Cigognes
Août 2008
Quelques un des thèmes abordés (plan)
"Dieu grave son ordre moral dans la
création"
A quel homme s'adresse-t-on dans notre
activité pastorale ?
Est-ce qu'en annonçant les méthodes
naturelles on fait fuir les couples et on vide les églises?
Comment les MAO favorisent-elles le
dialogue du couple ?
Qu’est ce qu’une vie sexuelle
satisfaisante ?
La PFN peut-elle être favorable à
l’épanouissement du couple ?
Qu’elles sont les liens entre ma foi et mon
intimité conjugale ?
Définition de la continence périodique
Quelle différence entre abstinence et
continence ?
Est ce dur de vivre la continence?
Pourquoi la continence conjugale ?
La continence est-elle source de
frustration ?
Comment vivre la continence
conjugale ?
Pourquoi faire des efforts dans le domaine
de l’amour conjugal ?
Est-ce seulement une question de
volonté ?
Est-ce possible en toute
circonstance ?
La continence n’éloigne-t-elle pas l’homme
de la femme ?
La continence n’est-elle qu’une option
possible ?
Y a-t-il une façon chrétienne de vivre la
continence ?
Que faire face à la contradiction ?
Quels sont les fruits de la continence
conjugale ?
Meilleur compréhension du lien entre union
et procréation
"Dans le plan de Dieu, faire l'amour
et faire des enfants sont inextricablement liés"
Sens ultime de la continence : les époux
savent que l’amour du Christ passe avant tout
Quelques aspects philosophiques
Quand Dieu rencontre des femmes
Philosophie et plan des organisations
ONUsiennes : Hans Kelsen
Les Cigognes se sont rencontrées pour leur "université
d'été" à Chardon chez Charles-Daniel et Evelyne
Maire, du 24 au
Cet
année, le thème principal était la Pastorale
: quels sont les grands principes qui doivent guider notre pastorale sur
l'amour conjugal incarné. Nous avons continué notre recherche sur le lien entre
union et procréation. Nous avons envisagé quelques aspects philosophiques.
Ce
fut comme les années précédentes tout à la fois une belle rencontre
intellectuelle avec force "disputatio", une
semaine de vacances familiales grâce à la présence des jeunes, et un moment de
prière.
Comme
les années précédentes nous nous sommes mis à l'écoute du "monde tel qu'il
est", de la parole de Dieu dans la Bible, et de la tradition. Nous avons
bénéficié d'une part des documents du Magister catholique et d'autre part de travaux
d'auteurs protestants. Nous avons ici ou là remarqué que nous devions faire un
effort pour nous enrichir à l'écoute sans nous laisser prendre par des replis
identitaires. Charles Daniel et Evelyne ont parfois sourit avec bienveillance
devant notre langage "boutique catholique". Quoiqu'il en soit nous
sommes conscient que nous avons besoin que Dieu porte notre réflexion. Notre
raison doit se laisser éclairer par la foi.
Ici
nous reprenons quelques thèmes principaux :
"Dieu
grave son ordre moral dans la création et fait de ceux qui portent son image
des êtres rationnels et moralement responsables, capables à la fois de
comprendre et de répondre librement aux commandements de Dieu."
(Questions de vie et de mort. La foi et l'éthique médicale. Edition Excelsis 2000 p. 69)
Quelques
points particuliers de la présentation d'Hélène Pérez
La
loi de gradualité est
La
loi de gradualité n'est pas une gradualité de la loi :
Il
est essentiel de savoir à qui on s'adresse dans notre pédagogie
Une
synthèse en 3 points sur l'attitude adéquate est proposée par Livio Melina dans le livre
Amour
conjugal et vocation à la sainteté. par Livio Melina et Jean Laffitte :
N.B.
Le
terme "loi de gradualité" n'est pas repris en tant que tel dans les
documents plus récents. Mais son contenu est déployé et clarifié.
Quelques
documents de références cités sur ce sujet:
Conversion
continuelle au bien
La
loi de gradualité appelle à un rejet du mal et une conversion continuelle au
bien.
"Il
faut une conversion continuelle, permanente, qui, tout en exigeant de se
détacher intérieurement de tout mal et d'adhérer au bien dans sa plénitude, se
traduit concrètement en une démarche conduisant toujours plus loin." (FC
9)
Cheminement
pédagogique de croissance
"[..]
un cheminement pédagogique de croissance est
nécessaire pour que les fidèles, les familles et les peuples, et même la
civilisation, à partir de ce qu'ils ont déjà reçu du mystère du Christ, soient
patiemment conduits plus loin, jusqu'à une conscience plus riche et à une
intégration plus pleine de ce mystère dans leur vie." (FC 9)
"Jour
après jour, [l'homme] se construit par ses choix nombreux et libres. Ainsi il
connaît, aime et accomplit le bien moral en suivant les étapes d'une
croissance." (FC 34)
L'itinéraire
moral des époux proposé en matière de planification des naissances
"En
effet, Dieu, maître de la vie, a confié aux hommes le noble ministère de la
vie, et l'homme doit s'en acquitter d'une manière digne de lui. [..] La
sexualité propre à l'homme, comme le pouvoir humain d'engendrer, l'emportent
merveilleusement sur ce qui existe aux degrés inférieurs de la vie; il s'ensuit
que les actes spécifiques de la vie conjugale, accomplis selon l'authentique
dignité humaine, doivent être eux-mêmes entourés d'un grand respect" (GS
51)
L'enseignement
moral sur la vie conjugale n'est pas un idéal mais un commandement
"Lorsqu'il
s'agit de mettre en accord l'amour conjugal avec la transmission responsable de
la vie, la moralité du comportement ne dépend donc pas de la seule sincérité de
l'intention et de la seule appréciation des motifs; mais elle doit être
déterminée selon des critères objectifs, tirés de la nature même de la personne
et de ses actes, critères qui respectent, dans un contexte d'amour véritable,
la signification totale d'une donation réciproque et d'une procréation à la
mesure de l'homme; [..]" (GS 51)
La
grâce est nécessaire pour marcher à la suite du Seigneur
"L'espace spirituel de
l'espérance est toujours ouvert pour l'homme, avec l'aide de la grâce divine
et avec la coopération de la liberté humaine." (VS, 103)
Il
est nécessaire de recourir à la miséricorde de Dieu pour maintenir le cap
"Dans ce contexte se situe une juste ouverture
à la miséricorde de Dieu pour le péché de l'homme qui se convertit et à
la compréhension envers la faiblesse humaine. Cette compréhension ne
signifie jamais que l'on compromet ou que l'on fausse la mesure du bien et du
mal pour l'adapter aux circonstances." (VS 104)
On
s'adresse à l'homme sauvé par le Christ ! Il convient donc de leur proposer un
enseignement adéquat à cet état d'homme sauvé, non pas un enseignement adapté à un homme faible incapable de choisir ce qui lui est
profondément bon.
(en préparation de la
journée de réflexion du CLER sur la pastorale à adopter pour la présentation de
Humanae Vitae)
Le couple qui choisit les MAO, a choisi
d’organiser sa vie afin de respecter le sens de chacune de ses relations
sexuelles. La continence inhérente aux MAO est parfois difficile à vivre, elle
peut paraître héroïque. Plusieurs solutions s’offrent alors au couple. Il est à
nouveau face à un choix. S’il opte pour le préservatif, il aura plus de
relations sexuelles mais il aura changé le sens de ses gestes, il aura désuni
ce que Dieu a uni. Pour certains, ce choix est considéré comme un moindre mal.
En ce qui concerne la transmission de la vie, il
n’y a pas de moindre mal, parce qu’un bien est toujours possible; la notion de
mal ne peut pas s’appliquer. (En effet, entre deux maux, le moindre mal peut
sembler légitime, mais quand un bien est possible c'est lui qui est à choisir)
Tout couple est capable de désirer le bien et de
faire face à ces difficultés. L’important est de reconnaître que ce qu’il vit
n’est pas encore ajusté, et de se
remettre en marche pour atteindre le bien, continuer à inscrire son amour, y
compris charnel, dans le dessein de Dieu.
