Des visions philosophiques qui nourrissent les conceptions en bioéthique

 

Introduction

Pour Aristote (vision téléologique : on recherche le Bien et on part du collectif) :

- interruption ou limitation de soins en réanimation : « laisser faire la nature » ;

- AMP : « suivre l’ex. de la nature », où l’AMP est limitée dans les lois de bioéthique de 1994 pour un couple hétéro, en âge de procréer, et vivant ensemble.

 

Pour Kant (vision déontologique : on recherche le Juste et on part de l’individuel) :

-         statut personnel du corps humain : « intègre et indisponible »;

-         AMP : elle ne doit pas être un moyen, donc autorisée pour un couple ayant un « projet parental » ;

-         consentement « libre et éclairé » dans le cadre de la recherche biomédicale : nul acte ne peut être fait sans consentement. Limite actuel : pb du refus de soin du patient….

 

Dans le rapport d’Alain Cordier sur l’Ethique médicale (demandé par J-F Mattéi, Minitre de la Santé) en 2002-2003, il propose des espaces éthiques régionaux, de réflexion et de documentation. Cette idée sera reprise dans la loi du 4 mars 2002 relative aux Droits du Patient et à la Qualité du Système de Santé.

Ils sont en train d’être mis en place et le rôle des chrétiens pourrait être important !!!

Après avoir montré les différents courants actuels de la bioéthique, voyons maintenant les visions philosophiques qui nourrissent ces conceptions. Montrons quel est l’un arrière fond antihumaniste

 

Courants philosophiques

 

1er courant : MARX (matérialisme historique)

                        L’individu est coincé dans des masses de production, donc l’homme ne peut pas bénéficier de progrès, il est prisonnier du développement. La conscience est déterminée par le statut social donc l’homme n’est pas libre.

On entend aujourd’hui : on ne peut rien y faire, on subit….

Depuis 2000 reprise de ce courant dans l’université française, notamment dans la recherche de protection des plus faibles, à la suite des travaux du sociologue allemand Axel Honneth

 

2ème courant : NIETZSCHE (nihilisme)

                        La morale a été inventée par les faibles pour pouvoir vaincre les forts donc toute morale doit être détruite car annihile les capacités humaines.

Aucune valeur ne peut émerger parce qu’elle ne permet pas à l’homme de développer sa toute puissance (puissance de volonté)

C’est une morale du ressentiment, approche émotionaliste. On le retrouve en AMP pour justifier de donner des moyens à ceux qui ne peuvent pas avoir d’enfant

 

3ème courant : FREUD est omniprésent dans la psychologie française

                        Le psychisme n’est pas un mais deux. La conscience ne fonctionne pas seule : elle est accompagnée d’un inconscient, composé de pulsions et de désirs refoulés. Or :

L’inconscient est-il une hypothèse ou une réalité ? C’est une question épistémologique qui n’est toujours pas tranchée et dont il faut se souvenir. En effet, à part quelques pistes de preuves, quelques constatations (lapsus, actes manqués, etc.) aucune preuve véritablement objective existe.

Tout est expliqué par la sexualité : c’est la pulsion de vie, la libido, qui structure notre vie psychique. Ex. le complexe d’Œdipe. Mais n’y a-t-il pas une tendance alors à confondre sens et symbole ?

D’où une dérive : l’homme serait donc un animal frustré. C’est parce qu’il ne peut pas laisser se déployer sa libido dans la société (par la morale, notamment chrétienne) que l’homme ne peut pas véritablement déployer sa puissance sexuelle, comme si tout était la vie était hypersexualité

 

4ème courant : SARTRE et HEIDEGGER (existentialisme)

                        Sartre dit : l’homme naît absolument libre. C’est la façon de gérer sa vie qui va le rendre libre ou pas (« l’existence précède l’essence »)

C’est l’existence qui compte, il n’y a donc plus de nature humaine.

A la suite de Freud et Sartre il n’y a plus de nature humaine

Par ex : LEVI-STRAUSS et DERRIDA (le structuralisme) : mise en place de structures : l’homme est réduit à sa façon de vivre dans un groupe. (ex : les liens de parenté,le langage,) c’est le groupe qui défini l’individu.