du pape Benoît XVI 13

La nouvelle éthique mondiale. 13

L’amour dans la vérité. 14

Annexes. 15

Jean Vanier   Le goût du bonheur  Au fondement de la morale avec Aristote. 15

Livret "Revisiter l’intimité conjugale". 21

Documents de préparation de la rencontre Saint Benoît à Paris en janvier 2010. 31

Agenda de la rencontre. 31

Communiqué de presse. 32

Questionnaire destiné aux présidents d'associations de France, Belgique et Suisse. 33

Questionnaire destiné à la réunion par région au cours de la rencontre. 34

 


Youth Alife

(jeunesse vivante / changement de comportement)

 

Proposition de Sr Kay Lawlor, Medical Missionary of Mary et Sr Miriam Duggan Franciscan Missionaries for Africa, au cours des années 90 :

Constats :

-          La sexualité est devenue pour certains une addiction.

-          Découragement et frustration des éducateurs.

-          Grand désir de vaincre le fléau du SIDA.

 

Le processus demande du temps, 5 à 6 jours de session résidentielle à temps plein.

Les 4 temps d'une session Jeunesse Vivante

1.      Où j’en suis dans ma vie, pratiquement, de ma sexualité.

2.      Temps de rêve : et si je rêve ma vie rêvée, ce serait quoi ? Qu’est ce que j’aimerais faire de ma vie plus tard ? Travail de libération du désir.

3.      Je m’engage à quelque chose qui correspond à mon rêve.

4.      Nous élaborons ensemble notre stratégie pour gagner.

Au cours de la semaine, il y a des enseignements sur la vie chrétienne, pour informer et rouvrir l’espérance. Le sacrement de réconciliation est au cœur de la démarche, ainsi que des démarches de pardon des adultes vis-à-vis des jeunes.

Après la session, un club jeunesse vivante se met en place.

 

Pour plus d'information

http://linkcommittee.free.fr/fond_documentaire/diffuser/1060.pdf

 

Comparaison du processus de changement de comportement avec l'attitude de Jésus avec la Samaritaine

Ce parcours est chrétien, s’il reprend l’attitude du Christ.

Nous constatons que c'est le cas :

1.      Constat de là ou elle en est dans sa vie, 7 maris et le dernier n’est pas le sien. NB : il y a grand intérêt à demander aux hommes de dire ce qu’ils pensent que les femmes disent d’eux, et inversement, et de le partager à l’autre sexe ensuite.

2.      Que veux-tu ? Ne plus avoir à puiser de l’eau. Attrait du bien et du beau, morale du bonheur, espérance. Le rêve pourrait être le point le plus difficile à développer : il y a une telle désespérance que les jeunes n’osent plus croire à un grand amour.

3.      Elle décide de suivre Jésus. Ex. aussi du jeune homme riche. Question de l’engagement à une fidélité dans la durée. Engagement à revenir au prochain entretien MAO…

4.      Stratégie et organisation : accepter de dire que ce sera dur, qu’on sera tenté, mais oser dire aussi qu’avec la grâce ce sera possible. Savoir que sans Dieu, sans affronter la croix, ce ne sera pas possible. Nécessité de prendre des décisions concrètes réalistes, qui passent par le corps. Ne pas être seul dans ce qu’on vit.

Comparaison du processus de changement de comportement avec la loi de Gradualité

Application à la loi de gradualité (penser, vouloir, agir) :

-          Constater que je ne suis pas ajusté au plan de Dieu et à ma plénitude.

-          Prendre conscience quelle est ma plénitude.

-          M’engager à la mettre en place dans ma vie

-          Me donner les moyens d’agir.

 

Comment rouvrir le rêve ?... Nous constatons le désarroi des jeunes en particulier.

 

L’image de l’arbre

 

Représentation visant à introduire la réflexion sur l'utilisation de la pédagogie "de l'arbre" auprès des jeunes

Travail du pédagogue :

-          Montrer où est vraiment le beau, le vrai et le bien.

-          Révéler l’appel de Dieu.

-          Utiliser une pédagogie non pas des valeurs, mais des vertus (qui propose d’être apte) : c’est en vivant les vertus qu’on les acquière.

-          Intégrer la progression.

 

Il faut faire appel au beau, bien, vrai : on devient aussi plus homme et femme dans notre façon de répondre à Dieu. Deviens ce que tu es ! En fait, notre désir profond de répondre à l’appel de Dieu, c’est de lui ressembler.

 

Dans l'image de l'arbre :

 

Les gens ont l’image du Dieu méchant, qui laisse faire le mal et qui condamne…

Comme l’amour humain est reflet de l’amour de Dieu, si on touche le lien union-procréation, on flétrit l’image de Dieu.

Celui qui est en état d'addiction doit d’abord prendre conscience qu’il n’est plus en liberté.

 

Le pédagogue est parfois tenté de diminuer son projet pédagogique pour adapter sa présentation aux "possibilités" de son auditoire

Comme le chas de l’aiguille est un peu étroit, on voudrait le faire un peu plus large… La première des charités est d’annoncer la vérité …mais dans la charité.

 

Le goût du bonheur

Hélène Perez nous a présenté un résumé d'un livre de Jean Vanier "le goût du bonheur"

Cette réflexion est basée sur la philosophie aristotélicienne.

Morale du désir

Il s'agit d'une morale du désir. Le bien est ce vers quoi les hommes tendent. Cette tension s'appelle le désir. Nous sommes invités à scruter en nous même ce qui nous attire.

Trois mots pour la morale du bonheur:

·         le logos (l'intelligence, le sens, transmis(e) par la parole, qui permet une communication, un dialogue)

·         la vertu, la capacité de l'être humain à bien agir

·         l'activité vitale

La morale d'Aristote intègre désir et plaisir

Le génie  d'Aristote est d'avoir saisi que la joie de vivre est liée à la conscience  de l'activité.

La morale d'Aristote n'est pas seulement une morale du désir, mais elle intègre le plaisir. Le plaisir n'est pas le but en soi mais il est le résultat de la bonté de l'acte. L'amitié est définie comme une communion qui ouvre vers autre chose qu'elle-même.

Tout homme porte en lui une vocation de chercheur de vérité, elle s'apparente à une contemplation de l'esthétique.

La vérité et les vertus

Les vertus sont des dispositions intérieures que nous acquerrons par l'exercice et des habitudes qui permettent de régler nos désirs. Les deux plus grandes étant la magnanimité et la justice. La nature humaine se réalise lorsque l'homme chemine vers ces vertus.

Les lacunes de la philosophie d'Aristote

Cette vision de la philosophie d'Aristote comporte des lacunes entre autre la vision hiérarchisée des hommes avec des "sous hommes", mais elle a un avantage pour nous, cigognes, c'est la notion de cheminement vers le bonheur, avec l'acceptation de la nécessité des vertus. On y retrouve également des éléments de la loi de la gradualité.

La structure de l'acte volontaire

Nous y reviendrons lors des prochaines rencontres.

 

La conscience

Livio Melina (Amour conjugal et vocation à la sainteté, chapitre 11, la loi de gradualité : questions pédagogiques et pastorales).

 

Il ne peut jamais y avoir conflit de devoirs moraux (ce qui signifierait qu’on serait forcé de pécher), mais parfois conflit de valeurs morales. Ce n’est pas la même chose de différer la réalisation d’une valeur et de choisir directement la négation de cette valeur.

 

1 - La proposition inadéquate d’une « gradualité de la loi »

 

La notion de gradualité apparaît en 1980 dans l’enseignement de l’Eglise, à l’occasion du synode des évêques sur la famille, dans la bouche du cardinal Ratzinger. La gradualité de la loi doit être rejetée, car réduisant la valeur de la loi à un simple idéal, alors que la loi de la gradualité peut être accueillie comme l’expression de la progressivité du cheminement vers la perfection.

Difficulté pastorale liée à une dichotomie (schisme moral) entre l’enseignement doctrinal officiel et la morale concrètement vécue par de nombreux fidèles. La doctrine officielle est jugée déraisonnable, exorbitante, ou belle mais impossible à vivre dans les circonstances actuelles, particulièrement en matière de morale conjugale et sexuelle (indissolubilité du sacrement de mariage, divorcés remariés, relations préconjugales, cohabitation juvénile, homosexualité, masturbation, contraception …). Ces problèmes apparaissent à beaucoup secondaires par rapport au centre du message chrétien.

Pratiquement la morale s’autonomise par rapport à la foi et se subjectivise.

Certains ont cherché à utiliser ce concept de gradualité pour établir un pont entre doctrine et pratique.

K Rahner (jésuite) : 1) la norme « objective » n’atteint pas complètement le niveau existentiel concret de l’action, qui ne peut être saisi que par le sujet, de manière intuitive ; 2) la loi universelle ne s’applique pas mécaniquement à chaque cas particulier, mais uniquement à travers la médiation existentielle de la conscience et de la « gradualité » de ses étapes de maturation.

B Häring (rédemptoriste) oppose l’Eglise préconciliaire avec la morale des « commandements limites », comme un ensemble d’interdictions relatives à des actes particuliers, comme un savoir de contrôle sur la liberté des personnes, et la morale propre à l’Eglise de Vatican II, celle des « commandements cibles », idéaux normatifs proposés à la conscience comme des appels à la croissance où le chrétien « adulte » est appelé à accueillir les orientations fondamentales du Magistère, mais pas nécessairement les déterminations normatives concrètes, dont seule sa conscience créatrice est responsable, en fonction de son cheminement de croissance et de sa situation particulière.

 

Observations critiques de Livio Melina :

Cette opposition entre loi et conscience, entre plan objectif et subjectif de la morale relève de la casuistique.

Cette perspective implique une compréhension « légaliste » de la loi morale et de son rôle dans la vie morale (« c’est bon parce que c’est prescrit, c’est mauvais parce que c’est défendu »), limite à la liberté de la personne et ennemie de sa volonté.

L’axiome « occamiste » affirme en fait le contraire « c’est prescrit parce que c’est bon, c’est défendu parce que c’est mauvais ». La norme morale est l’expression de la connaissance du bien de la personne relativement à une action spécifique, les normes négatives indiquent qu’une manière déterminée d’agir va à l’encontre de la vérité de la personne et de l’amour.

La limite la plus grave est celle du subjectivisme, ces propositions font du sujet (de ses conditions de maturité, de ses capacités) la mesure de la loi. Le subjectivisme enferme la personne à l’intérieur de ses propres mesures et ne lui permet pas d’écouter cette voix qui lui vient du dehors et qui est la véritable mesure de son être. Quand l’homme conçoit la vie morale comme une tâche pouvant être réalisée par ses seules forces, il pose nécessairement comme critère de vérification de la validité de sa loi sa capacité à l’accomplir, il néglige ainsi la blessure infligée par le péché à sa liberté et la dimension surnaturelle de la vocation à laquelle il est appelé dans le Christ.

 

2 - L’authentique gradualité pédagogique

 

Jean-Paul II a développé le sens de la « loi de gradualité » dans l’homélie concluant le synode des évêques de 1980, puis dans Familiaris consortio.

La loi ne peut être comprise comme un simple idéal à atteindre dans le futur, mais comme un commandement du Christ Seigneur qui exige de surmonter les difficultés avec détermination.

Il accepte donc l’idée de gradualité dans le domaine pédagogique et non au niveau d’une catégorie morale, elle s’applique au cheminement existentiel de la croissance des personnes et non à la valeur obligatoire de la loi.

Au numéro 9 de Familiaris consortio, il distingue deux moments de la conversion chrétienne : le rejet et l’éloignement total du péché et le processus graduel et dynamique de la croissance vers le bien.

Au numéro 34, il développe que pour comprendre l’ordre moral, il est nécessaire d’accepter des vérités exprimant les exigences du bien de la personne. La pédagogie chrétienne authentique est celle qui, en accueillant la valeur obligatoire de la loi et en reconnaissant le péché, ouvre l’espace intérieur à la croix et au sacrifice.

Au lieu d’adapter son discours aux capacités de compréhension de ses disciples et à leurs possibilités effectives, Jésus poursuit une pédagogie qui les bouscule, qui les heurte, et les conduit à reconnaître qu’ils ne peuvent ni le suivre, ni même le comprendre par leurs propres forces. C’est l’Esprit Saint, dans la participation à la mort et à la résurrection de Jésus, qui peut donner une nouvelle naissance. Hors de cette logique de conversion et de renaissance, la loi de Jésus ne peut qu’apparaître impossible, insupportable, inhumaine.