Si le couple a compris le bien fondé de respecter
le lien de l’amour et de la vie il sera peut être mieux armé pour faire face à
ces difficultés de continence.
(en préparation de la
journée de réflexion du CLER sur la pastorale à adopter pour la présentation de
Humanae Vitae)
Les méthodes naturelles de régulation des naissances peuvent être
présentées de trois façons :
·
soit comme une méthode parmi d'autres,
·
soit comme une méthode meilleure que les autres,
·
soit enfin, comme une méthode différente, à
privilégier pour la vie conjugale
Dans le passé
les deux premières options ont été le plus souvent retenues :
La planification familiale naturelle a été
présentée :
·
soit comme une méthode parmi d'autres dans le
catalogue des méthodes, avec ses qualités et limites en terme d'efficacité, d'innocuité,
d'acceptabilité et réversibilité
·
soit comme une méthode meilleure que les autres
par ses bienfaits sur la connaissance de soi, l'invitation au dialogue entre
les époux, la prise en charge à deux de la transmission de la vie, etc..
L'expérience
des couples et la réflexion nous amènent à choisir maintenant la troisième
option
Les méthodes naturelles méritent d'être choisie
non seulement pour les bienfaits cités ci-dessus, mais parce qu'elles sont
pleinement adéquates pour la sexualité conjugale.
Quelques
raisons pour préférer enseigner les méthodes naturelles comme une méthode
différente, à privilégier pour la vie conjugale
1 – Afin de
ne pas poser d'acte contraceptif :
·
ne pas poser d'acte qui change la relation
sexuelle
·
ne pas poser d'acte contre la transmission de la
vie
Le couple évite alors de changer le sens de la
relation conjugale par l'introduction d'une technique qui, en changeant le
fonctionnement, change aussi le sens de la relation conjugale.
2 – Afin de
maintenir le lien entre amour et vie.
L'union sexuelle conjugale est sommet du lien
entre amour et vie : amour, union des cœurs et des corps des conjoints, et
transmission de la vie.
La société est structurée par l'alliance, lien
fidèle, total et stable entre les personnes, et la transmission de la vie, qui
permet le développement des générations. Un lien harmonieux entre amour et
transmission de la vie est favorable à la société et aux personnes qui y
vivent.
L'importance de ce lien motive l'utilisation d'une
planification des naissances qui ne le rompe pas; c'est le cas des méthodes
naturelles.
3 – Afin de bénéficier du lien placé par Dieu entre amour et
vie
Le
couple chrétien choisissant la planification familiale naturelle dans
l'intention de vivre une sexualité conjugale telle qu'elle a été créée par Dieu
va pouvoir bénéficier de tout ce que Dieu veut donner au couple dans la
relation conjugale. La découverte de la régulation des naissances a en effet
été l'occasion d'un approfondissement du lien entre union et procréation, alliance
et filiation, c'est-à-dire d'une manière générale, entre amour et vie:
·
Dieu donne la vie par
amour.
·
Dieu est le Dieu de
l'alliance et de la vie.
·
L'union charnelle des
conjoints est sommet de l'alliance du couple et de la transmission de la vie.
·
En gardant amour et vie
non dissociés (contrairement à ce que ferait la contraception) le couple vit
dans ses actes sa ressemblance à Dieu.
·
Une conscience
grandissante de la beauté de l'union des conjoints ouvre le regard des
conjoints vers la béatitude que Dieu offre à l'homme.
(en préparation de la
journée de réflexion du CLER sur la pastorale à adopter pour la présentation de
Humanae Vitae)
Effectivement cette crainte existe et peut se
comprendre. L’Eglise s’adresse aux hommes de notre temps et à tout homme. Elle
a pour mission de réfléchir sur le sens de la vie de l’homme et sur sa mission
sur terre. Elle travaille en vérité. La vérité n’est jamais facile à entendre a
priori, parce qu’elle dérange. Il n’est jamais agréable de se rendre compte
qu’on a pu se tromper.
Cependant, si on prend le temps d’approfondir en
expliquant le sens, l’a priori peut changer. C’est un long travail
d’accompagnement.
Refuser d’annoncer la totalité de la vérité, c’est
refuser, au nom de la pastorale, de relever le défi de la pédagogie. Pour la
régulation des naissances, l’Eglise a réfléchie. En 1968 elle a offert un texte
considéré aujourd’hui comme prophétique. Elle a fait un choix. Ultérieurement,
ce choix a été renouvelé et développé.
Nous voulons bien accepter l’Eglise comme
pédagogue dans notre relation à Dieu, mais il nous faut aussi accepter qu’Elle
le soit jusque dans l’éclairage qu’elle peut apporter sur la relation conjugale.
L’annonce des méthodes naturelles remet en cause
des comportements, des habitudes prises, et peut bousculer des personnes, ou
passer par une oreille et ressortir par l’autre, ou remettre en question voire
culpabiliser.
La manière dont est annoncé le message des
méthodes naturelles est importante. Il faut l'annoncer, non pas comme un
diktat, mais comme un chemin qui va correspondre à la nature du couple, au sens
de la sexualité et de la communion des corps et des cœurs, et qui rend heureux.
Nous nous adressons à des personnes libres et
intelligentes et respectons leur liberté. Ils attendent une information juste,
positive et éclairée. Cette information se doit d'être accompagnée d'un accueil
de ce qu'ils vivent et d'une confiance dans leur capacité de progression.
Derrière les méthodes naturelles surgit le sens de
la vie conjugale, de la relation sexuelle et de la transmission de la vie. Ne
pas expliciter clairement les fondements anthropologiques répondant à ces 3
points, revient à glisser vers un relativisme qui rend moins audible, beau, bon
et vrai, le message chrétien sur la vie conjugale, la relation sexuelle et la
transmission de la vie.
Un langage juste et adapté sur l’union conjugale
n’est donc pas optionnel. Il est premier, car il s’agit du lien entre amour et
transmission de la vie.
L'union conjugale est lieu où se rencontrent la
liberté procréatrice de l'homme et la liberté créatrice de Dieu. Nous
entrevoyons là la grandeur et la gravité de l'union conjugale. Dieu a voulu se
lier à l'homme et à la femme pour donner la vie.
Notre vie entière est l’acceptation d’un cadre non
choisi qui devient le lieu même de la vie et de la création. En faisant un
effort de pédagogie pastorale, nous choisissons de ne pas diminuer la vérité et
donc de ne pas chercher à plaire, car cela ne nous appartient pas.
Ce n'est pas parce que l'enseignement de l'Eglise
est difficile qu'il ne faut pas l'annoncer. Nous annonçons ce que le Christ,
qui parle par son Eglise, nous enseigne. Il y va de notre identité de
catholique de connaître, comprendre, réfléchir et méditer sur ce qu’elle dit.
Il y va de l’identité de nos églises que de faire
un effort pastoral afin de propager l'évangile de la vie.
« Ce mystère est grand ». Il est normal
qu'il y ait un décalage entre la parole de l'Eglise et la vie du monde.
(pour le Livret destiné aux utilisateurs)
Il
n’est pas spontané de parler de sexualité ou de régulation des naissances au
sein du couple, soit par pudeur, soit parce que ces questions paraissent aller
de soi. Or des insatisfactions voire des frustrations peuvent s’installer qui
doivent s’exprimer sous peine de mettre le couple en péril.
De
même le partage des satisfactions et de la reconnaissance nourrit et enrichit
la vie du couple.
Quand
un couple choisit les MAO, cela suppose qu’il a déjà parlé de ce que ce choix
allait impliquer dans le vécu de sa sexualité.
