Des visions
philosophiques qui nourrissent les conceptions en bioéthique
Introduction
Pour Aristote (vision téléologique : on recherche le Bien et on part du collectif) :
- interruption ou limitation de soins en réanimation : « laisser faire la nature » ;
- AMP : « suivre l’ex. de la nature », où l’AMP est limitée dans les lois de bioéthique de 1994 pour un couple hétéro, en âge de procréer, et vivant ensemble.
Pour Kant (vision déontologique : on recherche le Juste et on part de l’individuel) :
- statut personnel du corps humain : « intègre et indisponible »;
- AMP : elle ne doit pas être un moyen, donc autorisée pour un couple ayant un « projet parental » ;
- consentement « libre et éclairé » dans le cadre de la recherche biomédicale : nul acte ne peut être fait sans consentement. Limite actuel : pb du refus de soin du patient….
Dans le rapport d’Alain Cordier sur l’Ethique médicale
(demandé par J-F Mattéi, Minitre
de la Santé) en
Ils sont en train d’être mis en place et le rôle des chrétiens pourrait être important !!!
Après avoir montré les différents courants actuels de la bioéthique, voyons maintenant les visions philosophiques qui nourrissent ces conceptions. Montrons quel est l’un arrière fond antihumaniste
Courants
philosophiques
1er courant :
MARX (matérialisme historique)
L’individu est coincé dans des masses de production, donc l’homme ne peut pas bénéficier de progrès, il est prisonnier du développement. La conscience est déterminée par le statut social donc l’homme n’est pas libre.
On entend aujourd’hui : on ne peut rien y faire, on subit….
Depuis 2000 reprise de ce courant dans l’université française, notamment dans la recherche de protection des plus faibles, à la suite des travaux du sociologue allemand Axel Honneth
2ème courant : NIETZSCHE
(nihilisme)
La morale a été inventée par les faibles pour pouvoir vaincre les forts donc toute morale doit être détruite car annihile les capacités humaines.
Aucune valeur ne peut émerger parce qu’elle ne permet pas à l’homme de développer sa toute puissance (puissance de volonté)
C’est une morale du ressentiment, approche émotionaliste. On le retrouve en AMP pour justifier de donner des moyens à ceux qui ne peuvent pas avoir d’enfant
3ème courant : FREUD
est omniprésent dans la psychologie française
Le psychisme n’est pas un mais deux. La conscience ne fonctionne pas seule : elle est accompagnée d’un inconscient, composé de pulsions et de désirs refoulés. Or :
L’inconscient est-il une hypothèse ou une réalité ? C’est une question épistémologique qui n’est toujours pas tranchée et dont il faut se souvenir. En effet, à part quelques pistes de preuves, quelques constatations (lapsus, actes manqués, etc.) aucune preuve véritablement objective existe.
Tout est expliqué par la sexualité : c’est la pulsion de vie, la libido, qui structure notre vie psychique. Ex. le complexe d’Œdipe. Mais n’y a-t-il pas une tendance alors à confondre sens et symbole ?
D’où une
dérive : l’homme serait donc un animal frustré. C’est parce qu’il ne peut pas
laisser se déployer sa libido dans la société (par la morale, notamment
chrétienne) que l’homme ne peut pas véritablement déployer sa puissance
sexuelle, comme si tout était la vie était hypersexualité
4ème courant : SARTRE
et HEIDEGGER (existentialisme)
Sartre dit : l’homme naît absolument libre. C’est la façon de gérer sa vie qui va le rendre libre ou pas (« l’existence précède l’essence »)
C’est l’existence qui compte, il n’y a donc plus de nature humaine.
A la suite de Freud et Sartre il n’y a plus de nature humaine
Par ex : LEVI-STRAUSS et DERRIDA (le structuralisme) : mise en place de structures : l’homme est réduit à sa façon de vivre dans un groupe. (ex : les liens de parenté,le langage,) c’est le groupe qui défini l’individu.