La question sur le divorce (Mt 19, 1-12), citée au n° 13 de Familiaris consortio, est le sommet de cette confrontation entre la mentalité casuistique des pharisiens et la dynamique de conversion propre à Jésus. Les pharisiens essaient de concilier la lettre du précepte avec les capacités effectives des hommes à l’observer. Jésus remonte au principe, au don et à la vérité originelle de la création. Jésus s’affirme ainsi comme le véritable interprète de la Loi et révèle la très haute vocation de l’homme, il s’affirme surtout comme l’accomplissement de la Loi, en son cœur est inscrite la loi de Dieu.

Veritatis splendor (n° 102) : « les possibilités concrètes de l’homme ne se trouvent que dans le mystère de la Rédemption du Christ ». « Le Christ nous a rachetés ! » (n° 103), il nous a donné la possibilité de réaliser l’entière vérité de notre être.

Les piliers d’une pédagogie chrétienne pourraient donc être la conversion, avec l’accueil du don de la grâce et le rejet du péché, et la croissance dans la charité, à travers la consolidation et le perfectionnement de notre réponse positive à Dieu.

 

3 - Principes essentiels pour la solution des « cas difficiles »

 

1)         Reconnaître franchement les difficultés,

2)         Avoir le courage d’appeler les choses par leur nom, reconnaître pour les époux la vérité de leur amour conjugal, selon le projet de Dieu,

3)         Poser immédiatement les conditions permettant de se situer dans la perspective du but. Les n° 10, 21 et 25 d’Humanae vitae indiquent les différentes dimensions de la croissance qui doit ainsi se réaliser : maîtrise de soi grâce à la vertu de chasteté conjugale, dialogue respectueux et accueillant entre les époux, connaissance de soi, y compris grâce à une information correcte sur les méthodes naturelles de diagnostic de la fertilité, conditions spirituelles de confiance en Dieu (prière, sacrements).

 

Demeurer

 

Demeurer

Mgr Henryk Hoser nous indique l'importance de la fidélité, de la durée de la promesse que nous faisons dans la vie.

En somme nous voici ouvert à la réflexion autour du terme "demeurer", trouvé fréquemment dans les psaumes, dans Saint Jean,..

 

Psaume 23, 6

Oui, grâce et bonheur me pressent tous les jours de ma vie ; ma demeure est la maison de Yahve en la longueur des jours.

Psaume 65[5]

Heureux ton élu, ton familier, il demeure en tes parvis. Rassasions-nous des biens de ta maison, des choses saintes de ton Temple.

Psaume 84[2]

Que tes demeures sont désirables, Yahve Sabaot !

Psaume 87

[6] Yahve inscrit au registre les peuples : "Un tel y est né",

[7] et les princes, comme les enfants. Tous font en toi leur demeure.

Psaume 101

[6] J'ai les yeux sur les fidèles du pays, qu'ils demeurent avec moi ; celui qui marche dans la voie des parfaits sera mon servant.

[7] Point de demeure en ma maison pour le faiseur de tromperie ; le diseur de mensonges ne tient pas devant mes yeux.

Jean 6

[27] Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l'homme, car c'est lui que le Père, Dieu, a marqué de son sceau."

[56] Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.

 

etc..

 

Demeurer évoque un état stable de présence mutuel, de présence "en présence" de Dieu.

Il peut-être intéressant de voir en quoi la continence périodique ou plus longue est présence à l'autre. Au lieu d'un "acte sexuel" le couple vit une présence mutuelle dans son intimité; les conjoints demeurent ensemble. L'agir fait place à une présence mutuelle, corps et esprit.

 

Loi de Gradualité

Patrick et Françoise Viot

 

Suite à 2 enseignements d’une heure sur la fécondité et ses divers aspects, (MAO, contraception, PMA, NaproT )  avec  la présentation de la proposition de l’Eglise, pouvant être perçue comme « trop exigeante », la conclusion ouvre sur la notion de cheminement, du besoin d’être sauvé, de l’aide du  Christ et de sa miséricorde, ceci pour éviter 2 dangers :  soit  je peux m’en sortir seul  avec le sentiment de culpabilité si je n’y parviens pas, soit la frilosité , je n’en suis pas capable et je démissionne.

Une pédagogie visuelle de la loi de gradualité

A l’aide de diapositives, (geyser en attente, jaillissement du geyser, chemin de montagne,  tension vers le sommet), la nécessité du chemin vers un objectif

avec ses difficultés est suggérée : on peut trébucher, petits pas nécessaires,  pause parfois,

ce qui peut vouloir signifier aussi :

·         désir du bien,

·         conversions successives,

·         choix justes,(2 images du champignons, un bon et un venimeux ),

·         formation de la conscience, pas à pas justes.

 

Ce qui est juste et ce qui ne l'est pas peuvent se confondrent à premières vue, comme deux champignons

 

 

 

Illustration de la loi de gradualité par le jeu de la marelle

Le jeu de la marelle est présenté pour illustrer la loi de gradualité. Qui dit jeu dit règles. Les divers éléments peuvent susciter une réflexion : départ  à cloche-pied  (significations à développer ?), aide de la mère pour l’enfant, ‘miséricorde de Dieu qui nous relève), caillou blanc de l’Apocalypse, un  saut l’un après l’autre en direction du ciel mais que représente le ciel ?  les MAO ?  la sainteté ? Ce à quoi nous sommes appelés et attendus.

 

 

 

Ce chemin implique la personne corporellement

Le Père Hoser fait remarquer que le chemin implique la personne corporellement. Le corps participe à la démarche il n’est pas étouffé mais libéré (exemple de la montagne).  L e moniteur doit suivre le corps dans son enseignement ainsi que le suivi du vécu de la sexualité.

 

« Chacun fait ce qui lui plait »

Nous réfléchissons à cette affirmation fréquente des jeunes et des moins jeunes, avec pour exemple la contraception

 

L'autonomie

L’autonomie est une bonne chose : si je ne suis pas autonome dans ma décision, si la décision est imposée, je ne suis pas libre.

Mais cette autonomie, nécessaire pour que le choix soit libre, est loin d'être suffisante !

Il faut aussi

·         prendre en compte mes devoirs

·         et la liberté, c'est de choisir ce bien auquel j'aspire au fond de moi

Une première limite à l'autonomie est fixée par les conséquences de l'acte

·         conséquences pour la personne ?

·         pour son entourage ? 

·         pour son bonheur ?

·         pour sa croissance ?

 

Tout ce qui touche au corps laisse une race indélébile.

Conditionnement

Il est utile de reconnaître nos conditionnements et notre ignorance partiel : ces deux facteurs rendent nos choix difficiles.

Il est nécessaire de faire l’apprentissage de la liberté :

·         Repérer nos conditionnements

·         Former notre jugement

Conformisme

La liberté est freinée par le conformisme

Une bonne connaissance et l'exercice des vertus sont nécessaires pour que la personne devienne libre

Nécessité de la connaissance pour exercer un choix, affiner sa conscience

Nécessité de l’apprentissage par les vertus et l’éducation

La liberté est la capacité d’exercer un choix

Liberté = choisir le bien

Savoir différer l’accomplissement d’un désir

Est-ce ajusté à ma nature d’homme, corps et esprit

Une des grilles d'analyse de l'agir

3 critères :

·         intention bonne

·         acte bon

·         résultat bon

Comment fonder la compréhension de celui qui nous dit : je fais ce que je veux

Garder la certitude que Dieu a placé en lui l'attrait pour le bien, le beau et le vrai

Il est sans doute important de garder la certitude que notre interlocuteur a en lui l'attrait du bien que Dieu a  mis en tout homme.

Mais, il peut être nécessaire de l'accompagner afin qu'il découvre ce que ce bien signifie dans sa vie. Par exemple, en ce qui concerne la régulation des naissances, ce n'est qu'en réfléchissant profondément qu'il apparaît que dans la vie amour et transmission de la vie sont tellement interdépendant que rompre ce lien par la contraception porte un coup fatal à une loi fondamentale de la vie.

Il est nécessaire de guider notre interlocuteur pour qu'il découvre, éclairé éventuellement par nous, sur le bien auquel il aspire.

Nouvelle éthique mondiale et enseignement du pape Benoît XVI

Dans cette phase de notre travail, nous lisons successivement le document de Margaret Peeters présentant la "nouvelle éthique mondiale" et quelques passages de l'encyclique L'Amour dans la vérité de Benoît XVI.

La nouvelle éthique mondiale

 

 

Commentaire du document de Marguerite Peeters : La nouvelle

éthique mondiale : dés pour l’Église

M a r g u e r i t e A . P e e t e r s

 

 

RÉSUMÉ

La nouvelle éthique : elle est dans le monde entier, même si elle ne prend pas la même forme partout.

Nouveau paradigme = nouvel angle d’attaque des problématiques.

Il y a des valeurs, mais des valeurs nouvelles. C’est une révolution culturelle.

Ce nouvel ordre mondial gouverne déjà et personne ne s’en est rendu compte, il n’y a pas eu de sang versé. Nombre de chrétiens le confondent avec la doctrine sociale de l’Église.

Cette nouvelle culture n’est pas le mal, mais c’est un temps donné. Elle n’est pas que négative car elle détruit aussi des maux. C’est à nous de discerner l’action de l’Esprit.

 

DÉVELOPPEMENT

Ce n’est pas qu’un concept, ce sont des centaines. Ce sont de bons concepts mais viciés. Les mots ne sont pas inventés, ils existent déjà, mais leur sens est particulier. Ce sont des concepts vides.

Exemples :

-         Le droit de choisir : on ne doit jamais imposer que le choix soit précis (il doit être flou), il ne faut pas faire d’engagement dans la durée (le lendemain on peut changer).

-         Bonheur -> qualité de vie : on fait mesurer la qualité de vie alors que le bonheur n’est pas mesurable.

Une méthode d’action par exemple : poser des actes irréversibles (il faudra des luttes de décennies pour revenir en arrière).

Holistique : tout est en tout et inversement, tout est interdépendant.

L’universel présuppose une nature humaine, le mondial s’étend simplement à tous.

Exemple du protocole de Maputo signé par l’Afrique, ficelés depuis 2 ans par cette nouvelle éthique.

Cette nouvelle éthique ne vient pas des gouvernements, mais de groupes de pression poursuivant des intérêts particuliers.

Immanence : je me reçois de moi-même. J’existe par moi-même.

 

L’amour dans la vérité

 

Commentaire de quelques passages de la lettre encyclique de Benoît XVI

 

§ 43

Benoît ne s’oppose pas à la nouvelle éthique mondiale. L’astuce utilisée par Benoît XVI est d’associer un devoir à chaque droit.

 

§ 44

À propos de la problématique de la vie : montrer le positif de la vie, par exemple que les naissances sont bénéfiques pour l’économie. Le mal produit le mal, comme le bien produit le bien.

 

§ 45

Une éthique amie de la personne, dont les critères respectent les deux piliers : homme image de Dieu, et loi naturelle. Il ne faut pas que le bien existe à côté du mal, mais que tout devienne bien.

 

§ 51

Une bonne écologie humaine débouche sur une bonne écologie de l’environnement. Il y a contradiction si on demande le respect de l’environnement si on n’apprend pas à l’homme à se respecter lui-même.

 

Rappel sur la doctrine sociale de l’Église

4 valeurs pour la réflexion :

-         Amour et Vérité

-         Justice et Liberté

Ces 4 valeurs sont à articuler et hiérarchiser

 

5 principes pour l'action :

autour du principe central de la dignité de la personne humaine :

-         Subsidiarité

-         Destination universelle des biens

-         Bien commun

-         Solidarité

-         Participation

Ces 5 principes sont à articuler et hiérarchiser

Comme on a comparé la notion de bonheur avec la notion de qualité de vie, on peut comparer la PFN avec la contraception : cette dernière est efficace, elle marche, elle donne du plaisir, mais elle n’est pas le bonheur intégral proposé par les méthodes naturelles.

 

Annexes

Jean Vanier   Le goût du bonheur  Au fondement de la morale avec Aristote

 

1 Une morale du désir

Aristote a cherché ce qui fait qu’un être humain est achevé, accompli, pleinement épanoui et a réfléchit à la vie ensemble.