Le couple échange pendant l’apprentissage même si l’observation des signes de
la fertilité incombe à la femme. La notation et l’interprétation est l’occasion de dialogue, d’entraide dans le couple
Le
dialogue se poursuit dans l’annonce des différentes périodes du cycle qui se
succèdent et mobilisent un comportement
adéquat à chacune des phases L’habitude se prend de parler de ce sujet, du
désir ou non désir sexuel, ou encore du désir d’enfant. La continence fait
apparaître un espace de dialogue dans le couple composé de bienveillance, et
d’attention mutuelle pour ne pas fragiliser
l’autre dans son vécu de cette période.
Le couple
constate très souvent les bienfaits du dialogue amoureux, nourri de
respect et qui dépasse largement le cadre des MAO. : respecter ensemble les
périodes de continence imposée par le cycle féminin en fonction du désir
d’enfant et gérer ensemble son désir d’union fait grandir peu à peu l’unité du
couple.
Les
MAO favorisent généralement le dialogue dans le couple mais ne garantissent pas
assurément sa pérennité. Le couple doit constamment veiller à la qualité du
dialogue commun. Celui ci est en effet une des clefs de l’harmonie du couple,
et le dialogue des cœurs prépare le dialogue des corps
(pour le Livret destiné aux utilisateurs)
Une
vie sexuelle satisfaisante se définit elle
dans le nombre de rapports, la qualité de l’orgasme ou le type de
positions ? N’aspirons nous pas plutôt à une communion des corps des cœurs
et des esprits ? A une circulation véritable de la parole, à un
respectueux dialogue des corps et au plaisir du corps et d’être ensemble ?
La
vie sexuelle est un « être ensemble », charnel et spirituel, qui
intègre différentes dimensions de l’amour : le désir, le plaisir, le don à l’autre et l’amitié
entre les conjoints.
Elle
est satisfaisante quand elle participe à la croissance de l’amour du couple et
facilite son unité. Ainsi elle révèlera
à chacun son identité spécifique masculine ou féminine et sera source de
communion dans le couple. Elle est un bien très précieux du couple qui lui est
spécifique. C’est par un ajustement
permanent fait de dialogue, de tendresse et d’amour dans le respect de la
fertilité de chacun que la sexualité sera vraiment humaine telle que Dieu l’a
inscrite dans le corps de l’homme et de la femme. Elle est un chemin
d’humanisation.
(pour le Livret destiné aux utilisateurs)
Il
est vrai que le couple qui utilise
Cette absence ressentie de spontanéité peut sembler un
obstacle à certains moments. Le fait de revenir au bien fondé du choix de
On peut se demander déjà si les
relations sexuelles sont si spontanées que cela ,
ou s’il n’y a pas comme un idéalisation de la spontané¨té des relation
sexuelles? Dans la vie quotidienne, ce n’est pas si facile pour un couple
d’être spontanément en phase au niveau des cœurs et des corps. Cela demande
souvent un certain temps de présence l’un à l’autre, de parole, de pardon
parfois.
Surmonter cet obstacle de non spontanéité possible en couple
permet de fortifier l’amour du couple car cela permet de revisiter ensemble le
sens des gestes et de la sexualité que le couple a choisi de mettre en place et
de réaliser combien la vie sexuelle englobe bien plus que la relation sexuelle
en elle-même mais comprends toute une richesse d’être ensemble et de simples
gestes de tendresse.
L’expérience montre que cette difficulté s’atténue avec les
années de pratique de
(pour le Livret destiné aux utilisateurs)
Nous
aspirons tous à l’épanouissement de notre
couple, à se sentir pleinement aimé tel que l’on est, accepté et
respecté avec toutes nos caractéristiques d’homme et de femme.
Il
est possible d’aller plus loin .L’épanouissement passe aussi par une attitude
qui laisse suffisamment de place à
l’autre, qui a le souci de son développement, de son devenir en tant que
personne. C’est l’amour de don qui
introduit le couple dans un mouvement d’accueil de l’autre et de don de soi
.Ainsi est consolidé le lien qui unit l’homme et la femme, le couple se
fortifie et s’épanouit. Au fil des ans
se construit l’unité du couple malgré les éventuelles difficultés.
La
manière de vivre notre sexualité participe à l’épanouissement de cet amour.
Choisir
Garder
au cœur de chaque relation sexuelle la richesse de la fertilité et le lien
entre union et procréation est facteur d’harmonie pour du couple car cela
favorise la communion .
C’est aussi vivre en étant ajusté au dessein
de Dieu sur le couple, ce qui est facteur de paix.
(pour le Livret destiné aux utilisateurs)
La foi irrigue toute la
vie d’un chrétien, et ne se cantonne pas seulement à la célébration du dimanche
ou à la vie de prière. La foi me permet de rendre grâce à Dieu qui veut notre
bonheur personnel et en couple et qui nous a si bien crée en tant qu’homme ou
femme avec nos corps fait pour la communion et notre fertilité pour transmettre
la vie. La foi me met en chemin vers un ajustement du sens de la sexualité et
de la fertilité : il y a une joie à vivre l’intimité conjugale
« selon le plan de Dieu », en respectant la puissance de Vie au cœur
de toute relation sexuelle, et en vivant
une vraie chasteté entre mari et femme, respectant l’autre dans son rythme, son
désir et l’intégrité de son corps.
L’écoute de la parole de
Dieu, l’écoute de l’enseignement de l’Eglise et du magistère me fortifie sur ce
chemin de cohérence et d’amour. Elle me permet
aussi de découvrir que la manière de vivre la sexualité concourre à la
sanctification de notre couple et que nous sommes
invités à une évangélisation de notre intimité conjugale
Nous
avons évoqué de nouveau la nécessité de réfléchir à la place de l'acceptation
de la faiblesse et des écarts de nos vies à l'amour que Dieu nous propose. Cela
semble une condition indispensable à introduire de manière forte dans notre
enseignement auprès des jeunes et auprès des couples. Sans cela le jeune ou le
couple est mal guidé et ne peut pas se lancer à la suite du Seigneur. Nous
retravaillerons ce sujet. Nous lirons en particulier les Confessions de Saint
Augustin.
Anne
Nöel nous a présenté la pédagogie utilisée par elle
et son mari, Richard, auprès des jeunes, en matière de sexualité. Ils montrent
la "beauté de la femme". Le beau est un thème auquel nous aimerions
donner plus de place lors de prochaines rencontres.
Nous
sommes appelés à la béatitude. Nous souhaiterions approfondir ce point lors des
prochaines "Cigognes". Nous lirons en particulier le livre de Jean Vanier : la morale du bonheur.
La continence
conjugale
Avertissement
: Ce document est en cours de rédaction. Ici, nous avons la version actuelle,
qui reste à reprendre pour le fragmenter en sous chapitres traitant de domaines
moins vastes. Des paragraphes seront encore améliorés sur le plan de la forme.
Qu’entend-on
par continence ? quel sens a la continence ?
comment vivre la continence et quels en sont les
fruits ?
Désirer
une relation pour une communion et décider d’y renoncer pour un temps car ce
n’est pas le moment de transmettre la vie, c’est cela la continence périodique
proposée par la PFN.
Si
la réalité à court terme est similaire, c’est-à-dire, l’absence de relation
sexuelle, le sens et la motivation sont différents. C’est souvent vécu comme il
y a tant de jours où l’on ne peut pas avoir de relation sexuelle.
Dans
le terme abstinence, le préfixe « ab » met l’accent sur la privation,
certes réelle, mais ici elle est vécue au premier plan.
Dans
le terme « continence », l’accent est mis sur ce qui est
« contenu », retenu » à savoir l’accomplissement de la relation
sexuelle. Celle-ci est différée pour faire place à autre chose, une autre
manière de dire son amour : tendresse, dialogue, attention à l’autre, etc.
…Le couple a décidé de se dire son affection autrement à cette période -à. Ce
qui implique une décision partagée et un chemin de maîtrise de soi.
Quand
des parents proposent à des enfants comme effort de carême de se priver de
bonbon ou de chocolat pour donner à des plus pauvres en signe de charité,
n’est-ce pas du même ordre ? Ce qui est de l’ordre de la nourriture ou de
l’argent ne serait pas applicable dans le domaine de la sexualité ? Quand
un enfant exprime un désir pour un cadeau, obtient-il toujours une satisfaction
immédiate ? va-t-il ouvrir son cadeau de Noël
avant la date ?
