Livret pour les couples

 

Comment les MAO favorisent-elles le dialogue du couple ?

 

Il n’est pas spontané de parler de sexualité ou de régulation des naissances au sein du couple, soit par pudeur, soit parce que ces questions paraissent aller de soi. Or des insatisfactions voire des frustrations peuvent s’installer qui doivent s’exprimer sous peine de mettre le couple en péril.

De même le partage des satisfactions et de la reconnaissance nourrit et enrichit la vie du couple.

Quand un couple choisit les MAO, cela suppose qu’il a déjà parlé de ce que ce choix allait impliquer dans le vécu de sa sexualité.
Le couple continue d’échanger pendant l’apprentissage même si l’observation des signes de la fertilité incombe à la femme. Le conjoint, en suivant ce qui se passe, pourra appréhender et mieux respecter les éventuelles modifications de l’humeur de son épouse.

Le dialogue se poursuit dans l’annonce des différentes périodes du cycle qui se succèdent et mobilise un comportement adéquat à chacune des phases L’habitude se prend de parler de ce sujet, du désir ou non désir sexuel, ou encore du désir d’enfant. La continence fait apparaître un espace de dialogue dans le couple fait de bienveillance, de manière à ne pas faire «  chuter »l’autre.  Le couple  constate très souvent les bienfaits du dialogue amoureux, nourri de respect et qui dépasse largement le cadre des MAO. : respecter ensemble les périodes de continence imposée par le cycle féminin en fonction du désir d’enfant et gérer ensemble son désir d’union fait grandir peu à peu l’unité du couple.

 

Les MAO favorisent généralement le dialogue dans le couple mais ne garantissent pas assurément sa pérennité. Le couple doit constamment veiller à la qualité du dialogue commun. Celui ci est en effet une des clefs de l’harmonie du couple, et le dialogue des cœurs prépare le dialogue des corps

 

 

Qu’est ce qu’une vie sexuelle satisfaisante ?

 

La vie sexuelle est un apprentissage, un chemin parfois semé de « ratés », où la mise en place progressive de la tendresse, de la délicatesse réciproque, de la connaissance mutuelle et du dialogue conduisent à un don total de soi-même à l’autre unique dans une relation exclusive.

Elle comporte des temps de relations sexuelles et des temps sans ces relations mais nourris par une tendre intimité. Le désir de se retrouver dans cette communion totale et privilégiée de la relation sexuelle en est ainsi renouvelé
Elle est satisfaisante quand elle participe à la croissance de l’amour du couple et facilite son unité. Cette satisfaction entraîne joie et paix intérieures et cela ne passe pas d’abord par la fréquence des rapports sexuels ou leur variation en fantaisie. Il y a par contre un passage qui se fait de l’amour qui prend à l’amour qui donne, du plaisir recherché pour soi au plaisir échangé avec l’autre et pour l’autre, même s’il reste souvent un peu de recherche personnelle dans nos actes
C’est par cet ajustement permanent fait de dialogue, de plaisir et d’amour dans le respect de la fertilité de chacun que la sexualité sera vraiment humaine telle que Dieu l’a inscrite dans le corps de l’homme et de la femme.

Une vie sexuelle satisfaisante révèlera à chacun son identité spécifique masculine ou féminine et sera source de communion dans le couple.

 

En quoi la PFN aide-t-elle la relation sexuelle ?

 

Le couple qui connaît ses périodes fertiles et infertiles  va adapter son comportement à cette réalité.
Un homme témoignait que pendant la période de possible union charnelle, il rentrait le soir sans ramener de dossiers à la maison pour se rendre plus disponible et de bonne humeur envers sa femme.
De même, une femme partageait que, pendant la journée, elle se préparait intérieurement à accueillir son mari et s’organisait pour que les soins des enfants ne soient pas trop longs pour réserver du temps à son couple.
Quand on sait que la période infertile est limitée, on soigne ses rencontres en s’y préparant d’avance dans son cœur, dans sa tête et cela peut permettre au couple d’arriver en phase dans son désir.

La période de continence qui n’est pas absence de dialogue ni de gestes de tendresse permet au couple de goûter la richesse de la relation sexuelle et de lui donner sa juste place : elle n’est pas le tout de la vie du couple !

Le fait d’attendre et de désirer cette rencontre si forte et qui transporte, fait prendre conscience de sa valeur et invite à ne pas la bâcler.
La relation sexuelle s’enrichit au fil du temps par toute cette tendre intimité vécue pendant les temps de continence.



La PFN peut-elle conduire à l’épanouissement du couple ?

 

L’épanouissement vient souvent du fait de se sentir pleinement aimé pour soi tel que l’on est et accepté avec toutes ses caractéristiques d’homme et de femme et notamment avec cette puissance de vie inhérente à la fertilité masculine et féminine.

Cette femme disait combien elle admirait son mari qui la respectait jusque dans sa physiologie et le déroulement naturel de son cycle sans lui imposer quoique ce soit pour satisfaire ses désirs personnels.
Ce respect du temps de l’autre que je ne cherche pas à modeler à ma manière, déborde largement sur d’autres domaines de la vie du couple.
L’épanouissement vient aussi de la confiance qui grandit entre conjoints. Cette confiance est en lien avec la reconnaissance de la maîtrise de soi et les efforts faits de part et d’autre pour vivre de manière ajustée chaque période du cycle.

L’épanouissement naît de la qualité du dialogue qui s’instaure, y compris dans ce domaine de l’intimité conjugale, de la joie des moments de tendresse gratuits, de ce choix fait en commun de gérer ensemble la fertilité du couple et de respecter ainsi cette écriture inscrite dans les corps de l’un et de l’autre.