Au fondement de la morale aristotélicienne : chaque être humain agit en vue d’un bien ; « le bien est ce vers quoi les choses tendent » (tension de la plante vers le soleil, tension vers sa croissance et sa plénitude par ses fleurs et par ses fruits). Cette tension, cet élan s’appelle le désir. D’où une morale du désir.

Entrer dans une démarche morale suppose qu’on se mette profondément à l’écoute de ce qui nous attire.

Aristote nous invite à scruter en nous même ce qui nous attire, à discerner le superficiel du plus profond, à faire le tri et la lumière sur ce qui nous habite au plus intime.

Le désir du bonheur est la clef de voûte de tout comportement humain, la finalité des finalités.

 

Que disent les hommes du bonheur ? Dans quelle direction le cherchent-ils ? Plaisirs ? Richesses ? Honneurs ?

Mais en fait le bonheur est quelque chose de profondément intime à nous même, qu’on ne peut ravir comme un objet. C’est une réalité qui se suffit à elle-même car elle est la fin la plus haute de nos désirs.

Pour Aristote il y a 3 mots pour la morale du bonheur : logos, activité et vertu. « le bonheur est une activité du logos selon la vertu »

           - le logos : c’est la raison, l’intelligence, mais aussi le reflet de la lumière de chaque être qui provient de ce qu’il est, mais aussi de son origine, et du but vers lequel il tend. Le logos est une lumière qui permet de contempler, comprendre, raisonner, ordonner, nommer, commander..

Le bonheur est une activité selon le logos= une activité dans l’homme qui est la plus belle, jaillissant de la lumière qui est en lui

           - la vertu : c’est la capacité de l’être humain de bien agir, de bien penser ou de bien produire une œuvre. Elle implique l’excellence, + une structure intérieure qui permet d’agir correctement, respecter le droit des autres, être maître de soi, parler en vérité, être intègre et honnête.

La vertu demande à être exercée afin que l’homme puisse agir humainement avec une certaine excellence, joie et facilité.

            - l’activité : Selon Aristote, le bonheur n’est pas un état, mais une activité vitale procédant de l’intérieur de l’être humain.  Ce n’est pas le lot de quelqu’un qui jouit paisiblement et confortablement de ses biens, qui est heureux avec sa famille, son travail, son succès, ses richesses, et les honneurs, ou qui est satisfait de lui-même. Le bonheur est une activité pleinement jouissante d’un être qui est, tout entier, avec son intelligence et toute sa personne, orientée vers plus noble et plus grand que lui. Mais cette vie qui est une activité implique au préalable un véritable travail sur soi, des études, une discipline.

Le bonheur ne se situe pas dans la capacité d’agir mais dans une expérience de vie plénière qui apporte une joie immense.. Celle-ci n’est pas seulement la joie d’atteindre l’objet de ses désirs, mais la joie de se sentir vivre et exister à travers l’activité. Le génie d’Aristote est d’avoir saisi la joie de vivre liée à la conscience de l’activité.

Dans sa réalité, l’homme est un corps et le bonheur n’est pas dans cette séparation avec le corps, mais il implique une intégration de son corps et de ses fragilités (Aristote se sépare là de son maître et ami Platon pour qui l’âme cherche à se séparer du corps pour rejoindre l’idée du bien)

Le bonheur, s’il est dans une activité merveilleuse, est aussi le fruit de toute une vie :

« Le bonheur est dans l’activité la meilleure se réalisant dans une vie complète ». l’homme a donc du temps pour apprendre. Aristote accorde une importance à la vie dans la durée (bios en grec), différent de zoé qui est ce qui donne vie, ce qui rend vivant;  les 2 sont important)

Pour Aristote : « le bonheur à la fois s’acquiert par l’enseignement, l’habitude, mais aussi il est raisonnable de penser que le bonheur est un don divin ». Pour lui donc, le bonheur est dans l’activité parfaite, le malheur dans l’activité mauvaise. Pour vivre une activité heureuse et épanouissante, il faut avoir fait des choix clairs pour orienter sa vie dans une direction précise qui est de devenir pleinement humain

Pour forger sa morale, Aristote se met aussi à l’école de l’opinion de tous et notamment des sages, et accepte de se contenter du vraisemblable : sa morale est profondément humaine car il se met humblement à l’école de l’humain, interrogeant les hommes de son temps, des temps passés, les plus sages qui ont le mieux réalisés leur humanité.

2. le plaisir et l’amitié, saveurs de la vie

Le plaisir

Aristote donne sa juste place au plaisir dans la recherche du bonheur

- le bonheur ne va pas sans le plaisir : les choses faites sans plaisir n’ont pas toute leur valeur et ne sont pas achevées, n’ont pas atteint leur plénitude. Donc pas de plénitude morale sans délectation. Bonheur et plaisir sont intimement liés. Le plaisir touche directement la qualité de l’activité, de cette activité vitale qui est le cœur du bonheur.

Pour Aristote « le plaisir est un achèvement de l’activité, il la couronne et la rend plus parfaite » ; « l’activité la plus parfaite est celle qui est la plus plaisante »et donc le plaisir naît ou jaillit de la perfection de l’activité. Il en est comme l’épanouissement, la dilatation, le rayonnement. Pas besoin d’ajouter un piment supplémentaire à l’activité, elle se suffit à elle-même (comme au théâtre quand on a pas besoin de manger des cacahuètes)

A chaque activité correspond un plaisir maximal lié à la perfection de l’acte.

Aristote hiérarchise les plaisir en fonction de l’objet poursuivi : plus celui-ci est noble, plus le plaisir est grand (faire exister la justice procure plus de plaisir et de joie que de savourer une douceur)

La morale d’Aristote n’est pas seulement une morale du désir, mais une morale qui intègre le plaisir. L’homme, être de désir, est donc orienté ou fait pour le plaisir, et le plaisir maximal.

Le but de la morale d’Aristote est d’aider l’être humain à choisir l’activité qui va lui procurer le plus grand plaisir ou la joie la plus grande et donc à être le plus heureux possible en se séparant des activités qui lui procure des plaisirs plus superficiels, plus temporaires et qui l’empêche de cheminer vers les activités et les plaisirs meilleurs.

Mais ce n’est pas simple car parfois les plaisirs plus bas, plus immédiats peuvent envahir le champ de conscience d’une personne au point de l’empêcher de s’orienter vers des désirs plus nobles, plus grands, plus extatiques. Le bonheur se conquiert aussi au prix de ces luttes.

Le plaisir augmente la bonté de l’acte et ravive le désir, mais il n’est pas la fin, qui est l’acte lui-même, mais il est donné quand la fin est atteinte avec plénitude. Il est donné gratuitement. Des qu’on veut le saisir pour lui seul ou lui mettre la main dessus, il s’évanouie ou nous enchaîne (dans l’amour aussi : à force de rechercher le plaisir sans amour vrai de la personne, on se lasse même du plaisir et on éprouve le besoin de changer de partenaire. En aimant le plaisir sans aimer la personne, c’est le plaisir lui-même qui s’évanouit)

Différence avec Epicure qui nomme plaisir le repos qui suit l’épanouissement du désir. Pour Aristote, le plaisir se situe dans l’activité.(p.79)

Pour Aristote, il existe aussi des plaisirs « curatifs » : l’homme utilise le plaisir comme détente, comme remède au stress. Telle une bouffée d’air, le plaisir marque une respiration dans une vie mangée par les tensions et les soucis. L’être humain a besoin de pauses.

Au total, Aristote nous éclaire. Aujourd’hui on veut l’extase, l’épanouissement, souvent le plaisir sans l’objet qui convient à notre humanité. Aristote nous aide à réhabiliter le désir et le plaisir. On ne peut pas couper le plaisir de son fondement, l’activité vitale, qui suppose une convenance entre le sujet et l’objet.

L’amitié

C’est l’autre pole de la morale profondément humaine proposée par Aristote

L’amitié est à la fois ce qu’il y a de plus nécessaire  pour vivre et ce qu’il y a de plus grand en l’homme. « L’ami est un autre soi même ». Avec l’amitié s’ouvre une autre dimension qui apporte un nouvel élan au bonheur.

Au commencement de l’amitié il y a la bienveillance : j’ai vu l’excellence de l’autre et je lui souhaite du bien. Puis pour devenir amitié, une bienveillance doit être réciproque et déclarée.

3 formes d’amitié : celle centrée sur le bien de l’autre (qui mérite pleinement le nom d’amitié), celle fondée sur l’agréable, celle fondée sur l’utile.

Dans l’amitié, il ne suffit pas de demeurer avec l’autre et trouver sa joie en lui. L’amitié est une communion ouverte sur autre chose qu’elle-même. C’est être ensemble tendu vers la poursuite d’un même bien.

2 grandes orientations s’offrent aux amis : la poursuite de la justice dans la cité, et la recherche de la vérité

 

3 Le goût de la vérité

Aristote a fait de la recherche de la vérité l’axe de sa vie.

Il existe une conviction chez Aristote que la meilleure partie de nous même est du coté de l’esprit. . C’est lui, l’intelligence qui est à honorer en 1er et dans sa capacité la plus haute : saisir ou comprendre dans son être. Aristote tombe en admiration devant cette capacité que tout homme trouve en lui-même (intellectus en latin qui a donné intelligence signifie lire à l’intérieur)

Il faut pour cela se laisser pénétrer par l’esprit d’étonnement. Tout homme porte en lui cette vocation de chercheur de la vérité sur lui et sur le monde. C’est une des aspiration les plus profondes de notre esprit. Garder cette capacité d’admiration comme un enfant, cette capacité d’être saisi par les choses, par leur beauté. La pensée vraie commence par l’étonnement.

C’est le 1er éblouissement, en attendant l’émerveillement plus profond au bout du chemin qu’Aristote appelle la contemplation. Mais avant d’en arriver là, il faut du temps.

La contemplation chez Aristote, ce n’est pas une expérience ou une rencontre de Dieu comme dans la mystique chrétienne.

                                                  Ce n’est pas non plus une vie ascétique pour procurer le vide ou pour toucher le vrai soi comme dans certaines religions orientales.                                 Elle s’apparente à la contemplation esthétique, où l’homme se repose dans un regard émerveillé sur la beauté à travers laquelle tressaille la beauté divine.

Pour Aristote, seuls ceux qui se donnent à la sagesse et en même temps vivent leur humanité avec des amis, dans la famille et la cité auront le bonheur le plus total

Le sage qui a entrevu Dieu à travers les choses visibles, est alors un homme pleinement accompli. Il voit les choses à partir de l’humilité née du fait qu’il se reconnaît soumis à la vérité, à sa recherche. En regardant vers Dieu, l’éternel, il se voit lui-même petit et fini, alors qu’il porte en lui un trésor : la capacité de le connaître.

 

4 Petites et grandes vertus

Pour Aristote, le philosophe, le sage est celui qui atteint le vrai bonheur humain. Mais s’il apparaît comme le plus divin des hommes, le sage reste un homme soumis à la fatigue, à la maladie, à la mort. Il a besoin d’une famille, d’amis pour s’entraîner avec lui à la contemplation.

Le sage a du aussi travailler en lui tout ce qui compose son humanité, ses passions, sa propension à la colère, son sens du plaisir, sa relation aux autres.

Pour être accompli et heureux, il faut être maître de soi, avoir une structure intérieure ; cette structure ou cette stabilité intérieure proviennent de ce qu’Aristote appelle les vertus.

La vertu est cette disposition intérieure que nous acquérons par l’exercice et des habitudes qui permettent de régler nos désirs ou leurs opposés (nos peurs), parce qu’ils se sont laissés pénétrés par le logos

Sont passés en revue : courage et tempérance ; libéralité et magnificence ; douceur, amabilité, véracité et sens de la plaisanterie ; et la magnanimité.

L’homme qui a intégré toutes ces vertus : courage, tempérance, amabilité, générosité etc… est au sommet du bonheur moral c'est-à-dire du bonheur tout court. Son humanité est vraiment accomplie et rayonnante. Aristote appelle magnanimité cet épanouissement de l’homme qui a intégré toutes les vertus comme dispositions intimes quasi naturelles. (Description de l’homme magnanime par Aristote p.184)

Mais Aristote considère en dernier, après la magnanimité la vertu de justice qui n’implique pas seulement notre propre perfection, ou propre accomplissement, mais la manière dont nous allons vivre et œuvrer pour les autres dans la cité ;

« la justice est la plus excellente des vertus, la vertu parfaite, car celui qui la possède peut l’exercer en vue d’autrui et non seulement de lui-même »

Cette vertu structure la vie dans la cité

Magnanimité et justice sont comme un sommet au plan moral, comme la sagesse l’est au plan intellectuel.

