CIGOGNES 6 - Août 2007

 

Thèmes abordés

Conditions pour que le couple soit en mesure de choisir d’utiliser les méthodes naturelles  2

Alliance et filiation  3

Contraception, rupture fonctionnelle du lien entre alliance et filiation  5

Fonctionnel et symbolique : la contraception est une approche dualiste de la sexualité humaine  5

Générosité  6

Continence périodique des époux : quelle différence par rapport au comportement contraceptif ? (Ethique sexuelle et familiale - Olivier Bonnewijn - Chapitre IV)  6

Différence entre comportement contraceptif et continence périodique au niveau de l’agir  7

Question de la moralité de l’acte masturbatoire destiné à établir un spermogramme  7

Est-ce le sens qui définit la moralité, ou bien est-ce que la nature elle-même définit le sens ?  8

Intention et acte : le bien fait du bien  8

Juste place de l’analyse de l’acte et de l’attitude pastorale  8

Analyse de la moralité de amniocentèse  9

Analyse de la moralité de l’utilisation du préservatif chez les couples discordants pour le VIH/SIDA   10

Vouloir et pouvoir  10

Moindre mal 10

Norme personnaliste de l’agir bon  11

Quatre temps de l’acte bon  11

Alliance et agir bon  11

Le pur et l’impur : Présentation par Charles-Daniel Maire, du chapitre portant sur le Lévitique dans son dernier ouvrage intitulé Parole de Dieu et cultures des hommes  11

Lien et autonomie  12

L’homme intégral selon le compendium de la doctrine sociale de l’Eglise catholique  12

Le Royaume de Dieu peut-il se vivre ici et maintenant ?  12

Les 5 principes  12

Les 4 valeurs  12

Les principes et les valeurs sont à considérer ensemble, dans leur complémentarité. 13

L’homme intégral 13

C’est pas son agir que l’homme devient intégral à l’image de Dieu  13

De l’image à la ressemblance  14

Se laisser sanctifier par son travail selon 5 vertus  14

Préparation de la rencontre avec les responsables de la Pastorale Familiale de la Province de Marseille (Mgr Pontier)  14

Préparation du livret : (version disponible le 24 Août à l’issue de la réunion des Cigognes de Août 2007)  15

L’intimité conjugale  16

La continence  18

ANNEXE Compléments sur la continence (document Avifa)  19

 

Conditions pour que le couple soit en mesure de choisir d’utiliser les méthodes naturelles

Nous constatons qu’il n’est pas suffisant que le couple comprenne le bien fondé de la PFN pour choisir de l’utiliser. Il y a d’autre obstacle. Nous envisageons en particulier l’obstacle constitué par la peur d’affronter la « faiblesse humaine ». Il s’agit de cette attitude qui nous éloigne de notre attrait pour le bien afin de ne pas avoir à regarder en face nos limites…

Pour choisir les méthodes naturelles de régulation des naissances, il faut en effet deux choses :

 

Face à la conscience que nous avons d’être faible, nous pouvons, soit la nier, se laisser écraser par elle, soit au contraire la prendre en compte.

 

Inconvénient d’une attitude de négation ou d’évitement face à notre faiblesse :

La nier : en choisissant la technique qui rend tout puissant. Se laisser écraser par elle : « je ne peux pas et je choisis la technique pour pouvoir ».  Le contraceptif « règle le problème » sans nous mettre face à la peur d’échouer dans notre entreprise.

 

Intérêt de l’attitude d’acceptation de la faiblesse humaine

L’acceptation de la faiblesse permet d’oser se lancer dans l’utilisation des méthodes naturelles. Nous n’osons affronter la situation créée par le choix de la continence périodique que si nous ne sommes pas arrêtés par notre crainte de ne pas être à la hauteur.

Il est important de prendre en compte la faiblesse humaine :

-         La faiblesse est constitutive de notre réalité humaine, elle nous rejoint dans notre expérience. Vie et faiblesse sont intimement liées. Si on se prive de la faiblesse, on se prive de la vie (avortement, handicaps, …).

-         La faiblesse nous conduit à la confiance (Cf. Ste Thérèse : c’est à partir de ma faiblesse que je peux rebondir). La confiance dans la Parole de l’Eglise permet de ne pas attendre d’être âgé pour avoir la sagesse et l’intelligence nécessaires à la compréhension.

-         Il faut admirer et accepter la nature humaine dans sa faiblesse.

 

Alliance et filiation

Alliance

Le lien de l’alliance est basé sur la rencontre, la parole d’engagement, la durée. Il ne s’agit pas d’un contrat qui serait temporaire et limité. Il s’agit d’une union complète et sans limite de durée.

 

L’alliance de l’homme et de la femme dans le couple est le point qui unit les familles. En faisant alliance, l’homme et la femme permettent l’alliance entre les familles. C’est la condition pour qu’il y ait une alliance entre les humains.

Lien conjugal ciment du lien (horizontal) entre les familles et plus généralement entre les humains

Cette alliance entre les humains qui vivent à une même époque constitue la dimension horizontale du lien qui les unit. L’alliance de l’homme et de la femme dans le couple est le nœud, l’unité de base des relations entre les humains.