Oui
car c'est un chemin de vérité sur soi-même. C'est aussi un chemin de
purification de soi-même par l'acceptation de ses limites, la capacité à se
donner gratuitement pour l'autre et à accueillir généreusement la vie.
Mais
ce chemin d'exigence rend heureux, car il est fait de multiples combats qui
nous révèlent dans notre être le plus profond (relation avec le Créateur), et
dans notre capacité à rendre l'autre heureux par le don de soi.
Est-ce
une attitude excentrique, contraire à la liberté, source de frustration,
contraire à l’amour conjugal ?
N’y
a-t-il pas d’autres domaines où le désir doit patienter ?
Les
parents n’apprennent-il pas à l’enfant à savoir attendre pour satisfaire des
désirs élémentaires : ne pas manger en dehors des heures de repas, aller
dormir à des heures régulières, ne pas acheter de suite tout ce qui peut faire
envie, apprendre à faire des économies pour s’offrir un beau cadeau etc. Tout
cela pour dire que tout désir n’est pas bon ou mauvais en soi. Il a besoin d’être
accueilli, pour en connaître la signification, pour apprécier sa valeur :
est-ce bon pour le moment ou non ? Il en est de même à l’âge adulte. Les
sportifs savent faire des efforts, se priver pour obtenir un résultat. Un
passionné de musique, de sport, d’art ou autre chose saura se priver dans
d’autres domaines pour obtenir nourrir sa passion. La frustration est donc
possible si elle a un sens, une signification, un objectif. Il en est de même
pour la continence en matière de sexualité.
Dans
la conception contemporaine, la liberté,
est l’autonomie radicale : nous sommes des êtres parce que notre
volonté est le point de référence essentiel de mon choix.
Dans
une vision personnaliste, c’est la
maîtrise de soi, et non l’affirmation de soi, qui est l’indice d’une véritable
liberté humaine.
Et
nous parvenons à cette maîtrise non pas
en réprimant ou en éliminant ce qui
est naturel en nous, mais en canalisant
sciemment et librement ces instincts naturels de l’esprit et du corps
dans des actions qui approfondissent
notre humanité parce qu’elles sont
conformes aux choses telles qu’elles
sont.
Le
corps révèle l'invisible dans ce qu'il a de spirituel
et de divin.
Pourquoi
la continence ?
Nous
voulons le bonheur et nous le cherchons.
Il
se trouve dans le respect des lois inscrites par Dieu dans sa nature. Les
accepter, les observer avec intelligence, bienveillance et amour (admiration),
nous donnera les clés de cette recherche.
La
sexualité humaine est un don du créateur. Elle est belle car elle nous ouvre
sur la vie à donner et sur la communion au travers du don réciproque des
personnes. Cependant, le cycle de la femme, invite le couple à réguler cette
ouverture à la vie, par une maîtrise du rythme des unions, en fonction de sa
décision d’accueillir un enfant ou pas.
C’est
dans cette régulation que la continence s’inscrit.
Tout
couple qui souhaite retarder une grossesse est mis devant l’alternative :
soit il agit pour supprimer la possibilité fécondante de tout acte sexuel soit
il accueille cette possibilité quand elle existe et choisit alors de
retarder la réalisation de l’acte
sexuel : il décide de réguler sa sexualité et non sa fertilité.
La
continence a-t-elle un sens ?
C’est
choisir d’accueillir le dessein du Créateur non pas au sein d’une biologie
« sacralisée » mais dans le respect des deux dimensions de l’acte
conjugal. C’est bien le même acte qui peut exprimer le don des personnes l’une
à l’autre et la possibilité de la transmission de la vie. Il ne s’agit en
aucune manière de n’avoir de relation que lorsque le couple souhaite
transmettre la vie. Vivre une union conjugale en période infertile respecte le
rythme donné par le créateur et la signification de l’acte conjugal. C’est accepter de réguler non pas la fertilité mais la sexualité.
C’est accepter le rythme que je n’ai pas choisi et là sera, peut être, la
difficulté pour les personnes. L’union, le don des corps est totale dans le
fait qu’ils se donnent l’un à l’autre avec leur potentiel de fertilité intact.
Ils sont fertiles même si l’acte de cet instant ne sera pas fécondant de
manière certaine.
Pour nos contemporains, c’est la globalité de la
vie sexuelle du couple qui doit être ouverte à la fécondité, et pas chaque acte
sexuel. Une hiérarchisation est établie entre intention et acte. L’intention
est placée en premier : s’aimer. Nous adaptons notre agir en fonction de
cette intention comme si nous avions la charge de chercher quel sera l’agir qui
nous permettra d’atteindre avec le plus d’efficacité cet amour.
L’analyse
de l’acte bon nous rappel que chaque acte doit être bon et que l’intention
n’est pas à privilégier. Un acte est bon si l’objet de l’acte et l’intention
sont toutes deux bons. Il est important d’identifier l’acte précis que l’on
« veut » poser, l’action intentionnelle de base (un acte sexuel non
fécondant)). Cet acte précis n’est pas à confondre avec l’objectif global, plus
ou moins lointain qui est poursuivi (espacer une grossesse). C’est au contraire
très concrètement l’acte qui est posé de manière volontaire : quelle est
sa matérialité (supprimer la possibilité de fécondation) et quelle est
l’intention immédiate (ce qui est voulu).
Ce
n’est pas sacraliser la biologie mais donner au don des corps une signification
beaucoup plus grande que celle envisagée
au départ : l’adhésion à la volonté du Créateur qui nous a fait à son image,
Lui qui n’est que Vie et Amour. C’est un chemin de découverte sur lequel chacun
est appelé à avancer.
Pour
le couple qui choisit la régulation naturelle des naissances, la maîtrise de la
fécondité passe par la continence périodique. Inévitable, la continence apporte
dans la vie du couple une frustration. Elle rappelle une coexistence difficile
entre la pulsion sexuelle, la pulsion de procréation et la nécessité de limiter
les naissances.
Ce
chemin étroit et rigoureux reste dans l’esprit de beaucoup un point noir des
méthodes. Il semble souvent difficile d’accepter un certain nombre de jours de
continence. Cette privation va à l’encontre des désirs immédiats.
La
privation volontaire de relation sexuelle n’est pas nocive pour la santé quand
elle est un choix libre au service de l’amour. La pulsion ne pouvant pas être
satisfaite au sein du couple, y a-t-il le risque de chercher satisfaction
ailleurs ou de manière déréglée ? La question ne peut pas être éludée. C’est à
chacun d’oser voir en face sa vulnérabilité, sa faiblesse, ses limites. C’est
une richesse que d’en prendre conscience car c’est l’occasion de grandir en
humanité quitte à se faire aider tant sur le plan humain pour se pencher sur
les zones d’ombre de son histoire psychologique que sur le plan spirituel, sans
dissocier les deux et sans les confondre.
Faire
ce choix c’est se situer sous le regard du Créateur et accepter de recevoir le
sens d’un acte de LUI. Dieu « est » Amour et Vie : pour lui Vie
et Amour sont synonymes. Il a voulu faire l’homme à son image en particulier en
lui conférant ce lien Amour et vie à
transmettre. Il nous appartient d’avancer sur le chemin de la ressemblance où
il nous laisse libres de nous engager ou non. En Dieu, Amour et Don de la vie
sont un seul et même acte : Il invite le couple à Lui ressembler
dans la transmission de la vie.
En
quoi les méthodes naturelles sont-elles naturelles ? Elles le sont parce
qu’elles concernent l’être et la vocation des époux, et non pas à cause du
rythme biologique naturel.
-
La continence est un choix qui se fait à deux :
Elle
a un sens si c’est un choix fait par le couple. Aucun des deux ne l’impose à
l’autre. L’adhésion personnelle au pourquoi de ce choix est nécessaire. C’est le choix et la
responsabilité de chacun de chercher à savoir pourquoi ce choix est fait avec
les divergences possibles, les éclairages mutuels, les difficultés éventuelles.