Tous ne peuvent être sages et magnanimes, mais tous peuvent prendre conscience que la nature humaine se réalise quand on chemine vers ces vertus les plus nobles, et tous peuvent y avoir part d’une certaine façon.

Chercher à connaître Dieu avec la plus grande certitude et chercher à faire de grande choses dans la cité, chacun selon sa mesure, voila le bonheur

 

5 Le temps de la croissance

Pour Aristote, la morale est une science pratique. Il s’agit d’aider les gens à grandir en humanité en devenant bons, sages, justes, et pour tout dire, heureux.

L’éthique n’est pas seulement à apprendre mais à vivre.

Pour devenir bon, sage, juste, il n’y a pas d’autres moyens que de s’exercer à l’être en réglant quotidiennement nos désirs spontanés par le logos. Un acte tempérant crée peu à peu la vertu de tempérance.

Devenir un homme accompli et mur demande de bonnes disposition, une bonne éducation, une option claire en faveur de la vie bonne et du vrai bonheur, et le désir de cheminer dans ce sens. Cela implique un vrai travail sur soi, des efforts, des luttes pour voir clair en soi, orienter les passions vers le but le meilleur.

Devenir homme prend du temps.

1)        le chemin de l’acquisition de la vertu

 - « les hommes ont naturellement de bonnes dispositions et une capacité de comprendre et de juger » ; « il est naturel d’acquérir les vertus et nous parvenons à leur plein épanouissement par habitude ». Donc nous sommes aidés par la nature.

Il s’agit pour l’homme d’ouvrir la partie désirante en lui (désir qui naissent spontanément par rapport à la nourriture, boisson, relations sexuelles) au logos, afin qu’elle soit comme imprégnée d’intelligence.

 - importance de l’éducation : « il faut dans l’enfance avoir été amené à trouver joie et peines là où il convient : c’est cela la véritable éducation »

 - il faut accomplir tout un travail de discernement concernant les plaisir et nos tendances. Il faut apprendre à se connaître et se méfier du désir qui nous pousse vers l’un des extrêmes. (exemple : quand on sait que notre tendance est de trop parler de soi, être vantard, il faut retenir sa langue en évitant de se mettre en avant, pour parler quand il faut, à qui il faut, de la manière dont il faut)

 - des actes vertueux à la vertu : C’est lorsque les passions commencent à être soumises à la raison, imprégnées et dirigée par elle que l’homme devient vertueux. Sa vie prend une direction, il sait où il va et cesse d’être ballotté par les passions et les désirs différents qui le dispersent et l’entraîne vers des actes injustes. Alors il construit son unité intérieure mais cela prend du temps. Petit à petit, l’acte juste et vrai deviendra facile et source de plaisir et on pourra alors être sur qu’il procède de la vertu accomplie et parfaite. Aristote n’élimine pas les désirs mais pour lui il s’agit de désirer les choses qu’il faut, quand il faut, comme il faut. La partie désirante est comme l’énergie vitale qu’il faut orienter. Cette orientation est l’œuvre de la raison et tout cela prend du temps.

 - savoir choisir : se réaliser et s’orienter vers le bonheur humain demande qu’on fasse des choix. «  L’élément décisif de la vertu est le choix délibéré ». il implique donc la liberté.

Désirer le bonheur n’est pas objet de choix, mais une tendance naturelle et spontanée.

Le choix intervient quand on veut activement être heureux, et qu’on se porte vers tel moyen qui, estime t-on va nous faire cheminer vers le bonheur.

L’être humain se construit à travers des choix qui structurent sa personnalité en faisant de lui un être humain complet (ou incomplet).

Pour Aristote, les esclaves n’ont pas le même espace de choix et de liberté que l’homme libre et ne peuvent pas choisir ce qui est le plus grand dans l’être humain, mais acquérir la vertu qui leur est propre. (Qui sont les esclaves de notre époques, ceux dont l’espace de liberté est amoindri ? les immigrants, les pauvres qui ne peuvent faire de vrais choix, mais aussi les cadres de certaines entreprises).

Pour cheminer vers le vrai bonheur humain, il s’agit d’être responsable de sa vie et d’agir en toute circonstances en fonction d’un choix libre : choisir la vérité au delà de tout mensonge et de toute illusion ; choisir la justice en tenant compte des autres ; choisir son bien ; ne pas agir uniquement en fonction de ses intérêts personnels et de sa gloire, ni refuser d’agir par peur ou par paresse. Choisir implique aussi des renoncements. C’est en choisissant qu’on trouve son identité.

Il faut prendre le temps de réfléchir, d’apprendre peut être la science morale, pour choisir le vrai bonheur humain. Ne pas se laisser influencer par les valeurs ambiantes, se laisser dévier par les plaisirs superficiels, ou par des maîtres qui donnent un enseignement loin de la vérité.

Il y a aussi la place pour des refus : Ne pas choisir est un choix

- la prudence : le choix implique qu’on y voit clair et qu’on soit capable de saisir dans la réalité concrète, le moyen le meilleur pour atteindre la fin recherchée. Cette capacité intellectuelle est nommée la prudence par Aristote. L’homme prudent sait prendre des décisions et  des risques pour atteindre la fin désirée. C’est une sorte de sagesse pratique de vie.(rien à voir avec une certaine inquiétude face à une décision). Ce jugement pratique précède le choix, car quand ou voit clair sur ce qu’il faut faire et comment on doit le faire, on est alors en mesure de faire le bon choix

 - la morale d’Aristote, une morale du désir et de la fin

Un homme est accompli s’il agit pour une fin qui est bonne. C’est toujours la fin, ou l’intention, qui rend un homme vertueux et heureux, ou l’opposé (obéïr à la loi écrite simplement pour impressionner l’entourage ou avoir le pouvoir ne peut être source du vrai bonheur).

« L’homme mauvais fait tout ce qu’il fait en vue de lui-même. Mais l’homme peut agir en vue du bien, et plus il est bon, plus il agit en vue du bien et en vue de son ami, sacrifiant ses intérêts personnels »

Aristote met la fin dans l’autre. La justice est une vertu pour l’autre. A travers ses actes pour les autres, il atteint sa propre perfection

 - la rectitude morale : l’homme parfaitement accompli est un homme honnête vrai et intègre. Et non un super orgueilleux centré  sur lui-même

 - retrouver la loi :

Nous désirons le bonheur mais il faut le rechercher et le choisir.

La 1ère loi est de réfléchir, mettre l’intelligence dans nos actions, ne pas se laisser déborder par nos passions, faire des choix pour atteindre le bonheur. C’est une loi d’abord intérieure.

Le chemin du bonheur est de se laisser conduire en toute chose par le logos, lumière intérieure en chacun. Il faut que cette lumière soit la vraie lumière, une conscience éclairée s’appuyant sur la loi universelle et naturelle. « Il y a des actes mauvais en soi qui vont à l’encontre de la loi universelle : l’homicide, le vol, l’adultère »

  2) la cité, lieu où les hommes peuvent s’accomplir

Il est plus noble d’agir pour qu’un grand nombre atteigne le bonheur que d’agir que pour soi même

Pour Aristote, la famille est une réalité vitale car les enfants sont citoyens de demain

La cité, nécessité des lois, différentes formes de gouvernement…….

 

Conclusion : Les lacunes et la valeur de la morale aristotélicienne

La morale d’Aristote est essentiellement philosophique. Depuis 2350 ans, le monde, la pensée et les hommes ont évolués

Si Jean Vanier devait élaborer une morale philosophique aujourd’hui, accessible à tout homme, il commencerait par 3 affirmations :

1)                : Toute personne humaine, quelques que soient ses limites, sa culture ou sa religion, est importante et précieuse et devrait être respectée.

2)                 Le pire des maux  est le mépris de l’autre, qui peut conduire à l’oppression et à la suppression de la vie humaine

3)                 Pour progresser vers la plénitude, inscrite dans son être, toute personne a besoin des autres aux différents moments de sa vie

Lacunes :

- Aristote recommande  de ne pas élever des enfants difformes et il accepte l’avortement pour l’embryon, pourvu qu’il se situe avant l’apparition de la vie végétative. Ce pour limiter la procréation (les grecs pensaient qu’un trop grand nombre de naissances pouvaient compromettre l’équilibre économique)

- Il établit une hiérarchie entre les être humains. Seuls les hommes libres, bien nés, sont capables du bonheur parfait. Les femmes et les esclaves peuvent connaître un certain bonheur, car ils sont capables d’une vie vertueuse à leur mesure, mais ils sont au service de la famille. 

- La morale d’Aristote s’adresse donc  à une élite : les ouvriers , les esclaves et les femmes n’avaient  pas le loisir ni la capacité de vivre les vertus les plus grandes. Cette morale s’adresse donc surtout aux hommes libres qui vivent dans une certaine aisance, qui ont du temps et la possibilité de faire des choix. Ceux qui ne peuvent faire de choix à cause de leur pauvreté ou leur état de vie  ne peuvent prendre part à un bonheur plénier (situation identique aujourd’hui où il y a tant d’inégalité…)

- Il tombe aussi dans un racisme et élitisme réel quand il cite Euripide : « il est normal que les grecs commandent aux barbares en présupposant que les barbares et les esclaves sont de la même nature »

- Cette vision figée des choses et de la hiérarchie entre les être vient de ce qu’Aristote place la valeur de l’homme dans sa seule capacité intellectuelle et rationnelle. Il ignore l’importance de la vie relationnelle, qui existe même avant l’éclosion de la raison. L’amitié entre 2 personnes inégales, exemple un riche et un pauvre, est considérée par Aristote que sous l’angle d’un échange presque mercantile. Pour lui le riche ou le magnanime sont heureux car ils peuvent donner. Recevoir implique un manque d’autonomie, une infériorité. La vertu de l’homme est de commander, celle de la femme d’obéir.

- Aristote ne refuse pas l’affectivité, mais ne considère pas le cœur comme source de la personne et de la relation. Cette absence de la primauté du cœur l’empêche  de voir l’évolution de l’humanité comme une croissance vers une justice plus grande, plus universelle, pour chaque être humain.

Pour un grec le temps est cyclique et ne peut contenir la notion de progrès. La bonté et le souci de la justice pour les faibles, les malades, les orphelins, et les pauvres en général semblent absents. Il n’y a pas véritablement de compassion. Il ne pouvait concevoir que la relation avec des personnes faibles puisse aider un homme à devenir plus humain.

- Aristote demeure dans une vision statique et circulaire (il n’a pas la vision évolutive ou historique comme celle du peuple juif). Chacun doit connaître et respecter la place où la nature l’a mis, et découvrir là son bonheur ; la femme et l’esclave participe au bien de l’homme qui contemple ou s’occupe de la cité ; éléments un peu analogue au système des castes en Inde), et malheur à celui qui bouscule cet ordre, il désorganise la cité. 

La morale d’Aristote est une morale d’ordre parce qu’elle est une morale de la nature. Il a confiance en la nature qui inscrit la loi au cœur des choses et des êtres. La semence d’une tomate est ordonnée à la production de la tomate, c’est la loi inscrite dans la semence.

Aristote cherche dans les mêmes termes la « loi naturelle » de l’homme, ce vers quoi ou à quel acte, sa nature l’ordonne afin qu’il le choisisse librement.

La pensée moderne a refusé absolument cette notion de loi naturelle, surtout dans le domaine moral. Elle soutient que la loi naturelle est la loi du plus fort, et oppose ainsi nature et culture ou nature et liberté. L’homme se situe du coté de la culture et de la liberté, il est hors de la nature et de ses lois. Ce durcissement des oppositions nature/culture, nature/liberté empêche de comprendre que l’homme est aussi sa nature, que quelque chose soit inscrit dans son être : le mouvement vers une plénitude.

La notion de nature chez Aristote conduit l’homme a une certaine humilité. L’homme a reçu sa nature, il ne l’a pas crée lui même. Il s’agit de se mettre à l’écoute de cette nature pour accéder à la plénitude

Mais en donnant une priorité à l’ordre, Aristote n’a pas pu accorder une valeur radicale à chaque personne humaine(c’est le message de Jésus dans les évangiles qui accorde cette valeur absolue à toute personne, aux riches comme aux pauvres, aux juifs comme aux grecs)

Donc la morale aristotélicienne a ses limites, mais en même temps elle pose les principes essentiels. Elle incite chaque personne à utiliser son intelligence pour réfléchir sur ce qu’elle est et ce qu’elle peut devenir, à ne pas se laisser guider par des illusions, des rêves ou des sophismes (ce que tout le monde fait et dit), à chercher la vérité sur l’être humain.