Filiation

Le lien de filiation (dimension verticale) est le lieu où la vie est reçue et retransmise. Il ne serait pas adéquat de donner naissance dans un contexte fragile et temporaire.

Lien conjugal ciment du lien (vertical) entre les génération, lieu adéquat pour l’accueil de l’enfant

L’enfant qui vient au monde a besoin de stabilité, de durée. C’est la raison pour laquelle il est important qu’il arrive dans un couple qui a fait alliance. De plus ce n’est pas seulement le couple de ses parents qui l’accueille sur la terre : ce serait une situation fragile et incomplète. L’alliance entre les humains permet d’accueillir l’enfant dans un cadre adéquat. « On donne pas la vie derrière un buisson » dit un proverbe d’Afrique du Sud. Le lien entre générations se fait dans la naissance donnée par le couple qui a fait une alliance stable. Ce lien entre générations, relie les humains des générations successives.

L’union conjugale donne donc

Elle est à l’intersection entre ces deux dimensions, pleinement lien entre l’alliance (horizontale) et la filiation (verticale).

Contraception, rupture fonctionnelle du lien entre alliance et filiation

L’union charnelle, au cœur de l’union conjugale se trouve la rencontre entre alliance et filiation. Il nous donne la possibilité de vivre « Amour et Procréation » qui sont unis, nous le voyons par un lien qui n’est pas simplement fonctionnel mais qui a du sens : dans le monde ils sont « naturellement liés ». Choisir de les rompre par la contraception serait choisir de rompre ce lien de sens et de fait premier au cœur de la création. Cela semble bien imprudent !

Le choix de vivre l’union charnelle « telle qu’elle est » ou au contraire d’utiliser une contraception qui sépare fonctionnellement l’union entre l’homme et la femme et la conception semble donc avoir de grandes conséquences au niveau du sens et du symbole ! Il s’agit de rompre par la technique le lien entre deux significations de l’union charnelle qui dépassent largement l’union du couple. C’est l’union entre les humains d’une génération (dimension horizontale) et entre générations successives (dimension verticale) qui est dissociée par la contraception. Cette rupture fragilise d’une part la société et d’autre part les enfants qui naissent. En effet le nier serait affirmer que la rupture fonctionnelle du lien n’a pas de conséquence sur le lien en termes de sens et de symbolique.

L’amour est source et fin ; aujourd’hui on se situe principalement dans le relationnel. Le plaisir et la joie sont des fruits. L’approche mécaniste peut conduire à une vision utilitariste. Par exemple, la contraception permet d’éviter ou d’avoir des enfants, elle permet d’avoir du plaisir, mais conduit-elle vraiment à la joie ? (Les gens confondent souvent joie et plaisir.)

 

Fonctionnel et symbolique : la contraception est une approche dualiste de la sexualité humaine

La contraception est une prise en charge fonctionnelle de la sexualité. C’est une dissociation fonctionnelle. Hors en rompant fonctionnellement de lien entre union et procréation on dissocie aussi les 2 significations, d’union et de procréation qui sont constitutives de la sexualité humaine. La « gravité », en terme de conséquences, de cette rupture peut être comparée aux conséquences de la rupture entre corps et âme dans les philosophies qui ont apparues dans les siècles passés. Après bien des déboires qui en ont résulté, il est maintenant admis qu’il est important de ne pas être dualiste !

(voir la conférence de Charles-Daniel Maire, du 1 Mai 207).

Les humains ont une profonde compréhension (bien que souvent inconsciente !) de la différence entre le fonctionnel et le symbolique. Pour l’illustrer nous évoquons la différence entre les fleurs naturelles et les fleurs artificielles. Les fleurs artificielles peuvent être très belles ; il est même possible de leur donner un parfum subtil. Mais les humains leur préfèrent les fleurs naturelles, même si il y a plus de travail pour les entretenir. Cet apparent paradoxe nous rappelle que la technique est en mesure de répondre aux attentes fonctionnelles, mais ne remplace pas le sens des choses et leur nature intrinsèque qui dépasse de manière infinie les bénéfices pratiques immédiats. Un autre exemple de l’importance des « choses telle qu’elles sont » concerne les enfants adoptés : ils ont reçus la vie, ils sont nourrit, logés, aimés par leur parents d’adoption : tout fonctionne pour eux. Mais ils recherchent, parfois de manière désespérée, leurs parents biologiques. En effet ceux-ci n’ont pas pour eux qu’un rôle fonctionnel, mais bien plus, un rôle qui a du sens ; une réalité première.

Régler la question de l’articulation entre union et procréation en abordant simplement le fonctionnement, comme le fait la contraception, crée un manque d’une très grande importance. La nature même de cette union au cœur de l’alliance entre les humains et de la filiation entre les générations se trouve blessée.

Générosité

Le couple se met en attitude d’accueillir un enfant, ce qui est un vrai pari de générosité. La générosité est une vertu qui se travaille :

-         se faire du bien en donnant, n’est pas forcément de la générosité,

-         avoir du mal à donner est une invitation à grandir dans la générosité.