 

 

Je n’ai plus de désir en période post-ovulatoire

 

Le désir n’est pas qu’une affaire hormonale et une certaine alchimie au cœur du couple entre en jeu pour la mise en œuvre ou la bonne gestion du désir. Certaines femmes constatent qu’elles ont souvent plus de désir en période fertile et leur mari en est d’autant plus attiré. Elles peuvent apprendre à garder la force de leur désir en le différant de quelques jours. Elles peuvent aussi apprendre à se rendre présente à l’instant présent ; c’est d’ailleurs une des attitudes clef de la femme au cours de la relation sexuelle, celle de l’homme étant d’attendre sa femme
Lorsqu’une femme se trouve avoir moins de désir en période post-ovulatoire, l’attention aimante de son mari (petits mots d’amour au réveil et dans la journée, SMS, téléphone…) peut réanimer le désir assoupi.
La femme peut aussi prendre soin de ce qui en elle favorisera la rencontre sexuelle (bain chaud, belle musique pour se détendre…) Elle découvrira aussi la force du don de soi par amour qui, quand il est vécu en vérité et simplicité, comble le coeur en retour. Et il arrive souvent que le désir peu présent au début trouve toute sa vigueur aidé par la patience, la délicatesse et l’amour du conjoint.

 

 

Je suis déçu par nos premières relations sexuelles

 

Lorsqu’un enfant commence à marcher, il est rare qu’il le fasse d’emblée de manière impeccable !

La plupart du temps, il est hésitant, il avance quelques pas, puis tombe et se relève et recommence grâce aux encouragements.
Les premières RS ressemblent aux premiers pas d’un bébé et vont se bonifier avec le temps, l’expérience mais surtout la qualité d’amour et de dialogue qui se vit au sein du couple.
L’homme et la femme sont si différents dans leurs réactions, leurs rythmes, leur besoin de parler ou de se taire qu’il est normal que l’ajustement ne se fasse pas automatiquement et que naissent des déceptions. Il ne faut pas s’inquiéter des pannes au niveau du désir ou physiques

L’important est d’exprimer ses attentes, ses besoins, ses satisfactions, ses interrogations et d’écouter ceux de son conjoint afin de créer peu à peu une harmonie satisfaisante. Essayer par exemple d’écouter et de comprendre les attentes de son conjoint, plutôt que d’interpréter en fonction de ses propres besoins ce que peut attendre l’autre. Renoncer à ce que l’autre devine constamment mes désirs car cela va toujours mieux en les exprimant.

Certaines déceptions peuvent venir de ce que les réactions de son conjoint ne correspondent pas à ce que l’on a lu ou vu. Mais notre conjoint, comme notre relation intime avec lui est unique. 


Si les difficultés persistent, une rencontre avec un CCF peut aider à comprendre la situation et à trouver les solutions.

 

 

Qu’elles sont les liens entre ma foi et mon intimité conjugale ?

La foi irrigue toute la vie d’un chrétien, et ne se cantonne pas seulement à la célébration du dimanche ou à la vie de prière. La foi me permet de rendre grâce à Dieu qui veut notre bonheur personnel et en couple et qui nous a si bien crée en tant qu’homme ou femme avec nos corps fait pour la communion et notre fertilité pour transmettre la vie. La foi me met en chemin vers un ajustement du sens de la sexualité et de la fertilité : il y a une joie à vivre l’intimité conjugale « selon le plan de Dieu », en respectant la puissance de Vie au cœur de toute relation sexuelle,  et en vivant une vraie chasteté entre mari et femme, respectant l’autre dans son rythme, son désir et l’intégrité de son corps.

L’écoute de la parole de Dieu, l’écoute de l’enseignement de l’Eglise et du magistère me fortifie sur ce chemin de cohérence et d’amour. Elle me permet  aussi de découvrir que la manière de vivre la sexualité concourre à la sanctification de notre couple et que nous sommes invités à une évangélisation de notre intimité conjugale

 

Que répondre au médecin qui dit que les MAO ne marchent pas ?

Il arrive que certaines femmes soient dépitées face à la réaction de leur gynéco ou médecin de famille quand elle annonce qu’elles vivent les MAO. Certaines sont parfois ébranlées dans leurs convictions car le médecin représente celui qui a un savoir presque tout puissant. Mais celui-ci est souvent carencé sur le sujet des MAO : très peu de formation à ce sujet dans leurs études initiales puis dans la formation continue. Parfois même un certaine déformation  par ce qu’ils ont pu entendre de ces méthodes qualifiées de non fiables et de pas applicable par les couples. Ils sont de plus matraqués par les laboratoires qui pour la pilule, qui pour le stérilet…

Ils ont souvent peu de temps  au cours d’une consultation pour permettre à un couple de faire l’apprentissage des MAO

Une thèse récente de médecine générale montre que  « Les internes sont 80 % à estimer insuffisante leur formation dans ce domaine. » (cf Dr Céline Lavaste, Thèse de Doctorat, médecine générale, Paris 5, 2007, en ligne sur le site : methodes-naturelles.blogspot.com)

Il est possible de proposer à son médecin d’aller consulter des études de fiabilité sur le site du Cler ou de Billings, et de lui dire qu’on a besoin de se sentir respecter dans ce choix de couple

Il y a quand même quelques médecins non prescripteurs de contraception, ou à l’aise avec les méthodes naturelles. N’hésitons pas à les consulter.