La réflexion morale est essentielle. Elle incite les être humain à devenir plus conscient  d’eux même et de leur motivation fondamentale, et à se poser la question : « que veux tu pour ta vie ? », « que cherches-tu ? »Pour ensuite s’orienter avec plus de vérité vers le bien qu’il est capable de choisir et vers le bonheur qu’il est capable d’atteindre.

C’est une morale réaliste, qui jaillit de l’humain et retourne à l’humain. Il sait que la plupart des hommes se laissent conduire par leurs passions, et en même temps il reconnaît la grandeur de l’homme, spécifiquement différents des animaux, et sa capacité d’orienter sa vie dans la bonne direction qui conduit au bonheur

Elle ne s’appuie donc pas sur une théorie toute faite, mais sur le désir en chaque être humain d’être heureux.

Livret "Revisiter l’intimité conjugale"

Titre et sous titre du document :

"Revisiter l’intimité conjugale

« qui nous fera voir le bonheur ? » ps 4

 

 

I – Historique

II Choisir la planification familiale naturelle  

A la source de notre choix, notre attrait pour le bien

La fertilité fait partie de nous-même, elle est "constitutive de la personne humaine"

La transmission de la vie est une richesse, non un risque      

 

La relation sexuelle est un acte d'union et de procréation

 

Lien entre amour et vie dans la Création

 

La nature est bonne, Dieu ne s'est pas trompé en nous créant ainsi

 

 

III - L’intimité conjugale

La vie sexuelle au cœur de l'intimité conjugale

La vie sexuelle lieu de croissance en humanité

La sexualité du couple a besoin d’être évangélisée et sanctifiée.

Le mystère que Dieu a placé au cœur de la sexualité conjugale

 

IV - La continence

La planification naturelle des naissances est un choix exigeant

La continence invite à un changement de regard sur la sexualité

La continence périodique passe par un dialogue dans le couple

Des périodes de sentiment de frustration surviennent parfois

L'amour de don

Notre réaction face à notre faiblesse

 

V - Les bienfaits de la planification familiale naturelle

Un plus grand amour

Autonomie

Renouvellement du désir

Le don que Dieu  fait au couple

Sous le regard de Dieu

VI Conclusion 

 

 

I – Historique

II - Choisir la planification familiale naturelle

Définition

 «La régulation naturelle des naissances désigne les méthodes destinées à planifier ou à éviter les grossesses par l'observation des signes et des symptômes naturels qui indiquent les phases de fertilité et d'infertilité du cycle menstruel. Cette définition sous-entend que pour éviter une grossesse, il est nécessaire de s'abstenir de rapports sexuels durant la phase de fertilité du cycle menstruel.» Cette définition de la Planification familiale Naturelle, (PFN) donnée par l’OMS contient des éléments essentiels : l’observation des signes cliniques pour reconnaître la "fenêtre" de fertilité, et la continence périodique, comportement que le couple adopte pour sa vie sexuelle s'il choisit la planification familiale naturelle. Cette définition ne dit pas la différence essentielle avec les méthodes de contraception : la planification familiale naturelle permet au couple de planifier les naissances sans avoir à dissocier le lien entre amour et procréation, contenu dans la relation sexuelle.

Laetitia : Nous avons choisi les méthodes naturelles par obéissance à l’Eglise. Personnellement, je n’adhérais pas du tout à son principe, n’en voyant pas le sens. En particulier, je ne comprenais pas l’argument qui est le plus souvent avancé pour justifier ces méthodes et refuser la contraception : il ne faut pas séparer au cours de l’acte sexuel les dimensions de la communion entre les époux et de la procréation, de façon à rester « ouvert à la vie ». En effet, il me semblait qu’en choisissant d’avoir des relations sexuelles pendant les périodes infertiles de la femme, on séparait bien ces 2 dimensions. Cependant, j’ai décidé d’expérimenter cette méthode pour pouvoir me prononcer en connaissance de cause. (suite p.6)

A la source de notre choix, notre attrait pour le bien

Chacun d’entre nous, lorsqu’il fait un choix important, désire le faire au mieux ; nous mettons en mouvement notre attrait pour le bien. Nous nous demandons "ce qu’il serait bien de faire", ce qui serait "positif", pour nous même, pour notre conjoint, pour notre couple, pour nos enfants. Ce désir de faire le bon choix vient du fond de nous même.

Si nous sommes croyants, nous avons aussi le désir de répondre à ce que Dieu peut attendre de nous. Les décisions concernant notre couple et notre famille ne sont pas sans lien avec Dieu. Nous souhaitons alors répondre à l'appel à une vie "bien menée". Ce désir de répondre à l'appel de Dieu renforce notre attrait pour le bien, le beau et le vrai qui nous anime. Tout cela va guider notre réflexion sur la vie intime de notre  couple, notre  vie sexuelle, l'accueil d'un enfant, la méthode de régulation des naissances que nous allons choisir.

La fertilité fait partie de nous-même, elle est "constitutive de la personne humaine"

La fertilité fait partie de nous-même. Si nous la perdons, nous avons l'impression d'être amputé. La fertilité n'est pas qu'une affaire de biologie ou de médecine : elle est une fonction du couple, de l'homme et de la femme. C'est comme une force que nous avons : nous pouvons transmettre la vie! Les couples qui choisissent la planification familiale naturelle considèrent bien souvent la fertilité comme une fonction importante du corps humain, qu’il serait dommage d’écarter. Ils ne souhaitent pas modifier leur corps ou le corps de l’autre, ni son fonctionnement. Ces couples considèrent la fertilité comme constitutive de la personne, et non comme une fonction dont il faudrait  se protéger.

Laure : « Mon mari (c’est-à-dire son corps, sa physiologie, son caractère, ses qualités, ses défauts, son histoire, son intelligence…bref, tout ce qui le constitue) n’est pas une menace pour moi. Je n’ai pas besoin de m’en protéger (par un préservatif ou un spermicide). Je ne l’aime pas par petits bouts, en faisant le tri de ce qui me plait ou en éliminant ce qui me dérange : il est une personne humaine, donc non morcelable. De plus, il n’est pas moi, et c’est justement sa différence que je recherche ; autrement dit, j’accepte que face à ma fertilité cyclique, mon mari ait une fertilité continue et j’en assume les conséquences sans les nier. »

La transmission de la vie est une richesse, non un risque

L’enfant est une richesse et non un risque. Adapter notre sexualité au rythme de notre fécondité, c'est poser un acte positif, plutôt qu'un acte contre la conception. Nous faisons en sorte d'accueillir nos enfants au moment où cela nous est possible. Nous le faisons avec réalisme, connaissant nos limites, mais aussi avec générosité sachant que la transmission de la vie se fait avec amour, et qu'il s'agit de transmettre, à notre tour, ce qui nous a été donné par nos parents. Si nous sommes croyants nous savons que c'est Dieu qui nous confie le soin de choisir le moment de la venue de nos enfants, auxquels Il donne la vie.

Jérôme et Cécile : « En tant que couple, l’apprentissage de la planification familiale naturelle nous a permis de rentrer dans une dimension plus grande du respect de l'autre et de son corps. Cette observation naturelle sans artifices ni tromperies chimiques donne une dimension plus grande à l'amour et permet de mieux s'accueillir et se respecter mutuellement, d'être à l'écoute de l'autre. Il permet en même temps de se sentir plus responsable de soi et de l'autre.

Nous avons utilisé les méthodes naturelles à la fois pour mieux nous connaître et aussi avec le désir d'avoir des enfants. Elles nous ont permis progressivement de prendre conscience et d'accepter nos difficultés à concevoir des enfants et nous ont accompagnés dans les différents examens que nous avons faits.

Aujourd'hui, nous ne les utilisons pas d'une façon suivie car nous avons besoin de prendre du recul face à nos difficultés de procréation.

Nous avons souvent parlé autour de nous à des amis, à la famille et au monde médical. Nous avons choisi notre gynécologue en fonction de son ouverture aux méthodes naturelles, car j'avais l'impression que certains examens qu'on me prescrivait ne seraient pas très révélateurs ou concluants vu le moment du cycle où ils étaient prescrits. »

 

La relation sexuelle est un acte d'union et de procréation

La vie quotidienne nous révèle que nous avons besoin d'amour, de sécurité et de fidélité pour nous épanouir. C'est vrai pour les enfants, mais c'est aussi vrai pour les adultes. A tous les âges de la vie nous avons besoin d'être respectés et aimés pour être heureux. La vie familiale est bien différente de la vie sociale : dans notre vie sociale un contrat nous suffit pour donner un cadre à nos relations. Ce contrat fixe les règles de bonne conduite entre l'acheteur et le vendeur. En famille nous avons besoin de beaucoup plus qu'un contrat: nous avons besoin d'un climat de confiance totale. C'est ce qui est exprimé par le mot alliance : l'homme et la femme font alliance lors du mariage, ils se donnent totalement et pour toujours. La vie humaine se développe harmonieusement dans l'alliance. De la même manière, accueillir un enfant dans un climat de sécurité et d'amour apparaît comme "le" bon contexte pour la transmission de la vie. Il est frappant de constater que la transmission de la vie humaine se fait dans l'acte par lequel nous nous exprimons notre amour, corps et esprit : la relation sexuelle. Ainsi, par sa nature, la relation sexuelle est union, alliance, et procréation, transmission de la vie. L'importance de ce lien entre amour et vie est une raison de choisir de ne pas séparer amour et vie activement par une contraception. C'est une raison pour choisir la planification familiale naturelle, qui veille à garder ces deux dimensions à chaque relation sexuelle.

Laurent et Nathalie : « Lorsque nous avons perdu notre deuxième enfant, Thomas, nous étions loin de l’Eglise, et son enseignement nous était inconnu… Mystérieusement, cet événement nous a fait découvrir un Dieu infiniment aimant et présent dans notre vie, et dans notre amour…Il devenait évident que nous devions nous marier. Pendant les 6 mois qui ont précédé ce mariage, nous n’avons pas eu d’union : Au début, bien sûr, parce que la douleur était trop forte, mais bien vite, nous avions  touché du doigt à quel point l’union sexuelle était inséparable de cette notion d’enfant possible. Et comme notre cœur était encore plein de ce petit Thomas, ce n’était pas le moment d’en accueillir un autre ! Notre expérience humaine donc, nous avait fait toucher du doigt la vérité que l’Eglise allait bientôt nous enseigner : Amour et Vie , union et procréation sont si intimement liés qu’on ne peut les dissocier sans en perdre le sens. »

 

 

Lien entre amour et vie dans la Création

Si nous sommes croyants, l'existence d'un lien constant entre amour et vie nous interpelle tout particulièrement. Dieu a placé lui-même ce lien entre union et procréation dans la relation sexuelle. L'Ancien Testament raconte comment Dieu, en même temps, fait alliance avec Abraham et lui promet une descendance. Dans toute l'histoire biblique, Dieu situe la transmission de la vie dans l'amour. La relation sexuelle reflète le lien entre amour et vie au cœur de la Création. La planification familiale naturelle nous permet d’avoir une authentique régulation des naissances, tout en respectant ce lien, voulu par Dieu, entre amour et transmission de la vie.

La relation sexuelle est un geste à part dans l’ensemble des gestes d’amour, elle est plus qu’un dialogue d’amour, elle est aussi un dialogue de fécondité. Une vie peut en naître. Dans sa vérité profonde, la relation sexuelle comporte, intimement unie au geste d’amour, la fertilité possible. Ce geste exprime l’unité du couple, la communion des personnes. Ils ne font alors plus « qu’une seule chair », ils sont à l’image de Dieu. L’enfant qui peut naître de l’union d’un homme et d’une femme prolongera l’amour du couple au-delà de lui-même, le fait entrer dans l’histoire.

La nature est bonne, Dieu ne s'est pas trompé en nous créant ainsi

Dans notre monde qui recherche une attitude plus écologique, une confiance dans la bonté de la création  se développe. Le sentiment de gratitude devant  sa beauté  grandit, ainsi que la conscience de la nécessité pour les hommes de la protéger. Il apparaît de plus en plus clair que tout ce qui est possible comme progrès technique n'est pas automatiquement "bon" pour la vie humaine. Un développement harmonieux, "durable" est recherché. Les hommes peuvent souffrir s’ils transgressent les règles  nécessaires au développement harmonieux de la vie. L'observation des lois de la biologie invite à mettre un frein au sentiment de toute puissance de l'homme sur le monde et sur lui même.