Dieu a besoin de nous pour procréer des enfants, pour donner la vie. Mystère de l’alliance entre Dieu et l’humanité pour transmettre la vie.

Si l’homme et la femme ne se marient pas, l’Eglise meurt. Et si l’Eglise meurt, le Monde meurt.

 

Continence périodique des époux : quelle différence par rapport au comportement contraceptif ? (Ethique sexuelle et familiale - Olivier Bonnewijn - Chapitre IV)

Le groupe écoute une synthèse de ce chapitre et poursuit les échanges sur le thème.

La continence a pour but un déploiement plus grand de l’amour conjugal.

Qu’est-ce que la paternité responsable ? La simple intention d’espacement des naissances ? Mais tous les moyens ne sont pas bons. Pourquoi ?

En quoi les méthodes naturelles sont-elles naturelles ? Elles le sont parce qu’elles concernent l’être et la vocation des époux, et non pas à cause du rythme (cycle) biologique naturel.

 

Différence entre comportement contraceptif et continence périodique au niveau de l’agir

Pour qu’un acte soit bon, il doit avoir son objet bon (= moyen bon), son intention bonne, ses fruits de la joie, et il doit correspondre à sa finalité.

Quel est l’objet de l’acte contraceptif ? Supprimer ou priver volontairement l’acte conjugal de sa possibilité de procréation

NB : Nous n’avons encore jamais abordé la peur que les utilisateurs peuvent avoir face à l’efficacité des méthodes naturelles. Ce thème sera à aborder ultérieurement.

D’un point de vue profane, n’est-il pas risqué de désunir des choses unies symboliquement, comme l’amour et la procréation, sans toucher la nature de la création ?

Et d’un point de vue chrétien, n’est-il pas risqué de désunir l’amour de la procréation, sachant que Dieu lui-même est Amour et Créateur ?

Les fruits sont à prendre comme un supplément donné par la vie, mais ne sont en rien les raisons d’un choix.

Dans le monde protestant, seul une minorité est ouverte aux méthodes naturelles, car la plupart prennent la technique comme un don de Dieu pour espacer les naissances.

 

Question de la moralité de l’acte masturbatoire destiné à établir un spermogramme

Premier point de vue :

-         Objet de l’acte [action intentionnelle de base] : obtenir du sperme (et pas obtenir du plaisir)

-         Intention de l’acte [fin immédiate] : obtenir une information sur le sperme

-         Finalité [fins ultérieures] : participer à un processus de soin

Second point de vue :

-         La finalité est ce pour quoi l’acte est fait. Et la finalité de l’éjaculation est la relation sexuelle lieu de la transmission de la vie.

-         Il s’agit ici d’un acte masturbatoire sans recherche de plaisir.

Mais quel est donc cet acte ? Est-ce réellement un acte masturbatoire ? C’est toute la différence entre le fonctionnel et le symbolique. Nous n’avons pas encore réussi à répondre.

 

Est-ce le sens qui définit la moralité, ou bien est-ce que la nature elle-même définit le sens ?

Dans Humanae vitae, c’est bien le sens qui définit la moralité. Il est typiquement chrétien d’exprimer le sens, de mettre du sens dans la biologie.

Le symbole est le lien entre la matière et le sens.

La biologie n’est pas à sacraliser, elle n’est que la trace de l’amour humain, la matérialité d’un signifiant.

On constate dans le magistère qu’il y a un développement progressif au XXè siècle :

-         Casti connubii, 1930 : la fin primaire est la transmission de la vie et la fin secondaire est l’amour des époux.

-         Pie XII, 1951 : notions de spiritualité conjugale.

-         Humanae vitae : priorité au sens de l’acte conjugal qui est double, une signification procréative (unitive) et une signification reproductive.

 

Intention et acte : le bien fait du bien

Pour nos contemporains, c’est la globalité de la vie sexuelle du couple qui doit être ouverte à la fécondité, et pas chaque acte sexuel.

Une hiérarchisation est établie entre intention et acte. L’intention est placée en premier : s’aimer. Nous adaptons notre agir en fonction de cette intention comme si nous avions la charge de chercher quel sera l’agir qui nous permettra d’atteindre avec le plus d’efficacité cet amour. Bien souvent c’est l’échec qui est au bout du chemin. Nous avons essayé des pratiques (par exemple la contraception) pour mieux « aimer » et les couples se cassent les familles éclatent…

L’analyse de l’acte bon nous rappel que chaque acte doit être bon et que l’intention n’est pas à privilégier. Nous allons réfléchir sur la « bonté » de l’acte. Nous rappelons la phrase qu’Olivier Bonnewijn exprime souvent : « le bien fait du bien ; le mal fait mal ». Les fruits d’un amour vécu en adaptant notre vie au bien seront bons !

 

Juste place de l’analyse de l’acte et de l’attitude pastorale

Il est de grande importance de distinguer l’étude de la valeur de l’action humaine, et la pastorale.

L’acte :

Un acte est bon si l’objet de l’acte et l’intention sont toutes deux bons.