Faire plaisir à l’autre est bien, mais il est essentiel d’essayer ce comprendre
l’autre et de l’accueillir dans sa différence pour savoir comment se
situer : je l’accepte vraiment ou bien je me résigne à faire ce qu’il ou
elle veut avec le risque d’accumuler au fil des ans une rancune sourde mais
dangereuse ?
-
La continence se vit à deux au quotidien :
C’est
de manière très concrète parfois s’aider mutuellement dans l’observation, la
notation et l’interprétation des signes de fertilité. C’est choisir
l’abstinence d’union, acceptant la différence, l’effort, la frustration mais comme signe d’amour de l’autre. C’est
accepter de découvrir sur ce chemin parfois difficile, des richesses
insoupçonnées.
Continence
et vertus : La tempérance ou sobriété.
Est
tempérant, dit-on, celui qui n'abuse pas de nourriture, de boisson, de
plaisirs, celui qui ne boit pas trop d'alcool, qui ne laisse pas sa conscience
s'anéantir par la drogue, etc.
Au
plus profond de nous s'expriment notre corps et tout ce qui lui appartient :
ses besoins, ses désirs, ses passions, celles des sens avant tout. La vertu de
tempérance permet à chaque homme de faire triompher ce qu'il est au plus profond de lui-même.
Est-ce
là une humiliation de notre corps ? Une diminution ? Non, au contraire ! Cette
maîtrise met en valeur le corps.
La
vertu de tempérance fait en sorte que le corps et nos sens trouvent la juste
place qui leur revient dans notre être humain.
Possède
la vertu de tempérance celui qui sait se maîtriser, celui qui ne permet pas à
ses passions de l'emporter sur la raison, sur la volonté et aussi sur le cœur.
Elle
est indispensable pour que l'homme soit pleinement homme. Il suffit de regarder
celui qui se laisse entraîner par ses passions et en devient la victime,
renonçant de lui-même à l'usage de la raison pour comprendre clairement qu'être
homme c'est respecter sa propre dignité et donc, se laisser guider par la vertu
de tempérance.
Cela
conditionne les autres vertus de prudence, de justice et de force.
Mais
il faut dire aussi que toutes les autres vertus sont indispensables pour que
l'homme soit tempérant (ou sobre).
Ceci
demande d’abord de savoir ce qu’aimer veut dire. C’est ou bien, prendre, ou
bien donner, en sachant que la réalité fait que les deux possibilités
coexistent. Mais le choix premier, le moteur, le désir sont-ils de l’ordre du
don ? Si aimer c’est se donner,
alors ne soyons pas étonnée que les efforts soient au rendez-vous. Les parents
ne font-ils pas des efforts de toutes sortes pour aimer leurs
enfants ? Il n’y a pas d’amour sans
renoncement et donc sans effort. Les efforts sont à faire dans le domaine
professionnel, sportif, scolaire, etc. l’expérience fait découvrir que se
donner peut être source de joie. Là aussi c’est à découvrir.
La première démarche est une démarche de
connaissance non seulement de la fertilité de la femme, ce qui est déjà un
premier pas, mais celui-ci en appelle d’autres. C’est se connaître soi-même
dans ses richesses et ses limites, ses vulnérabilités tant pour l’homme que
pour la femme. Connaître ses limites permet d’ouvrir un chemin de croissance et
non de s’y enfermer avec résignation, tristesse ou culpabilité. Ceci est une
décision, un chemin pour chacun et pour une aide mutuelle. Une aide extérieure
peut parfois être nécessaire, couple moniteur, conseil conjugal, accompagnement
spirituel.
Quelle
que soit la situation, il y a toujours une possibilité : post-partum,
après contraception hormonale, à la quarantaine, travail de nuit etc. Certaines
conditions peuvent rendre les périodes de continence plus longues et constituer
une difficulté. Cela dit il s’agit bien d’un chemin de découverte ? certains chemins sont plus rudes et caillouteux que
d’autres ? les forces de chacun sont variables.
Il est donc nécessaire que chacun puisse se demander où il en est de son choix
au départ ? des efforts déployés ? de la découverte de ses limites ? de
son désir d’avancer ? des moyens pris pour
avancer ?
Il
existe de très rares situations médicales qui exigent un traitement qui a pour
effet secondaire de bloquer toute activité ovarienne rendant tout observation
inutile. Ce sont des traitements de longue durée, voir jusqu’à la ménopause et
c’est souvent vécu comme une contrainte pénible.
Le
Choix n’est jamais fait une fois pour toutes. Les naissances, les soucis divers
et variés, le temps qui passe vont inviter le couple à refaire ce choix comme
d’autres choix d’ailleurs. Le Oui du mariage est le premier d’une longue série.
Il sera à renouveler et à approfondir, à incarner au quotidien et avec les
imprévus de l’existence. Ce choix est à nourrir de différentes manières tant
sur le plan humain de l’intelligence : savoir pourquoi je fais ce choix
est essentiel. Il est à nourrir aussi sur le plan conjugal par le dialogue et
sur le plan de la vie spirituelle.
Il
est indispensable que le couple prenne le temps de s’écouter pour entendre l’autre dire ses
attentes, ses difficultés, ses joies dans une attitude bienveillante pour voir
ensemble comment avancer. La confiance dans l’autre est essentielle. Chacun est
capable de grandir. Chacun est le premier confident de l’autre. Bien évidemment
la continence n’est pas l’abstinence de toute expression de l’amour.
L’affection peut se dire autrement. À chacun de dire à l’autre la petite
attention qui le touche particulièrement. Pour cela il faut parfois oser se
dire à l’autre et ne pas jouer à la devinette en permanence.
Quelle est la différence
entre comportement contraceptif et continence périodique au niveau de l’agir.
Pour qu’un acte soit bon, il doit avoir son objet bon son moyen bon, son
intention bonne, ses fruits de la joie, et il doit correspondre à sa finalité.
Quel est l’objet de l’acte contraceptif ? Supprimer ou priver
volontairement l’acte conjugal de sa possibilité de procréation. D’un point de
vue profane, n’est-il pas risqué de désunir des choses unies symboliquement,
comme l’amour et la procréation, sans toucher la nature de la création ?
Le
choix de la continence périodique n’est
pas une option parmi d’autres qui seraient équivalents. Elle implique de fait
une autre vision de la relation sexuelle, du lien conjugal, voir de la
filiation (voir chapitre II). Elle
implique aussi une relation différente au Créateur de manière très
inconsciente : la fertilité est bien encombrante. Elle est loin d’être
accueillie comme une richesse. Il faut la mettre de côté. La grossesse est
devenue un risque permanent, voir un échec de méthode.
Nous
constatons qu’il n’est pas suffisant que le couple comprenne le bien fondé de
la PFN pour choisir de l’utiliser. Il y a d’autres obstacles. Nous envisageons
l’obstacle constitué par la peur d’affronter la « faiblesse humaine »
en particulier lorsqu’il s’agit d’envisager la continence demandée par ce
choix. Il s’agit de cette attitude qui nous éloigne de notre attrait pour le
bien afin de ne pas avoir à regarder en face nos limites. Pour choisir les
méthodes naturelles de régulation des naissances, il faut en effet deux
choses :
Avoir
la compréhension de la sexualité humaine : sa beauté, sa grandeur.
Se
mettre dans une attitude d’acceptation de notre faiblesse humaine. Ceci semble
être une condition essentielle.
Face
à la conscience que nous avons d’être faible, nous pouvons, soit la nier, soit
se laisser écraser par elle, soit au contraire la prendre en compte. Quels en
sont les inconvénients ? On a la nie en choisissant la technique qui rend
tout puissant. On se laisser écraser par elle : « je ne peux pas et
je choisis la technique pour pouvoir ». Le contraceptif « règle
le problème » sans nous mettre face à la peur d’échouer dans notre
entreprise.