Comprendre l'importance du lien intime qui unit amour et vie invite au respect de ce lien au cœur même de la vie du couple. La planification familiale naturelle, en ne dissociant pas le lien entre union et procréation semble être une attitude écologique fondamentale, qui respecte intégralement la biologie de l’homme et de la femme, dans sa beauté.

Si l'on est croyant, on est confiant dans la bienveillance de Dieu, et cela renforce notre conviction en faveur de la planification familiale naturelle, sachant que Dieu ne s'est pas trompé en créant le monde tel qu'il est.

Le couple qui a choisi la planification familiale naturelle, n’a pas de doute quant à la bonté de la création, il reconnaît sa participation à cette création, œuvre de Dieu.

Laetitia suite : « Tout d’abord, j’ai vécu une période de véritable révolte : il me semblait qu’ « on » venait s’immiscer dans notre intimité pour casser toute spontanéité dans l’amour – quand on a envie, ce n’est jamais la bonne période du cycle – sous prétexte d’une éducation à la maîtrise de soi… comme si l’être humain était une créature bestiale et assoiffée de sexe !

Puis, peu à peu, j’ai pris conscience que le cycle de la femme n’est pas un phénomène accessoire mais quelque chose de constitutif de sa nature, tout comme le fait de manger ou dormir. Ce qui n’est plus une évidence dans notre société : ainsi, si on perçoit intuitivement le caractère malsain d’une pilule qui permettrait de ne plus dormir ou de ne plus manger, on n’est plus du tout choqué par la pilule contraceptive. Pourtant, on supprime de la même façon une des caractéristiques profondes de la nature humaine. Cela revient encore à se couper un pied ou une main ! Et cette caractéristique profonde, c’est la capacité à avoir des enfants. Si on l’ampute, de façon transitoire ou définitive, on enlève de notre « définition » d’être humain la procréation. Vous direz : « et alors ? ». Cet aspect de la nature humaine, aussi fondamental soit-il, n’est pas toujours désiré… Certes, mais il est en revanche une dimension de l’homme que chacun recherche, c’est l’amour. Et l’amour qui exclut absolument l’ouverture aux autres (par exemple, deux personnes qui choisiraient de vivre sur une île déserte toute leur vie) s’étiole. Et la forme première de l’ouverture (jusque dans le ventre de la mère) à l’autre (tellement étranger qu’on ne sait rien de lui), c’est l’enfant. » (suite p.13)

 

 

III - L’intimité conjugale

Nous partageons au sein du couple et de la famille, notre vie corporelle et spirituelle. Nous avons une proximité et une histoire commune. Nous y partageons notre vie. C'est notre intimité. Vivre une belle intimité conjugale est une aspiration profonde du couple ; vivre une communion non seulement des corps, mais aussi des cœurs et des esprits. Nous aspirons à un amour en plénitude : un amour qui conjugue désir, amitié et don de soi à l'autre. Cette intimité si elle se vit dans un climat de respect, de bienveillance et de fidélité, est le cadre de vie qui permet la sérénité et le développement de chacun. Notre intimité s’épanouit progressivement au fur et à mesure que grandit la connaissance mutuelle, la tendresse, le dialogue, le don de soi et l’accueil de l’autre. Dans la vie du couple, tous les actes de délicatesse, d’attention à l’autre, de partage nourrissent l’intimité et la croissance en amour du couple, ils ont des répercussions sur la vie sexuelle elle-même.

La vie sexuelle au cœur de l'intimité conjugale

La vie sexuelle est au cœur de l'intimité du couple. On parle aussi de dialogue charnel, car elle est un langage exprimant l'amour mutuel des conjoints. La relation sexuelle a une place particulière parmi les différentes manières de se dire son amour, parmi les langages de l’amour. En effet, l’homme et la femme dévoilent ce qu’ils ont de plus intime, de plus sacré. Ce dialogue est source de communion, s'il est vécu dans un climat de respect mutuel et de délicatesse.

Ce respect et cette délicatesse peuvent être gênés par des éléments ambivalents : gêne liée à une mauvaise acceptation de son corps ou de celui de l’autre ; ambivalence liée à la véhémence du désir qui laisse croire que la relation sexuelle aboutit facilement et rapidement à la communion des époux, voire à l’extase ; perturbation de notre compréhension de la relation amoureuse par un climat ambiant malsain, ou par ce qui a pu être regardé, écouté (pornographie, violences….).

Le seul lieu corporel digne de la relation sexuelle est le lieu de la transmission de la vie. La relation sexuelle s’enrichit d’autres gestes de tendresse empreints de délicatesse, respect et du dialogue des cœurs. Le couple qui ne souhaite pas concevoir, ne prévoit alors pas dans ses gestes  l’union génitale et ce qui pourrait y conduire.

 

La vie sexuelle lieu de croissance en humanité

Vécue dans l’amour, la relation sexuelle est le geste où le don total et l’accueil de l’autre sont possibles pleinement. Elle est source de plaisir et de joie, de dynamisme, nourriture du couple, lieu d'amitié profonde, de relation par excellence et d'attention réciproque. Et en même temps elle est lieu de fragilité, de non dits, de souffrances, de déceptions, de frustrations, d’égoïsme. Il y a en nous un désir de cheminer vers une belle et vraie relation d’amour au cœur de notre sexualité et un désir de cohérence entre la grandeur du sens de la relation sexuelle et la qualité de son vécu. Tout cela ne va pas sans efforts, sans ajustements, sans remises en question, mais c’est pour une plus grande joie et un plus grand amour au cœur de la sexualité. Un apprentissage est nécessaire pour dialoguer en couple. Cela est encore plus vrai lorsqu'il s'agit du dialogue charnel.

Le temps des fiançailles correspond à un temps de connaissance réciproque intellectuelle, psychologique,  affectif et spirituel, qui précède le don total et définitif, corps et esprit.

Les premières relations sexuelles et la qualité de l’ajustement réciproque qui s’y vivent marquent de façon prégnante la vie sexuelle et conjugale future du couple. Chez l’homme, la force de la pulsion sexuelle, la rapidité avec laquelle il peut parvenir au plaisir, constituent parfois une difficulté. Chez la femme, le besoin de confiance, d’écoute, de respect, le rythme plus lent de la montée du désir et de la capacité à s’ouvrir jusque dans l’union des corps peut freiner la communion conjugale. Un dialogue concret, sans demi mensonge, est nécessaire pour parvenir à cet ajustement réciproque.

Tout au long de la vie, le couple développe trois dimensions de son amour. La pulsion sexuelle de l’homme et de la femme devient richesse et invite à la rencontre des corps ; dans notre cheminement conjugal, il est nécessaire de se rendre maître de la part de désir de l’amour. Chacun des conjoints veille à ce que la relation sexuelle soit un temps d’écoute, de tendresse et de respect. L’amitié du couple grandit en esprit et se développe aussi dans l’intimité conjugale, l’un s’intéressant de plus en plus à l’autre, présent à lui à travers toute sa personne

Geneviève : « Nous avons utilisé la planification familiale naturelle depuis notre mariage. Je suis maintenant ménopausée, mon mari est atteint d'un cancer et  vit les derniers instants de sa vie. Si nous n'avions pas utilisé les méthodes naturelles, nous ne vivrions pas cette grâce qui nous est donnée d'apprécier chaque jour qui passe avec une telle intensité. C'est parce que nous sommes allés au plus profond de notre être à travers la gestion de notre fertilité que nous vivons ces moments difficiles avec tant de sérénité. Je ne peux pas le raconter…qui me croirait ?"

 

La sexualité du couple a besoin d’être évangélisée et sanctifiée.

On ne peut pas vivre en suivant le Christ, dans toute notre vie de couple, excepté pour ce qui se passe dans la chambre à coucher, qui serait laissé sans l'éclairage de l'amour annoncé par le Christ. La "conversion" de notre intimité conjugale permet d'espérer qu'elle se développe vers sa plénitude. Alors notre amour grandit et notre sexualité conjugale s'inscrit de manière adéquate à l'articulation entre amour et transmission de la vie. C’est ce à quoi nous sommes appelés, c’est le dessein de Dieu sur le couple.

Dans l’intimité du couple, se prennent les décisions importantes ; la conscience de chacun est sollicitée. Des valeurs qui nous tiennent à cœur sont mises en actes : respect ou non de l’autre, égoïsme ou don de soi, possession ou non de l’autre, recherche du plaisir pour soi ou recherche d’abord du bien de l’autre.

A la suite du Christ, le couple chrétien chemine vers son développement humain intégral : il évangélise son intimité,  développe dans tous les gestes concrets de sa vie conjugale cette capacité d’amour déposée en lui mais qui demande toujours à grandir.

Laurent et Nathalie (suite)

C’est ainsi qu’après notre mariage, nous avons commencé à vivre la PFN, pour préserver ce lien, comme un trésor…et nous découvrons de jour en jour, à travers ce chemin, une sexualité belle et naturelle… Intériorité et ouverture à l’Autre, respect de son corps et regard admiratif sur l’autre, complicité joyeuse. C’est un élan que nous aimerions aussi transmettre à nos enfants.(Nathalie)

Nous vivons l’alternance des périodes comme une respiration en couple : notre couple respire, au féminin, il devient respiration…, c’est la découverte paradoxale de la grandeur de l’ «abaissement », le passage du continu à l’alternatif (plus efficace) : ma fertilité permanente devient cyclique, elle s’adapte, elle épouse…(Laurent)

 

Le mystère que Dieu a placé au cœur de la sexualité conjugale

La création est bonne, « et Dieu vit que cela était très bon », est-il écrit dans la Genèse. La fertilité est bonne et belle, source d’émerveillement.

Le couple chrétien cherche à inscrire son amour dans le plan divin, il va donc choisir ce qui est bon pour la progression de son amour, pour l’épanouissement de l’autre dans leur vie conjugale. En choisissant la planification familiale naturelle, il respecte pleinement cette fertilité, il prend en considération le lien entre union et procréation, contenu dans la relation sexuelle. Il découvre, regarde et garde avec bienveillance le sens profond, "ontologique" (c'est-à-dire de par sa nature) de la relation sexuelle. Cette découverte lui donne une compréhension plus grande de la Création à laquelle il est invité à participer: Dieu donne la vie par amour, Dieu est le Dieu de l'alliance et de la vie, l'union charnelle des conjoints est le sommet de l'alliance du couple et de la transmission de la vie, Dieu est présent au cœur de la procréation humaine. Ce lien entre amour et procréation dans l’union charnelle reflète l’amour de Dieu. Le couple qui choisit la planification familiale naturelle ne souhaite pas flétrir ce reflet.

Le choix d’une méthode de régulation des naissances est éclairé d’un jour nouveau par une juste compréhension de la nature de la sexualité. Dieu a créé l’homme à son image en particulier en lui confiant ce lien entre amour et vie à transmettre. Il appartient au couple d’avancer sur le chemin de la ressemblance où Dieu laisse les hommes libres de s’engager. En Dieu, Amour et Don de la vie sont un seul et même acte : Dieu invite le couple à Lui ressembler dans la transmission de la vie. La continence est un geste à poser par le couple pour y arriver. C’est un chemin de découverte.

 

IV - La continence

La planification naturelle des naissances est un choix exigeant

Tel l'alpiniste qui part à l'assaut des montagnes ou le navigateur qui se lance sur les océans, le couple qui choisit de planifier ses naissances par les méthodes naturelles sait qu'il va devoir se dépasser pour réussir. Il   aura des moments de doute et de faiblesse.

 La conviction de la beauté et de l'importance de ce choix permettent d’envisager  les difficultés éventuelles  avec sérénité. La continence périodique est vécue grâce à un apprentissage du couple, qui  adapte sa vie sexuelle à son projet.

La continence invite à un changement de regard sur la sexualité

Au sens large, la continence est une disposition de celui qui maîtrise, qui contient ses désirs sensuels et sexuels. Dans le cas d’un couple, la continence se définit comme une aptitude à choisir de ne pas vivre de relations sexuelles pendant un temps donné. On parle de continence périodique lorsque le couple s’abstient de relation sexuelle dans la période fertile quand il ne souhaite pas concevoir.