Il est important d’identifier l’acte précis que l’on « veut » poser (l’action intentionnelle de base). Cet acte précis n’est pas à confondre avec l’objectif global, plus ou moins lointain qui est poursuivi. C’est au contraire très concrètement l’acte qui est posé de manière volontaire : quel est sa matérialité et quel est l’intention immédiate (ce qui est voulu)

La pastorale :

Il est toujours possible de choisir l’acte bon, mais cela est parfois « héroïque ». Si on ne le fait pas, il est important d’exprimer qu’on ne le fait pas parce qu’on ne choisit pas le bien, non pas parce que le bien n’est pas possible.

Après avoir étudié l’objet de l’acte et l’intention (et après seulement), l’aspect pastoral est abordé avec prudence.

En travail pastoral nous rencontrons des situations où ce n’est pas l’acte bon qui est choisi par la personne. La gravité de la faute de la personne qui choisit un acte différent de l’acte bon est variable. Si la réflexion conduit à penser que cette faute est faible cela ne change pas la nature de l’acte : celui-ci est bon ou ne l’est pas. L’acte bon est connu même si il n’est pas choisi.

 

Analyse de la moralité de amniocentèse

Situation 1 : Amniocentèse pour dépistage de la trisomie 21 afin de mettre fin à la vie de l’enfant s’il est porteur d’une anomalie :

-         l’objet de l’acte est « la ponction (matérialité de l’acte) afin de savoir (volitum, c'est-à-dire intention immédiate) si l’enfant est porteur de trisomie 21 » ;

-         l’intention est  de mettre fin à la vie de l’enfant s’il est porteur d’une anomalie

 Pour qualifier de bon ou mauvais cet acte, les 2 éléments sont analysés :

- l’objet de l’acte : la ponction risque de provoquer la mort du fœtus (fausse couche dans 1% des amniocentèses), et est donc mauvais

- l’intention : est mauvaise elle aussi

Situation 2 : Amniocentèse pour dépistage de la trisomie 21 afin de vivre plus paisiblement la fin de la grossesse, sans intention de mettre fin à sa vie en cas de trisomie 21. L’acte n’est pas bon parce que l’objet de l’acte ne l’est pas (risque de fausse couche).

Situation 3 : Prise de sang pour dépistage de la trisomie 21 afin de vivre plus paisiblement la fin de la grossesse, sans intention de mettre fin à sa vie en cas de trisomie 21 : L’objet de l’acte est bon (la prise de sang n’est pas nocive), et l’intention n’est pas mauvaise : c’est un acte bon.

Situation 4 : Prise de sang pour dépistage de la trisomie 21 afin de mettre fin à la vie de l’enfant s’il est porteur d’une anomalie : L’objet de l’acte est bon (la prise de sang n’est pas nocive), mais l’intention ne l’est pas : ce n’est pas un acte bon.

 

Analyse de la moralité de l’utilisation du préservatif chez les couples discordants pour le VIH/SIDA

Ce thème est abordé sans que nous ayons eu le temps de mener notre réflexion très loin.

Objet de l’acte : utiliser un préservatif pour diminuer le risque de contamination du conjoint sain par le conjoint malade.

Deux problèmes distincts sont évoqués pour qualifier l’acte :

- le risque de contamination du conjoint malade n’est pas annulé par l’utilisation du préservatif ; en dehors des poussées de la maladie le risque de transmission dans le couple est de 6% par an sans préservatif et de 1,5% avec un préservatif (le risque est probablement plus élevé si le conjoint VIH+ a une virémie élevée) ; un acte pouvant entraîner la mort ne peut pas être qualifié de bon.

- la dénaturation de l’acte qui perd son potentiel procréateur par l’usage du préservatif.

Un couple sérodiscordant doit choisir entre

- s’abstenir de vie sexuelle

- utiliser un préservatif, avec les 2 problème évoqués (risque de contaminer son conjoint, c'est-à-dire de mettre sa vie gravement en danger, et rupture du lien entre union et procréation).

 

Vouloir et pouvoir

Il est important, en pastoral, de distinguer nettement le vouloir et le pouvoir. Si on dit « le couple ne peut pas vivre l’abstinence totale » on lui retire sa dignité. Il convient de dire « le couple ne veut pas vivre l’abstinence totale ».

 

Moindre mal

Si le couple dit ne pas « vouloir » vivre l’abstinence totale il est cependant possible et utile de lui proposer un mieux, un « moindre mal » : s’il choisit de limiter ses rapports avec préservatif aux périodes non fertiles du cycle, il en découle 2 bénéfices importants :

- il diminue le risque de contamination de son conjoint, car le risque de contamination serait très inférieur en période non-fertile

- il agit en ne dissociant pas union et procréation, exprimant ainsi dans sa vie sexuelle son désir de vivre à la ressemblance de Dieu (voir ci-dessus) en accueillant la sexualité telle que Dieu l’a créé.

 

Norme personnaliste de l’agir bon

L’approche éthique juge rationnellement les actes au critère du bien humain intégral (Ethique sexuelle et familiale. O. Bonnewijn, p 209).