L’intérêt
de l’attitude d’acceptation de la faiblesse humaine est grand. L’acceptation de
la faiblesse permet d’oser se lancer dans l’utilisation des méthodes
naturelles. Nous n’osons affronter la situation créée par le choix de la
continence périodique que si nous ne sommes pas arrêtés par notre crainte de ne
pas être à la hauteur.
De manière générale, il est important de prendre
en compte la faiblesse humaine.
-
La faiblesse est constitutive de notre réalité humaine, elle nous rejoint dans
notre expérience. Vie et faiblesse sont intimement liées. Si on se prive de la
faiblesse, on peut en venir à se priver de la vie (avortement, handicaps, …).
-
La faiblesse nous conduit à la confiance (Cf. Ste Thérèse : c’est à partir
de ma faiblesse que je peux rebondir).
Il
est donc essentiel d’accepter la nature humaine dans sa faiblesse.
Le
couple chrétien en vivant la continence périodique fait un acte de foi :
Il fait confiance au Créateur par l’accueil d’un rythme non choisi et accepte
de dépendre d’une manière générale de Dieu et pas uniquement dans ce domaine.
Il est ainsi invité à mettre toute sa vie sous le regard de Dieu.
Il
accepte d’entrer dans le rythme de Dieu. La création ne s’est pas faite en un
jour. Dieu a voulu l’alternance, la nuit et le jour, le ciel et la terre, la
lumière et les ténèbres, les saisons. La société occidentale ne sait plus
attendre : tout doit se faire rapidement : la culture des légumes, la
cuisine, les repas, la voiture à crédit etc. C’est le règne du
« fast-food » dans de nombreux domaines
Le
temps nous est donné pour nous convertir. Notre Dieu est patient
Il
fait aussi confiance à L’Eglise, Corps du Christ qui sans cesse nous invite à
répondre à l’attente du Seigneur.
« Car
lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » Saint Paul 2 cor 12,10
«
Je ne suis pas venu pour les justes mais les pêcheurs »
Nous
reconnaissons nos faiblesses dans
beaucoup de domaines assez facilement : la charité, les relations
familiales, la colère, la gourmandise parfois, etc. et dans le domaine de la
sexualité, il faudrait être irréprochable, sinon il faut changer la « loi » pour
qu’elle s’adapte à mes possibilités.
Et
d’un point de vue chrétien, n’est-il pas risqué de désunir l’amour de la
procréation, sachant que Dieu lui-même est Amour et Créateur ? c’est bien là l’essentiel et non le respect du cycle
biologique même si cela en est la première conséquence.
Pour
un couple chrétien il y a une nécessité d'accepter que la Lumière de l'Evangile
éclaire jusqu'à l'intimité conjugale. Jésus est Sauveur jusque dans les
relations amoureuses. La Révélation nous enseigne que le coeur et le corps
doivent entrer dans une libération. Ils ont besoin d’être éduqués à la liberté
dans la vérité de leur être afin de grandir dans un amour libre et responsable.
Le couple est appelé à la sainteté jusque dans son comportement sexuel. Il peut
être nécessaire d’accepter aussi que Jésus visite les faiblesses, les chutes
dans ce domaine pour que l’amour triomphe de tout désordre, de toute tentation.
L'homme ou la femme ont quelquefois la tentation de soustraire à Dieu qui en
est pourtant le Créateur et le Rédempteur cet aspect de leur intimité. Le
Créateur en s'incarnant nous rappelle que notre vie en son entièreté doit lui
être offerte car c’est Lui qui la sauve.
La
contradiction peut porter sur différents aspects : la fiabilité, la
continence sont les deux points les plus fréquemment évoqués. Il n’est pas
inutile de faire préciser ce que la personne entend par « méthode
naturelle » car le calcul Ogino est
encore très présent dans les esprits. Pour ce qui est de la continence, oser
dire parfois les raisons du choix, être
visiblement heureux en couple ce qui ne veut pas dire sans difficulté,
témoigner de l’attention à l’autre dans l’ordinaire de la vie, le vivre avec
humilité, ne pas juger.
La
continence a pour but un déploiement plus grand de l’amour conjugal.
-
En quoi la continence libère le couple ?
Dans
la mesure où la continence est un chemin de connaissance mutuelle, il en
découle la possibilité d’une plus grande liberté. Le couple est seul
responsable de l’espacement des naissances. Chaque acte conjugal est vécu en
pleine liberté de transmettre ou non la vie, ceci sous la seule responsabilité
des deux membres du couple. Il n’y a aucune ingérence extérieure. Cela peut
aider le couple à faire des choix plus libres dans d’autres domaines vis-à-vis
des pressions extérieures de toutes sortes. Le choix des priorités de
l’existence peut en être modifié. (Ex : Chili)
-
La continence peut-elle rendre heureux ?
L’attente
peut raviver le désir. Introduire un rythme, une périodicité peut éviter un
acte devenu parfois routinier ou automatique avec le temps et l’habitude. Le
choix de la continence périodique est un choix fait par amour : c’est
l’amour qui le motive et vivre la continence va être une aide pour que cet
amour grandisse.
-
Comment la continence peut-elle faire grandir le couple ?
À
certaines époques de la vie, la continence est l’occasion d’entrer dans un
rythme, comparable à celui des saisons, du jour et de la nuit, du travail
et du repos. Elle entre alors dans l’ordonnance des choses et se vit
naturellement, facilement.
À
d’autres moments, la continence représente une réelle difficulté. Elle exige un
effort, une adaptation, une recherche et entraîne ainsi le couple à cheminer et
à progresser. L’effort imposé par la continence devient source d’enrichissement
dans la vie conjugale et familiale. Vécue de manière dynamique, elle touche les
différentes dimensions de la vie du couple. Il va apprendre à mieux se
connaître, va repérer ses limites, ses pauvretés, va pouvoir en tenir compte.
Il va apprendre à développer ses possibilités par l’aide mutuelle d’abord et
parfois en se faisant aider, ou bien à vivre avec.
-
La continence est au service du lien conjugal
Le
dialogue, condition de départ certes va se développer, se poursuivre et
résister à l’usure du temps et l’engrenage du quotidien. Certes la continence
n’est jamais un acquis mais comme tout lien conjugal.
La
continence fortifie la relation entre les conjoints. Dans son exigence, elle
fait place à la tendresse, au dialogue, au don et à l’attention réciproque, à
toutes ces autres dimensions dont l’amour se nourrit pour s’épanouir. Elle
permet au couple de les développer et d’y trouver satisfaction, profondeur et
intimité. Le couple est invité à réinventer sa relation, à renouveler les
échanges, à s’accorder sur d’autres plans et à fortifier l’union des cœurs.
Cette plus grande harmonie se répercutera dans l’entente sexuelle, la
continence ayant pour fonction d’unifier toutes les expressions de l’amour.
S’il y a des difficultés, la volonté partagée de les traverser renforcera ce
lien. La joie partagée unit mais aussi l’épreuve parfois.
-
Le temps de continence est un temps donné pour soi-même, pour se retrouver
soi-même.
Dans
la vie du couple, elle peut être une pause durant laquelle même le désir semble
parfois s’assoupir. Elle donne alors au couple un temps de repos et de solitude
; Elle renvoie chaque conjoint à lui-même. Ce retour sur soi permet à chacun de
se regarder vivre et aimer, et de confronter la réalité avec ses aspirations
profondes. La continence désinstalle et remet en question. Elle met en évidence
les évènements qui touchent chacun, ce qui encombre sa vie ou
lui fait défaut, ce qui unit ou divise le couple. Cette prise de conscience est
une aide à vivre davantage en harmonie avec soi-même et avec l’autre tel qu’il
est.
La
continence est la condition nécessaire à l’intimité conjugale
-
La continence est-elle une porte ouverte sur l’Eternité ?