La continence s’appuie sur la vertu de chasteté. La chasteté est une manière de vivre sa sexualité, dans le mariage comme dans le célibat. Elle consiste à accepter sa propre sexualité pour en faire un chemin de rencontre de l'autre, accueilli dans sa richesse et sa différence et reçu comme un don, sans le posséder ni l'asservir. Elle permet de vivre sa sexualité de manière humanisée et libérée.

Au plus profond de nous s'expriment notre corps et tout ce qui lui appartient : ses besoins, ses désirs, ses passions, celles des sens avant tout. Il est possible de faire en sorte que notre corps et nos sens trouvent la juste place qui leur revient dans notre être aux cotés de notre raison et de notre volonté. Cela s’acquiert progressivement. Alors, la maîtrise de soi, qui rend vraiment libre de se donner, grandit de plus en plus. Elle est indispensable pour que l'homme soit pleinement homme.

La continence périodique passe par un dialogue dans le couple

Il n’est pas spontané de parler de sexualité ou de régulation des naissances au sein du couple, soit à cause de la pudeur, soit parce que ces questions paraissent aller de soi. Notre sexualité est pourtant notre dialogue d'amour, charnel et spirituel. En dialoguant, au jour le jour, nous approfondissons notre amitié conjugale. Le partage des satisfactions et de la reconnaissance nourrit et enrichit la vie du couple.

Pour le couple qui utilise la planification familiale naturelle, la notation et l’interprétation des signes de fertilité sont l’occasion d’entraide et de connivence. Le dialogue se poursuit dans l’annonce des différentes périodes du cycle qui se succèdent et qui entraînent un comportement adéquat à chacune des phases. Le couple prend l’habitude de parler de ce sujet : désir ou absence de désir sexuel, désir ou absence de désir d’enfant. La continence fait apparaître un espace d’échange, composé de bienveillance, et d’attention mutuelle pour ne pas fragiliser l’autre pendant cette période. Vécue dans cet esprit, la continence fait grandir l’unité du couple.

La planification familiale naturelle favorise généralement le dialogue mais n’en garantit pas assurément la pérennité. Le couple doit constamment veiller à sa qualité. Le dialogue est en effet une des clefs de l’harmonie du couple, et le dialogue des cœurs prépare le dialogue des corps.

La continence périodique concerne uniquement les relations sexuelles et non les autres gestes de tendresse. De plus, les couples continuent à vivre leur intimité conjugale en excluant les gestes pouvant amener à la relation sexuelle. La continence n’est pas l’abstinence de toute expression de l’amour. L’affection peut se dire autrement. Le couple fait « une seule chair », même dans les moments où il n’a pas d’union sexuelle. Que ce soit dans la vie de tous les jours, ou plus particulièrement dans le lit conjugal, il y a un bien-être à demeurer ensemble, côte à côte, dans l’intimité. L’intimité en effet ne se réduit pas aux relations sexuelles. Ainsi, la continence est mise au service de l’homme et de la femme en développant l’échange  amoureux.

Bénédicte et Jean : « Cela a été fantastique pour moi de découvrir que je pouvais connaître par moi même, mois après mois, mes périodes de fertilité et d’infertilité, et plus encore que je pouvais compter sur l’amour de mon mari pour respecter ces rythmes. En effet, je ne croyais pas, de prime abord, qu’il serait capable de me respecter pendant les périodes fertiles et j’ai été très surprise d’observer le contraire. Ma confiance en lui s’est accrue, notre tendresse mutuelle aussi. L’espèce de lassitude à nous unir- de l’époque contraceptive- s’est envolée »  Bénédicte

« Passivement, je cheminais vers le respect, dans un acte de décision libre et volontaire, pendant cette période d’abstinence. Celle-ci m’avait d’abord semblé être plutôt une période de frustration, empêchant la spontanéité de nos rencontres. Or, découvrant peu à peu toute la richesse humaine et spirituelle de l’amour conjugal plongé dans le dialogue vrai, la transparence, la reconnaissance de l’autre dans tout ce qu’il est appelé à être, cette abstinence devint source de joie, de tendresse, de charité » Jean

 

Des périodes de sentiment de frustration surviennent parfois

Le couple qui utilise la planification familiale naturelle connaît des périodes où il ne peut pas laisser libre court à son désir sexuel. Cette absence de spontanéité peut sembler un obstacle. Dans la vie quotidienne, ce n’est pas si facile pour un couple d’être spontanément en phase au niveau des cœurs et des corps. Un certain temps de présence l’un à l’autre, de parole, de pardon parfois, est nécessaire.

Ce sentiment de frustration est dû à  une coexistence difficile entre la pulsion sexuelle, le désir de procréation et la nécessité de limiter les naissances. Cette privation va à l’encontre des désirs immédiats. La privation volontaire de relation sexuelle n’est pas nocive quand elle est un choix libre au service de l’amour. La pulsion ne pouvant pas être satisfaite au sein du couple, y a-t-il le risque de chercher satisfaction de manière déréglée ? La question ne peut pas être éludée. C’est à chacun d’oser voir en face sa vulnérabilité, sa faiblesse, ses limites. C’est une richesse que d’en prendre conscience car c’est l’occasion de grandir en humanité quitte à se faire aider tant sur le plan humain pour se pencher sur les zones d’ombre de son histoire psychologique que sur le plan spirituel, sans dissocier les deux et sans les confondre.

Surmonter cet obstacle de non spontanéité fortifie l’amour du couple, et permet de revisiter ensemble le sens des gestes et de la sexualité. Le couple réalise combien la vie sexuelle englobe bien plus que la relation sexuelle en elle-même et comprend toute la richesse d’être ensemble et de simples gestes de tendresse.

Sandra : « La continence nous a fait découvrir entre nous un espace où chacun est provoqué à d’autres gestes d’amour que la relation sexuelle. La particularité de cet espace est l’obligation à une infinie délicatesse, comparable à celle que nous avions lorsque nous nous sommes déclaré notre amour il y a 25 ans. Nous avions tellement peur de blesser l’autre, de ne pas être reçus. La limite de cet espace avec la relation sexuelle est très légère, comparable à un vol de papillons. Il nous faut cultiver notre tendresse pour l’autre et la respecter. »

 

L'amour de don

L’épanouissement passe par une attitude qui laisse suffisamment de place à l’autre, le souci de son développement, de son devenir en tant que personne : c’est l’amour de don. Il introduit le couple dans un mouvement d’accueil de l’autre et de don de soi. Le lien qui unit l’homme et la femme se fortifie et s’épanouit. Au fil des ans se construit l’unité du couple malgré les éventuelles difficultés.

La manière de vivre notre sexualité participe à l’épanouissement de l’amour. Choisir la planification familiale naturelle c’est choisir d’accueillir l’autre avec sa potentialité procréatrice, sans réserve, sans considérer sa fertilité comme un risque contre lequel il faudrait se protéger. Le couple garde son cœur ouvert à l'accueil de l'enfant dans la relation sexuelle. Il regarde avec générosité sa mission de transmettre la vie que Dieu donne.

Notre réaction face à notre faiblesse

Vivre la continence est difficile. Elle nous met parfois face à notre faiblesse. Celle-ci est constitutive de notre réalité humaine. Elle nous rejoint dans notre vie, l’expérience se charge de nous le rappeler. Vie et difficultés sont intimement liées. Si nous n’acceptons pas de le reconnaître et de vivre avec une certaine fragilité, nous prenons le risque de « rétrécir » notre vie, de l’amoindrir. En utilisant la planification familiale naturelle, le couple ne fait pas l’économie de la reconnaissance de sa propre faiblesse. En effet, s’il la nie, il est tenté de choisir une technique contraceptive qui ne le met plus face à ses limites ; ce qui le fragilisait est gommé. Le contraceptif évacue alors la peur d’avoir à maîtriser sa vie sexuelle et les questions face à l’accueil de l’enfant.

Face à la conscience que nous avons d’être faible, il est possible, soit de le nier au risque de se  laisser écraser par sa faiblesse, soit au contraire de prendre en compte cette réalité. La reconnaissance de notre faiblesse nous permet d'y faire face, de repartir, de poursuivre notre vie dans le sens que nous souhaitons lui donner. Si nous acceptons la situation générée par notre choix, avec courage et humilité, un chemin d’humanisation au service de notre amour s’ouvre devant nous. La continence périodique permet un déploiement plus grand de l’amour conjugal.

Le couple croyant demande à Dieu de lui donner l'intelligence et la force nécessaires pour vivre la continence périodique dans un esprit de joie et d'accueil de la vie quotidienne. La reconnaissance du besoin d’être aidé par Dieu pour le suivre jusque dans le concret de sa vie charnelle aide le couple à se mettre dans une attitude d’humilité et de dépendance vis-à-vis de Son Amour. Cette attitude d’humilité, d’abandon du désir de « toute puissance » aura de multiples répercussions positives pour chacun. Elle est nécessaire à une vie en plénitude. Les moments de doute ou de difficulté sont des occasions pour exprimer à Dieu combien c'est de Lui que nous attendons la force pour Le suivre, sur le chemin de la vie.

 

V - Les bienfaits de la planification familiale naturelle

Un plus grand amour

Le couple qui fait confiance à cette proposition verra son amour grandir en force et valeur. Ces bénéfices sur le dialogue et la tendresse ne sont pas spécifiques de la planification familiale naturelle. Cependant ils viennent conforter ce choix, comme les fruits viennent confirmer la qualité de l'arbre.

Autonomie

La planification familiale naturelle à l’heure actuelle est à contre courant. Elle rend le couple complètement indépendant des autres techniques et l’incite à fortifier ses motivations.

 La venue ou non d’un enfant ne dépend alors que du couple. Il n’y a aucune ingérence extérieure. Cela aide et entraîne le couple à faire ses choix dans d’autres domaines, malgré les pressions extérieures.

Renouvellement du désir

Introduire un rythme, une périodicité, peut éviter qu’un acte devienne routinier ou automatique avec le temps et l’habitude. Alors l’attente ravive le désir sexuel.

La continence met le plaisir à sa juste place. Il est alors, non pas recherché pour lui-même, mais reçu et échangé. Il vient couronner un beau moment de dialogue conjugal.

Laetitia (suite) : «  Par la suite, j’ai découvert d’autres avantages – plus accessoires mais néanmoins intéressants – des méthodes naturelles: elles apprennent à ne pas suivre uniquement un désir sensible qui peut devenir égoïste : on choisit de se donner à l’autre. Elle entretient le désir qui, comme chacun sait, se nourrit de l’absence. Elle est particulièrement écologique et respecte le corps de la femme. Ou encore, si on pousse la logique jusqu’au bout, elle donne une place vraiment centrale à la relation sexuelle. En effet, quand on peut faire l’amour sans contrainte, on n’organise pas son emploi du temps en fonction de ce paramètre. Quand on doit tenir compte des phases du cycle, c’est cela qui détermine les sorties ou non pendant la semaine ! » (suite p 14)

 

Choix et vécu partagés

Choisir en couple cette méthode de planification des naissances implique chacun et entraîne un dialogue sur le sens qu’il veut donner à sa sexualité. Beaucoup de femmes apprécient de ne pas porter seules le souci de la responsabilité de leur fertilité. Partager avec son conjoint la mise en place de ce mode de vie, et les décisions concrètes, avec leurs implications sur la vie conjugale, peut approfondir la communion. Si en pratiquant la PFN, le couple ne la vit plus dans un dialogue, la femme portant seule « le poids de la fertilité », il est invité à se remettre en question.

 

Le don que Dieu fait au couple

Les couples qui ont choisi la planification familiale naturelle en raison de leur foi en Dieu verront les bienfaits sur leur relation à Dieu. Ces aspects sont spécifiques à la planification familiale naturelle. En effet, choisie pour répondre au dessein de Dieu, la planification familiale naturelle donne au couple l’occasion d’exprimer concrètement, dans sa vie charnelle, sa reconnaissance envers le créateur de toutes choses. Le couple entre dans le mystère que Dieu lui a confié, il prend conscience d’être sanctuaire du lien entre amour et vie.

Sous le regard de Dieu

Le couple chrétien en vivant la continence périodique fait un acte de foi. Il reconnaît le lien fort que Dieu a voulu, entre union et procréation, entre alliance et filiation. Il a confiance dans la création et il accueille ce rythme non choisi de l’alternance des périodes fertiles et non fertiles. Il met sa vie et ses actes, particulièrement concernant la procréation, sous le regard de Dieu. C'est dans cet esprit qu'il choisit de ne pas avoir ou d'avoir un enfant "de plus", c'est-à-dire de transmettre la vie que Dieu donne.