Un acte est bon si il est cohérent avec l’invitation à agir pour un humanisme intégral et solidaire : l’autre est pleinement respecté comme une personne et l’acte que je pose permet son développement total.

 

Quatre temps de l’acte bon

-se laisser attirer par le désir du bien

-identifier l’acte qui correspond à ce bien

-avoir le courage de le mettre en œuvre

-goûter la joie d’avoir posé un acte bon

 

Alliance et agir bon

Un agir bon est en accord avec l’alliance que Dieu a proposé à l’homme.

 

Le pur et l’impur : Présentation par Charles-Daniel Maire, du chapitre portant sur le Lévitique dans son dernier ouvrage intitulé Parole de Dieu et cultures des hommes

Référence : Parole de Dieu et cultures des hommes : de la nature à la culture, de la culture au culte du Dieu de la Bible Ligue pour la lecture de la Bible, 2006.

 

Origine de la réflexion : Notre pensée occidentale était la norme de pensée de la tradition judéo-chrétienne ; or confrontée à d’autres cultures elle ne suffit pas : ex la femme ménaupausée chez les Bété de cote d’ivoire ne peut pas avoir de relation sexuelle avec son mari car elle atteint la position de l’homme et se retrouve comme dans une relation homosexuelle ; les maris prennent alors d’autres femmes ; l’inconscient collectif est imprégné de cette pensée.

Lev 11 :  La notion de pur et d’impur existe dans toutes les cultures. Le lévitique distingue le pur - impurs et le péché : le péché nécessite des sacrifices alors que l’impur demande de simples rites.

La distinction entre animaux purs et impurs reste obscure, certaines restent arbitraire,  4 grands types d’arguments

 

En 1965, Mary douglas dans un livre dit que ce texte doit contenir sa clé en lui-même et aussi dans son rapport avec le autres textes ; elle remarque que les animaux sont classés dans un critère de lien à l’alliance, à l’ordre social, et l’ordre de la création ; Ces distinctions sont intéressantes pour notre époque et demande de prendre en compte la réalité culturelle : c’ets le sens qui prédomine, l’acte ne peut être jugé que dans son contexte culturel.

 

Le peuple de dieu est saint car choisi par Dieu et ses comportements sont la conséquence de cet état : la sainteté ne s’acquiert pas il faut vivre avec cette consécration

Ce qui est reçu est reçu selon le mode propre de celui qui reçoit

Aspiration à la cohérence où tout obéit à un même ensemble

 

Lien et autonomie

le lien me rend libre alors qu’aujourd’hui la coupure des liens est un objectif ; il nous faut au contraire renforcer nos liens en les purifiant

 

L’homme intégral selon le compendium de la doctrine sociale de l’Eglise catholique

 

Le Royaume de Dieu peut-il se vivre ici et maintenant ?

Trois références pour conduire la réflexion :

- « Tout est accompli » Jn 19,28, il n’y a donc pas lieu de désespérer

- La parabole du bon grain et de l’ivraie

- « faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance » (Gn 1, 26-29)

La doctrine sociale de l’Eglise n’est pas une idéologie ni un système, mais appréhende la réalité

 

Les 5 principes

1-la dignité de la personne humaine

2-le bien commun : l’agir social est bon s’il est au service du bien commun

3-La destination universelle des biens : nous en sommes gérants

4-Subsidiarité : il est important de laisser faire à la partie la plus petite ce qu’elle est en mesure de faire et non de la faire à sa place.

5-solidarité : interdépendance

Les 4 valeurs

Ce sont vérité, liberté, justice et charité.

 

Les principes et les valeurs sont à considérer ensemble, dans leur complémentarité.

Elle présente 5 principes et 4 valeurs qui s’interpénètrent. Les principes et valeurs ne sont pas à considérer séparées les unes des autres. Il ne serait pas juste de dire « la liberté domine, c’est elle qui est à privilégier. Le pouvoir public va intervenir directement auprès des citoyens, sans passer par les familles. » En effet ce ne serait pas respecter le principe de subsidiarité !

« L'attention accordée à chaque principe dans sa spécificité ne doit pas conduire à son utilisation partiale et erronée, qui survient lorsqu'on l'invoque comme s'il était désarticulé et séparé de tous les autres. » (Compendium de la Doctrine Sociale N°162)

 

 

Cinq Principes

Quatre Valeurs

dignité de la personne humaine

bien commun

destination universelle des biens

subsidiarité

solidarité

Vérité

Liberté

Justice

Charité

 

Une image : la doctrine sociales de l’église serait comme un bijou avec quatre pierres enserrées dans l’écrin et fixées par un liant. L’écrin représenterait la dignité de la personne humaine, dont les quatre pierres seraient les quatre autres principes et le liant les quatre valeurs.

L’homme intégral

Que signifie l’expression « homme intégral » ?