Vivre
la continence périodique implique d’introduire le temps, un rythme venu
« d’ailleurs » . le choix est fait de
l’accueillir, et d’y entrer. Le temps est lié à la limite de notre vie
terrestre. Nous sommes marqués par le temps et le temps qui passe, car il nous
conduit vers l’éternité. Il est certes possible de vivre le temps comme une
fatalité contre laquelle on se bat plus ou moins. Si au lieu de le subir, nous
recevions le temps comme une chance quotidienne de se tourner vers Dieu, de se
convertir, de se rapprocher de la vie éternelle
-
Continence et ouverture
La
continence est aussi une invitation à plus d’unité dans le couple. Elle ravive
le goût de s’accorder à l’autre et de marcher côte à côte. C’est ainsi que la
prière en couple pourra être facilitée. Par ailleurs l’ouverture qu’elle
demande à chacun pourra aider le couple à faire surgir les projets, les
priorités : Elle suscite des impulsions nouvelles, et mène le couple aux choix
qui s’imposent pour répondre aux appels concrets de sa vie. Se retrouver, c’est
aussi évoluer, grandir ensemble et l’un par l’autre. Par le dialogue entretenu,
elle est nourriture du couple mais aussi de tout ce qui gravite autour de lui :
les enfants, la famille, le travail, les amis, les engagements.
La
continence est un chemin de vie. Elle entraîne le couple au-delà de lui-même et
le tourne vers les autres.
Charles
Daniel et Evelyne nous ont rappelé cette citation importante du philosophe
protestant John Wyatt (Questions de vie et de mort. La foi et l'éthique
médicale. Edition Excelsis 2000 p. 69)
"L'ordre
de la Création veut que ce soit par la connaissance intime et le don de soi
impliqué dans la relation sexuelle que nous transmettions à nos enfants ce que
Dieu a fait de nous, son image. Dans le plan de Dieu, faire l'amour et faire
des enfants sont inextricablement liés."
Il y a un acte créateur de
Dieu à l’origine de toute vie humaine. Il existe une potentialité procréatrice
cyclique du couple, et dans celle ci, il y a une ouverture à Dieu. C’est
pourquoi le couple n’a pas un pouvoir illimité sur sa fonction procréatrice et
ne peut pas employer le principe de totalité utilisé ailleurs. (d'après Michel Seguin « La contraception et l’Eglise » chap 10)
(d'après
Michel Seguin « La contraception et l’Eglise » chap 10)
La liberté humaine entre
en conjonction avec la liberté divine pour le surgissement d’une nouvelle vie.
Dieu a voulu se lier lui même au couple dans sa capacité de procréation et
réciproquement. En s’approchant du pouvoir de Vie qui les habite, l’homme et la
femme s’approchent mystérieusement de Dieu qui a voulu ainsi se lier à eux dans
un acte dont les effets les dépassent infiniment. Pour les conjoints, la façon
d’aborder cette source de Vie qu’ils portent réellement en eux et qui a son
origine plus profonde en Dieu, manifestera s’ils reconnaissent ou non que la
liberté divine leur est supérieur et qu’elle demeure
souveraine.
Quand un couple prend une
contraception, il y a une attitude différente par rapport à « l’ouverture
particulière au créateur » inhérente à leur sexualité. Il y a une
fermeture, on ne pense même plus à une telle ouverture au partenaire divin.
Avec la PFN : les conjoints manifestent qu’ils reconnaissent, acceptent,
accueillent cette présence de Dieu possiblement créatrice et inhérente à leur
sexualité, même s’ils ne veulent pas d’enfant
(d'après
Michel Seguin « La contraception et l’Eglise » chap 10)
Dans la PFN, quand il y
abstention de relations sexuelles en période féconde, les époux témoignent de
leurs convictions que dans la sexualité, ils sont « coopérateurs du Dieu
créateur » et respecte la présence particulière de Dieu dans la puissance
de Vie que porte leur sexualité.
(d'après
Michel Seguin « La contraception et l’Eglise » chap 10)
L’abstention de relations
sexuelles pourra devenir lorsqu’elle est moralement requise et même lorsqu’elle
est librement choisie (1Co 7-5)le signe de leur amour
inconditionnel du Seigneur
Ainsi comprise et partagée
par les époux, la continence peut devenir source de fécondité spirituelle et source
de croissance humaine. Les faisant grandir dans un amour authentique l’un de
l’autre, la continence elle même pourra devenir le signe et la réalisation du
don total réciproque d’eux même qu’ils offrent à Dieu.
En optant pour un tel
moyen de PFN, le couple manifeste que pour lui Dieu a la 1ère place
en toute chose : il témoigne aussi de sa confiance en Dieu qui n’éprouve
jamais au delà de nos forces1 Co 10-13
Résumé
en attente, de la présentation de Charles Daniel Maire
Charles
Daniel nous a introduit dans la problématique de l'identité. Pour le faire il
nous a lu l'introduction de son nouveau livre.
Voici
quelques phrases sélectionnées qui ont marquées la présentation :
-
"Lorsqu'on se sent menacé, la stratégie du
repli identitaire constitue la dernière ligne de défense."
-
"L'invention de soi (citation de Jean-Claude Kaufmann,
2004) est devenue une préoccupation majeure de la société actuelle"
-
"L'image de soi qui se construit dans le face
à face avec autrui est si prégnante qu'il lui arrive d'occuper tout l'espace
identitaire."
-
"D'un côté le concept d'identité recouvre
tout ce qui est immuable et fait partie de l'héritage génétique de la personne.
De l'autre, l'identité confrontée à l'écoulement du temps et à des situations
très diverses doit s'exprimer de façon également très diverses mais sans se
renier."
-
"Je résumerai très schématiquement la manière
dont le philosophe Paul Ricoeur (1913-2005) aborde ce
problème. Il commence par étudier les mots qui en rendent compte. D'un côté
l'idée de l'identique rendue par le latin idem ou le français le même, exprime
le pôle fixe. De l'autre, la capacité de la personne à demeurer elle-même
malgré l'écoulement du temps et la diversité des circonstances est désigné par le latin ipse ou le
français soi-même. Ainsi Ricoeur parlera de mêmeté pour le caractère qu'il définit comme « l'ensemble
des dispositions durables à quoi on reconnaît une personne »
. L'ipséité, elle, est bien plus difficile à saisir car elle ne se
rapporte pas à une chose qui répondrait à la question quoi ? Elle ne se laisse
pas non plus reproduire ou comparer à une autre chose. L'identité ipse est attachée à la personne et elle est de l'ordre de
la question qui ? "
-
"Pour rendre compte de ce pôle quasi insaisissable,
Paul Ricoeur propose deux pistes complémentaires. 1°
Il développe le concept d'identité narrative : en racontant son histoire, l'être
humain exprime son identité telle qu'elle apparaît exposée à l'épreuve du temps
et des circonstances. 2° Pour demeurer lui-même et relever les défis d'une
existence menée dans un monde changeant, il s'engage par des promesses."
-
"Tenues malgré la durée et les circonstances,
les promesses témoignent de la capacité à rester fidèle à soi-même.
Accomplir ses promesses donne naissance à autant d'aventures, donc à autant de
récits qu'il y a eu d'engagements. Alors que l'invention de soi consiste
souvent à adopter des traits identitaires de l'ordre de la mêmeté
(repli identitaire), une parole donnée, mise à l'épreuve du temps, puis
traduite en récit exprime une identité personnelle de l'ordre de
l'ipséité."
Dans
ce monde où nous sommes face à une grande diversité, présenter l'importance des
méthodes naturelles passe par la rencontre de l'autre différent. Il est
important pour nous de comprendre notre identité pour savoir rencontrer
l'autre. Il sera intéressant de travailler le livre de Charles Daniel et aussi
Paul Ricoeur qui a tout au long de sa carrière veillé
à être lui-même, chrétien, dans le monde, présent au monde.
|
|
Evelyne
Maire nous a présenté son nouveau livre (livre collectif).
Nous
avons pu expérimenter combien, face à un texte de la bible, hommes et femmes
portent des regards différents et complémentaires sur le texte.
Voici
un outil pédagogique à diffuser!