Adaptant son comportement aux rythmes qui lui sont donnés, le couple qui choisit la planification familiale naturelle rappelle au monde le dessein de Dieu pour le couple et sa fertilité. Le couple sait que son amour vient de plus loin que lui et qu’il est appelé à refléter, à donner à voir l’amour du Christ pour son Eglise. Il reconnaît que le lien entre amour et procréation dans la relation sexuelle participe à l’image de l’amour de Dieu, père et créateur. En choisissant de ne jamais modifier ce lien, il ne flétrit jamais ce reflet, au contraire il en témoigne. Ainsi sa foi en la parole de Dieu éclaire jusqu’à son intimité conjugale. Le couple est appelé à la sainteté jusque dans son comportement sexuel. Dieu a choisi de donner la vie, non pas indépendamment du pouvoir des hommes, ni en confiant cette responsabilité à une personne seule, mais en la confiant au couple. Dans la relation sexuelle, acte d’amour potentiellement procréateur, deux libertés se rencontrent : Dieu, infiniment libre, se rend dépendant de la liberté de l’homme pour transmettre la vie.

Pauline : "Jeune mariée, enceinte de deux moi et avec un projet de famille nombreuse, un fait divers est venu me plonger dans une profonde angoisse. Il s'agissait de la mort criminelle d’un petit enfant. Ce drame me fit voir avec effroi le monde dans lequel nous nous apprêtions à amener un être à  la vie. A tel point qu'il me semblait impossible après la naissance de ce premier enfant, d'envisager d'en concevoir d'autres. Dans ma tête de mère, ce projet de famille nombreuse n'était plus possible, l'angoisse me submergeait. Au bout d'un certain temps j'ai véritablement reçu une lumière intérieure, et je réalisais alors que tous ces enfants auxquels je renonçais à transmettre la vie, c'est à Dieu que je les refusais. Je comprenais que sans notre couple , Dieu ne pourrait faire  sortir du néant ces êtres que son amour surabondant ne demande qu'à aimer et qui sont destinés à un bonheur éternel . Ceci s'est imposé à moi avec une telle évidence que l'angoisse et le doute m'ont définitivement quittée. J'ai retrouvé alors une profonde paix intérieure. Nous avons eu 5 autres enfants." .

 

VI – Conclusion

 

Laetitia (fin) : « Pour conclure, je voudrais insister sur le fait que ce ne sont pas des arguments (comme ceux que je viens de proposer) qui pourront convaincre mais l’expérience. Les méthodes naturelles de régulation des naissances sont très fiables quand on les applique avec sérieux, et très simples à mettre en œuvre. »

 

Le choix de la PFN est inhabituel. Il devient évident si on cherche la méthode qui permet de grandir en humanité, tant à titre personnel qu’en couple : à savoir une sexualité conjugale qui maintient le lien entre amour et possibilité de transmettre la vie au sein de chaque acte charnel. C’est là même  que se noue le lien entre l’alliance des époux et la filiation entre générations.

L’union des personnes, corps, cœur, esprit n’est pas spontanée. C’est un chemin qui dépend de chacun dans sa détermination à faire des choix justes. L’amour qui circule au sein de la Trinité, autrement dit l’Esprit Saint, vient donner aux époux  ce dont ils ont besoin. Ce don mutuel, total et définitif des époux est le reflet et l’incarnation de l’amour entre les personnes divines.

La continence place le couple devant ses faiblesses. Elles sont pour le couple une occasion d’oser se tourner vers Dieu en s’appuyant sur sa miséricorde.

L’expérience montre que les couples vont découvrir les bienfaits de la planification familiale naturelle pour la vitalité de leur amour. Plaçant sa sexualité conjugale sous le regard de Dieu, le couple découvre progressivement la richesse de l’union qui ouvre à la communion.

Choisir la planification familiale naturelle est pour beaucoup un chemin vers la plénitude et la joie.

 

Documents de préparation de la rencontre Saint Benoît à Paris en janvier 2010

Agenda de la rencontre

 

QUAND

DUREE

TITRE

QUI intervient

Objectif

Samedi

 

 

 

 

 

13:00 à 14:00

 

Accueil

 

 

 

14:00 à 14:30

30 mn

Session Plénière

Ouverture du colloque

Les Cigognes, Mgr Mélina, Michele Barbato, Diocèse de Paris

Explicitation du projet.

14:30 à 14:45

15 mn

Session Plénière

Présentation du WE

Cigognes

Rappeler l'objectif et décrire le cheminent

14:45 à 15: 45

60 mn

Session Plénière

Présentation par les organismes des liens existants et de leur attentes

Tous. 5 mn par association.

Présentation des réponses au questionnaire. Centré sur les liens. A qui fait on appel la préparation au mariage, la théologie du Corps, etc… et quels sont nos attentes?

15:45 à 16:15

30 mn

 

Pause

 

 

16:15 à 17:00

45 mn

Ateliers Régionaux

Liens existants et attentes au niveau régional

 

Dans le concret de la vie régionale liens existants et liens à développer

17:00 à 17:45

45 mn

Session Plénière

Conférence : Le caractère prophétique d'Humanae Vitae et la Vérité concernant l'amour conjugal

 Mgr Mélina

 

18:00 à 19:00

60 mn

Ateliers Régionaux

Quels actions communes au niveau régional permettraient d'atteindre nos objectifs

 

 

19:00 à 20:30

90 mn

 

Repas

 

 

20:30 à 21:30

60 mn

 

Veillée de prière

 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche

 

 

 

 

 

9:00 à 10:00

 

 

Messe

 

 

10:00 à 10:45

45 mn

Session Plénière

Présentation des actions communes envisagées par chaque groupe.

 

 

11:00 à 12:00

60 mn

Ateliers Régionaux

Stratégies pour gagner.

 Quelle stratégie?

 

12:00 à 13:30

 

 

Repas

 

 

13:30 à 14:15

45 mn

Session Plénière

Conférence : Bases anthropologiques pour un processus d'éducation à la procréation responsable

Michele Barbato.

 

14:15 à 15:00

45 mn

Session Plénière

Réponse aux questions écrites posées à la suite de la conférence de Mgr Melina.

Mgr Mélina.

 

15:00 à 16:00

60 mn

Session Plénière

Discussion des stratégies pour gagner.

 

Recherche en grand groupe des stratégies issues des travaux de groupes régionaux

16:00 à 16:30

30 mn

Session Plénière

Cloture du colloque

 

 

16:30 à 17:00

30 mn

Session Plénière

Prière et envoi

 

 

 

Communiqué de presse

Les 30 et 31 janvier 2010, le colloque « Théologie du corps et vécu de la planification familiale naturelle » réunira à Paris les personnes et les organismes intéressés par l’évangélisation de l’intimité conjugale. Cette rencontre est placée sous l’égide de l’Institut Jean-Paul II de Rome et de l’Institut Européen d’Education Familiale.

 

 Ce sera l’occasion d’établir un bilan des liens existants entre:

•           les personnes de terrain qui diffusent la pratique de la planification familiale naturelle,

•           ceux qui ont une connaissance approfondie de la théologie du corps

•           et les mouvements de la pastorale familiale

de France, Belgique et Suisse

L'objectif de cette rencontre est le développement de synergies pour un meilleur service des couples et la diffusion de l'intégralité du message chrétien concernant la sexualité.

 

Deux conférences seront données au cours de ce colloque, l'une par le président de l'Institut Jean-Paul II, le Professeur Livio Melina de Rome, l'autre par le président de l'Institut Européen d'Education Familiale, le docteur Michele Barbato de Milan.

Ces conférences seront précédées et suivies de groupes de travail.

 

 

Institut Pontifical Jean-Paul II, Rome  (Pontificio Istituto per Studi su Matrimonio e Famiglia The Institute John Paul II, Rome)

L'Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille a été fondé en 1981 par le pape Jean Paul II pour le développement d'une réflexion philosophique, théologique et pastorale sur la vérité sur la personne, le mariage et la famille, avec l'aide des différentes sciences humaines.

L'Institut prépare les prêtres, les religieux et les laïcs à exercer des emplois dans le domaine civil et ecclésial.

Actuellement les formation proposées sont les suivantes:

     * Licence en théologie du mariage et de la famille

     * Doctorat en théologie avec spécialisation en théologie du mariage et de la famille

     * Master de Science dans le mariage et la famille: cycle normal et cycle spécial

     * Master en Bioéthique

     * Diplôme en pastorale de la famille

L'Institut a son siège à Rome, à l'Université Pontificale du Latran et est aujourd'hui présent sur tous les continents avec les autres sections qui ont été ouvertes en Espagne (Valencia), aux États-Unis (Washington DC), au Mexique (Mexico et Guadalajara), au Brésil (Salvador de Bahia), au Bénin / Afrique (Cotonou) et en Inde (Changanacherry). L'Institut est de plus associé à un centre en Australie (Melbourne) et en Corée (Incheon).

 

 

Institut Européen d'Education Familiale (IEEF)

L'IEEF / EIFLE est une organisation non gouvernementale fondée en 1992 à Grenoble/France. L'objectif de l'association est la promotion des valeurs de la vie familiale et l'éducation à la vie familiale, incluant en particulier l'étude de la fertilité et la régulation des naissances par méthodes naturelles. Les associations membres sont situées dans toute l'Europe. Elles proposent aux couples et aux familles une variété de services et de cours. L'IEEF / EIFLE invite régulièrement ses associations membres pour des rencontres, congrès, formations permanentes et à la participation à des travaux de recherche.

L'IEEF / EIFLE a des associations membres en Angleterre, Autriche, Allemagne, Belgique, Espagne,  France, Hongrie, Italie, Lituanie, Malte, Pologne, Portugal, République Tchèque, Suède, Suisse. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site www.eifle.org.

 

Questionnaire destiné aux présidents d'associations de France, Belgique et Suisse

1)       Quelle présentation de votre mouvement souhaitez-vous donner aux participants ? (pas plus d’une demi-page)

2)       Avez-vous un travail en commun avec :

-          des anciens étudiants de l’Institut Jean-Paul II[1] ?

o        font-ils appel à vous ?

o        faîtes-vous appel à eux ?

-           des moniteurs de planification familiale naturelle (PFN)?

o        font-ils appel à vous ?

o        faîtes-vous appel à eux ?

-           des promoteurs de la théologie du corps[2] ?

o        font-ils appel à vous ?

o        faîtes-vous appel à eux ?

-          votre clergé diocésain ?

o        fait-il appel à vous ?

o        lui faîtes-vous appel ?

3) Avez-vous introduit dans l’enseignement donné par votre mouvement :

- la théologie du corps ?

- la PFN ?

- l’accompagnement des couples utilisateurs ?              

 4) Quels liens aimeriez-vous améliorer  pour développer :

            - l’enseignement de la théologie du corps ?

            - l’enseignement de la PFN ?

            - le suivi des couples utilisateurs ?

Questionnaire destiné à la réunion par région au cours de la rencontre

1 – Avez-vous des moniteurs en planification familiale naturelle dans votre région

·         les connaissez vous ?

·         font-ils appel à vous ?

·         faites vous appel à eux ?

 

2 – Avez-vous des promoteurs de la théologie du corps (peut-être des anciens étudiants de l'Insitut Jean-Paul II) dans votre région

·         paroisses ?

·         mouvements ?

·         font-ils appel à vous ?

·         faites vous appel à eux ?

 

3 – Quels liens avez-vous avec votre clergé dans votre région

·         Quel accueil vous réservent-ils ?

·         Quel soutien avez-vous de leur part ?

·         fait-il appel à vous ?

·         faites vous appel à eux ?

 

 

 

 

 



[1] L'Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille a été fondé en 1981 par le pape Jean Paul II pour le développement d'une réflexion philosophique, théologique et pastorale sur la vérité sur la personne, le mariage et la famille, avec l'aide des différentes sciences humaines.

[2] Evangélisation de l’intimité conjugale par une meilleure compréhension de la valeur symbolique du corps qui renvoie à la totalité de la personne créée à l’image de Dieu. Cet enseignement trouve sa source dans la Bible. Il a été développé en particulier par Jean-Paul II sous le vocable de Théologie du corps.