Aristote : l’homme est une unité : être et agir,

Mounier : l’intime est le cœur du cœur (Cf Mg Duthel)

Jean-Paul II : l’éclipse du sens de Dieu = éclipse du sens de l’homme, sans Dieu il n’y a pas d’homme, la créature s’évanouit sans le créateur

Gen : « faisons l’homme à notre image et ressemblance »

C’est pas son agir que l’homme devient intégral à l’image de Dieu

L’homme n’est homme que s’il avance sur son chemin de salut, c’est par son agir que l’homme devient intégral à l’image de Dieu : le couple qui utilise la PFN à chaque cycle rappelle comment il a été créé à l’image de Dieu et son choix le fait passer de l’image à la ressemblance. L’image peut garder son statut d’image si et seulement si, par sa volonté l’homme se réfère à Dieu et à ses commandements (importance de l’obéissance)

Le développement de l’homme intégral se fait au quotidien et dans notre travail par des gestes concrets. Le souci de la personne handicapée, faible, pauvre, développe le souci du bien commun.

St Grégoire de Nysse : « l’homme est père de son propre être et il construit l’ordre social »

Sanctification du travail : nos actes valent pour le degré d’amour qu’on y met.

De l’image à la ressemblance

Dieu Amour et Créateur, a créé un monde dans lequel Amour et Procréation sont unis avec comme ciment le lien conjugal et l’union sexuelle. Le couple humain est en cela image de Dieu dans ces deux dimensions, dimension d’amour et dimension de création.

Vivre selon cette image, en choisissant de garder notre sexualité telle qu’elle nous est donnée, c’est choisir de « vivre cette image », ce qui est un chemin vers une ressemblance du couple avec l’image qu’il nous a donné d’être !

L’image de Dieu, c’est l’homme et la femme quand ils sont en communion.

Se laisser sanctifier par son travail selon 5 vertus

1-Application et ardeur au travail

2-Prudence face au risque

3-Fidélité dans les rapports interpersonnels

4-Energie dans l’exécution

5-Affirmation de la primauté de l’être sur l’avoir

 

Sanctifier le travail permet la sanctification de l’environnement

 

Préparation de la rencontre avec les responsables de la Pastorale Familiale de la Province de Marseille (Mgr Pontier)

 

Une journée est demandée à Isabelle Ecochard et Hélène Perez pour les Pastorales Familiales de la région de Marseille.

 

Il est proposé :

-         le « montage » d’Hélène,

-         un travail en groupe sur les questions de Paray,

-         « l’arbre à cigognes »,

-         des témoignages.

 

En préparation :

-         Obtenir la liste des participants et leurs fonctions

-         Inviter les monitrices en PFN de la région

-         Demander comment le projet a été présenté à la région

 

Ne pas oublier le jour-même :

-         la biblio,

-         les tracts,

-         les listes des moniteurs de la région (CLER, Billings),

-         la synthèse du montage d’Hélène,

-         quelques pages de résumé de l’intervention, à emporter par chacun.

 

Important : faire un compte-rendu pour Mgr Pontier à l’issue de cette journée.

 

Préparation du livret : (version disponible le 24 Août à l’issue de la réunion des Cigognes de Août 2007)

 

Introduction :

Nous envisageons la rédaction d’un livret destiné aux couples qui ont choisi d’utiliser la PFN.

 

Format

Livret A5 de 30 à 50 pages

 

Plan

La relation sexuelle

La continence

Alliance et filiation

 

Principes généraux 

Pour les trois rubriques :

Pourquoi choisir les méthodes naturelles ?

Comment je vais les vivre ?

Les fruits

Dans chaque propos, veiller à aborder les aspects :

- philosophiques,

- moraux,

- théologiques.

 

Calendrier

Prévoir la confection du livret pour le mois de janvier

 

Coordination et répartition des tâches

Hélène Perez assure la coordination générale

1re partie Hélène, Véronique, Rolande en lien avec Isabelle

2me partie  Philippe, Claire, Père Bruno, Ségolène et Françoise

3me partie René Ecochard, Charles-Daniel et Evelyne Maire, Ségolène Ecochard

 

Ebauche

 

L’intimité conjugale

Texte introductif

Le couple, constitue une nouvelle communauté de vie basée sur l’amour. Son amour s’exprime de multiples manières, paroles, regards, sourires, cadeaux, caresses, baisers, relations sexuelles. Tous ces gestes essaient  de dire l’amour qui se trouve au fond du cœur de chacun et construisent l’intimité conjugale.

Vivre une véritable intimité conjugale est une aspiration profonde du couple ; vivre une communion non seulement de nos corps, mais aussi des cœurs et des esprits.

La vie sexuelle s’intègre dans cette intimité conjugale, elle n’en est pas le tout ; elle s’épanouit progressivement au fur et à mesure que grandit la connaissance mutuelle, la tendresse, le dialogue, le don de soi et l’accueil total de l’autre.

Dans la vie du couple, tous les actes de délicatesse, d’attention à l’autre, de partage nourrissent l’intimité et la croissance en amour du couple, ils ont des répercussions sur la vie sexuelle elle-même.