Un
jeune professeur de philosophie de la médecine est venu nous présenter les
principes éthiques qui sous-tendent les choix en matière de bioéthique.
"La
conscience est déterminée par le statut social donc l’homme n’est pas
libre." (Marx)
"La
morale a été inventée par les faibles pour pouvoir vaincre le forts"
(Nietzsche)
"
Le psychisme n’est pas un mais deux. Tout est expliqué par la sexualité"
(Freud)
- Cinq approches en
bioéthique (Classification à partir de l’enseignement de Denis Biju-Duval à la FICAV 2002) (N.B. Il est intéressant de
lire à ce propos le cours de Pierre Protot)
* approche empirique :
L'homme fonctionne comme
une machine. La bioéthique consiste à faire que ces
fonctionnements se fassent le mieux ou le moins mal possible.
*
approche émotionnaliste :
On
ne parle pas de la dignité de l’être humain, au sens objectif du terme. La
question c’est de savoir si je me sens touché par l’être humain, donc c’est le
sentiment de sa dignité qui est pris en compte et non sa dignité intrinsèque.
*
Approche procédurale :
Les
comités d’éthique travaillent pour l'ensemble. Ils vont essayer de mettre en
dialogue ces différentes tendances pour obtenir un compromis qui soit à peu
près acceptable par tous, selon des règles qui auront été déterminées par un
certain nombre de procédures qui relèvent quelquefois de la négociation, de la
construction d’un compromis, éventuellement, dans certains cas, d’un vote
majoritaire, ou du désir d’arriver au bout du compte à un consensus sur lequel
tout le monde se soit mis d’accord.
*
Approche écologique
L'homme
n'a pas une place à part dans la nature. Ce qui prime c'est l'équilibre
biologique, végétal et animal.
*
Approche personnaliste
La
vie n’est pas seulement un objet d’investigation, mais elle est la base de
toute activité. La forme supérieure de vie est celle qui est propre à la
conscience. On ne peut opposer conscience et vie comme on opposerait sujet et
objet : les facultés de conscience fondent le niveau plus parfait de l’acte de
vivre. La vie consciente de l’homme est le lieu où peut devenir clair ce que la
vie est.
Hans
Kelsen
Cette
philosophie est à la source des conceptions onusiennes des "nouveaux
droits de l'homme", du consensus, de l'internationalisme.
Une
philosophie du droit qui ne prend pas une anthropologie pour référence
"la théorie du droit [..] dissout le
concept de personne, parce qu'elle montre qu'il répond simplement à la
personnification d'un complexe de normes juridiques" (p. 190)
"Les
normes […] ne sont ni vraies ni fausses; elles sont seulement valables ou non-valables" (p. 27)
Le
droit est construit comme un système de normes qui "marche tout seul"
"
une norme est valable si et parce qu'elle a été créée
d'une certaine façon, celle que détermine une autre norme; cette dernière
constitue ainsi le fondement immédiat de la validité de la première" […]
"Son unité résulte de la connexion entre éléments […] Cette démarche
régressive débouche finalement sur la norme fondamentale, -norme supposée. La norme
fondamentale hypothétique-en ce sens- est par conséquent le fondement de la
validité suprême, qui fonde et scelle l'unité de ce système" (p. 224)
"la norme suprême ne peut donc être que supposée" (p.
194)
La
norme fonde l'Etat
"L'ordre
qui fonde cette collectivité est l'ordre juridique qui est qualifié d'ordre
juridique national ou étatique, par opposition à l'ordre juridique
international" (p. 285)
Vers
un état mondial
"le droit international est un ordre juridique supérieur à tous
les ordre juridiques étatiques, qui délimite leur domaine de validité
respectif, qui seul est souverain, - c'est la théorie de la primauté de l'ordre
juridique international. Effectivement, ce droit international contient une
norme qui constitue le fondement de la validité des ordres juridiques
étatiques" (p. 217)
Inversion
du principe de subsidiarité
"Les
ordres juridiques étatiques doivent être conçus comme des ordres juridiques
partiels, délégués par le droit international et par là même subordonnés ou
inférieurs à lui" (p. 325)
Contrainte
"La
'contrariété à la norme' ne signifie pas un conflit entre la norme inférieure
et la norme suprême, mais signifie seulement que la norme inférieure est
annulable ou qu'un organe responsable de son édition est punissable" (p.
320)
Dissolution
de l'Etat
"Si
l'on admet que le droit international est un ordre juridique superétatique, les ordres étatiques n'ont plus la
souveraineté en matière de compétence" (p. 324)
Cognitivisme
La
déclaration universelle des Droits de l'homme, de 1948 repose sur la conviction
que les hommes sont capables de découvrir ensemble certaines vérités concernant
leur vie et leur mort
Universalité
et cohésion sociale
L'homme
ne s'invente pas, il découvre qui il est
Ce
sont les droits de l'homme qui font de ce qui pourrait n'être qu'une société
d'intérêts une communauté de personnes de même dignité
Société
politique au service de la personne
L'homme
est sujet de droits antérieurement aux institutions politiques et juridiques
Deux
sources différentes aux droits de l'homme
Tradition
médiévale : homme sous le regard de Dieu
Justnaturalistes (Grotius, Pufendorf) : les références à Dieu
étant source de guerre, seule la raison sera utilisée pour les droits de
l'homme; place à la raison seule
Historicité
ne signifie pas subjectivité
La
découverte et l'application progressive dans le temps et dans l'espace, n'est pas à interpréter comme signe de leur caractère non
universelle
Remise
en cause des droits de l'homme
-
exaltation de l'individu
-
scepticisme et agnosticisme
Non
cognitivisme (Hobbes, Rawls,..) :
"La
raison peut être efficace dans les sciences de la nature, il faudra trouver
d'autres bases pour fonder les droits de l'homme et la démocratie".
Fondation
de l'éthique sur une philosophie sans référence à la métaphysique
Kant
:
-
Fondement de la métaphysique des mœurs (1785)
-
Projet de paix perpétuelle (1795)
reposant sur l'impératif catégorique "Agis de telle
façon que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la
personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais comme un
moyen"
Autonomie
radicale : l'illuminisme
Chacun
de nous est totalement libre de choisir sa vérité et d'agir selon sa
conscience. Il n'y a pas de nature commune.
Consensus
Sens
premier : consentement, assentiment de l'esprit à la réalité qui est affirmée
Sens
second : entente entre des personnes en vue d'un projet d'action; c'est le sens
utilisé actuellement le plus couramment.
Elaboration
d'une décision par consensus
Une
décision est considérée comme juste, non pas parce qu'elle honore les droits de
l'homme, qu'on aurait reconnus et que l'on respecterait, mais parce qu'elle est
expression d'un consensus, acquis éventuellement au terme d'un vote majoritaire
Démocratie
Sens
premier : La démocratie repose sur l'égale dignité de tous, sur la liberté de
pensée, d'expression, d'association
Sens
second : L'absolutisation de la majorité comme méthode d'élaboration des choix
fait dériver la démocratie: la prépondérance des voies majoritaire place les
autres comme divergentes, menaçantes
Monisme
L'homme
n'est plus le "centre du monde" : le monde est envisagé comme un
monisme matérialiste, une réalité matérielle unique dans laquelle tout est
imbrique: le droit d'un animal robuste l'emporte sur ceux d'un homme faible!
Nations
et états sont débilités
Les
ONG et la société civils sont invités à faire pression sur les états pour
courber face à ces normes internationales.
"Vous
deviendrez à coup sûr la nouvelle superpuissance" (Le Secrétaire Général
de l'ONU aux ONG et à la Société Civils lors des cérémonies du Millenium.
"L'exercice
de 'screening' mené à bien en Pologne a fait
apparaître un certain nombre de carences dans le domaine de l'égalité des
chances, notamment l'absence de dispositions législatives en la matière, des
lois interdisant l'avortement, des allocations de chômage versées uniquement à
l'élément masculin du foyer, etc.." Avis de l'Union Européenne document PE
287.004 p 11/14.