 La vie sexuelle est au coeur de l’intimité conjugale, elle est un peu comme la pointe émergée de l’iceberg, l’intimité la partie étant immergée. Elle ne se résume pas à la vie génitale. Ce n’est pas d’abord la recherche de l’extase « pile poil ensemble »,  c’est un chemin de croissance dans la communion des corps et des cœurs au sein du couple ;

Elle  a une place particulière dans les différentes manières de se dire son amour, dans les langages de l’amour. En effet, l’homme et la femme dévoilent, au cours de la relation sexuelle ce qu’ils ont de plus intime, de plus sacré. Une vie peut en naître. La relation sexuelle est un geste à part dans l’ensemble des gestes d’amour, elle est plus qu’un dialogue d’amour, elle est aussi un dialogue de fécondité. Dans sa vérité profonde, la relation sexuelle comporte intimement unie au geste d’amour, la fertilité possible. L’enfant qui pourrait naître de l’union d’un homme et d’une femme  prolongera l’amour du couple au-delà de lui-même, le fera entrer dans l’histoire. Ce geste exprime l’unité du couple, la communion des personnes. Ils ne font alors « plus qu’une seule chair », et sont à l’image de Dieu.

Vécue dans l’amour, la relation sexuelle est le geste où le don total et l’accueil de l’autre est possible pleinement. Elle est source de plaisir et de joie, de dynamisme, nourriture du couple, lieu de la relation par excellence et de l’attention réciproque. Et en même temps elle est lieu de fragilité, de non dit, de souffrances, de déceptions, de frustrations, d’égoïsme.

Il y a en nous ce désir de cheminer vers une belle et vraie relation d’amour au cœur de notre sexualité et ce désir de cohérence entre la grandeur du sens de la relation sexuelle et la qualité de son vécu. Les méthodes naturelles permettent de cheminer vers cette cohérence.

Tout cela ne va pas sans efforts, sans ajustements, sans remises en question, mais c’est pour un plus  de joie et d’amour au cœur de la sexualité.

 

Vision chrétienne

L’Homme par ses actes est appelé à vivre pleinement le dessein de Dieu sur sa création :

Les hommes, par les actes qu’ils posent, participent au bien de la société dans laquelle ils vivent.  Les actes de la vie de tous les jours, les choix de chaque instant ont une incidence sur la vie du couple, sur l’épanouissement de chacun, sur le devenir de chacun.

Le couple chrétien cherche par ses choix à inscrire son amour dans le plan divin, c'est-à-dire à choisir ce qui va « être bon » pour la progression de son amour, pour l’épanouissement de l’autre dans sa vie conjugale.

Dieu  a créé l’homme par amour, pour l’amour

Le corps est temple de l’Esprit

Corps sacrement

(la vie spirituelle du couple est une aide précieuse sur ce chemin)

Par la possibilité de conception, image de Dieu  plénitude

 

Questions

Comment les MAO favorisent le dialogue du couple ?

Que répondre au médecin qui dit que les MAO ne marchent pas ?

Que répondre à mon collègue qui me dit que c’est invivable ?

Qu’est ce qu’une vie sexuelle satisfaisante ?

Qu’elles sont les liens entre ma foi et mon intimité conjugale ?

Ajouter et /ou reformuler les questions suivantes :

Je n’ai plus de désir en période post-ovulatoire.

Je suis déçu par nos premières relations sexuelles.

En quoi la PFN aide t’elle la relation sexuelle ?

La PFN nuit à la spontanéité (voir fiche de Paray)

Comment la PFN conduit à l’épanouissement ?

 

La continence

 

Questions :

 

A - Pourquoi

1-Quelle différence entre abstinence et continence ?

Abstinence = privation ab ,    on ne peut pas pendant X jours

Continence = on se donne, on aime autrement : tendresse, dialogue, parole, (union réservée ?)

                   Choisie et vécue à 2

                   Maîtrise de soi à mettre en place

2- La continence est-elle source de frustration ?

versant négatif : manque qui serait dommageable pour le bien-être de la personne avec risque de dérèglement des pulsions ?

versant positif : occasion de se connaître (prise de conscience des faiblesses, limites vulnérabilité , « chair » selon St Paul)

occasion de grandir dans une maîtrise de soi

3- La continence a-t-elle un sens ?

choix de couple

 Amour

Respect des 2 significations de l’acte conjugal

Accueil bienveillant du dessein de Dieu Créateur

4- Pourquoi faire des efforts dans le domaine de l’amour conjugal ?

aimer en vérité c’est se donner

aimer coûte (les enfants)

se donner = joie

5- Est-ce seulement une question de volonté ?

C’est aussi vouloir se connaître (inclut limites faiblesse, vulnérabilité)

Volonté des 2

Action des 2

Aide mutuelle, extérieure ?

6- Est-ce pour toute la vie ?

choix de couple à refaire, ( post partum, changement de vie, temps qui passe …)

   à renouveler

   à nourrir ( connaissance , dialogue, spirituel)

7- est-ce possible en toute circonstance ?

 Oui mais

Loi de gradualité

 

Comment ?

La continence peut-elle rendre heureux ?

La continence n’éloigne-t-elle pas l’homme de la femme ?

La continence est-elle une option possible ?

Y a-il une façon chrétienne de vivre la continence ? (continence et dessein de Dieu)

Que faire face à la contradiction ?

C - les fruits

En quoi la continence libère le couple ?

Comment la continence peut-elle faire grandir le couple ?

La continence est-elle une porte ouverte sur l’Eternité ?

Echanges lors de la lecture de l’ébauche

Prévoir une introduction qui montre que la continence touche d’autres domaines. Prévoir une définition plus large à donner avant d’entrer dans les questions.

Décloisonner la continence de la relation sexuelle : ne pas l’isoler.

La continence est un geste d’amour.

C’est en distinguant que la création donne vie.

Respect de ce qui est écrit dans notre corps.

Réintroduire le temps : sans le temps, pas de temps de continence.

La continence est un cadeau de Dieu : le temps redonne un rythme à la relation ;

Passer de la maîtrise de soi volontaire à une maîtrise qui accueille : passer d’une continence subit à une continence choisie.

Le temps de continence est un temps donné pour soi-même, pour se retrouver soi-même.

L’attente ravive le désir.

Dieu créé le temps et le temps n’est pas un dieu.

Le temps nous est donné pour nous convertir : s’emparer du temps ou se convertir au temps.

Vision chrétienne de la continence : réorienter le temps vers Dieu, ne pas subir le temps.

La continence est la condition nécessaire à l’intimité conjugale.

 

ANNEXE Compléments sur la continence (document Avifa)

Un chemin de progression et d’unité

 Pour le couple qui choisit la régulation naturelle des naissances, la maîtrise de la fécondité passe par la continence périodique. Ce  chemin étroit et rigoureux reste dans l’esprit de beaucoup un point noir des méthodes. Il semble souvent difficile d’accepter un certain nombre de jour de continence. Cette privation va à l’encontre des désirs immédiats.

Inévitable, la continence apporte dans la vie du couple une frustration. Elle rappelle une coexistence difficile entre la pulsion sexuelle, la pulsion de procréation et la nécessité de limiter les naissances.

A certaines époques de la vie, la continence est l’occasion d’entrer dans un rythme, comparable à celui des saisons, du jour et de la  nuit, du travail et du repos. Elle entre alors dans l’ordonnance des choses et se vit naturellement, facilement.

A d’autres moments, la continence représente une réelle difficulté. Elle exige un effort, une adaptation, une recherche et entraîne ainsi le couple à cheminer et à progresser. L’effort imposé par la continence devient source d’enrichissement dans la vie conjugale et familiale. Vécue de manière dynamique, elle touche les différentes dimensions de la vie du couple.

 

Continence et lien conjugal

La continence fortifie la relation entre les conjoints. Dans son austérité, elle fait place à la tendresse, au dialogue, au don et à l’attention réciproque, à toutes ces autres dimensions dont l’amour se nourrit pour s’épanouir. Elle permet au couple de les développer et d’y trouver satisfaction, profondeur et intimité. Le couple est invité à réinventer sa relation, à renouveler les échanges, à s’accorder sur d’autres plans et à fortifier l’union des cœurs. Cette plus grande harmonie se répercutera dans l’entente sexuelle, la continence ayant pour fonction d’unifier toutes les expressions de l’amour.

La continence permet aussi de redécouvrir la fraîcheur et la force des débuts de l’amour, où le plaisir est d’abord joie. Loin d’être étouffé, l’élan spontané qui mène à l’autre revêt la douceur du printemps et l’éclat du petit matin. Ainsi quand le désir reste fort, il s’exprime dans ces mille bruissements de l’amour, dans toutes ces petites choses inattendues qui nourrissent l’élan, redonnent vie et explosent enfin en joie, fantaisie et mouvement.

Continence et ouverture

Dans la vie du couple, elle peut être une pause durant laquelle même le désir semble parfois s’assoupir. Elle donne alors au couple un temps de repos et de solitude ; Elle renvoie chaque conjoint à lui-même. Ce retour sur soi permet à chacun de se regarder vivre et aimer, et de confronter la réalité avec ses aspirations profondes

La continence désinstalle et remet en question. Elle met en évidence les évènements qui touchent chacun, ce qui encombre sa vie ou lui fait défaut, ce qui unit ou divise le couple. Cette prise de conscience est une aide à vivre davantage en harmonie avec soi même et avec l’autre tel qu’il est.

La continence est un chemin de connaissance.

La continence est aussi une invitation à plus d’unité dans le couple. Elle ravive le goût de s’accorder à l’autre et de marcher cote à cote. Elle fait surgir les projets, les priorités : Elle suscite des impulsions nouvelles, et mène le couple aux choix qui s’imposent pour répondre aux appels concrets de sa vie. Se retrouver, c’est aussi évoluer, grandir ensemble et l’un par l’autre. La continence est ainsi source et eau vive. Elle est nourriture du couple mais aussi de tout ce qui gravite autour de lui : les enfants, la famille, le travail, les amis, les engagements.

La continence est un chemin de vie. Elle entraîne le couple au-delà de lui-même et le tourne vers les autres.

Martine Causin AVIFA